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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il n'est jamais aussi bon, ce diable De Maupassant, que quand il jette son dévolu sur les déshérités, les petites gens mesquines ou les pauvres bougres pitoyables.
Comme son nom l'indique, ce recueil explore des directions contradictoires, pas toujours avec le même bonheur, mais il s'agit, à n'en pas douter d'un des bons recueils de l'auteur.
La nouvelle la plus connue du recueil est probablement La Parure, sorte de descente aux enfers d'une brave et belle jeune femme par péché d'orgueil et de paraître, mais ce n'est pas celle qui me plaît le plus dans ce livre.
J'ai mieux aimé les coins glauques que nous dépeint l'auteur, notamment dans L'Ivrogne ou le Gueux, ou bien encore l'absence de sens moral paysan dans le Vieux.
J'élève sans peur ces trois nouvelles en mon panthéon personnel des nouvelles De Maupassant.
Vous y trouverez encore mille ravages des comportements adultérins comme dans le Père, L'Aveu, le Petit, certains souvenirs coloniaux issus des voyages ou rencontres de voyages de l'auteur comme La main ou Tombouctou, les dénonciations de la cruauté infligée aux animaux comme dans Coco ou La Roche Aux Guillemots, mais aussi les jalousies et les souffrances des écorchés de la vie comme dans le Bonheur, Histoire Vraie, La Confession ou Un Lâche, les angoisses du temps qui passe comme dans Souvenir ou Adieu, les vengeances meurtrières comme dans Une Vendetta ou Un Parricide.
Bref, du Maupassant pur jus, qui ne s'intéresse guère qu'aux côtés obscurs qui siègent en chacun de nous.
Le recueil contient au total vingt et une nouvelles et donc en plus des nouvelles sus-mentionnée, vous trouverez également dans ce recueil : le Crime Au Père Boniface, gentille farce sur la naïveté d'un facteur et Rose, une femme de chambre au-dessus de tous soupçons... vraiment tous ?
S'il me faut me prononcer, je considère qu'il s'agit d'un bon recueil mais pas le meilleur de son auteur.
Mais une fois encore, tout ceci, n'est bien sûr que mon avis, c'est à dire, pas grand-chose.

N. B. : il n'est pas impossible que la nouvelle intitulée Histoire Vraie ait fortement inspiré la célèbre chanson "Mirza" de Nino Ferrer, car jugez plutôt :
"Toutes les fois que j'y pense, ça me rappelle Mirza, ma chienne, que j'avais vendue au comte d'Haussonnel et qui revenait tous les jours, dès qu'on la lâchait, tant elle ne pouvait me quitter. À la fin je m'suis fâché et j'ai prié l'comte de la tenir à la chaîne."
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Guy de Maupassant est devenu célèbre autant par ses textes courts, contes ou nouvelles, que par ses romans. À la lecture de ses Contes du jour et de la nuit, on comprend pourquoi.
L'écriture est plutôt simple et directe, usant sans abuser de dialogues et de narrations à la première personne. Elle a sans doute pris quelques rides (on utiliserait sans doute moins aujourd'hui les déformations de la langue propres à certains protagonistes, par exemple), mais n'a pas trop vieilli.
Les récits manient facilement l'humour et la dérision ils sont souvent noir et violents, mais ils n'oublient jamais l'humanité et la compassion.
Ce n'est sans doute pas le meilleur recueil de contes de l'auteur, mais on ne s'ennuie pas à sa lecture, on y trouve même beaucoup de plaisir !

- J'ai beaucoup aimé : le crime au père Boniface ; La parure ; le bonheur : Une vendetta ; Un parricide ; La roche aux guillemots ; Tombouctou ; Adieu ; Souvenir ;
- J'ai bien aimé : L'aveu ; Un lâche ; le vieux ; L'ivrogne ; le petit le gueux ; Une histoire vraie ; La confession ;
- J'ai moins aimé : Rose ; le père ; Coco ; La main.

Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Les personnages des Maupassant sont des êtres creux, insipides et fragiles, comme des coquilles d'oeuf se tenant sur une pointe d'épingle. Un petit rien, l'équilibre est rompu et le tout est redevenu poussière.
Malgré cela, on finit toujours par se laisser gagner car il ne nous les impose que l'instant de quelques phrases, toutes pleines d'un style à couper le souffle. Car tout est là, chez Maupassant, dans ce style, et, si les personnages ne sont rien, ils ne comptent plus pour nous non plus, car leur être devient ce style même et plus rien d'autre.
In other words : cela ne se lit pas, mais se regarde, sauf si l'on y correspond dans son être même…
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Maupassant est décidemment le maître de la nouvelle, il manie ce genre avec art. En peu de pages, il réussit un tour de force. Aux premiers mots, le lecteur se sent happé par l'histoire qu'il nous raconte : il plante le paysage, fixe l'ambiance, nous dévoile ses personnages avec lenteur en gardant leur part de mystère pour la toute fin. On sent que quelque chose se trame, mais rares sont ceux qui en connaissent la teneur. La lecture est souvent oppressante, la tension monte crescendo. Et c'est la chute. Surprenante, toujours.
Des histoires en clair-obscur qui débutent, pour la plupart, par une belle description de la nature environnante souvent lumineuse, et s'assombrissent au fur et à mesure de la lecture. Maupassant y parle des hommes et des femmes de toutes origines ; des paysans de Normandies aux bourgeois de la Riviera, la misère des uns, la fortune des autres, les gens des villes et ceux de la terre.
Il évoque tour à tour l'amour souvent contrarié, la mort indicible mais inévitable, les enfants illégitimes, l'adultère, la jeunesse qu'il confronte fréquemment à la vieillesse – la fuite du temps, incontrôlable – , les apparences trompeuses , l'envie, l'étrangeté, la cupidité... Chez Maupassant, il y a du Baudelaire, du Edgar Alan Poe, du Flaubert, bien sûr. Il rend compte de la bêtise des hommes et de l'horreur qu'elle peut engendrer parfois, si on n'y prend pas garde.
Lire des contes De Maupassant procure une sorte de vertige car si certaines histoires font sourire, d'autres mettent mal à l'aise. Et ces dernières sont enveloppées d'un style incroyable ; des descriptions sublimes et oniriques des paysages à la beauté des femmes, de la tristesse des hommes à leur brutalité... Les Fleurs du Mal résonne sans cesse autour de ces contes. L'écriture romanesque est alerte et belle, tantôt légère, tantôt lourde, entrelaçant le parler pâtois du monde paysan et le phasé pompeux des bourgeois. A travers ses mots, l'auteur nous livre finalement le reflet d'une époque désenchantée.

le recueil compte vingt nouvelles, voici quelques mots sur quatre d'entre elles :

Dans La parure, on sent qu'Emma Bovary n'est pas loin. Une jeune femme envie tant les dames de la bonne société qu'elle se fait prêter par l'une d'elles une ravissante parure pour un soir. Malencontreusement, ce bijou disparaît. Elle et son mari passeront une bonne partie de leur vie à rembourser l'objet. Son rêve qui lui était si cher finit par la ruiner... jusqu'au dernier coup de théâtre qui la détruit totalement.

le vieux se meurt auprès de sa famille. Ses jours sont comptés désormais. Ses proches par soucis d'organisation anticipent les choses en invitant les amis et voisins à venir veiller le vieux. Mais, ce dernier tarde à mourir.

Rose est la nouvelle femme de chambre d'une bourgeoise qui ne tarit pas d'éloges pour elle. Mais, les apparences sont parfois trompeuses !

Dans un parricide, le lecteur suit le supplice d'un enfant illégitime, lâchement abandonné par ses parents dont il deviendra l'assassin.

Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Ce recueil de contes décortique par des scènes brutales, bestiales, douloureuses, surréalistes, cocasses, mais émouvantes et pleines de bonheur, les sentiments d'amour, et les explosions de violence physique et mentale d'hommes et de femmes.

Entre la délicieuse journée du premier conte et les ténèbres de « l'ivrogne » c'est vraiment le jour et la nuit. Peu de recueils répondent aussi bien à leur titre, car peu sont en même temps si divers et si contrastés.

La nature humaine dépecée et étudiée par la plume De Maupassant. Une plume narquoise, incisive, caustique, narrative qui ne laisse rien passer. Un Maupassant comme on aime !

Entre cynisme et pessimisme, Maupassant nous conte des histoires courtes et plaisantes, diverses et contrastées, passant d'un sujet à l'autre avec autant d'imprévu que de maîtrise.

Pères trop aimant ou pas assez, vieux qui refusent de mourir, ivrognes chancelants, gueux miséreux et fiers, parricides, maris trompés, enfants pervers, ravissantes idiotes, bourgeois mesquins et lâches, paysans cupides et cruels. Chez Maupassant on n'aime pas les autres, mais surtout on ne s'aime pas soi-même.

L'amour, la mort, l'étrange, l'argent, la ville, la campagne, la Corse, la Normandie, la jalousie, l'honnêteté, le couple... on trouve tout cela dans ces contes, courts, vifs et pleins de surprises. Dont beaucoup recèlent une part autobiographique, une imperceptible angoisse, celle de l'auteur devant une réalité qui le fuit....

Ses thèmes, son style, sa construction de ses histoires, ses rebondissements inattendus, ses fins étonnantes, font des « Contes du jour et de la nuit » un recueil de contes excellent comme introduction à l'oeuvre de Guy de Maupassant.

Un vrai régal ! Une lecture hautement recommandée !
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Un recueil d'une vingtaine de nouvelles, toutes différentes les unes des autres, avec comme point commun, bien souvent, un ou des personnages un peu tordus. J'ai bien aimé me plonger dans cette écriture propre à Maupassant et je dois dire qu'il excelle vraiment dans l'art de la nouvelle. Une construction parfaite, une histoire bien installée, des personnages dont on saisi rapidement la nature et une chute souvent intéressante ! J'ai eu cependant beaucoup de difficulté à lire Coco... amoureux des animaux et âmes sensibles, sautez ces quelques pages... Mais j'ai eu un coup de coeur pour La Parure, l'histoire d'une femme qui paiera cher son goût du bien paraître. J'ai aimé le décor de la nouvelle le bonheur et Vendetta... une Corse dont on sent tout de suite la chaleur et l'air salin. Et puis, j'ai pris grand plaisir à lire l'histoire de L'Ivrogne et La Main... des nouvelles un rien sanglant qui flirtent avec le thriller. Bref, on ne s'ennuie pas du tout avec Maupassant ! :)
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Ce recueil de nouvelles De Maupassant est un bon moment de lecture, comme souvent avec cet auteur.
Ce qui m'a dérangé c'est de retrouver certaines nouvelles déjà lues dans " boule de suif ". Par exemple: le crime du père Boniface; Rose; L'aveu; La parure; le bonheur; Une vendetta; Coco, et dans "Clair de lune": le père.
Ces nouvelles sont communes à au moins deux recueils.
Sinon, j'ai toujours autant de plaisir à ouvrir un livre De Maupassant. Cela tombe bien c'était un auteur "prolifique". Encore de bons moments en perspectives !
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Ces contes du jour et de la nuit présentent un large éventail de personnages, à première vue insipides ou transparents, allant de l'ivrogne bourru isolé au fin fond de sa province à l'aristocrate distingué et guindé.
Un panel de personnages qui se révèle passionnant à découvrir, d'autant que Maupassant les intègre bien sûr dans des courtes nouvelles au déroulement fluide, la lecture est de bout en bout agréable.
Ce recueil (disponible gratuitement en version électronique) vaut à coup sûr le coup d'oeil.
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Ce petit recueil de nouvelles écrit par Maupassant est à la fois drôle, piquant, triste et engage une certaine réflexion sur différents sujets. Il nous offre une vue sur le 19ème siècle tout en nous captivant par le rythme de ses nouvelles. C'est un recueil assez accessible qui peut être un bon moyen de commencer la littérature dite "classique" si vous avez peur de vous lancez, mais qui plaira également aux amateurs du genre. Ma nouvelle préférée reste "La Parure", que j'ai eu un plaisir de redécouvrir et qui, bien que connaissant la chute finale, me laisse toujours ce sentiment étrange en moi.
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Ce recueil De Maupassant m'a laissé sur ma faim.

J'aime beaucoup Maupassant pour sa prose discrète, mais juste, allant droit au but en prenant des pas calculés et avançant dans l'histoire avec une précision et une assurance certaine.

Si l'on retrouve chacune de ces qualités dans ce recueil, les histoires en elles même laissent à désirer. le concept de ce recueil est de présenter à chaque fois une histoire mettant en scène des personnages de la classe ouvrière (dans la majorité des nouvelles du moins) pris dans une situation digne de faits divers. le but par cette démarche est de montrer le côté sombre de l'être humain et ses comportements égoïstes. Dans chaque texte, la vertu que l'on accorde parfois d'emblée aux humains laisse place à de légère incartade duquel découlent souvent de graves et horribles conséquences.

Si l'idée semble intéressante en théorie, je ne l'ai pas particulièrement aimée en pratique. Dès la première nouvelle, on voit venir la chute de l'histoire à son tout début, et cela se reproduit pour presque toutes les nouvelles. Maupassant s'appuie beaucoup sur l'effet qu'ont ces chutes sur le lecteur, et si celles-ci fonctionnent parfois à merveille, ici j'ai trouvé que toutes ou presque tombaient à plat.

Malgré ce problème majeur, Maupassant reste Maupassant. Il m'est donc difficile de ne pas aimer chacune de ces nouvelles, ne serait-ce que pour leur prose. Bien que je n'ai pas aimé le concept général du recueil, je ne peux nier ce dernier point, et c'est ce qui explique la note que je lui ai mis.
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