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sur 1048 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le grand défaut des recueils de nouvelles est évidemment de n'aborder que des petites histoires (bien souvent sans grand intérêt en-dehors d'elles-mêmes), mais quand Jean-Philippe Jaworski prend ce genre à son compte, cela se laisse tout de suite apprécier d'une toute autre manière : le résultat se passerait presque de commentaires.

Faisons un compte-rendu rapide de chacune des nouvelles présentes dans ce recueil. D'abord, avec la nouvelle éponyme, Janua Vera, l'auteur dresse un portrait épique, magnifiant, du Roi-Dieu Léodegar qui sent sa condition de souverain divin tiraillée entre guerre, politique et religion. Puis, nous sautons d'aventures en aventures tels les joyeux compagnons du Vieux-Royaume que nous sommes quand nous accompagnons ainsi Jean-Philippe Jaworski : d'un complot politique retors (avec des guerres en arrière-plan et un assassin au premier plan) aux inconvénients liés à l'attitude chevaleresque, les déboires des personnages successifs sont légion.
L'enchaînement de ces nouvelles est très intéressant, car l'auteur réussit à dévoiler une large chronologie de l'univers de fantasy qu'il a créé, tout en se focalisant sur des bribes de personnages qu'il réutilise ça et là à bon escient. le rythme d'ensemble lui permet même de glisser ensuite une aventure d'un onirisme trouble, façon pour lui de varier les plaisirs, les genres et les thèmes, preuve qu'il semble savoir tout faire, le bougre !
À mi-chemin de ce recueil, je découvre avec grand-plaisir la nouvelle qui m'a le plus bouleversé (avec la première et la dernière… et oui, je ne mets Mauvaise donne, qui inspira ensuite Gagner la guerre, qu'en quatrième place, honte à moi sûrement !) : le conte de Suzelle. Nous trouvons là légèreté et pesanteur dans la même nouvelle, ni plus ni moins. Légèreté par le caractère même de l'héroïne et pesanteur par le ton résolument fataliste adopté par l'auteur.
La dernière ligne droite ne nous lâche pas pour autant : après un copiste poursuivi par une malchance maléfique qui se voit confronté à un tueur en série pas comme les autres, puis une fable des plus troublantes qui me laisse encore songeur (Un amour dévorant est, il faut l'avouer, assez bizarre, mais pas pour autant inintéressant au contraire), nous terminons notre voyage par une nouvelle particulière où se mêlent mystère, introspection et jeu narratif avec le lecteur, tout un programme dont Jaworski semble vouloir en user au maximum, ce qui me passionne plutôt. Les derniers mots du Confident résonnent encore dans ma tête…

Jean-Philippe Jaworski insère donc parfaitement du liant dans ses nouvelles pour créer un univers cohérent : le Vieux-Royaume. Impossible d'énumérer véritablement l'ensemble des thèmes qu'il aborde, et dans des situations totalement variables. On sent à chaque page toute la culture de l'auteur qui transpire dans ses idées les plus farfelues ou même dans les plus simples mais traitées de manière originale et inattendue.
Un recueil inoubliable donc, pour moi, qui me mènera évidemment à lire bientôt Gagner la guerre, à n'en pas douter… (ça a du bon de l'avoir tout de suite à disposition dans la bibliothèque de ma chère et tendre !)

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Quel plaisir de retrouver la plume flamboyante de Jean-Philippe Jaworski plusieurs années après ma lecture marquante de "Gagner la guerre" !

"Janua Vera, récits du Vieux Royaume" est un recueil de nouvelles qui nous plonge dans l'univers fantasy complexe créé par l'auteur ; un auteur qui a pour moi la carrure d'un J. R. R. Tolkien ou d'un G. R. R. Martin.

Formidablement évocatrices, ses descriptions nous plongent dans un Moyen Age fictif aussi politique, obscur, lumineux et belliqueux que le vrai, dans des décors tour à tour urbains ou sauvages, qui nous sont à la fois familiers et étrangers. La magie, présente en filigrane, est parfaitement dosée pour apporter juste ce qu'il faut de surnaturel pour sublimer et intensifier une narration qui se caractérise par sa violence. Combats, complots, tortures et maléfices font des récits du Vieux Royaume un creuset de troubles et de querelles intestines qui serrent les tripes du lecteur tout en exaltant sa curiosité, constat morbide mais véridique. Pour les âmes les plus sensibles, pas d'inquiétude, on trouve aussi passions et amours entre ces pages.

Parmi les nouvelles, toutes égales en qualité d'écriture quoique subtilement variées dans leur ton (ni la poésie ni l'humour n'en sont exclus), il y en a une, "Mauvaise donne", qui ne manquera pas de réjouir tout particulièrement les lecteurs énamourés de "Gagner la guerre" puisque sur plus de cent pages, ils retrouveront avec bonheur Benvenuto Gesufal, ce héros pas comme les autres.

Mon seul reproche et regret va autant à l'auteur qu'à l'éditeur : l'absence d'une carte du Vieux Royaume en préface du volume est tout simplement injustifiable.


Challenge MULTI-DÉFIS 2019
Challenge ABC 2019 - 2020
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Un monde imaginaire, sombre et cruel ; des histoires se développant à des centaines d'années d'intervalle ; des enfants de paysans, des guerriers farouches, des nobles belliqueux, des prêtres ascètes : nous plongeons dans tout un univers en quelques nouvelles. le surnaturel est peu présent, mais puissant et maléfique : il a même dévasté des terres entières au cours d'une guerre, reprenant ici l'allégorie en Fantasy de la guerre nucléaire. Au détour des pages, on croisera une vieille déesse, un change-peau ou un elfe, mais la magie est rarement le moteur des récits.

Ce recueil marque pour moi la découverte de celui qui est souvent présenté comme le plus grand styliste de la littérature française de l'imaginaire. Et c'est vrai. L'auteur réussit le tour de force d'offrir une densité à chaque page ; les descriptions suggèrent une ambiance tantôt funèbre tantôt mystérieuse, les paysages et les bâtiments servent le récit et déterminent les émotions des personnages.

Inutile de recenser toutes les nouvelles (10 dans la dernière version du recueil), mais je parlerai de celles qui m'ont plu ou touchée. Metefellone, tout d'abord, installe un univers guerrier médiéval doté de relations politiques complexes, et la conclusion de la bataille (l'auteur aime les nouvelles à chute) souligne la cruauté du destin, même chez les puissants. Mauvaise donne introduit Benvenuto qui reviendra avec le roman suivant du cycle (Gagner la Guerre). Ici, nous découvrons une république inspirée de la Renaissance italienne, avec ses intrigues de cour sanglantes et ses tueurs de l'ombre, à travers les yeux d'un personnage opportuniste qui rate un assassinat commandité. le conte de Suzelle propose une ambiance bucolique et paysanne qui lentement est happée par le poids des années. Une jeune écervelée est éblouie par un bel homme croisé près de la rivière. Là encore, la fin serre le coeur et souligne l'inutilité des rêves pour les plus pauvres des filles. Jour de guigne, quant à lui, se démarque par une plume ironique : l'auteur a dû s'amuser à l'écrire, et le lecteur en ressent du plaisir à la découverte des mésaventures d'un copiste. Enfin, Comment Blandin fut perdu se rapproche du conte de Suzelle, malgré un contexte et des personnages très différents : un peintre et un jeune apprenti fou amoureux d'une novice.

Des univers et des époques diverses, dépeints à travers des nouvelles d'inspirations littéraires variées, qui forment un ensemble cohérent très riche. C'est avec plaisir que je lirai Gagner la Guerre !

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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En Résumé : J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce recueil de nouvelles qui nous plongent dans des histoires toutes plus passionnantes les unes que les autres, vraiment efficaces et prenantes. On suit des personnages souvent torturés, qui se révèlent passionnants et plein de surprises. L'univers est vraiment captivant à découvrir et donne envie d'en savoir plus. La plume de l'auteur est toujours aussi travaillée, dense, raffinée et pleine de justesse, mais surtout l'auteur sait jouer de tous les styles, aussi bien le burlesque que le côté angoissant. Un recueil de 10 nouvelles qui mérite vraiment d'être découvert.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Après une relecture délicieuse du premier roman de Jaworski, « Gagner la guerre », je n'ai pas pu résister au plaisir de me replonger dans « Janua Vera », histoire de prolonger un peu mon idylle avec l'auteur. Il faut dire que Jaworski nous offre là un bijou rare : un recueil de nouvelles fantastiques quasi-parfait, dix courts récits, tous merveilleusement écrits et allant du très bon à l'excellence. Performance d'autant plus remarquable que l'auteur s'essaie avec succès à tous les registres d'écriture, adaptant son style à chaque nouvelle histoire avec une aisance déconcertante, mais en conservant toujours une touche toute personnelle qui donne une vraie homogénéité à l'ensemble. On commence par exemple par « Janua Vera », nouvelle au lyrisme flamboyant (qui m'a personnellement beaucoup fait penser à « Salammbô » de Flaubert), pour enchaîner ensuite sur « Mauvaise Donne », trépidant récit d'intrigues politiques qui n'aurait pas détonné dans un roman historique ou de cape et d'épée. Suivent une geste chevaleresque à la Chrétien de Troyes, un hilarant petit récit burlesque, une fable sombre et morbide, etc… Seul point commun entre ses différents récits (outre certaines thématiques récurrentes) : tous se lisent avec un intense plaisir !

Afin de ne pas écrire une critique de trois kilomètres de long, je me concentrerai sur les nouvelles qui m'ont le plus séduite. Je ne déparierai pas le choeur enthousiaste des lecteurs en confessant mon coup de foudre immédiat pour « Mauvaise Donne ». Il faut dire que le récit a tout pour me plaire : une plongée dans une Venise uchronique où fleurissent intrigues politiques et sanglants traquenards, un complot délicieusement tortueux, un trio d'irrésistibles salopards à sang froid… On a également le douteux plaisir d'y rencontrer pour la première fois le personnage principal de « Gagner la guerre » – Don Benvenuto Gesufal, tueur à gages et grand baratineur de son état – et une poignée d'autres protagonistes du roman. Je dois reconnaître également un faible particulier pour le « Conte de Suzelle », une petite merveille de nostalgie et de poésie où l'on emboitera le pas, le temps de quelques pages, à une petite paysanne du Moyen-âge à l'imagination trop vive et au coeur trop sensible. « le Confident » se place pour moi en troisième position avec son atmosphère poisseuse, noire et glaçante qui vous laissera un arrière-goût de cendre dans la bouche quand vous refermerez le recueil.

Le volume que je tiens entre les mains étant la dernière édition proposée par l'éditeur, les Moutons Electriques, j'en profite pour commenter les textes ajoutés depuis l'avant-dernière édition en 2009. Nous avons tout d'abord droit à deux nouvelles supplémentaires, « Montefellone » et « Comment Blandin fut perdu » qui, si elles ne font pas partie des meilleures du recueil, n'en restent pas moins d'excellente qualité. J'avoue un faible pour la seconde où l'auteur nous conte avec sensibilité et cruauté les amours contrariés d'un jeune peintre de génie. En prime, le lecteur aura également droit à une très amusante préface écrite par l'ami Benvenuto Gesufal en personne sur le thème prometteur de « Ecrire, c'est se mettre dans le pétrin » et à plusieurs autres documents annexes venus étoffer le monde du Vieux Royaume où se déroulent toutes les nouvelles, comme le texte de la charte de la Marche Franche, des extraits de légendes et de fabliaux, une chronologie de l'Histoire du Vieux Royaume, etc… En conclusion, un livre captivant et superbe que je conseille très chaleureusement aux amateurs de fantasy (et si vous n'êtes pas amateur, tentez donc votre chance tout de même ! Ce serait tragique de passer à côté…)
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Un recueil qui m'a entièrement conquise, au travers de nouvelles très différentes, tantôt oniriques, tantôt humoristique, émouvant, angoissant, parfois sous forme de conte, parfois tel un récit de chevalerie ou une enquête policière. Les personnages eux aussi sont variés, passant du simple paysan au barbare sanguinaire, sans oublier les chevaliers, assassins, et bien sûr les rois ! le style d'écriture est magnifique, très travaillé, et les mots sonnent toujours juste : le Vieux Royaume prend vie sous la plume de l'auteur avec un réalisme déconcertant ! Un moyen-âge très réussi, dans lequel le merveilleux se fait subtil mais imprègne la vie quotidienne.

Bref, un univers captivant dont on ne se lasse pas, et qu'on quitte à regrets...
Lien : http://lecturestrollesques.b..
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Janua Vera est la preuve qu'une nouvelle peut offrir une grande richesse et se suffire à elle-même. Oui, chacun de ses textes se situe dans le même univers et permet au lecteur, de nouvelles en nouvelles, d'approfondir ses connaissances sur les règles qui régissent celui-ci, son histoire et ses ses secrets, mais il n'en reste pas moins qu'elles tiennent debout toutes seules, tant le personnage principal et le récit sont à chaque fois habilement campés.

L'auteur réussit un exploit rare: un recueil sans canard boiteux, sans qu'une nouvelle ne soit pas au niveau et projette une tâche d'ombre. Non, chaque texte est délicieux, foutrement plaisant, qu'il s'agisse des démêlés d'une canaille dans une ville rappelant l'Italie, et la Venise de la grande époque , d'une nouvelle de chevalerie, d'une petite paysanne avec trop d'imagination pour son bien...Tour à tour, l'auteur fait jouer l'humour, la peur, la tristesse, nous offrant la gamme complète et une perle de fantasy.
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Janua Vera est un recueil de huit nouvelles et selon l'édition, peut aussi porter le nom de Récits du Vieux Royaume, univers imaginé par Jean-Philippe Jaworski. Il se trouvait dans ma PAL depuis un petit moment déjà car je l'avais acheté juste après mon coup de coeur de Gagner la guerre, en 2015. Aussi, c'est en lisant Comment Blandin fut perdu que j'ai eu envie de poursuivre l'aventure et d'en savoir un peu plus sur le Vieux Royaume.

Pour ma part, ma lecture s'est avérée être un petit coup de coeur. Déjà sensible à la plume de l'auteur, j'ai également beaucoup apprécié la diversité qui caractérise chacune de ses nouvelles :
– pluralité selon l'origine sociale du personnage (de la somptuosité du Roi de Léomance à la simplicité la plus élémentaire de la paysanne Suzelle)
– différence géographique et culturelle (Royaume de Léomance, République de Ciudalia, Royaume de Ressine, etc…)
– diversité de styles littéraires (du point de vue interne pour Mauvaise Donne et le Confident au point de vue externe pour le Conte de Suzelle ou omniscient pour Un amour dévorant).

Le Vieux Royaume serait ainsi un tableau brossé par huit nouvelles comme autant de nuances présentes sur la palette d'un peintre. Chacune se répond intrinsèquement par l'instillation d'un petit détail, en apparence anodine mais cela permet au final une certaine cohésion dans l'ouvrage.

Je vous propose une petite vue d'ensemble des nouvelles sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
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On dit souvent que Janua Vera se lit avant Gagner la guerre, ne serait-ce que parce que Mauvaise donne, une des nouvelles de Janua Vera, est le préquel de Gagner la guerre, avec son flamboyant salopard l'assassin Benvenuto Gesufal.
Moi, comme souvent, j'ai tout fait dans le désordre. Déjà j'ai commencé par les BD, superbes adaptations de Mauvaise donne et de Gagner la guerre (toujours en cours), j'ai poursuivi avec Gagner la guerre qui fut une claque monumentale, et c'est le tour maintenant du recueil de nouvelles, et ça passe crème je peux le dire, d'autant que l'on retrouve avec joie des allusions à certains évènements qui se déroulent dans Gagner la guerre, notamment à Bourg-preux avec l'elfe Annoeth, également présent dans une nouvelle gratuite, l'elfe et les égorgeurs.
Curieusement, Mauvaise donne, même si l'on y retrouve avec bonheur la gouaille de Gesufal, n'est pas la meilleure pour moi. L'intrigue politique est par moments tellement embrouillée qu'on y perd un peu son latin, notamment dans l'interrogatoire final, et j'avais eu la même impression dans la BD.
Je m'arrêterai là dans les réserves, plus serait pécher.
Car encore une fois, quelle leçon d'écriture. Deux ans après Gagner la guerre, mon admiration se renouvelle, intacte.
Jaworski sait tout faire : la narration flamboyante et lyrique, les dialogues à couper au couteau, la poésie (notamment dans les descriptions, mais pas que), l'humour, l'épique... le tout avec un lexique à faire pâlir, mais qui ne donne pas pour autant l'impression d'en faire des caisses. Il peut parler de tous les sujets en donnant l'impression de les connaître sur le bout des doigts, que ce soit l'archerie médiévale ou l'art de peindre des fresques sur du crépis.
Incroyablement variées, ses histoires nous font voyager dans un monde tellement vivant, d'un roi Dieu vivant à un apprenti enlumineur, d'un scribe malchanceux à un prêtre du Désséché qui a fait voeu d'être emmuré vivant, d'un guerrier barbare aux abois à une paysanne aux rêves brisés par la dureté de la vie (la chute de celle-ci est terrible, même si je l'ai vue venir, mais il ne pouvait y en avoir d'autre).
Ça parle de tous les sujets qui intéressent le philosophe : la vie, la mort, la nature, le vieillissement, la guerre, la violence, la foi, la politique, la manipulation, la vanité, l'amour, l'art ...
Ça nous parle de nous, tout simplement, et ça en parle magnifiquement bien.
C'est tellement plus que "seulement" de la fantasy.
Ne vous y trompez pas : Jaworski est l'un des plus grands écrivains français vivants, toutes littératures confondues. Et je pèse mes mots.
Et aujourd'hui, en 2022, il enseigne toujours le français dans un lycée de Nancy, je ne l'en admire que plus encore, et j'espère que ses élèves mesurent la chance qu'ils ont.
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Ça fait maintenant un petit moment que j'ai lu ce recueil, sans parvenir à faire une chronique potable. Non pas que celle-ci soit dans cet état maintenant, mais bon il faut bien que je vous parle de ce livre !

Comme je ne fais jamais rien dans le bon ordre... J'ai découvert l'écriture de Jean-Philippe Jaworski par son premier roman Gagner la Guerre. Que j'avais absolument adoré - aussi bien l'écriture que le récit lui-même. Me voici avec sa première publication un recueil de nouvelles s'inscrivant dans le même univers narratif.

J'ai bien peur de prendre l'étrange habitude d'encenser le môsieur à chaque fois que j'ouvrirai un de ses bouquins...

Avec huit nouvelles, on pourrait s'attendre à ce qu'une - au moins - soit bien en dessous des sept autres, mais ce n'est pas le cas. de Janua Vera, la première nouvelle jusqu'à celle intitulée le Confident, les nouvelles happent le lecteur et l'entraînent sur des sentiers aussi diverses qu'étouffants. Bon bien entendu, toutes ne parleront pas de la même manière à tous les lecteurs (personnellement j'ai eu le plus de mal avec les deux nouvelles déjà citée) mais il faut reconnaître à ce monsieur la qualité qu'il apporte aux détails, à la nuance qui fera que son lectorat en ressortira satisfait.

Janua Vera est l'histoire la plus ancienne du Vieux Royaume, elle évoque le cauchemar du Roi-Dieu. Histoire la moins prenante pour moi, trop portée sur l'onirisme, Janua Vera reste très bien écrite - comme le reste du recueil - mais ne m'a pas embarqué dans elle et ses éventuelles ouvertures sur d'autres mondes.

Mauvaise Donne aurait déjà pu m'avoir rien qu'avec Benvenuto Gesufal et nos retrouvailles. Après Gagner la Guerre, cet anti-héro m'a quelque peu manqué... Avec cette cinquantaine de page on découvre comment ce malfrat s'est retrouvé à travail avec Leonide Ducatore, le Podestat de Ciudalia. Avec sa scène atroce et rebondissements, la nouvelle donne le ton pour le roman qui suivra. Vous vous en doutez, il s'agit donc de la nouvelle que j'ai préféré.

Le Service des Dames présente une autre facette du Vieux Royaume, celle des chevaliers plus ou moins errants servant les dames en détresse... Enfin si l'on peut dire, car ici, honneur et loyauté ne font que rimer avec sournoiserie et mensonge. Nouvelle qui s'est révélée excellente pour l'habileté à parler des personnages.

Une Offrande très Précieuse, dont le héros principal Cecht, un barbare écervelé, se réveille sur un champ de bataille. le côté barbare stupide m'a un peu surprise - en mal - mais l'évolution du personnage à travers des terres ennemis m'a plus convenu.

Le Conte de Suzelle très cru, nous fait rencontrer une jeune fille de village plus tentée par l'errance dans les montagnes que par le pliage du linge de la maisonnée. Elle rencontrera un jeune homme, une sorte de prince charmant sorti des bois, qu'elle pensera être l'homme de sa vie, il lui fera une promesse qu'il finira par tenir, des années plus tard. L'histoire est très belle mais pleine de mélancolie et finalement de tristesse.

Jour de Guigne, après Mauvaise Donne, la nouvelle qui s'est clairement démarquée pour moi. Avec un ton bien plus léger que le reste du recueil, Jour de Guigne relate la journée cauchemardesque d'un scribe tombé sur un vieux palimpseste maudit. Avec cette nouvelle, mes émotions ont été assez simple : amusement et surprise !

Un Amour Dévorant... Je me souviens de fantômes et de résurgence du passé - mais pas bien plus, la nouvelle ne m'a pas marqué autant que je le pensais.

Le Confident ou le prêtre qui a décidé de faire voeu d'obscurité. J'ai trouvé la nouvelle assez glauque, puisqu'on se retrouve cloîtré dans l'esprit de ce religieux en proie à ses propres pensées...

En bref : Encore une fois je suis séduite par l'écriture de Jean-Philippe Jaworski. Toutes ses nouvelles présentes un réel intérêt (malgré quelques lacunes dans ma mémoire), dans le développement de son Vieux Royaume. Excellent recueil pour démarrer avec l'auteur.
Lien : http://amarueltribulation.we..
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