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4,03

sur 95 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un livre étendard à l'anarchie, pourquoi pas. Vu la décadence de notre système, les sfff servent aussi à se demander à quoi ressemblerait une société d'une autre nature, ses avantages, ses limites. J'aime l'étalage de possibles, mais j'ai du mal à y croire si c'est fait sans nuances.
Hors dans ce livre le parti pris est grossier: l'autrice met en scène une guerre dont les capitalistes sont les colons, tandis que les anarchistes se battent pour résister à la colonisation. Notre petit coeur de lecteur penche déjà forcément pour les opprimés mais elle enfonce le clou: Les colonisateurs sont des brutes épaisses, homophobes, qui se foutent de l'écologie, qui maltraitent leurs animaux, sourds et aveugles à l'art, et viandards (Bouh!) tandis que les colonisés sont respectueux, en couples libres, pratiquent une géothermie de pointe, aiment leurs chevaux et chiens géants, font route pour la guerre en chantant et jouant du pipeau et sont végétariens. C'est bon, tout le monde est convaincu que la liberté rend les gens meilleurs? Moi, même si on me le dit, je ne suis pas une fille facile et je demande à être convaincue.
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le reproche que je fais souvent aux sff est de placer le message (souvent de remise en question sociale et politique, c'est très radicalement le cas ici) avant le contexte du livre, de ne pas soigner les personnages, ni l'univers dans lequel il évoluent.
Hors dans ce livre, comme il était plus difficile, risqué, et demandait une certaine culture, d'imager des propos politiques avec des pays existants, on en a tout simplement inventé d'autres. Ainsi la Borolie se situe sur une péninsule, tandis que Hron, clan ennemi est accolé à la Vorronie, et possède une chaîne de montagne les Cerracs...Vous avez voyagé? Moi, pas suffisemment. le tout se passe dans une sorte de temps moyen-âgeux, comme beaucoup d'autres récits du même type imaginaire (la horde du contrevent, le monde inverti, un long voyage...) avec toutefois beaucoup moins d'imagination déployée.
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J'ai toujours été plus sensible aux messages qu'on ne voit pas venir dès les premières pages d'un livre, aux détours tortueux des auteurs qui savent "cueillir" leur lecteur, l'émouvoir l'étonner au moment où il s'y attend le moins et finalement lui donner -au moins la sensation- d'avoir grandi le temps d'une lecture (voire même laisser un sillage un peu plus profond).
Hors dans ce livre tout est très frontal, et au premier degré. Pas d'humour, rien qui dépasse. On aime pourtant reconnaître que le chemin est plus enrichissant que le but...
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Voilà donc un livre que je ne qualifierais pas de marquant. Néanmoins le début du cheminement du personnage que l'on suit, un journaliste au départ embauché par les colons pour glorifier leur politique expansionniste, m'a tristement fait penser aux pantins que nous serions tous en temps de guerre: balloté d'un camp à l'autre, parce qu'il faut bien choisir un camp, et en quête de repères et du sens de tant de souffrance. Un personnage touchant dont j'ai suivis le parcours sans déplaisir.

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Malheureusement, le fantôme d'Ursula le Guin a hanté tout du long ma lecture, et Margaret n'est pas Ursula...

En me promenant sur les étagères de ma médiathèque numérique, je tombe sur ce roman qui me faisait de l'oeil depuis une critique dans la revue Bifrost. Très heureux de voir que la petite maison d'édition Argyll fait désormais partie de mon offre numérique, je télécharge et lis illico. Un jeune journaliste mis au placard est envoyé sur le front d'un pays imaginaire. Il va découvrir une société étrange où chacun fait ce qu'il veut, tout en respectant l'autre. Des anarchistes ?

Il y a des livres qui ne supportent pas la comparaison, Un pays de fantômes en fait malheureusement les frais. Je venais tout juste de finir Les dépossédés d'Ursula, un Monument sur le mode de société anarchiste, le moment me semblait donc idéal de poursuivre l'aventure. le désenchantement arrive cependant assez vite : que c'est candide ! Alors qu'Ursula te montre, Margaret dit, d'où de nombreux passages didactiques sur les anars. Heureusement, Margareth nuance son propos mais cela reste assez univoque. Les personnages m'ont semblé bien peu caractérisé, j'ai eu beaucoup de mal à savoir qui était qui au fil du récit.

Ajoutez à cela une trame linéaire et classique, le journaliste qui avait trop bien fait son travail se retrouve au placard, et devient d'une naïveté confondante face à l'altérité. Il retourne donc sa veste bien trop rapidement à mon goût, sans faire le travail d'investigation nécessaire. Ça se lit sans mal, la fin évite le happy end, mais rien n'y fait, cela me semble bien fade. Conclusion : mieux vaux lire cette histoire de fantômes et poursuivre avec Les dépossédés pour ne pas subir de déconvenues.
Et me voilà bien triste de devoir dire du mal d'un roman mettant en avant une société anarchiste...
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On se retrouve aujourd'hui avec une lecture commune improvisée sur le serveur Discord du Challenge SFFF, celle du roman de Margaret Killjoy, Un pays de fantômes. Une autrice et éditrice transgenre, qui vit en communauté dans les Appalaches, et un roman décrit par son éditeur comme “une utopie qui interroge les normes sociétales et explore d'autres possibles”.

On suit Dimos Horacki, journaliste mal vu par sa rédaction, alors qu'il est envoyé sur le front pour écrire le portrait d'un général de l'armée impériale. Il réalise vite en arrivant sur place que ce que l'on attend de lui n'est rien d'autre que de la propagande pour le désir d'expansion colonialiste de l'empire borolien. Ce dernier s'intéresse désormais aux Cerracs, territoire montagneux composé d'une poignée de villes et de villages, et doit faire face aux anarchistes de Hron. Lorsque les événements se précipitent, Dimos va avoir l'occasion de faire connaissance avec l'ennemi.

À travers les yeux de Dimos, représentant d'un système capitaliste et impérialiste, on découvre une utopie basée sur la solidarité, la relation à l'autre et la liberté pour chacun de faire ses choix et de les assumer. le récit questionne le mode de vie de Hron comparé à celui de l'empire borolien, et le parti pris est clair et net. C'est le premier reproche que je ferai à ce roman : son petit côté donneur de leçon, la manière dont il tente de faire passer son message en force, sans aucune nuance, et au détriment de la qualité de l'histoire.

L'autrice a, de toute évidence, fait de gros efforts pour inscrire son récit dans un contexte humaniste et pourtant, c'est un peu raté, comme si elle avait oublié qu'elle était là pour nous raconter une histoire. Je n'ai pas réussi à m'attacher à Dimos, à éprouver pour lui la moindre empathie. Je me suis retrouvée à lire un essai, certes intellectuellement intéressant, que l'on cautionne ou pas les principes anarchistes, mais émotionnellement nul. le message est grossier, beaucoup trop appuyé et on en ressort un peu frustré.

Une lecture mitigée, donc, au cours de laquelle j'ai appris des tas de choses, mais que j'aurai sans doute tôt fait d'oublier, tant Dimos m'a laissée de glace. Je salue cependant l'originalité, le thème de l'anarchie étant plutôt rare, mais il avait un écueil à éviter et l'autrice a sauté dessus à pieds joints. Elle se retrouve à faire exactement ce que l'empire borolien attendait de Dimos : de la propagande, pro-anarchiste cette fois.
Lien : https://etemporel.blogspot.c..
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Ouvrir ce livre, c'était comme arriver à la maison (à la différence du froid que je déteste.) L'écriture m'a moins plu que lorsque j'ai feuilleté les premières pages en librairie et j'y ai trouvé quelques longueurs alors même qu'il était difficile d'être plus bref : j'imagine donc que le récit ne m'a pas tout à fait passionné. de très beaux et enchanteurs paysages de montagne !

On suit les aventures d'un journaliste homosexuel, issu de LA grande ville aux airs légèrement steampunks, envoyé sur le front de guerre, dans le froid glacial des montagnes inhospitalières.

On est propulsé dans un monde fourre tout : ambiance médiévale avec de longues chevauchées, des armes à feux, des rituels et une poste longue distance avec une imprimerie efficace pour les grands tirages… Tout ce monde se mélange un peu, flou sur les contours et hésitant entre le médiéval – pas tellement fantastique – et le steampunk.

En fait, du livre, je retiens surtout la préface, qui termine comme elle commence : « We are anarchists, and we are immortal. Si tu as déjà été amoureux, tu sais de quoi je parle. »
Et ce livre c'est en effet de l'amour et un baume sur le coeur. Appelé utopie, on se demande bien pourquoi au début des aventures journalistiques : les soldats, la guerres, les meurtres, les pillages… Puis on arrive dans cet espace libre des montages. Un espace puissamment autogéré, respectueux des humains quels qu'ils soient et de la nature.
Un délice à lire, à découvrir et de s'immerger dans leur coutume grâce aux yeux du journaliste qui nous semble aussi être le ceux du lecteur. Au fil de la lecture, on ressent beaucoup d'apaisement, de sérénité et d'entraide, on découvre de technologies réellement et résolument vertes – et pas si utopistes -, de la joie et des fêtes…

Bref, Un pays de fantômes malgré son titre quelque peu glauque présente un paradis tout à fait plausible. Pour les amoureux de fantasy aux paysages de montagnes et de neige, une utopie anarchiste et inclusive : ça fait un bien fou au moral !
Lien : https://barauxlettres.wordpr..
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Ce récit de Margaret KILLJOY nous livre une utopie qui prête à la réflexion. L'autrice dépeint un univers complètement imaginaire avec sa géographie propre, ses populations, leurs choix sociétaux différents, leurs langues indigènes et les organisations politiques de peuples que tout oppose.
Le lecteur suit Dimos Horacki, un journaliste envoyé sur le front de l'empire borolien pour suivre un général, connu pour ses faits d'arme. le jeune homme doit écrire un article élogieux à sa gloire. L'armée s'engage dans l'invasion des Cerracs, territoire montagneux regroupant une poignée de villes et de villages.
Sur place, Dimos découvre la réalité du conflit, la motivation de l'expansion coloniale et les exactions commises par les soldats sur les populations. Il apprend aussi à connaître les ennemis, ces fameux anarchistes de Hron dont le mode de vie et les convictions vont influencer son destin.
Ce roman mêle le récit d'aventures et les scènes de guerre, les histoires d'amitié, de trahison et de vengeance en proposant une vision du fonctionnement possible de communautés anarchistes qui « ne défendent pas leurs possessions mais leur mode de vie et leur indépendance ». Les scènes d'action succèdent aux interrogations du journaliste et contribuent à interroger notre propre société dans son fonctionnement et ses choix politiques.
Le texte fait la part belle aux relations humaines : la fraternité et l'amitié indéfectible ainsi qu'à l'existence et la résistance des peuples. Il résonne amèrement face au contexte actuel de conflits aux portes de l'Europe…
Découverte originale dans le cadre du prix Lilojury mis en oeuvre par la librairie indépendante Lilosimages d'Angoulême
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Une grosse novella (c'est quand même très court comme roman) qui nous entraîne dans un conflit imaginaire entre deux territoires, via les yeux d'un journaliste un peu perdu qui va se trouver de nouveaux horizons.
C'est aussi simple que ça, et très bien montré mais on ne creuse jamais très loin derrière. Les personnages sont variés, leurs dialogues percutants mais le style lui-même n'est pas renversant.
Une bonne lecture, qui ne m'a pas remué.
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