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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Et si ce roman jubilatoire n'était que la première pierre d'un véritable programme électoral ? Et si Émilien Long existait vraiment ? L'envie d'y croire est très forte tant le paysage politique actuel est au mieux déprimant, au pire écoeurant. C'est sur cette atmosphère que surfe habilement Hadrien Klent qui avait déjà exploré avec malice les arcanes du pouvoir et les envies de révolution dans La Grande panne. Qu'on ne s'y trompe pas, sous l'aspect potache se planque un vrai questionnement sur notre société et l'ébauche d'un chemin vers le changement. Une utopie ? Pas si sûr...

D'abord, ce programme n'émane pas de n'importe qui. Émilien Long a reçu le Prix Nobel d'économie pour ses travaux sur l'évolution du travail et de la productivité. Désireux d'élargir son lectorat habituel, il s'est aventuré à rédiger un essai un peu plus "grand public" intitulé "Le Droit à la paresse au XXI ème siècle" dans lequel il interroge nos modes de vie centrés sur le travail en s'appuyant sur un certain nombre d'études et où il remet en cause le modèle productiviste et consumériste de nos sociétés. Nous sommes à l'automne 2020, le livre fait grand bruit et voici Émilien propulsé candidat à l'élection présidentielle... Je vous vois sourire, penser à une grosse farce. Vous avez tort. Car le sujet est très sérieux et la démonstration de l'auteur s'appuie certes sur des courants de pensée mais également sur des travaux de recherche on ne peut plus documentés. A la bibliographie qui figure en fin d'ouvrage je pourrais ajouter un essai passionnant lu il y a quelques années : le refus du travail de David Frayne, un chercheur gallois qui choisit d'observer un certain nombre d'individus qui tentent de se définir par d'autres centres d'intérêt que le travail. Car il ne s'agit pas de bannir toute activité mais bien de changer de paradigme quant à l'utilité sociale. C'est ce que s'attache à promouvoir Émilien Long dans un programme qui se trouve au croisement des grands enjeux actuels : vivre moins vite et mieux, pour le bien-être de tous, à commencer par celui de la planète. Et voilà, vous souriez encore. Idéaliste ? Naïf ? Inconscient ? Vous voyez, Émilien a fort à faire, d'abord pour décrocher les 500 parrainages puis pour susciter l'adhésion, et enfin face aux attaques des partis "traditionnels", de droite comme de gauche. Car enfin, comment imaginer faire tourner la France en ne travaillant que 3 heures par jour ?

"La paresse, ce n'est ni la flemme, ni la mollesse, ni la dépression. La paresse, c'est tout autre chose : c'est se construire sa propre vie, son propre rythme, son rapport au temps - ne plus le subir"

Je ne vous cache pas que les aventures d'Émilien et de son équipe, depuis leur QG marseillais sont aussi distrayantes que rafraichissantes. L'auteur navigue avec aisance dans la sphère politique et médiatique, s'amuse à tirer les fils du bon sens en les confiant à des individus créatifs et de bonne volonté. Qui travaillent peu mais le font vraiment. L'idée est de proposer d'autres angles de vue, de s'extraire des schémas imposés en allant puiser partout où c'est nécessaire et en remettant au centre la question du bien vivre. Après avoir lu ça, tomber sur une interview politique en allumant la radio donne encore plus envie de renouveau. Et de crier : "Émilien Long président !". Ou "Hadrien Klent président !", mais faites quelque chose, et vite !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Je termine Paresse pour tous d'Hadrien Klent le matin de mon dernier jour de vacances. Si ce n'est pas un signe... L'auteur revisite l'élection de 2022 entre une ex ministre de Macron et un prix Nobel d'économie dont l'objet d'étude est le temps de travail. Loin d'être un huluberlu, le candidat Emilien Long se base sur de très solides études qui prétendent que l'ont peut fixer le temps de travail à 15h00 hebdomadaires sans ruiner le pays ni perdre en productivité. Et ça fait VRAIMENT réfléchir. Car pourquoi travaillons-nous ? Réellement et collectivement ? Pour produire des biens de consommations pour la plupart inutiles et énergivores. Pour pouvoir payer le mode de garde de nos enfants. Pour s'acheter à manger. le personnage candidat interroge sur notre rapport au temps, sur notre rapport au travail et à l'image qu'il donne de nous, sur notre conception de la vie. Que ferions nous de ces 20 heures dégagées ? Certains pourraient choisir de mater des séries sur Netflix - et ce serait leur droit, mais beaucoup d'entre nous "travaillerions" d'une autre façon; nous nous rendrions utiles. Cultiver un potager, faire du bénévolat, s'occuper de ses enfants ou de ses vieux, entretenir sa maison, se cultiver, faire du sport... Moins de stress, moins d'antidepresseurs, moins de cancers, moins de pollution, moins de violences... Évidemment, dans un contexte mondialisé, c'est utopique mais, sur le principe, j'y crois.
Sur le plan strictement littéraire, c'est très basique. Les personnages sont un brin agaçants, assez bobo finalement mais bon, l'important c'est la réflexion que ce roman suscite. LE TEMPS DE VIVRE.
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Enfin un livre à thèse qui est un véritable roman. Ce livre, lu dans le cadre de mon club de lecture, une sympathique association de rêveurs de tous bords, un peu comme l'équipe d'Emilien Long, quoique plus modeste, est un semeur d'idées intéressantes. Il remet en perspective certains aspects de notre monde qui fonce dans le mur, et c'est un de ses mérites, il amène à la réflexion, à l'introspection, voire à la remise en question.
Il y a aussi plein de reproches à lui faire ; certains aspects du projet, notamment l'éducation, ne sont pas abordés, les personnages sont des bobos plutôt privilégiés, etc. Il n'en est pas moins vrai que l'ouvrage est plutôt bien foutu.
Je me réjouis de lire la suite.
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Et si on travaillait 3 heures par jour ? Autrement dit 15 heures par semaine ?

Pochade ? Provocation ? Pas dus tout ! Alors que les 35 heures hebdomadaires ont tant de contempteurs, c'est le très sérieux projet que défend Emilien Long, éminent économiste lauréat du prix Nobel, dans son dernier ouvrage en date, le Droit à la paresse au XXIe siècle.

A sa sortie, le livre fait évidemment grand bruit. L'économiste est l'objet de toutes les railleries, mais son propos s'appuie pourtant sur des années d'études du travail et de la productivité validées par nombre de ses pairs. Autour de lui, certains trouvent l'idée si intéressante qu'Emilien se voit encouragé à se présenter à la présidence de la République.

Nous sommes à deux ans des élections de 2022 et Emilien finit par se laisser convaincre. Considéré d'abord comme l'un de ces candidats fantaisistes voués à ne recueillir que quelques milliers de voix, il va bel et bien finir la course en tête : lorsque s'ouvre le roman, il ne reste que quelques minutes avant l'annonce du résultat du second tour. Comment Emilien a-t-il pu accomplir pareil chemin, tel est l'objet de ce roman décapant qui retrace les quelque 746 jours d'une campagne électorale aussi débridée qu'iconoclaste…

Ainsi résumé, on pourrait croire que ce roman est une farce. Eh bien détrompez-vous. Même si le ton est volontiers espiègle, le propos est on ne peut plus sérieux, et tout ce que dépeint Hadrien Klent, qui ne cesse de multiplier les effets de réel, nous invite immanquablement à interroger nos modes de vie et de consommation, et leur impact sur notre santé et notre planète.

Klent, par la voix de son héros, remet en cause le dogme du travail et du productivisme, source de tant de maux : mal-être, dépression, perte de sens à ce que l'on fait, épuisement de nos ressources naturelles.

Klent nous propose rien moins que d'inverser le sens de nos priorités. Alors que depuis plus d'un siècle la productivité n'a cessé de croître, nous n'avons quasiment plus réduit le temps de travail. Résultat, on aboutit à une surproduction de biens… qui nous condamne à surconsommer pour justifier ce rythme. Mais est-il réellement nécessaire de changer de téléphone portable tous les deux ans, de posséder une télé toujours plus grande, de refaire la moitié de notre garde-robe à chaque nouvelle saison, de manger de la viande deux fois par jour, creusant au passage toujours plus vite notre tombe en mettant notre planète à feu et à sang ? Comme le dit si bien l'auteur, « au lieu de diviser par quatre le temps de travail, nous avons multiplié par quatre nos besoins ».

Si vous pensez que travailler quinze heures par semaine est utopique, Emilien Long vous répondra que réduire le temps de travail limitera largement le nombre de maladies professionnelles, qui ont un coût colossal pour la société ; qu'en dégageant du temps libre, il deviendra possible de participer à des projets collectifs dont l'ensemble de la collectivité pourra bénéficier ; qu'en réduisant de 1 à 4 les écarts de salaires dans les entreprises, cela n'entamera en rien leur rentabilité ; enfin qu'en arrêtant de surproduire des biens, nous pourrons espérer cesser d'asphyxier notre planète et garantir ainsi la survie de notre espèce.

Alors c'est vrai, je fais personnellement partie des gens qui trouvent totalement absurde qu'une partie de l'humanité se ruine la santé en obéissant à des cadences infernales quand l'autre crève de ne pas avoir de travail. Aussi avais-je sans doute une certaine appétence pour le sujet. Mais franchement, vous ne croyez pas que ça vaut le coup de réfléchir à tout ça ?

Et pour ma part, s'il prenait à Hadrien Klent l'idée de se présenter aux prochaines élections, je n'hésiterais sans doute pas longtemps avant de glisser mon bulletin dans l'urne…


Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Et bien moi si un "Emilien Long" se présente aux élections, je vote pour lui ! Pour balayer ce système coincé dans un cycle infernal qui ne fait que se répéter. Ce livre est assez intelligent pour nous faire réfléchir à ce que pourrait être un autre système que le nôtre, à une autre façon de voir les choses, en prenant li'dée d'une journée de travail à 3h pour nous laisser le temps de faire d'autres choses tout aussi intéressantes que le travail.
Bon pour nous c'est raté cette fois, puisque grâce à nos chers politiciens, nous allons travailler encore plus longtemps.
Le programme de Mr Long serait en effet un vrai programme "écologique" (travailler moins c'est poluer moins, c'est certain... j'ai adoré par exemple développement de l'idée des jardins pour les maisons... je n'y avais jamais trop penser ainsi, mais cultiver quelques légumes, c'est consommer vraiment au plus près !).
Et il y a des tas d'autres exemples où un programme "réducteur" serait vraiment bénéfique, au lieu de discours et d'actes complètement en opposition de phase.
Quand on regarde toutes les alertes dont on nous rabat les oreilles à longueur de journée : le réchauffement climatique, la polution, etc...
Et qu'en parrallèle on constate comment on nous innonde de pub pour acheter toujours plus de choses ; nouvelle voiture, téléphone, télévision...
Je me dis qu'on se moque vraiment de nous et qu'il serait temps que les choses évoluent.
Etlutter contre le productivisme comme le propose Emilien Long pourrait être une solution !
Alors je conseille de lire ce roman. Pour aborder avec légèreté et humour des thèmes liées à la décroissance et au retour à une vie plus simple.
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si. seulement.
Difficile au début de rentrer dans l'histoire, on est un peu perdu, est-ce un roman ? un essai ? un documentaire ? les personnages sont lisses et caricaturés mais si on s'accroche l'aventure est plaisante et donne espoir.
une belle utopie en tout cas, qu'on a l'impression d'avoir à portée de vote! si ce n'est pas pour 2022, peut-être 2027 ?
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Il m'aura fallu deux semaines pour lire ce livre qu'une amie m'a prêté il y a déjà plusieurs mois. Dans un état de fatigue bien avancé, je me suis dit que c'était le bon moment. Et quel bonheur. Deux semaines à lire par ci, par là, des poignées de pages, des bribes de chapitres. Je crois que j'ai encore plus savourée ma lecture.

Et c'est bien de cela dont il s'agit dans ce roman-essai. Prendre le temps, paresser. Non pas au sens péjoratif du terme, mais bien au sens noble de profiter de l'oisiveté.

Emilien Long, prix nobel d'économie, se retranche à Marseille pendant le confinement et écrit un essai. Reprenant le manifeste social de Paul Lafargue « Droit à la paresse » paru au XIXe siècle, il produit, études et chiffres à l'appui, qu'une durée de 15 heures de travail par semaine serait idéale. Très vite, son livre fait du bruit, et Emilien se voit projeter dans les élections présidentielles.

Tout y passe donc, pour qu'on en finisse avec cette société capitaliste qui use la planète et ses habitants. L'économie bien sûr mais aussi l'agriculture, la santé, ...

Entre essai et roman, Hadrien Klent m'a vendu du rêve : une société où les gens seraient solidaires, coopératifs, une utopie où le monde serait plus simple, plus doux, plus joyeux et apaisant.

Un vrai régal que ce livre dont la suite « La vie est à nous » parue en mai, m'attire beaucoup. 

Sur ce, les vacances commencent, et je compte bien paresser.
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C'est une fable, une de celles à laquelle on a envie de croire. La réalité frappe à la porte de ce conte, une constante remise en question du sens que l'on peut donner à sa vie, à celle des autres et de tordre le coup à de fichus lieux communs, à des certitudes enracinées. le travail est-il une fin en soi ? La machine libère l'homme ou...le contraire. La question peut se poser quand on constate le temps passé à comprendre comment fonctionne tel ou tel objet censé nous faciliter la vie. Mais ce n'est pas le propos du livre, c'est une des innombrables pistes ouvertes par la candidature d'un monsieur aux élections présidentielles françaises de 2022. le livre a été écrit en 2020. Il est de ces tabous qu'il est difficile d'aborder sans tomber dans un manichéisme systémique. le temps de travail en est un. C'est le sujet du roman. Cela n'a rien d'un pamphlet contre le système d'asservissement, sur l'exploitation de l'homme par...l'homme. Non, notre homme démontre avec humour et poésie que nous sommes les victimes consentantes d'une obligation morale, d'une éducation, d'une culpabilisation collective, d'erreurs de jugement permanentes sur le sens du mot TRAVAIL. L'obligation de gagner de l'argent pour acheter de quoi se nourrir, se vêtir, se loger est compréhensible. Ce qui l'est moins est qu'une fois ces besoins satisfaits, nous devrions pouvoir disposer d'un temps de plus en plus important aujourd'hui plus qu'hier au vu des progrès accomplis, des gains de productivité induits par la mécanisation (entre autres), l'informatisation, etc...
Et bien non !
Nous, le système, avons créé de nouveaux besoins, de nouveaux produits justifiant un quasi statu quo sur la durée nécessaire de travail pour acheter de quoi satisfaire ces nouvelles lubies. le bonheur n'est pas au bout du porte-monnaie. Être heureux, nous le savons toutes et tous, repose sur la disponibilité de chacun pour l'autre et la mise en valeur de notre créativité. Nous l'avons oublié, on nous a aidé à l'occulter pour mieux nous concentrer sur l'achat mimétique, l'automatisme de la consommation compulsive, nécessitant plus...d'argent.
La réorganisation proposée ici suppose moins de moyens financiers, un recentrage sur des échanges non-monétaires, humains tout simplement.
Je pourrais développer et ré-écrire un autre livre (aucun intérêt), lisez celui-ci.
A lire absolument
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🌺. J'ai beaucoup aimé ce livre .
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🌺. On y parle de confinement, de politique, de prix Nobel
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🌺. Au côté d'Emilien, tout est plus rose, moins déprimant!
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🌺. J'ai découvert un auteur avec une plume incroyable. Cette lecture fait du bien
.
🌺. Je ne peux que vous recommander ce livre. Je suis pressée de lire sa suite « 𝐿𝑎 𝑣𝑖𝑒 𝑒𝑠𝑡 𝑎̀ 𝑛𝑜𝑢𝑠 »
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Voici un livre qui, au delà de son aspect fantaisiste, donne matière à une vraie réflexion : le rapport au travail, au temps libre, à soi-même, aux autres, à la consommation ; matérielle et numérique, du rapport à la nature et au temps tout court. Il est surtout intéressant par les questions de fond qu'il soulève, non pour l'histoire en elle-même, un peu décevante dans le fond.
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