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Patrick Eris (Traducteur)
EAN : 9782266056076
222 pages
Pocket (24/08/2005)
3.72/5   94 notes
Résumé :
Rick Delatolla se flattait d'avoir le don pour flairer les bonnes affaires. Et le fauteuil en acajou richement sculpté de serpents et de corps humains entrelacés paraissait bien être l'occasion du siècle.
Jusqu'à ce que des choses étranges commencent à arriver à Rick et sa famille : arbres du jardin dépérissant en quelques heures, journées entières s'écoulant en un clin d'œil, chien dévoré de l'intérieur par un monstrueux insecte.
Rick savait qu'il n'a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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"...after I count down three rounds, in hell I'll be in good company."
(The Dead South)

Il serait de bon ton de placer symboliquement "Le Trône de Satan" en tant que ma 666ème critique.
hélas, le chemin à parcourir est encore long, et, entre nous, je ne suis pas certaine que cet opus mastertonien mérite ce privilège tropologique. J'ai même un peu peur que d'ici quelques mois, il risque de disparaître complètement de ma mémoire dans un petit nuage de soufre.

Le roman date des années 80, une période de grande effervescence créative de Graham (qui a vu apparaître des merveilles comme "Tengu", "Le Miroir de Satan", ou "Le Portrait du Mal"), mais on peut difficilement le compter parmi ses plus grandes réussites.
Ce n'est pas particulièrement bien écrit, le scénario est parfois bancal, les dialogues prêtent à sourire, et la fin est tellement tirée par les cheveux qu'on a du mal à réprimer une furieuse envie de se gratter la tête, après avoir refermé le livre.
Et pourtant... c'est tout de même diablement efficace !
Une fois n'est pas coutume, Graham ne nous ménage aucun languissant moment de détente avec des saynètes torrido-érotiques qui tombent toujours comme un cheveu sur la soupe en plein milieu d'un passage fabuleusement terrifiant (sage décision !), il n'a pas peur de recourir aux pires clichés du genre (ce qu'on peut difficilement lui reprocher, dans un roman classé "horreur") et tout s'enchaîne tellement vite que la moindre pause dans la lecture semble être un sacrilège.

Dans ses histoires, l'auteur ne dissimule pas sa fascination pour les légendes et les objets maléfiques : miroirs, lampes, tableaux... et cette fois-ci il a mis la barre très haut, avec une pièce de mobilier qui représente une porte vers le Mal Suprême en personne - "le plus savant et le plus beau des anges", comme l'appelait Baudelaire, qui n'a malheureusement pas pu profiter de l'oeuvre littéraire de Graham pour s'instruire.
"Le Trône de Satan" est donc primairement un roman d'horreur. Mais c'est aussi un livre plein de sagesse, car il ne fait que confirmer sans réserve le dicton populaire "quand c'est gratuit, c'est toi le produit".
L'antiquaire Rick Delatolla n'a jamais voulu de ce hideux fauteuil tentaculaire en acajou sculpté : un beau jour, un gars avec un camion bourré d'antiquités s'arrête devant sa porte, et déballe tout un tas d'objets hétéroclites au prix dérisoire. le temps que Rick se renseigne par téléphone chez l'ex-propriétaire de cette satanée chaise (seul objet qui vaut quelque chose dans le lot), l'homme est déjà parti.
Si, comme moi, vous pensez que Rick va désormais passer tout son temps assis sur le Trône afin de s'imprégner de ses pouvoirs et libérer le Mal en lui, vous vous trompez. Rick est un homme heureux qui tient à préserver son bonheur, et il va tâcher de se débarrasser de ce fauteuil par tous les moyens. Il n'a pas tort, car depuis qu'il est devenu l'heureux propriétaire de l'antiquité tant convoitée par certains, sa vie est devenue - excusez le cliché ! - l'enfer sur terre. Je vous laisse découvrir le reste...

Tout compte fait, c'est une lecture qu'on ne regrette pas. L'histoire est rapide et efficace, l'Enfer mastertonien présente quelques agréables similitudes avec celui de Dante, c'est amusant (sans oublier deux, trois authentiques frissons), et on peut même en tirer quelques utiles leçons de vie.
Par exemple, que même les objets incroyablement moches peuvent avoir une grande valeur pécuniaire, et qu'on trouvera toujours quelque snob désireux de les acquérir à cause de leur provenance. Que ce soit le peigne d'Elvis ou le Trône de Satan. Il se pourrait que leur véritable pouvoir soit identique.
Mais aussi, comme je disais plus haut, que les choses se compliquent encore davantage quand on vous fait miroiter gratuitement quelque objet "de valeur". Vous pouvez être sûrs et certains qu'il y a toujours quelque diablerie cachée là-dedans... toujours ! 3/5, pour le bon moment passé avec le livre.
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Le genre de l'horreur est dominé par un auteur. Graham Masterton est le Maître incontesté. Il arrive qu'on lui colle à la peau les étiquettes : humour / cul / gore. Il est vrai qu'il utilise ces trois éléments. Je peux affirmer qu'il les utilise à bonne dose. Les scènes sont moins pornographiques qu'un « Coldhert Canyon » de Clive Barker). Pourtant, si on creuse un peu plus, Graham Masterton est bien plus qu'un écrivain à sensation. Passionné d'arts, il nous fait découvrir des peintures insolites (« Le portrait du Mal ») ou bien le plu souvent des antiquités. Parce que chaque meuble à sa propre histoire, sa propre dose d'envoûtement, qu'il sait très bien nous retranscrire ces malédictions. Il a une très bonne connaissance dans les langues étrangères (« La nuit des salamandres », « Le jour J du jugement » pour ne citer qu'eux).
En 1982, Graham n'est encore qu'au tout début de sa carrière. Après un « Manitou » pas franchement bon, mais aux idées intéressantes, l'auteur a écrit quelques romans de moyenne facture. Avec « Le trône de Satan », nous avons un récit bien mieux élaboré. Son expérience littéraire se construit pour atteindre l'apothéose quelques années plus tard.
Rick Delatolla est un antiquaire. Ce dimanche après-midi, un de ses confrères passe le voir et veut se débarrasser d'un étrange fauteuil. Rick flaire la bonne affaire lorsqu'il découvre le meuble et s'engage sans le savoir vers l'horreur.

C'est propre, c'est fluide et ça se laisse lire très facilement. Il suffit de fermer les écoutilles de cartésien. Comme à l'accoutumé, nous avons une lutte déloyale contre un démon, mais pas n'importe lequel puisqu'il s'agit de Satan. C'est un peu pour cela que j'aime lire du Masterton. On y découvre des divinités maléfiques de notre culture, mais aussi d'autres origines (comme « Sang impure » l'une de légendes tchèques). Alors que les personnages sont torturés au sens physique et psychologique, on arrive quasiment toujours à un point critique où le retour à la normale semble impossible. J'aime aussi ses scènes gore si bien détaillées et décrites de belles façons.
De l'humour comme s'il en pleuvait… Une de ses marques de fabrique, est bien sûr l'humour. Ce petit roman en est gorgé comme une éponge. Je n'ai pas toujours apprécié ces quelques verves de dérisions.
Dans ce livre, Graham nous expose son amour pour l'art. L'autre point qui lui colle à la peau : le sexe. Dans ce livre, il n'y a qu'une mini-scène, tout comme dans mon livre préféré « Démences ». Il arrive parfois que dans ses livres il n'y en n'a pas ou de trop. Qu'importe. Pour moi, ces scènes sont juste un supplément et ce n'est pas ce que je recherche.

« Le trône de Satan » est une bonne cuvée Masterton, millésimé de 1982. Un bon cru qui apporte ce que l'on demande d'un livre d'horreur. Sa dose de terreur et gore est suavement bien dosée. Un bouquet d'humour, un peu relevé, apporte un goût aux palets les plus délicats. Toutefois, je l'ai trouvé un ton au-dessous de ses glorieux millésimes et ce n'est pas dû à ma répugnance pour la narration à la première personne.
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Un fauteuil en acajou sculpté peut-il détruire votre vie ?
Il semblerait que la réponse soit oui, du moins, en ce qui concerne ce gentil antiquaire qui se retrouve avec un fauteuil étrange dont il n'a même pas voulu et qui va mettre en péril sa famille.
Le roman est angoissant et envoûtant, à l'image de ce fauteuil sur lequel on peut voir des corps humains torturés, des démons ou des serpents, mais la fin est assez prévisible et un peu trop gentillette à mon goût.
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J'avais déjà lu des romans fantastiques de l'auteur et celui-ci n'est certainement pas son meilleur.
Prenez un grand sac dans lequel vous fourrez tous les ingrédients d'une série B des années ‘80 : un meuble maléfique, un gentil couple aisé et heureux avec un mignon petit garçon qui se voit attribuer le-dit meuble contre leur gré, des choses qui ne tardent pas à flétrir et pourrir autour d'eux, des êtres qui meurent, du sang qui gicle (mais pas trop)... saupoudrez avec une dose de mysticisme quand la fin (sans surprise) se présente... secouez... et le produit qui se déverse du fourre-tout est aussi indigeste qu'un navet considérablement réchauffé.
Le roman aurait pu être, à la rigueur, un bon moment de détente (hélas sans les frissons que j'aurais aimé éprouver), mais je n'arrêtai pas de sursauter en lisant les innombrables fautes de langage et d'inattention. J'ai fait un bond - et le démon présent dans le livre n'y était absolument pour rien- quand j'ai lu « Elle emporta le livre dans la cuisine et s'assit devant la coiffeuse. »
Les seules choses qui m'ont fait sourire c'est quand l'auteur, qui est Anglais, s'amuse à étaler quelques préjugés que les américains puissent avoir vis-à-vis les Britanniques... et que chez Masterton une bouteille de whisky semblerait aussi inépuisable que cette histoire sans fondement.
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Décidément Masterton ne me déçoit pas depuis quelques lectures. J'entre dans ses romans comme dans une paire de vieille pantoufles. C'est confortable, c'est agréable mais ce n'est pas du dernier chic ( qu'importe ).

Pour faire un résumé court : c'est une histoire de fauteuil hanté par le diable.
J'avais dis que ce serait court et ça l'est.

Le roman est écrit sur 220 pages dans mon édition ( de poche ) ce qui fait qu'il se lit très vite et l'auteur ne perds pas de temps en chichitage inutile. Ricke récupère un siège qu'il n'a pas demandé et qui se révèle très rapidement maléfique. L'ampleur du maléfice s'accroit au fur et à mesure du récit pour atteindre son klimax à la fin ( je ne vais pas vous le révéler tout de même ).
A noter que Masterton reste plutôt gentil niveau horreur graphique dans ce roman. le récit est plus tourné sur les origines du fauteuil et mêle habillement histoire et fiction. Rick n'est pas un grand héro, il n'a pas d'aspiration à une vie extraordinaire et se plait même dans la sienne. J'ai trouvé que l'auteur arrivait à en faire un personnage réaliste en ne lui donnant pas des vues d'esprit grandiloquentes. En un sens c'est aussi ce qui rend ce fauteuil si déplacé à ses côtés.

En face il y a des méchants pas si méchants que ça. Les raisons des complices pour aider le diable à sortir de son bannissement m'ont semblé plus humaine et compréhensible qu'un manichéisme basique.
A noter que l'auteur explique par un de ses personnages que la crémation d'un prêtre catholique ne brise aucune règle ... Petit détail mais faux. Par contre il est vrai que chez les protestants ce n'est pas un soucis et le personnage le disant est justement protestant. Donc ça peut passer on va dire.

Au final, un bon roman d'horreur. Ce n'est pas un roman qui laissera une trace impérissable mais qui accompagnera avec quiétude une soirée lecture.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Jonathan s'approcha et regarda le fauteuil, fasciné.
- Que font tous ces gens ? finit-il par me demander.
M. Grant, les mains jointes devant lui, dit :
- Je pense qu'ils tombent de l'enfer vers un autre cercle inférieur. Et, comme vous pouvez le voir, cette perspective ne semble guère les enthousiasmer.
- Pourquoi est-ce qu'ils n'ont pas de vêtements ? demanda Jonathan.
- Ils vont prendre un bain, intervins-je.
Je jetai à M. Grant un regard désapprobateur : il avait empiété sur mes prérogatives paternelles en répondant à la première question. Je pense que Jonathan a droit à la vérité, mais toutes ces imbécilités à propos de l'enfer et de ses cercles inférieurs, quoi que cela puisse être, eh bien, ce n'étaient que des imbécilités. Et je ne voulais pas que mon fils entende des âneries pareilles.
- Je peux m'assoir dessus ? dit Jonathan.
- Vas-y, lui dis-je.
-Non ! dit précipitamment M. Grant
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— Je ne laisse jamais brûler les steaks, rétorquais-je.
— Ah, oui ? Et le jour où on a invité les Salinger ?
Je haussais les épaules.
— C'était une expérience, rien de plus.
— Une expérience ?
— Bien sûr. Je voulais voir s'il était possible de soumettre des êtres humains à un régime exclusivement composée de carbone.
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- "Je n'avais pas réalisé à quel point les Anglais peuvent être sectaire. Mais je présume qu'une nation qui peut concevoir des Rolls Royce, qui envoie ses enfants dans des écoles où les garçons doivent encore porter des hauts-de-forme et qui dépense des centaines de milliers de dollars chaque année pour entretenir par simple snobisme un chef d'État non élu, et bien, je pense qu'il faut s'attendre à ce que les citoyens d'un tel pays se montrent chauvins jusqu'au trognon."
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- "Discuter avec des ambulanciers, des flics, des stewards et des employés de Disneyland vous met toujours en boule, mais ne vous mène jamais nulle part. Ils sont entraînés pour être agressifs, mais calmes, et à vous faire passer pour un maniaque apoplectique aux yeux de tous ceux qui vous entourent."
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Vous savez ce que je pense des démons et des manifestations surnaturelles, n'est-ce pas, Ricky? En ce qui me concerne, ils sont exclus de notre religion telle que nous la concevons actuellement. Les diables auxquels nous faisons face aujourd'hui ne sont que des désaccords psychologiques entre les aspirations de l'individu et les structures socio-économique...
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Catherine Dufour, l'autrice du Goût de l'immortalité (Prix Rosny aîné 2006, Grand Prix de l'Imaginaire 2007), d'Entends la nuit (Prix Masterton 2019) et, plus récemment, de Danse avec les lutins (Prix Imaginales 2020) nous explique en quoi l'ordre des Bene Gesserit est… une… plantade. En gros. Si, si.
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