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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
1984 vient d'être retraduit par les éditions Gallimard, déjà détentrices de la précédente traduction datant de 1950, c'est-à-dire, réalisée aussitôt après la publication de l'original en 1949. Certes, toutes les traductions vieillissent mais celle-ci n'était peut-être pas des plus scandaleuses, contrairement à celle, par exemple, de Walden qui, elle, sent très très fort la naphtaline chez le même éditeur.

Non, la raison profonde de cette nouvelle traduction n'est certainement pas tant la volonté de proposer aux lecteurs francophones quelque chose de fantastiquement plus fidèle mais bien le fait que l'an prochain, en 2019, le texte tombera dans le domaine public, si bien que l'on pouvait s'attendre de la part de la concurrence à une avalanche de nouvelles traductions. Ceci n'aura donc probablement pas lieu car Gallimard a souhaité leur couper l'herbe sous le pied : c'est de bonne guerre (même si de guerre, personnellement, je n'en connais aucune de bonne).

Pour le reste, franchement, si vous avez lu l'ancienne traduction, vous ne serez pas déstabilisés par la nouvelle et il n'est pas forcément vital d'aller vous jeter sur elle : basculement du passé dans la narration au présent, quelques néologismes d'Orwell traduits différemment (ainsi novlangue devient néoparler, angsoc devient sociang, l'Océania devient l'Océanie, et quelques autres du même tonneau mais franchement, pour moi, à deux ou trois nuances près, c'est vraiment du kif-kif bourricot).

Pour beaucoup d'autres, les choix de la première traductrice ont été reconduits, notamment le fameux Big Brother (à l'époque, en 1950, c'était osé de maintenir l'anglais plutôt que Grand Frère, de nos jours, cela paraît naturel).

Heureusement, novtraduction ou obsoltraduction, l'important était, reste et demeurera l'oeuvre de George Orwell en elle-même. Ce livre interpelle forcément car la question centrale concerne le pouvoir, la façon de l'infliger au peuple via, notamment, une falsification systématique de l'information et la façon de modeler les consciences pour le faire accepter.

Or, partout et de tout temps (et pour encore longtemps, je crois), il n'est pas dans l'intérêt des gouvernants de dire TOUTE la vérité. Dit autrement, tous les gouvernants, actuels ou passés, d'ici ou d'ailleurs, mentent ou ont menti et, je le crains, mentiront.

Alors il y a les bons gros mensonges, clairs, nets, précis, comme ceux débités par l'équipe de George W. Bush pour justifier d'une intervention militaire en Irak en 2003 ou, en France, l'annonce de l'arrêt du nuage radioactif de Tchernobyl pile sur la frontière allemande (exemples classiques parmi tant d'autres) et puis ceux, plus subtils, qui ne sont pas à proprement parler des mensonges mais qui consistent en des choix judicieux dans les informations que l'on laisse ou non filtrer, tel fait divers non relayé, tel autre martelé et monté en épingle parce qu'il va dans le sens du vent de ceux qui possèdent les chaînes d'information.

Il y a aussi les informations exactes mais présentées de façon à faire entendre tout autre chose que ce qu'elles disent vraiment. le champion toute catégorie dans ce domaine était très certainement l'Austro-américain Edward Bernays qui a carrément théorisé là-dessus et inventé le conseil en communication, appellation, vous en conviendrez, nettement plus avouable que l'ancienne, qu'on nommait tout simplement propagande.

C'est comme ça que sont nées les fameuses " frappes chirurgicales " de nos bien-aimés missiles qui ne pètent plus jamais dans la gueule des populations civiles innocentes mais qui dans 100 % des cas frappent chirurgicalement uniquement des terroristes, des sortes de missiles renifleurs, si vous préférez, qui détectent rien qu'à l'odeur dans leurs fantastiques petits cerveaux d'acier qui sont les terroristes et qui sont les innocents. Bref, nos gentils missiles ne font plus de victimes, ni de morts, ils éliminent des terroristes. Si un enfant de six ans se trouve volatilisé dans la manoeuvre, que voulez-vous, il n'avait qu'à pas pousser parmi les terroristes après tout. D'ailleurs, ça devait en être un lui aussi, à tous les coups…

Cela donne aussi des trucs dans le genre : « 60 % des médecins fument les cigarettes X » et un joli slogan du style : « X, les cigarettes préférées des médecins ». Alors cela peut vous faire rire mais allez donc voir dans les livres d'histoire proposés encore aujourd'hui aux enfants en ce qui concerne le XIXème siècle, par exemple. La période 1815-1848 ? À peine nommée. le second Empire ? Jamais entendu parler. La montée en puissance des banques et leur main-mise sur l'économie mondiale ? Connais pas.

En revanche, la République, la grande, la belle, celle qui ne fait que des choses propres, que des choses bien pour tout le monde et partout dans le monde, celle-là, bien qu'elle n'ait occupé qu'un tiers du siècle, vous en entendrez parler en long et en large. La Révolution industrielle ? Formidable ! Ah ! le progrès, mes chers enfants, le progrès… Quoi ? des patrons qui s'en mettaient plein les fouilles et qui maintenaient leurs salariés en esclavage ? Mouais bon, à la rigueur y a peut-être eu deux ou trois petits trucs par-ci par-là, mais c'était franchement mieux quand même pour le peuple que sous la monarchie, soyez-en sûrs.

Donc, oui, il y a quelque chose de profondément, de viscéralement prophétique dans ce roman et même si, à l'heure actuelle, ce n'est peut-être plus tant des gouvernements (quoique) que des grandes multinationales de l'internet et de la téléphonie qu'il faille craindre une surveillance acharnée, on sent bien qu'il met le doigt sur quelque chose de chaud, l'ami Orwell : la manipulation de nos vies par un espionnage de tous les instants.

Que ce soient les gouvernements ou les grandes entreprises (ce qui, de toute façon, revient au même), il est important de bien réécrire l'histoire (ex : les Américains ont vaincu les Nazis) de minimiser ou de passer sous silence ce qui ne va pas dans le sens du mythe collectif que l'on souhaite faire gober aux gens, les bons d'un côté, les méchants de l'autre (ex : en 1940, les USA se plaignent ouvertement du blocus voulu par Londres contre les Nazis car cela les empêche de faire du business avec l'Allemagne ; en 1945, les mêmes USA jugent à Nuremberg les responsables allemands pour crime contre l'humanité et ils envoient pendant ce temps les deux pires pétards atomiques jamais lancés sur des civils au Japon, bon, mais ça, faut surtout pas le dire maintenant, ni que l'athlète américain Jesse Owens a confirmé avoir été mieux traité par les Nazis en 1936 que dans son propre pays, qui, à l'époque n'aimait pas beaucoup les Afro-américains, etc., etc.)

À l'heure actuelle, on sait que le danger provient probablement de nos amis Google, Apple, Facebook, Amazon et toute la clique qui utilise nos clics, du téléphone portable dit " intelligent " et qui est devenu mouchard en chef de nos vies. C'est d'autant plus fort que tout ceci a l'apparence du libre consentement. C'est nous-mêmes qui faisons entrer le loup dans la bergerie. D'ailleurs, le mot " internet " (parmi foule d'autres) répond exactement à la définition que donne Orwell des termes de novlangue (ou néoparler).

Il est vrai également que quand j'écoute parler des gens autour de moi, ce savoureux mélange de termes creux, éviscérés, galvaudés et de franglais (est-il encore possible de trouver une publicité sans assaisonnement franglais ?), cette novlangue ou ce néoparler qui nous assaille, la faiblesse lexicale rencontrée dans les médias dominants… Oui, on a également l'impression que l'analyse d'Orwell est juste aussi sur ce plan-là : abrutir les gens, les gaver de ce qui est le moins séditieux pour s'assurer leur docilité, pour leur retirer jusqu'à la possibilité de formuler leur mal-être…

Enfin bref, tout cela a déjà été montré et démontré mille fois. Il nous reste un objet littéraire entre les mains. Personnellement, j'ai trouvé le début de la seconde partie absolument excellents, à partir du moment où Julia entre dans la vie de Winston. (En gros, la première partie consistait à décrire ce monde cauchemardesque que l'on nomme désormais dystopique, par analogie inversée avec l'utopique.)

Je ne suis pas allée jusqu'à 5 étoiles car j'ai ressenti un petit manque, une faiblesse selon mes critères lorsque l'auteur, nous donne à lire le livre de Goldstein à travers les yeux de Winston. Là, j'ai senti que l'auteur voulait absolument nous dire quelque chose, faire passer à tout prix un message insistant, et non plus dérouler le fil de la fiction. On sent beaucoup que la vision de Goldstein est celle de l'auteur, trop selon Milan Kundera et ce sur quoi je suis assez d'accord avec lui.

Pour le reste, un roman plein de puissance et de désillusion sur le genre humain qu'il faut probablement avoir lu une fois dans sa vie, avec ou sans la nouvelle traduction. Mais ce n'est bien entendu que mon pas granchavis.
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Que dire de nouveau après 203 critiques ? Que depuis l'incident avec la grosse curieuse NSA, les ventes du livre ont augmenté de... 7000% ? Comme quoi, tout le monde veut en savoir plus sur Big Brother...

Big Brother n'est pas vraiment un système de surveillance, c'est surtout le portrait d'un homme avec des grosses moustaches qui fait curieusement penser à Staline. Sa tronche est présente partout en Océania.

Océania ? Nouveau Club Med ? Non ! Un Régime Totalitaire dans toute sa splendeur qui nivelle à mort par le fond. Même la télé réalité n'arriverait pas à faire aussi bien qu'eux parce que nous possédons encore le libre arbitre de la regarder ou pas.

Sûr que ce livre m'a fait dresser les cheveux sur la tête ! Quand je vous dis que c'est un régime "totalitaire", vous pouvez me croire, on frôle même la perfection, la machine est bien huilée, style rouleau compresseur et vu d'ici, la mécanique me semble sans faille.

Observons là de plus près.... L'espion qui espionne les espions, c'est nous. En cas de problème, le terminal de l'aéroport en Russie nous servira de Terre Promise !

A Océania, on surveille tout le monde derrière des écrans et pour votre intimité, vous repasserez ! Une sorte d'écran de PC ou de télé au mur qui voit tout.

A Océania, l'ennemi d'hier devient le super pote du lendemain et on efface des "journaux" le fait qu'on ait été en guerre avec lui durant quelques années. La population ne doit pas savoir, elle doit oublier.

Oh, pardon, les journaux ne sont pas en vente libre dans le kiosque du coin, mais disponibles aux archives et constamment remis à jour.

Winston, notre "z'héros", est chargé, avec d'autre, de changer les infos des journaux que la population n'a jamais eu l'occasion de lire. le tout pour le bien de l'Histoire.

Quand je dis que l'on nivelle par le bas, on y va à fond et même Nabilla a plus de mot de vocabulaire que leurs dicos. Fini les synonymes et les antonymes, on utilisera "bon" ou "inbon" et "plusbon"... Les dictées de Pivot seront insipides... pardon, en Novlangue, c'est "inbon".

Le sexe ? Bientôt comme chez les animaux d'élevage : pour assurer la pérennité de la race, quand au plaisir... Quel plaisir ?? "Orgasme" ne se trouve pas dans leurs dictionnaire.

Vous faites un pas de travers ? On peut vous dénoncer, surtout votre famille, vos enfants... déjà bien conditionné, les moutards ! Pffffttt, vous serez vaporisés et votre nom disparaîtra aussi. Existence zéro.

A Océania, à 7h du mat', on vous réveille grâce à l'écran et c'est parti pour une séance de gym tonique style "Véronique et Davina" mais sans elles, sans les jolies poitrines qui dansent, sans le sourire, mais avec la sueur et les injonctions : "Élève Winston, touchez vos pieds avec vos mains, mieux que ça !".

Tout est manipulé et la population gobe tout comme des oies au gavage... Les mensonges sont répétés et deviennent Vérité Historique. Sont gravés, quasi.

C'est pas le cas dans notre société ? Non ? Z'êtes bien sûrs ? Je suis tracée avec mon GSM, mon abonnement aux transports en commun, le PC du boulot, mon PC personnel aussi car Obama lit mes critiques que la NSA surveille de près, je dois être sur la liste rouge parce que tout à l'heure, j'ai dit à mon collègue que... Hé, non, je ne vais pas l'écrire, sinon, je vais monter en grade à la NSA !

Pharmacie ? Idem avec la carte SIS (Vitale en France), si vous avez une carte "GB-Carrefour", ils savent même ce que contient votre panier de ménagère de moins de 50 piges !

Caméras par-ci, caméras par-là... Les JT ne nous disent pas tout, on ne sait rien, les gouvernements nous mentent, les banques et assurances aussi, les lobbys contrôlent tout et certains osent même affirmer que la croissance va remonter... Une bonne nouvelle pour faire plaisir à la masse, comme dans le livre ??

Si le roman est assez long à lire et à certain moment "lourd", il faut s'accrocher afin d'arriver jusqu'au bout. Je l'ai lu par petites doses.

Dans "L'épée de vérité", Richard Rahl était le caillou dans la mare. Winston sera-t-il ici le grain de sable qui vient gripper la grosse machine bien huilée ou se fera-t-il prier d'aller voir sur la plage s'il n'y a pas de pavé en dessous ?

À l'heure ou nos gouvernements stockent nos données, nos messages, nos conversations téléphoniques dans un but "sécuritaire" (mon cul !), à l'heure ou Oncle Sam regarde par-dessus notre épaule, entassant un max de données qu'il ne saura jamais traiter, qu'avons-nous fait de notre indignation ?

Diantre, Frigide Barjot n'était pas là pour s'offusquer de l'oeil de Washington ? D'ailleurs, les manifestants des derniers temps ne sont pas là pour crier que les bornes ont des limites ??

Le mariage joyeux, non, l'espionnage à grande échelle, oui !

Orwell, relève-toi, on se laisse faire comme des moutons à l'abattage !

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Nous étions quelques-uns et quelques-unes, en cette nuit du 31 décembre 1984 au 01 janvier 1985, à fêter bruyamment la fin de cette année-symbole de la fiction terrifiante de Georges Orwell. je passerais sur les épithètes dont nous affublâmes Big Brother.
C'est dire à quel point la lecture du bouquin d'Orwell nous avait marqué!

Ce satané anglais, avec les aventures de son malheureux héros , avait hypnotisé le jeune lecteur que j'étais en 1978...La description de cette hydre dictatoriale, ressort d'un pessimisme profond autant que méthodique dans la désespérance.

Au sortir des atrocités de la seconde guerre mondiale, et d'un retour aux mornes démons grisâtres de sociétés civiles exsangues, Orwell offrait un futur de noirceur insondable.

Prophétique, 1984? Oui et non. Oui quand les masses humaines suivent aveuglément d'invisibles et omniprésents leaders et non lorsque les individus se soulèvent et deviennent foules pour résister et former les contre-pouvoirs...

La pierre, roulée par Sysiphe en haut de la montagne, n'en finit pas de dégringoler en n'oubliant surtout pas d'écraser largement au passage.


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Un ouvrage engagé et une dystopie de 1949 faite pour réveiller les consciences - même aujourd'hui peut-être en sommeil- en décortiquant les rouages d'une dictature fortement inspirée du stalinisme. Pourtant prévenu, j'ai ressenti à sa lecture comme un électrochoc tant par sa noirceur que par son intelligence.

Oui, c'est un ouvrage essentiel et de référence. Aujourd'hui, quand on évoque la surveillance des populations à l'aide de caméras ou le fichage des données sur internet on peut entendre "Big Brother vous regarde". Mais le livre va plus loin car, dans cette Angleterre imaginaire des années 80, tout surgeon de liberté est réprimé "à coups de bottes".

Cyniquement, on pourrait aussi l'envisager comme un guide de survie dans un régime totalitaire et un moyen d'évolution carrière dans celle-ci en dénonçant ses camarades, ses amis et ses parents!

Un point est particulièrement impressionnant: le contrôle du passé et sa réécriture permanente à la convenance du pouvoir pour l'imposer au peuple.

Quand ce cadre est posé, on se demande comment Winston Smith va bien pouvoir s'opposer à Big Brother?
A moins que cela ne soit aux futurs Winston Smith de le faire!
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Livre terminé il y a plusieurs semaines mais il m a fallu du temps pour digérer cette lecture avant d exprimer mon ressenti.
Lecture très dure qui marque les esprits. Pour moi, 1984 est un monument. l'auteur a imaginé un univers très bien pensé. Une société où la liberté a disparu, où les évènements sont réécrits, où la menace d être dénoncé par votre voisin ou votre petit fils plane sur vous constamment, où les enfants assistent à des pendaisons collectives, où on peut participer à la semaine de la haine...
Génialement terrifiant.
Une lecture remuante et dérangeante. La dernière partie a été particulièrement éprouvante et en même temps complètement addictive.
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1984 sonne le snobisme parmi les fidèles de la littérature classique ou les plus grandes subjectivités se sont rangées au chef d'oeuvre…. Mouais mais avec un grand M s'il vous plait, que je vous le dis dans les yeux, je n'y ai pas accroché une page de ouf… Anticipation pour sûr, génie ? J'en reste sur ma « fin », moyennement persuadé, voire pas du tout si j'en oublie les nuances… alors que nuance il y a, car il va de soit que ce bouquin est un chef d'oeuvre pour une poignée de gens bien avisés et fort peu snob bien entendu, n'allez pas vous offenser de pareilles sottises dont je serai fin d'ignorer les représailles à mon égard… ma barbe ne s'en remettrait pas…

Bon allez, il y a du bon dans ce roman dy-ly-ya 70 piges, mais pas forcément dans le style d'écriture un peu mou du genou même si soigneusement bien pesé par l'auteur mais « soi-disant » et selon une rumeur intellectuelle de la caste des grands classiques à ne pas trop critiquer que sinon tu vas te prendre un coup de pied au cul… Pendant ma lecture entre deux micros sieste, bon j'avais peut-être un peu picolé à la douce pluie du soir venant et à le nuit tombante, ceci étant j'ai toujours eu cette étrange sensation que notre cher Winston était un peu con , voir complètement à côté de ses pompes, naïf à un point ou j'ai même ressenti une certaine gêne à son égard… Putain mais le temps qu'il a mis pour la pécho Julia, et vas-y que je te cause de la cause, que je te raconte la fois ou j'ai voulu t'écraser la gueule avec un pavé, alors je ne sais pas trop comment ça se tripote en Corée du Nord hein, mais j'espère qu'ils ont réussi à pirater Youporn, sinon c'est la mort de la levrette assurée… j'en ai des frissons d'horreur… mais bon sincèrement cette digression est purement anecdotique, pour amuser mon côté sourire, genre j'ai rien compris au bouquin donc je t'en fais une petite ridicule pour faire passer la pilule.

Sur le fond, rien à dire, l'auteur te raconte une histoire totalitairement plausible, sans trop se mouiller les profondeurs non plus, quoi que quand même un peu ? beaucoup ? passionnément ? tu le vois le paradoxe hein, l'auteur maitrise bien ses effets d'écriture et il s'en sort bien dans l'espoir vain...

Vous balancer mon avis comme ça à l'arrache n'a pas vraiment de sens non plus car en 2019 nous avons eu le temps de bien comprendre de long en large les enculeries profondes de l'espèce humaine, les inégalités qui se perpétuent de générations en améliorations des conditions d'antan, il n'en reste pas moins que c'est toujours à l'ordre du jour et complètement d'actualité mondiale… faudrait penser à se faire soigner le bon sens, et enfin apprendre à apprendre… bien qu l'idée même du roman n'est rien à voir finalement... car sans espoir.

Pour comprendre faut penser, réfléchir… Mais non on préfère l'asservissement d'un capitalisme gentillet, qui nous donne cette fâcheuse illusion que nous maitrisons nos conditions de vie, alors "queue" quéquette, on maitrise que dalle, mais c'est un long débat philosophico psychologico politico sociologico qui se résumerait à défendre ses propres convictions à la con alors qu'une majorité s'en branle, l'autre s'insurge, les agnostiques profitent, on appelle cela l'équilibre, du coup c'est toujours la merde sur terre, les choses se modernisent sans vraiment changer et pour les siècles des siècles…

Je l'ai lu trop tard ce bouquin pour apprécier les entre lignes, vous m'en voyez navré.

A plus les copains
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Big Brother,
Celui qui voit, qui entend, qui sait tout.
Le Parti règne sur un monde où l'art de la manipulation, du mensonge, de l'interdiction, de la répression et de la rééducation sont poussés à leur paroxysme avec une perfection diabolique.

Tout est sous contrôle dans le Londres de Winston Smth.

Les télécrans surveillent les citoyens jusque chez eux, des micros enregistrent tout, et les sbires de la Police de la Pensée sont prêts à fondre sur toutes celles et ceux ayant le malheur de s'aimer, de lire ou d'écrire une ligne...
À qui se fier dans un tel système, où les enfants dénoncent leurs parents, lesquels se félicitent alors de les avoir bien élevés ?
Le passé est perpétuellement remanié afin d'effacer des gens, des faits, et surtout de faire correspondre les "prédictions" de Big Brother à ce qui s'est réellement passé, encensant ainsi sa toute puissance et l'inutilité d'imaginer seulement un meilleur système, un meilleur bienfaiteur...

Je dois dire que j'ai rarement lu de livres m'ayant à ce point glacé...

Le totalitarisme de Georges Orwell est quasi parfait, j'en veux pour preuve la morale que l'on pourrait qualifier de démoralisante, mais finalement, et avec les dix minutes de recul que j'ai sur cette lecture, comment aurait-il pu en être autrement ?

Effrayant, à lire et à méditer...
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Un classique qui mérite sa place au Panthéon de la science-fiction.
George Orwell y dépeint une société où la liberté individuelle est abolie, tout étant planifié au profit de l'idéologie du parti.
Plusieurs thèmes fort intéressants sont développés par l'auteur : la réécriture de l'histoire, l'appauvrissement de la langue, le destruction de la logique par le contrôle de la pensée.
C'est un livre qui a été visionnaire sur bien des aspects, et bien que la dystopie soit ici poussée à son extrême elle n'est pas si loin de la réalité actuelle.
Le récit est passionnant malgré quelques longueurs, l'univers imaginé par George Orwell est extrêmement riche, l'appendice sur le novlangue étant particulièrement intéressant.
Un classique à découvrir...
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Ecrit en 1948, 1984 est un roman de science-fiction qui a pour modèle les dictatures du XXème siècle, particulièrement le régime soviétique. Il en épouse les traits principaux : faire table rase du passé, maintenir la population dans le collectivisme et un niveau de vie très bas, le partage de la société entre les membres du Parti et les prolétaires, masse d'hommes considérés comme des animaux. L'arbitraire règne, la surveillance est omniprésente, la délation est encouragée même et surtout dans les familles, le libre arbitre et la liberté individuelle sont abolis…considérés comme des vestiges de la société bourgeoise.

Dans son roman George Orwell va encore plus loin puisque tout sentiment humain – chez les membres du Parti – doit être détruit par un terrible lavage de cerveau…et l'amour pour Big Brother, le dictateur omniprésent mais invisible car renouvelable à l'infini, devenir spontané et non plus imposé par la force. Une histoire d'amour entre deux êtres ne doit plus être concevable ni une opposition au régime. L'endoctrinement est absolu. Bref toute pensée personnelle est abolie, la mémoire détruite, l'individu transformé de l'intérieur, ce que n'ont jamais complètement réussi les pires dictatures…

Mais au-delà des aspects historique et romanesque, certains éléments nous renvoient aux dangers qui guettent nos sociétés modernes, la dictature de la pensée correcte, l'omniprésence des écrans, la réécriture de l'Histoire ou du moins son approche très sélective, l'appauvrissement du langage, l'uniformisation des modes de vie…L'impossibilité de penser par soi-même, la manipulation idéologique, l'ignorance, l'attrait pour les fausses nouvelles et les thèses complotistes, le manque de rigueur et d'exigence, le tout au service d'une idéologie dominante, sont à l'oeuvre dans nos démocraties. La réflexion d'Orwell reste tout à fait d'actualité !
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Visionnaire, précurseur, culte, magistral.
Ce texte l'est certainement.
A condition de le remettre dans son contexte d'écriture, ou de le considérer comme un ouvrage pédagogique déguisé.

Critique du pouvoir, réflexions sur la société, questionnements philosophiques sur la réalité et le sens de la vie ou des croyances, mise à mal de l'idée d'une puissance étatique bienveillante et sage, pamphlet contre la bêtise et l'apathie, essai de contre-manipulation… 1984 est tout cela à la fois.
Aussi ne puis-je qu'abonder quant à l'intérêt de ce roman.
Mais à côté de cela, il y a la présence de ce “héros” peu attachant, qui donne au texte une fausse orientation. On nous laisse à penser que l'individu seul pourrait mettre à mal la grande machine étatique, mais si la désillusion vient rapidement (et c'est en cela aussi noir et pessimiste que réaliste), elle s'appesantit lourdement, trop lourdement. le personnage principal devient sans intérêt et ne sert finalement à rien d'autre que prouver aux lecteurs que personne n'agira à leur place, et que seule l'action collective (bridée et muselée de toutes parts, ici) pourrait éventuellement le libérer de ses chaînes.

Voilà qui me fournit une transition parfaite et me fait penser à une citation de Frédéric Mistral (pour le coup, je suis presque sûr qu'aucune critique sur Babelio ne l'a mentionnée ^^) :

Qu'un pòble tombe esclau,
Se ten sa lenga, ten la clau
Que dei cadenas lo desliura

que l'on peut traduire “qu'un peuple devienne esclave, s'il garde sa langue il possède la clé qui le libérera de ses chaînes” :')

Car la langue, il en est justement question dans ce roman. Mais malheureusement, le pouvoir a compris sa puissance, et fait tout pour en déposséder le peuple. Et une langue uniforme et lisse entraîne une pensée de même acabit...Je suppose que ce ne doit pas être aisé de traduire correctement les réflexions linguistiques propres à l'anglais et ici au Novlang, mais si j'ai trouvé l'idée ingénieuse et qu'elle permet d'aborder plusieurs facettes intéressantes du langage, comme le relativisme linguistique (les représentations du monde sont influencées par le langage), la structuration du lexique ou sa soi-disante arbitrarité, les traits sont grossis au maximum (quoique, concernant sigles, acronymes et troncations, on n'en soit pas bien loin). Encore une fois, c'est très intéressant pédagogiquement parlant, mais c'est également très lourd à la lecture.

Finalement, j'ai trouvé cette lecture très intéressante quant à l'anticipation qui frôle la “précursion”, cette présentation caricaturale à même de mener à des prises de conscience, mais laborieuse et encombrée d'un personnage principal inutile.
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