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Dans ce roman au style baclé, aux dialogues indigents et au propos égocentrique, Édouard Louis ne cite le prénom que d'un seul de ses amis, Didier (sans doute parce que c'est Eribon). Par ailleurs, il ne peut porter les cartons avec sa soeur et son beau-frère, pour aider au déménagement de sa mère, parce qu'il pense ! On est très très loin d'Annie Ernaux ou de Christine Angot et c'est dommage et malaisant de le voir ainsi triturer les concepts bourdieusiens.
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Monique, la mère de l'auteur, appelle ce dernier pour lui dire que l'homme avec lequel elle vit depuis la séparation avec son père, s'alcoolise et l'insulte. En résidence d'écriture en Grèce, Édouard Louis organise son départ, sa fuite à distance. Mais quel est le prix de la liberté, de l'évasion? de façon concrète, l'auteur essaie d'y répondre en listant les achats de mobilier, d'électroménager, de la caution à payer et de la maison à trouver pour cette autonomie.
Il fait de sa mère l'héroïne de ce livre, tout en l'agrémentant de ses réflexions sur les catégories sociales.

Edouard Louis poursuit son oeuvre d'autofiction, autour des membres de sa famille.

Émouvant et pourtant tellement pragmatique dans cette description de la fuite et de l'acquisition de la liberté, nécessitant des moyens financiers.
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Pour la seconde fois, Édouard Louis écrit sur sa mère. À moins qu'il écrive sur lui de manière déguisée, on ne sait pas très bien.

Il reçoit un appel. Sa mère est à bout, son mari a l'alcool violent et les insultes fusent. Édouard possède le mot juste, il lui fait promettre de partir. Loin de Paris, il organise la fuite de celle qui l'a mis au monde. Par le biais d'un ami, il l'installe dans son appartement et lui fait un chèque. C'est le point de départ d'une nouvelle vie.

Premier livre lu de cet auteur et je lis partout que cet opus est le plus modeste de sa bibliographie ! Ouch...
L'histoire de Monique est touchante. La femme l'est, aussi, elle qui se démène avec force et courage pour s'en sortir, en toute discrétion, sans déranger. Monique est reconnaissante pour tout et s'émerveille de peu.

La première partie du roman m'a semblé plate, sans recherche langagière. D'Édouard Louis, il n'est pourtant pas question, mais que serait Monique sans lui ? (et non l'inverse)
À force de chèques signés, de coups de fil à pas d'heure et de patience filiale, l'auteur se taille le costard d'un fils parfait, véritable héros volant au secours du plus faible. de loin, encore et toujours de loin ou en décalage, il est celui grâce à qui sa mère peut s'évader. Juste retour des choses, justifie-t-il, puisque l'argent gagné à écrire sur sa mère un précédent ouvrage est celui qui permet aujourd'hui à celle-ci de fuir. J'en conviens. ( Joli passage et parallèle avec Virginia Woolf à ce sujet.)

Finalement, le récit trouve son apogée lorsque Monique tient enfin le devant de la scène, lorsque libérée de tout (même du fils qui, enfin, est derrière), elle prend la lumière.
Finalement, je crois que j'apprécie le récit lorsque Édouard Louis n'est plus là.

Bilan :
Un récit un poil nombriliste malgré la volonté affichée de rendre hommage à sa mère, courageuse et inspirante. Une femme touchante qui n'a que trop peu la parole ici.
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Une femme subit les humiliations régulières d'un compagnon alcoolique, elle appelle son fils à l'aide. Il est à l'étranger, il lui propose de se réfugier dans son appartement. le livre expose la spirale de la violence, d'un homme (le père de l'auteur) à un autre (le nouveau compagnon de sa mère). La manière dont le calvaire de cette femme victime de sa condition est décrit m'a maintenue hors du récit. Seule la fin (et ce voyage salutaire) m'a emportée un peu. Je pense que l'autofiction a pour moi atteint ici ses limites.
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-Maman pars !
_non je ne peux pas ...
-Va-t' en dépêche toi... il n'est pas trop tard
-non mon fils , laisse moi finir ma saison en enfer car ON NE PART PAS !!!
-Môman !
-NON "On ne part pas fiston — Reprenons les chemins d'ici, chargé de mon vice, le vice qui a poussé ses racines de souffrance à mon côté, dès l'âge de raison — qui monte au ciel, me bat, me renverse, me traîne" Et ça c'est du RIMBAUD mon fils !
-ok ah ! Merde la vache ! Tu t'es mise à la poésie, toi ?
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Nouvelle vidéo sur Monique s'évade d'Edouard Louis : https://www.youtube.com/watch?v=NPNNHxBLHv0&ab_channel=YasminaBehagle

Alors, roman de l'émancipation ou paternalisme bienveillant envers la figure de la mère ?

Bon, je crois que la réponse est dans la question.
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Bien obligé de reconnaître qu'Edouard Louis a du talent et un sens littéraire inné. Il a un savoir faire et un message qu'il porte avec courage et détermination.

Mais tout ce qu'il écrit m'agace. Heureusement ces livres sont courts. Chez lui tout est lutte de classe. Tout est prétexte à rappeler la misère dont il est parvenu à s'extirper. On a l'étrange sensation qu'il enfonce les classes populaires plutôt qu'il ne les défend.



On sent aussi qu'il en rajoute. Qui peut véritablement imaginer une CPE, conseiller à une jeune fille en troisième d'abandonner tout espoir d'études intéressantes ?

On devine aussi le fils ingrat, le frère absent, satisfait de sa réussite qu'il doit pourtant au déballage de l'intimité des siens. Il précise sans trembler qu'il n'a jamais ensuite rendu visite à sa mère ou à sa soeur une fois qu'elles quittent Paris.

Il est attendri par sa mère, on sent qu'il a de l'affection pour elle, mais il ne peut s'empêcher de la regarder avec la distance de celui qui appartient désormais à un monde différent.
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Monique prend la tangente, Monique s'émancipe.

Édouard Louis est connu pour ses autofictions, ces dernières lui auront valu quelques malheureux déboires une fois publiées. Dans celle-ci, l'auteur ne déroge pas à la règle, s'inspirant de sa mère pour nous raconter sa fuite précipitée du foyer, débandade accélérée par la puissance tyrannique de son compagnon.

Enfin libérée du monstre de ses turpitudes, c'est une délivrance soudaine. À bout de souffle, cette cinquantenaire, épuisée, par une vie de combat et de lutte incertaine, ne demande qu'à se reposer.

L'auteur porte un regard teinté de fierté et d'amour sur sa mère. Après tant d'années à n'être que l'ombre d'elle-même, Monique se choisit enfin. Et c'est touchant.
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« Ramène ta mère que je te refasse ! »
Ainsi s'exclamait un passant devant un Jean Cocteau ébaudi par la puissance du mot, ainsi m'exclamé-je à mon tour devant le nouveau livre d'Edouard Louis qui m'exaspère toujours autant.
Fruit des amours enflées entre les chevilles d'Alain Delon et la condescendance d'un étudiant en L2 de sociologie, Édouard Louis revient nous parler de sa mère. L'occasion pour moi de me le refaire.
Disons le tout de suite, ce livre est pourtant le plus modeste de l'écrivain, celui où il apparaît le moins. Edouard Louis le dit lui-même : « A travers elle [sa mère], j'ai découvert le plaisir d'écrire au service d'un autre, d'une autre. »
Ce serait presque sympathique s'il n'avouait en creux qu'il n'a écrit jusque là que pour lui-même, dans une sorte de masturbation littéraire en vase clos, au service de sa pomme, ou plus exactement, de son melon.
Ce serait presque sympathique aussi, s'il n'avait pour l'occasion abaissé son style au niveau de ce qu'il juge sans doute, mais peut-être inconsciemment, être le style populaire. Les jolies phrases c'est pour les bouquins où qu'il cause de lui pépère, pas quand il cause de Monique.
Ce serait presque sympathique enfin, s'il parvenait à disparaître complètement de cette histoire. Car Monique est sympathique, et son histoire touchante. Mais Edouard Louis, malgré ses efforts, reste Edouard Louis. Il ne voit le monde qu'à travers sa petite personne et le courage de Monique n'est rien à côté de l'effort qu'Il a fourni pour qu'elle s'évade : un peu d'argent et trois coups de fil, le tout passé à distance.
« pourquoi est-ce que je ressentais un besoin aussi profond de l'aider ? » se demande-t-il du haut de sa gloire, étonné de son empathie pour la souffrance d'un autre, une autre : sa mère injuriée par un homme violent.
Sans trop savoir pourquoi donc, il l'aide et ainsi, le livre de sa mère est quand même le sien. Tout est bien qui finit bien. Monique s'échappera grâce à ses bons soins, et lui pourra dormir du sommeil du Juste qu'Il pense être :
Je ne voulais pas te réveiller dira-t-elle le matin du déménagement qu'il manquera.
De fait, il rêve encore.
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Un texte court qu'on peut lire entre deux pavés. Edouard aide sa daronne (mais l'a-t-elle seulement mérité ?). C'est plutôt réussi car la fin crée un alignement émotionnel certain entre l'auteur et son lecteur. Eh oui, on a tous une maman dont on voudrait qu'elle soit fière de soi.
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