Citations sur Le crépuscule des fauves (73)
Au moment même où le mot « mouchard » était apparu sur son écran de téléphone, la sonnette annonçant l’arrivée de l’ascenseur avait tinté. Maya avait bondi pour s’abriter derrière un pilier du parking.
Elle s’attendait à voir surgir des hommes du MIT, la sécurité intérieure turque, mais c’est Eylem qui sortit de la cabine, un sac à l’épaule, apparemment troublée qu’elle ne soit plus dans sa voiture.
"_Nous vous avons choisie en pensant que vous accepteriez de partager nos découvertes avec vos confrères. Il aurait fallu onze mille ans à la rédaction du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung pour étudier les onze millions et demi de documents similaires qui leur avaient été transmis par une source anonyme. Trois cents soixante-dix journalistes à travers le monde, appartenant à cent sept rédactions, ont collaboré durant neuf mois d'enquête pour accoucher du papier Panama Papers. Douze chefs d'état, cent vingt-huit dirigeants politiques, quatorze mille sociétés, cinq cent onze banques impliqués dans un système offshore. Un travail exemplaire grâce auquel les fauves ont subi un sérieux revers."
L'histoire ne se répète pas comme une fatalité, mais parce que les hommes tolèrent que les atrocités se reproduisent."
"_Un menuisier a mal arrimé sa sacoche à l'arrière de son vélo, dit-elle. Il pédale sur une route où un camion trop chargé a creusé une ornière. La sacoche se décroche du porte-bagages. Le menuisier s'arrête, ramasse son matériel et ne voit pas qu'il a perdu des clous. Une heure plus tard, une voiture passe, un pneu éclate, le conducteur perd le contrôle et fonce dans un champ. Une vache panique, s'enfuit et écrase dans sa course le fermier qui meurt sur le coup. Qui est le coupable ?
_Je ne sais pas, la vache ? supposa Ekaterina.
_Un concours de circonstances, répondit Janice. Tu n'es en rien responsable de la mort de Noa. N'essaie pas de soulager ma conscience."
"Comme le faisait remarquer un jour Noa à Janice, suivez l'argent, vous trouverez le mobile du crime et l'assassin."
"Il n'y a rien de plus beau et d'imbécile qu'un homme submergé par l'amour."
C'est la peur qui nous tient en laisse .Les puissants s'autorisent tout , mais si vous dénoncez leurs actes ,ou dénoncez ceux qui les servent en en tirant profit ,la sanction est sans pitié .Les grands consortiums nous promettent un monde plus juste alors qu'ils dévoient les institutions ,les corrompent et ne paient que peu ou pas d'impôts.
"_Tu es consciente des risques que ton entêtement nous fait courir ? Et puis, en quoi le sort de cette gamine nous concerne ? Après tout ce que je t'ai raconté hier, tu ne crois pas que nous avons plus urgent à faire ? s'emporta Malik.
_Je suis désolée de ne pas avoir pu participer à l'aventure, autant que d'avoir raté la première réunion du Groupe. Mais..."Sauve un enfant et tu sauves l'humanité entière." Ce n'est pas de moi, et pourtant plus j'y pense et plus j'en comprends le sens. Donc, en ce qui me concerne, le réponse est non, je n'ai rien de plus urgent à faire que de la retrouver."
"_Ce que je voudrais, vous ne pouvez pas me l'accorder hélas, mais à défaut (Joram marqua une pause et prit une profonde inspiration avant de poursuivre, lorsque vous serez de retour à Paris, pourriez-vous avoir une pensée pour nous, par exemple le soir vers 21 heures quand vous serez assise dans un restaurant ou installée au chaud dans votre appartement ? Cela peut paraître étrange mais chaque soir, à 21 heures, je regarderai ma montre, alors je saurai que quelqu'un dans le monde libre sait que nous existons. Que quelqu'un se souvienne de nos visages nous rendra un peu moins invisibles."
L'histoire ne se répète pas comme une fatalité, mais parce que les hommes tolèrent que les atrocités se reproduisent.