AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Murielle Hervé-Morier (Traducteur)
EAN : 9782491404123
200 pages
Éditions des lacs (16/11/2021)
4.41/5   22 notes
Résumé :
N’est pas mère qui veut. Ne veut pas forcément être mère qui peut.

Elsa, étudiante florentine de vingt ans, a de grandes espérances.

Une nuit, la jeune fille découvre avec stupeur et effroi qu’elle est enceinte. Consciente de ne pouvoir envisager de relation durable avec Federico, son compagnon violent et instable qui garde une grande emprise sur elle, Elsa refuse d’emblée cette maternité. Commence alors un inquiétant et douloureux pé... >Voir plus
Que lire après La plus belle du mondeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
4,41

sur 22 notes
5
6 avis
4
9 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Un couple. Une jeune femme de 20 ans aux études et un jeune homme plutôt mauvais garçon.
Une relation très conflictuelle et destructive.
Voilà le début de l'histoire.
La dureté des mots, leur violence est adoucie par de jolis passages à l'écriture poétique.
Le désespoir d'Elsa face à cette grossesse non désirée m'a fragilisée.
Il est indéniable que les fondations de ces deux jeunes sont fissurées.
L'enfance n'a pas dû être un long fleuve tranquille.
Il est bien entendu que je ne cautionne pas la violence !
Elsa est à la fois agaçante et irritante par son manque de maturité.
Accepter ou non l'avortement n'est pas le débat de la lecture par contre accepter que l'on ne soit pas prête à être mère est autre chose.
Ce n'est pas parceque nous sommes nées femme qu'il faut y associer la maternité de droit.
La femme a le droit de mener sa vie comme elle l'entend et ne doit pas être désavouée dans ce sens.
Une écriture précise, insicive sans tabous mais aussi tellement d'émotions.

Merci Lucrezia. Ton livre remue, interroge.
Il est nécessaire car il délivre un message poignant.
Il me semble que chaques lecteurs pourra le comprendre différemment.

J'aurais juste aimé plus de précisions sur les hôpitaux. Savoir si avec l'argent tout s'achète comme chez nous…

Une lecture hors du commun comme à chaque fois avec Morgane et Bruno qui ont l'art de denicher des pépites au style vu nulle part ailleurs.

Commenter  J’apprécie          502
La plus belle du monde" de Lucrezia Lerro est un roman qui ne laisse pas indifférent. L'histoire suit Elsa, une jeune étudiante de 20 ans vivant à Florence avec son compagnon Federico, un homme violent et toxicomane. Tout bascule lorsqu'Elsa découvre qu'elle est enceinte, une grossesse qu'elle ne désire absolument pas. le roman explore les thèmes déchirants de la grossesse non désirée, de la violence domestique, de la toxicomanie, de l'avortement clandestin, et de la lutte pour la survie dans un environnement difficile.

J'ai du mal à expliquer les sentiments mitigés et les émotions mêlées dont je suis sortie de cette histoire. En fermant le livre, j'ai été en colère, pleine de compassion, et dans une incompréhension des relations humaines. Ce livre offre une plongée poignante dans la réalité d'Elsa, une jeune femme prise au piège entre ses rêves d'avenir et la brutalité de sa situation actuelle. Les sujets abordés sont difficiles et laissent une empreinte dans l'esprit du lecteur. Il n'est pas question de juger le choix d'Elsa, ni d'aucune femme de par le monde. L'avortement existe depuis des millénaires, mais ici, il y a cette forme de proximité, la réalité des violences que subit Elsa. Et c'est cette partie qui m'a le plus mis en colère. L'auteure, Lucrezia Lerro, décrit avec une précision chirurgicale la vie en Italie du Sud, dépeignant une mentalité patriarcale et machiste qui exerce une pression écrasante sur les femmes.

Dans ce roman, l'entourage et les traditions jouent un rôle majeur dans les choix et les réactions des personnages, mettant en lumière la difficulté pour Elsa de prendre le contrôle de sa propre vie, de chercher des solutions auprès de ses parents ou même de trouver une issue à sa situation. Et il y a l'influence de Federico, un personnage que l'on déteste pour sa violence, sa toxicomanie, et son comportement manipulateur. Il m'a viscéralement prise aux tripes, car il ne s'agit peut-être que d'une fiction, mais de la réalité pour beaucoup de personnes (homme ou femme, les violences domestiques touchent tout le monde). On n'oublie pas les relations familiales du côté d'Elsa comme de Federico qui sont dépeintes avec beaucoup de pudeur.

Il est difficile de ne pas se laisser emporter par les émotions, et le comportement d'Elsa, en fonction de nos vies, de nos ressentis, de nos propres épreuves, est parfois incompréhensible, difficile à cerner ou encore improbable. Oui, j'ai été prise de tachycardie quant à sa volonté de s'occuper de cet avortement, là maintenant tout de suite. Mais au final, les réponses qu'elle a eues par voie légale étaient aussi minimes face à son anxiété grandissante. Les défis auxquels elle est confrontée pour échapper à l'emprise de Federico, elle est coincée dedans, nous, lecteur, sommes observateurs silencieux.

En bref : "La plus belle du monde" est un livre qui suscite des émotions fortes et des réflexions profondes. Il offre une vision brutale de la réalité que peuvent vivre beaucoup de femmes, tout en abordant des thèmes universels tels que la famille, la liberté, le pouvoir, les choix et la résilience. Il offre une exploration puissante et poignante de la condition humaine dans des circonstances extrêmes. Une lecture qui marque, quelle que soit la réaction qu'elle suscite.
Commenter  J’apprécie          130
On referme ce livre avec difficulté, tant sa dureté, marque. Ce livre est une pépite et merci à Lucrezia Lerro d'avoir avec une précision chirurgicale, avec un réalisme choquant mais bien réel, su nous montrer la vrai visage du sud de l'Italie.
Un grand merci à la traductrice Murielle Hervé-Morier qui a fait un très bon travail de traduction. Restant parfois un cran en dessous de l'intensité réelle de certaines insultes. J'ai la chance d'être bilingue et lorsque un livre est Italien, j'aime le lire dans sa langue. Cette fois j'ai commencé en Italien, puis j'ai poursuivi avec la traduction, puis relu en Italien, pour m'assurer de n'avoir rien perdu.
Pour tout les lecteurs français ce livre traite de l'avortement en thème principal, et du choix d'une jeune fille d'affronter ou non une maternité, mais ce n'est que l'arbre qui cache la forêt. Oui, en effet ce livre parle de l'avortement et du droit de chaque femme à vouloir ou non être mère, mais surtout c'est une peinture très réaliste de ce qui encore de nos jours persiste en Italie du sud, et cela seulement quelqu'un qui y a vécu peut le savoir. L'ignorance, la cruauté, l'affirmation de la position du mâle dominant face à une femme soumise, surtout aux coups, le recours à l'illégalité pour sauvegarder les apparences, la corruption, les faux médecins ou vrais bouchers. Ce livre montre aussi une réalité des hôpitaux en général dans des petites villes italiennes encore de nos jours, pas de service de nuit sauf urgences, ce sont les familles qui doivent veiller leurs malades.
Elsa a seulement 20 ans, elle a déjà réussi un énorme pas celui de prendre sa liberté de quitter ses parents pour aller plus au nord, et de vouloir étudier. C'est déjà pour une jeune femme du sud de l'Italie un changement, un bouleversement énorme. Cela montre bien la volonté de s'en sortir par elle-même. Mais lorsqu'elle se rend compte qu'elle est enceinte, il ne s'agit plus seulement d'agir seule, elle a besoin d'aide, et c'est cela qui la met dans un état proche de la perte de raison. Elle ne sait pas quoi faire, surtout qu' elle n'a pas près d'elle la personne qui peut l'aider. Son compagnon n'est qu'un illettré, fainéant, cocaïnomane, qui reproduit ce qu'il a vécu dans son enfance, la violence sur les femmes, l'affirmation continue de son statut d'homme viril, le malheureusement typique jeune italien du sud, encore de nos jours. Les coups n'ont commencé que lors de leur voyage en Grèce, Federico ne se trouve plus en terrain connu, donc il devient jaloux, il considère Elsa comme sienne, et pour dissimuler ce côté faible de sa personne il va frapper. Elsa avec ce voyage en Grèce va prendre conscience de cette nouvelle facette de Federico, mais c'est également à ce moment qu'arrive la nouvelle pas du tout attendue de sa grossesse. L'attitude parfois molle d'Elsa est seulement due à sa vision claire de ce qu'elle peut contrôler, les coups elle peut les supporter, mais elle doit trouver une solution pour résoudre définitivement cette grossesse non désirée, car cette grossesse hors mariage est une tâche indélébile, il faut absolument toujours sauvegarder les apparences. La plus grande apparence est dans le titre la plus belle du monde, l'important n'est pas de l'être , mais d'en avoir l'apparence. Magnifique livre.
Commenter  J’apprécie          50
L'histoire :

Elsa, 20 ans, habite à Florence où elle poursuit ses études. Une belle jeune fille avec l'avenir devant elle et de grandes espérances. Mais la médaille a un terrible revers qui prend les traits de son compagnon Federico, ouvrier boulanger sans allant de surcroît cocaïnomane et violent. Un peu plus âgé qu'Elsa, Federico a cependant peu de points communs avec elle, hormis ses origines modestes. Et probablement au fond des yeux des souvenirs aux couleurs et senteurs du sud de l'Italie, car oui, lui aussi est jeune et beau. Mais il est presque illettré et obnubilé par la came. Sa seule ambition dans l'existence est d'éviter consciencieusement de rentrer dans le rang. En bref, il souhaite bien vivre sans en fiche une rame. Seule l'attirance physique et l'enthousiasme des commencements ont probablement décidé ces deux-là à former un couple. Or le destin d'Elsa va prendre un tournant décisif, quand elle découvre qu'elle est enceinte de cet homme avec qui elle ne veut surtout pas envisager le long terme. Elle rejette donc d'emblée cette maternité. Les parents d'Elsa sont restés dans leur petit village et ignorent donc le désarroi de leur fille ainsi que sa décision. Face à l'accueil déplorable des services hospitaliers italiens dont la lenteur l'accable, commence alors un inquiétant et douloureux périple pour Elsa. Au péril de sa vie.

Pour lire entre les lignes :

À quoi bon tout l'or – en l'occurrence la beauté – du monde, si c'est pour se retrouver dans des situations à la gomme ? Federico a le compliment facile, Elsa est sa divine. Il n'a de cesse de vouloir la combler. de préférence avec de l'argent qu'il n'a pas gagné, car il n'est généreux qu'avec l'argent des autres. Comment diable un type comme ça a-t-il pu séduire pareille créature ? Sans nul doute en raison d'une succession de mauvais choix et un enchaînement de circonstances. Une jeune femme de 20 ans ne prend pas forcément la mesure de certains actes, ceux qui laissent pourtant une empreinte indélébile.
Mais Elsa me direz-vous n'est pas un légume, elle pourrait réagir autrement. Certes. Mais, en plus de l'étude de l'ambivalence des sentiments que peut générer la maternité, ce livre pose aussi la question de l'influence de l'entourage et des traditions dans cette expérience. Se dessine alors en filigrane la mentalité patriarcale et machiste qui fait peu de cas de la condition féminine. « Dans mon pays, les femmes, elles la bouclent… » résumera Federico. de plus, le récit qui montre une photographie des violences subies par une femme à différents titres dépeint dans le même temps la chronique d'une survie. En effet, Elsa est bien une survivante.
Lien : http://scambiculturali.over-..
Commenter  J’apprécie          80
Comment continuer à vivre quand tout semble noir ? Quand l'amour n'est pas là et qu'il a fait place à la violence et l'humiliation ?
Elsa n'a plus la force de se battre, enfin l'a-t-elle déjà eu ?
Elsa c'est cette jeune fille tourmentée au delà de l'inimaginable. Elsa c'est cette jeune fille que tout effraie et qui s'enferme dans une sorte de masochisme.
Elsa ça aurait pu être moi, être vous, être n'importe qui.

Elsa est enceinte mais seulement voilà, elle ne veut pas de cet enfant. Pourquoi me demanderez-vous ?
Parce qu'elle est étudiante, qu'elle est loin de ses parents, que sa vie est un supplice. Parce que son conjoint n'est qu'un camé, fainéant et violent.
Parce qu'ils n'ont pas de situation stable et surtout aucun avenir ensemble.
Mais après tout pourquoi doit-elle se justifier ? Elle est libre de disposer de son corps ! Qui sommes-nous pour la juger ?
Sauf que l'avortement n'est pas un acte anodin et qu'il va la poursuivre longtemps.

Elsa, je ne l'ai pas apprécié, je pourrais même dire qu'à certains moment je l'ai détesté. J'avais envie de lui crier de réagir, de reprendre sa vie en main.
Et puis, je me suis rendue compte, tout comme Morgane, que si je réagissais ainsi c'est que je me suis parfois reconnue en Elsa et que je n'avais pas envie de me l'avouer.
Peu à peu, je me suis dit que cette jeune fille devait être aidée, être protégée, accompagnée, aidée.

C'est un récit brut, percutant, puissant, bouleversant ! La plume de @lucrezialerro est incisive, elle ne fait pas dans la demie mesure, elle ne prend pas de gant et c'est ce qui rend ce roman aussi fort. Elle instille des émotions pures dans chacune de ses phrases, elle ne nous laisse pas de répit. Il faut prendre le temps de respirer à chaque chapitre, de faire le vide pour mieux repartir ensuite. A plusieurs reprises j'ai eu le coeur serré et le ventre noué mais c'est ce que je recherche aussi dans la lecture !

Merci @lucrezialerro pour vos romans si puissants et merci @editionsdeslacs pour leur donner de la visibilité.

Vous l'avez lu ? Il vous tente ?
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je ne pouvais plus attendre, remettre à plus tard n'aurait servi à rien. Je devais trouver le courage de ne pas me soustraire à la vérité, il fallait faire le test. L'air me manquait. Entre deux mauvaises pensées, je me voyais brûler le bout de mes doigts avec un briquet et m'enfoncer une aiguille dans la langue. La souffrance m'aurait soulagée.
Commenter  J’apprécie          71
Mes yeux me brûlaient. L'obscurité en revanche m'apaisait. j'avais toujours aimé ça. J'aurais donné n'impote quoi pour ne plus revoir le jour, cette lueur vive qui dénature toute chose. la clarté du soleil me renvoyait à la face toute la saleté qui m'entourait. La luminosité allait cruellement mettre en évidence les difformités qui affecteraient mon corps.
Commenter  J’apprécie          40
Celui qui quitte l'ancienne route pour la nouvelle se trouve souvent avoir manqué de cervelle.
Commenter  J’apprécie          150
Les traces qu'il a laisséed ne quitteront plus jamais ma peau, elle se verront toujours dans mes yeux et mon sourire.
Commenter  J’apprécie          90
Federico ne s’aimait pas, il n’aimait rien au monde. Et je ne l’aimais pas non plus. On ne peut jamais aimer sur commande. Je voyais encore les objets en mouvement dans la pièce. Je me recouchai. Il s’habilla en vitesse et sortit en claquant la porte. Je sombrai immédiatement dans un sommeil très perturbé.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : avortement clandestinVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (36) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1435 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}