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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Seigneur Jésus, toi l'Agneau de Dieu qui enlève nos péchés, je viens en esprit, au pied de ta Croix pour implorer ton pardon. Par le présent billet je m'absous et en écrivant ces lignes j'expie tous mes péchés.
J'ai péché mon père, j'ai lu ce roman... Oui mon père, je me suis nourrie de l'histoire et de ses personnages. Pardonnez-moi mon père, je suis sotte et corrompue, je suis condamnée comme les anges que Dieu a envoyés en enfer ! Je ne suis qu'une pauvre lectrice !
Ainsi soit-il. Amen.

Créature maléfique qui hante nos nuits, avide de sang, le nôtre, tiraillée par la faim vorace et insatiable que seul "tuer" peut assouvir, le vampire est un des personnages les plus représentatifs de la littérature fanstastique, il a su évoluer au fil du temps, des époques et des lieux. Pour certains il est terrifiant, repoussant, pour Anne Rice il est fascinant, charismatique, il ne craint ni l'ail, ni les pieux et si peu la lumière (foutaises) à l'image de Brad Pitt (on se calme mesdames) et Tom Cruise qui ont respectivement incarné Louis de Pointe du Lac et Lestat de Lioncourt (mais c'est quoi ces noms à coucher dehors ?) à l'écran il y a 25 ans dans le film tiré de ce roman éponyme qui lui a paru en 1976.

Le vampire, mythe ou réalité ? À chacun sa théorie sur le sujet, personnellement je me plait à croire qu'il serait né en Roumanie et qu'il rôderait toujours dans la Citadelle de Poenari sous les traits de Vlad l'empaleur mais ce dont je suis sûre c'est que j'ai apprécié la lecture de ce roman même si je suis plutôt une adepte de versions plus anciennes comme la version muette en noir et blanc de 1922 adaptée du roman de Bram Stoker : "Nosferatu le vampire". C'est pourquoi aujourd'hui je m'en vais vous conter la bien étrange histoire de Louis de Pointe du Lac.

Courant des années 90 à San Francisco : Louis de Pointe du Lac livre ses confessions à un journaliste médusé. Louis est né pour la deuxième fois en 1791 en Louisiane, à l'âge de 25 ans, après avoir croisé le chemin de Lestat de Lioncourt vampire de son état, il a définitivement abandonné la vie humaine pour une vie de spectre, devenant alors une créature de la nuit à la vie éternelle. Mais l'éternité a un prix, encore faut-il pouvoir supporter la damnation et être capable de se détacher des tourments de sa vie passée. Durant près d'un siècle Louis va donc partager la vie de Lestat à la Nouvelle-Orléans, une vie faite de faste et de luxure, régie par les chasses à l'homme nocturnes. Mais Louis exècre, rejette Lestat autant qu'il est fasciné par ce dernier, qui pour ne pas le perdre lui fait un bien étrange présent : il lui offre une enfant de 5 ans, Claudia... Claudia, exquise petite poupée sanguinaire qui ne grandira plus jamais et pour laquelle Louis voue un attachement des plus ambigus, une relation à l'image père-fille mais aussi amant-amante. "Taciturne et magnifique elle jouait à la poupée, taciturne et magnifique elle tuait." La petite poupée est choyée, dorlotée, initiée à l'art, à la littérature, aux bonnes manières de la haute-société, elle grandit, du moins par l'esprit, dans ce corps de petite fille si gracieux et paradoxalement si monstrueux. Et les années passant elle se mue en une femme-enfant, prédatrice de sang-froid qui ne connaît pas le remord à l'inverse de Louis, pauvre Louis...

Anne Rice a su apporter une dimension poétique et charnelle à l'ensemble de son récit dont le rapport au corps est très prégnant notamment durant les scènes de chasses et d'attaques que l'ont peut aisément comparer à la pulsion qui précède l'acte sexuel. La caractérisation psychologique des personnages principaux comme secondaires n'est pas en reste puisque l'ensemble du roman repose entièrement sur ce point et plus précisément sur le personnage de Louis, écartelé entre sa condition d'homme (qu'il était) et de vampire (qu'il est désormais).

Un roman de vampires mais pas que... Au travers de personnages d'une grande dualité et en totale opposition (le bien, le mal) et en se servant de l'image de la créature mythologique, Anne Rice nous montre le reflet et les affres de l'âme humaine, la fascination, la perversion, l'emprise, la repentance mais aussi la quête des origines : Qui suis-je ? D'où viens-je ? Où vais-je ? Et finalement dans ce récit le personnage le plus complexe n'est pas forcément celui que l'on voudrait bien nous faire croire.

Je remercie Onee-Chan qui a suggéré cette lecture, qui est à l'opposé de mes lectures habituelles, pour Halloween. J'ai une pensée pour elle car mon intuition me dit qu'elle est, en ce moment même, en proie à de terribles souffrances et se débat avec des forces maléfiques. Onee, je n'ai qu'une chose à te dire : "Écoute ma voix, écoute ma prière. Écoute mon coeur qui bat, laisse toi faire." Hein ? Qu'est-ce que tu dis ? C'est pas la bonne prière ? M**** je me suis trompée, j'ai confondu avec la chanson de Gainsbourg de mon précédent billet. Bon ben désolée Onee, je n'ai que ça sous la main, tu vas devoir te débrouiller, tu peux toujours essayer de chanter Gainsbourg pour faire fuir les vampires ;-)
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Entretien avec une vamp' tome 1 : l'interrogatoire d'Onee. (âmes sensibles, lire en fermant un oeil)


Pierre & Nicolas * (videurs Babelio) : Onee, ces derniers temps, une bande de noctambules vampirise les commentaires sous les critiques et citations, mettant en péril la santé mentale et les déambulations paisibles des babélionautes, que nous avons pour mission de préserver. Savez-vous ce qui se passe ?


Onee : C'est de ma faute, les garçons. Je ne supportais plus cette solitude qu'impose ma condition. Bien sûr, au début, j'ai lutté contre l'idée, j'ai résisté à cet appel, j'ai ignoré cette pulsion indécente et lancinante, cette possibilité aussi égoïste qu'ignoble - à la fois pour mes complices (qui sont désormais condamnés aux mêmes errances que moi), mais aussi pour le reste des lecteurs de babelio (qui vivent dans la peur que nous frappions, chaque nuit, dans leur sommeil).


Pierre & Nicolas (videurs Babelio) : Alors, que s'est-il passé ?


Onee : Pardonnez-moi, mon Pierre, mais j'ai mordu. **


Pierre & Nicolas (videurs Babelio) : Pardon ?


Onee : Mordu. Sachka, en premier. Ma petite ménechme. Si blonde, si tendre ; si innocente. La perdre chaque soir, tout d'abord, lorsqu'elle allait se coucher tandis que j'étais condamnée à errer seule, parmi ses commentaires refroidis… Ne plus la croiser le matin, quand la lumière du jour brûlait mes rétines et ma peau blanche de lèpre***. Et puis cette faim, à peine sortie de mon cercueil, cette faim qui me torture et m'affaiblit, cette faim de contact et cette soif de vie… Ce n'était plus supportable ! Ça ne pouvait plus durer. Les chats débiles de mon jardin ne me suffisaient plus.
Alors, j'ai approché Sachka dans son sommeil. Monsieur Sachka était absent pour la nuit, elle me l'avait dit. J'ai senti son parfum, la caresse de ses cheveux ; le rythme de sa respiration.
Je fermais à peine les yeux que mes canines frôlaient déjà son cou, offert par la douceur du sommeil. Comme je l'enviais, si belle et sereine… Mais comme je lui en voulais aussi ! La haïssais de vivre ça alors que moi, moi j'avais faim ! Et soif ! Et j'étais seule, sans personne pour apaiser mes souffrances ! Avant d'en prendre conscience, en un mouvement rageur et passionné, remplie d'envie et de colère, mes crocs ont transpercé sa peau, légèrement résistante ; si peu. Elle ne m'a pas résisté, ne s'est pas débattue. Elle a ouvert un oeil et geint « qu'est-ce que… ? », avant d'ouvrir grand ses jolis yeux, dans un silence de plomb. Puis elle m'a reconnue, sous mes traits déformés par l'envie ; et a tendu un peu son cou, s'offrant parfaitement, consentante… à sa mort nouvelle, à sa nouvelle vie. Et je l'ai bue, et bue, encore et encore, me forçant à m'arrêter avant qu'elle n'en meure… parce qu'alors elle me tuerait. Boire le sang d'une morte serait fatal.


Pierre & Nicolas (videurs Babelio) : Bon… sang (heu… hum bref) ! On n'a pas besoin de la recette, merci bien.


Onee : Complètement ivre et titubante, ma tête tournant, je me suis forcée à la lâcher, à contrôler mes tremblements, mon égarement. Vite, reprendre mes esprits avant qu'elle ne meure. Réveille-toi petite ménechme, regarde moi, lui ai-je dit en mordant mon propre poignet : Bois. BOIS ! Ne meure pas, bois : nourris-toi de moi, revis de mon sang, fais couler nos deux sangs mêlés dans tes veines. Et soyons ainsi unies… pour l'éternité. Sais-tu ce que signifie éternité, petite ménechme ? Ça veut dire que toi et moi ne serons plus jamais seule. Non-pas unies jusqu'à la mort, mais unies dans la mort, pour toute la vie.


Pierre & Nicolas (videurs Babelio) : D'accord. Vous n'êtes pas vraiment sérieuse, n'est-ce pas ? C'est Halloween, vous vous êtes dit « Tiens, on va faire une bonne blague à ces bons vieux videurs de Babelio ; Si je leur disais qu'une bande de lecteurs zombies est en train de coloniser ses pages ? » !


Onee : Vous ne comprenez pas. Vous ne m'écoutez pas ! Demandez à Sylvie, la « fille » de Sachka, qui l'a transformée ! Ce fut la suivante. Et à Cascasimir - lui, c'est l'oeuvre de Sylvie. Et à Laurent3375, qui voulait une deuxième vie pour lire tous ses livres, et à DavidG75 ! Et même à Leser, tiens, demandez-lui !! Lui ce fut plus compliqué, il nous a résisté au début. Mais on ne l'a pas forcé. On ne force personne, c'est notre seule limite. Nous les engendrons s'ils y consentent. Ce sont nos enfants et nos amants****. Nos compagnons d'éternité.


Pierre & Nicolas (videurs Babelio) : Mais mais bonté div… Mais zut à la fin, pourquoi est-ce que vous auriez fait une chose pareille ? Pour le plaisir de tuer toujours plus de lecteurs ? Est-ce une sorte de métaphore, voulez-vous… Tuer la littérature, pendant que vous y êtes ?


Onee : Au contraire ! Nous voulons la faire vivre ! Eternellement, à travers nous ! de jour, comme de nuit, nous parcourons vos pages. Avec nous, les histoires et citations prennent vie. Et puis surtout… Si on se gorge de ses vies de romans, c'est pour éviter de prendre celles de vos autres lecteurs. Plaisanter nous nourrit, on se sent moins seuls, et pendant ce temps nous n'errons pas dans la nuit à la recherche de nouvelles victimes à tuer.


Pierre & Nicolas (videurs Babelio) : Donc, si on vous suit bien, vous êtes en train de nous dire que la nouba, chaque soir, sous vos écrits respectifs, les retrouvailles pleines de gouailles, les vannes, les jeux de mots, les piques, et même les fessées (si, les fessées, vamp'Onee, dois-je vous montrer la pièce n°1, la capture d'écran de vos (d)ébats virtuels sous la critique de Sylvie - Comme une Ombre ?), même les fessées, donc, disais-je, tout ça c'est inoffensif, et est même d'utilité publique ? Pas d'autodafés de livres ou d'avis, vous ne vouliez pas saccager Babelio avec vos âneries (et là, nous pensons à la critique de Fertiti65, Voyage avec un âne dans les Cévennes, à votre critique des buveurs de vent ou encore à certaines citations que vous avez publiées récemment !!), vous n'êtes pas des créatures sataniques ?


Onee : Bien sûr que non, tout cela est bon enfant, et n'a pour seul but que de faire vivre cette magnifique communauté par la diversité des échanges qu'elle crée.


Pierre & Nicolas (videurs Babelio) : Et vous sévissez en bande organisée de plus de six pers… pardon de six lecteurs vampirisés en pleine interdiction sanitaire pour coronatruc, parce que…?


Onee : Pour ne plus être seuls, nom d'une chauve-souris !! C'est la solitude qui nous tue tous ! C'est pour cette raison que nous sommes si peu sur terre, parce que très peu survivent à l'éternité ! Quelle ironie, n'est-ce pas ? Mais quel plaisir croyez-vous que nous trouvions à cette mort à vie, si l'on ne peut rien partager ? On finit tous par perdre notre âme, à force de voler celle des autres. Nous devenons très vite l'ombre de nous-même. Et ce détachement finit par nous tuer. Encore. Alors nous sévissons en bande pour ne plus être seuls. Et nous nous gorgeons des vies humaines que nous trouvons dans les livres parce qu'elles nous nourrissent, elles aussi !
D'ailleurs merci pour ça, Pierre & Nicolas (videurs Babelio). Merci de nous permettre de nous retrouver autour des livres. Vous êtes nos saigneurs et maîtres. Nico et Pierre, qui êtes osseux, que vos noms soient … sangctifiés*****, que v…


Pierre & Nicolas (videurs Babelio) - levant les yeux au… ciel : C'est ça. Avant de nous quitter, il faut que vous sachiez qu'Anne RICE a racheté les droits de cet interrogatoire pour le publier sous forme d'interview sur notre site. J'espère que la honte ne peut pas tuer les vampires, sinon un paquet de poussière va enrayer nos serveurs. Maintenant signez ici :


𝕺𝖓𝖊𝖊-𝕮𝖍𝖆𝖓 ******


REMERCIEMENTS :

*Merci aux gentils fantômes de Babelio dont j'ai pris les prénoms dans les courriels que je reçois…!
** A la fin de cette lecture, le jeu continue chez Sachka… vous serez vite mordus, vous aussi !
*** Lisez les citations postées par Sachka, s'il vous reste du temps avant le levé du soleil…
**** Malgré les références à des personnages existants ou ayant existé, ceci est une pure fiction s'inspirant du roman original, merci de ne pas tomber dans les polémiques récentes sur la non-fiction…!!
***** Sachka a de plus jolies prières, elle a un vrai don demandez-lui, vous allez adorer.
****** Merci à David pour son aide calligraphique, à qui je lègue mon cercueil en remerciement. Il pourra y ranger son ail, il adore ça.


Et pour les mordus qui souhaitent lire un vrai avis, je vous invite à dévoiler le texte masqué ci dessous. ATTENTION, ne le faites que si vous avez l'éternité devant vous - vous êtes prévenus !


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Un peu mou niveau narration. Moins prenant que je l'espérais. Les états d'âme et le charme dépressif de Louis m'ont assez moyennement emballée. Ses dilemmes, ses questions existentielles, à mon goût, manquent un peu de piment et de subtilité, ses amours de profondeur.
Sans doute Anne Rice a-t-elle eu un rôle important dans l'évolution de la représentation du Vampire. La forme de l'interview nous invite à adopter son point de vue, à être en empathie avec lui lorsqu'il expose les douloureux et déchirants problèmes que lui posent sa condition de vampire. Ce n'est pas un monstre: un vampire qui a un accent français, c'est plutôt cool. Et puis on apprend des trucs importants grâce à cette interview: par exemple que les histoires de crucifix ou de pieux, ce ne sont rien que des fake.
N'empêche, je n'ai pas été subjuguée.
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Plus guindé que Jacquou le Croquant mais plus sensible que Vlad L'Empaleur, c'est le vampire d'Ann Rice.

Il s'appelle Louis. Rencontré par hasard dans un bar, un jeune journaliste tient le scoop du millénaire, avec l'interview d'un vampire.

Ce dernier lui raconte le drame de sa vie. "Tu peux pas comprendre!" semble lui dire Louis qui ne se sent pas bien dans sa peau diaphane et pas seulement parce qu'il vient de passer le cap du bicentennaire.
Louis a des états d'âme. Il est devenu vampire malgré lui en Louisiane à la fin du XVIII ème siècle, à l'insu de son plein gré comme dirait l'autre dopé. Cela dit, en passant, devenir vampire décuple les forces et la vitesse de mouvements.

Mais, nous le découvrirons peut-être un jour, l'immortalité c'est la tuile!
Car elle se fait au détriment de l'humanité car il faut tuer pour rester immortel.

Dans un premier temps il faudra plaindre les habitants des bords du Mississsipi, déjà qu'il leur fallait supporter les moustiques, mais se coltiner un, deux voire trois vampires, c'est à dire trois meurtres par jour, pendant soixante-dix ans... Mais, c'est la magie du roman ou son manque de crédibilité, ils ne s'en apercevront pas.

Un livre de genre de bonne facture, bien écrit, avec des scènes mémorables mais l'aspect mélodramatique peut ternir cette oeuvre d'influence gothique.
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1976, date de la véritable création des vampires d'Anne Rice, et un autre monde que le nôtre, si on compare avec la dernière saga vampirique à la mode, Twilight ! Non mais sans blague, c'est quoi ces vampires Mrs Meyers, même si j'apprécie votre plume ! Non mais c'est quoi ces vampires de pacotille ! Installés dans l'éternité comme dans un moulin, comme si c'était facile d'être immortels, mangeurs de pumas frais et de caribous, ne craignant pas le soleil, même à Miami, beaux comme des astres, plus rapides qu'Husain Bolt et grimpeurs de murs d'escalade à la vitesse de la lumière, et ils n'ont rien à payer pour tout cela, Mrs Meyer ! Mais cela doit se payer ! Cela doit se payer !
Les vampires d'Anne Rice, c'est une autre histoire. Très enclins à la dépression, ils sont véritablement enfermés dans la nuit, véritablement contraints à tuer par un instinct démoniaque, et véritablement inscrits dans l'éternité, ce qui finit par être insoutenable. C'est beaucoup plus intéressant, finalement. Car le vampire, quand même, c'est un élément sombre...
Anne Rice est de Louisiane. le récit de Louis de la Pointe du Lac (diantre ! Quel beau nom !) commence en 1791, lorsqu'à la suite d'un drame familial, il croise la route du vampire Lestat ( la tête, l'ambiguité et le charisme de Tom Cruise, obligé...). Celui-ci le transforme...Pourquoi ? C'est une des questions que Louis passera l'éternité (enfin, 200 ans) à essayer de résoudre. Louis ne fait pas un vampire comme les autres...Il n'a pas perdu la totalité de son humanité, il ne parvient pas à assumer sa nature de vampire...Si cette nature existe, ce que lui rabâche Lestat, mais Lestat lui-même sait-il quoi que ce soit ? Louis est un vampire torturé en quête de lui-même, insatisfait, un esprit moderne, finalement, ce qui le sauvera peut-être...
Le questionnement de Louis est au coeur d'un récit extrêmement sulfureux, si l'on y regarde de près, et même de loin, d'ailleurs. (C'est d'ailleurs pour cela que je trouve le jeu de Tom Cruise tellement meilleur que celui de Brad Pitt dans le film, il pousse à fond l'ambiguité, le vice, tandis que Brad Pitt ne fait qu'effleurer les abîmes de Louis, on ne sent pas son désir de mort, de destruction et d'autodestruction) Donc Tom Cruise, euh, Lestat, pour occuper Louis, pour focaliser son intérêt et sa passion de vampire, va lui faire un enfant, si j'ose dire, mais le fait est là, c'est le premier couple homovampirique de la littérature...Bref, Lestat transforme Claudia, cinq ans, en créature des ténèbres et elle devient leur fille. le récit tourne autour de ce cruel ménage à trois.
C'est un récit plein de mystères et de secrets, très très loin de Twilight, un conte pour adultes, à mon avis. L'histoire nous emmène de la Nouvelle Orléans à l'Europe et à la France du Second Empire, faisant entièrement abstraction du XXème siècle, jusqu'à la fameuse interview de Louis, qui sert de prétexte au roman, dans les années 1990. Tout est vu du point de vue de Louis, ce qui laisse la plupart des personnages principaux dans son ombre et sa propre folie. Qui sont vraiment Lestat, Armand et Claudia ? Que ressentent-ils, eux, à vivre cette sombre éternité ? Regrettent-ils, comme Louis, le soleil et la fièvre de vivre des humains ? Cela m'intéresse. Je tâcherai de lire la suite de la saga.
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Un classique de la littérature vampirique que je voulais découvrir . Louis, un vampire, raconte son histoire à un jeune journaliste, de sa transformation à la Nouvelle Orléans jusqu'au moment présent, en passant par l'Europe de l'est et Paris. C'est un récit avec une atmosphère assez particulière car Louis passe beaucoup ( trop !) de temps à s'interroger sur sa nature. Je n'ai pas trouvé les personnages très attachants, peut-être un peu plus à la fin quand même mais j'ai passé un bon moment de lecture, notamment quand il y avait un peu d'actions. Parce que le défaut de ce roman pour moi c'est la lenteur du récit, le manque de rythme et les discussions qui tournent sans cesse en boucle entre les vampires. Cependant dès qu'ils bougent un peu et découvre un nouvel endroit ou de nouvelles personnes, c'est tout de suite intéressant ! Et puis les dernières pages ne peuvent laisser indifférentes, on a envie de savoir ce que vont devenir les vampires ensuite. Il ya de quoi faire si j'en crois le nombre de tomes...
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Une fois n'est pas coutume, j'ai découvert le film avant le livre. J'étais allée voir le film au cinéma parce que Tom Cruise jouait dedans et j'avais eu un peu les jetons (ne me jetez pas la pierre, Pierre, je n'avais que treize ans).

Mais j'avais surtout été envoûtée par le film et j'ai très vite eu envie de découvrir le livre. Livre que j'avais dévoré, adoré, porté aux nues... et qui est probablement à l'origine de mon goût prononcé pour les histoires de vampires.

Je suis tombée sur le bouquin il y a peu lors d'un marché du livre d'occasion et je n'ai pas résisté aux yeux de Tommy sur la couverture.

Je ne sais pas si c'est l'effet «madeleine de Proust» ou « retour vers le futur» ou si c'est le bouquin qui est vraiment bon mais je me suis éclatée pendant cette re-lecture. Je n'avais quasiment rien oublié, c'était comme de retrouver un vieux pote perdu de vue et qui n'a pas changé.

J'ai toujours trouvé Louis aussi transparent et agaçant et Lestat absolument magnétique.
L'histoire est captivante et superbement écrite. Je ne me suis pas ennuyée une seconde. Si la première partie, très fantasy mignonne, est sympathique, c'est la seconde partie, plus sombre, qui m'a le plus enthousiasmée. J'ai particulièrement aimé l'épisode parisien.

En bref, cette lecture a été une cure de jouvence et une pinte de bon sang ! (c'est une blagounette facile mais il fallait que je la fasse !).
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Dois-je en vouloir ou non à Anne Rice ? D'un côté, elle a dépoussiéré le mythe du vampire et a donné à ces monstres beaucoup plus de profondeur qu'ils n'en avaient avant elle. Mais d'un autre côté, tout le monde s'accorde sur le fait qu'elle a ouvert la voie aux vampires modernes, ces insupportables créatures roucoulantes et végétariennes que j'abhorre tant.

L'histoire raconte donc l'histoire de Louis, transformé en vampire en étant mordu par Lestat (car oui, on devient vampire en étant mordu par un autre vampire : des mamans vampires qui épousent des papas vampires pour faire des enfants vampires, ça n'existe pas !). Louis, pour autant, conserve sa sensibilité humaine, et se questionne très vite sur sa nouvelle nature : doit-il céder à ses envies de meurtre comme le fait son mentor, pour boire le sang de ses victimes, qui lui procure des sensations incomparables ? Ou au contraire y résister, pour rester en accord avec ses anciens principes ? Se pose également la question de Dieu, de sa possible malédiction à Ses yeux, et de l'existence du bien et du mal. Louis a d'autant plus de mal à trancher ces questions que Lestat, qui dépend de lui sur beaucoup de plans, ne lui donne des informations qu'au compte-goutte, et compte justement sur son inexpérience pour le garder à ses côtés.

J'ai apprécié ce roman d'introspection, qui ne concerne d'ailleurs pas que Louis. La race entière des vampires semble être parvenue à son crépuscule, comme le montre les premiers spécimens européens que le héros rencontre, et ne sait visiblement plus ce qu'elle est exactement. le malaise perce derrière toutes les déclarations orgueilleuses.

L'écriture est plutôt réussie, l'auteure maintient une certaine tension tout au long du récit. Malgré l'élégance et le comportement aristocratique des vampires, on les sent capables de laisser libre court à leurs instincts à n'importe quel moment. Les scènes de morsure sont particulièrement bien rendues, que ce soit dans les sensations qu'elles provoquent au vampire et à sa victime, ou dans les sous-entendus sexuels qu'elles peuvent comporter.

Je suis par contre surtout qu'il existe une très longue série de volumes après celui-ci, il me semble que l'auteure avait fait le tour de la question… Je ne suis pas certain de me lancer dans les suivants par crainte de la répétition.
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Après avoir dévoré maintes séries qui se réclamaient de la bit-lit, je me suis rendue compte que je n'avais jamais touché au premier tome de ce genre, acclamé par tous et cité en exemple de nombreuses fois...
J'ai donc profité de la réédition de la série chez plon pour acquérir "Entretien avec un vampire", avant de le laisser croupir sur ma bibliothèque jusqu'à ce que je m'en souvienne.

Le livre vaut-il tout ses critiques positives ? Assurément : il ne m'aura fallu qu'une journée pour le dévorer, sans pouvoir le reposer ne serait-ce que quelques minutes. L'intrigue accroche, les personnages aussi.

Mais débutons par l'ambiance : Nouvelle-Orléans, XVIIIème siècle, encore habitée par de nombreux colons d'origine française, faisant travailler dans leurs plantations des esclaves noirs. Parmi ces colons, un jeune homme de caractère étrange voit périr son frère, et est transformé peu après en vampire par un vampire du nom de Lestat.
Comment ne pas déjà savourer le décors, expliqué et détaillé quelques siècles plus tard par ce même vampire à un journaliste ?

Quant aux personnages, tous sont plus intéressant les uns que les autres : Louis, qui se questionne sur sa nature de tueur et sur ses pulsions, Lestat, qui embrasse cruellement sa condition, sans oublier les vampires de Paris et de l'Europe de l'Est...

Mais le point clef de l'intrigue est sans nul doute la transformation de la jeune Claudia en vampire dans sa sixième année, figée à jamais dans son corps d'enfant malgré les nombreuses années qui passent.

Anne Rice nous prépare donc un cocktail explosif pour ce roman, qui se classe sans nul doute parmi les meilleurs tomes de bit-lit que j'ai lus. le développement de la réflexion des personnages sur leur condition de tueur, l'aspect moral, le désir, la passion, l'immortalité, autant de thèmes évoqués avec subtilité et une touche d'érotisme, et qui font véritablement entrer le lecteur dans la peau des protagonistes.

À lire pour tout amateur de bit-lit et de vampires !
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Le début d'Entretien est pour le moins surprenant. Alors que l'on s'attend à être plongé immédiatement dans la vie du héros, on se retrouve in medias res dans une conversation entre ledit vampire (ouf, déjà ça !) et un jeune homme. Mais tout est très vite expliqué, et les quelques pages de cette sorte de "prologue" sont bien vites avalées.

Car ce roman se lit très vite, tant les aventures de Louis et Lestat sont hautes en couleur et picaresques. Nous les suivons dans leurs voyages à travers les pays et les époques et sommes les témoins de leur capacité d'adaptation aux coutumes et habitudes vestimentaires du lieu et de l'époque.

Le récit se déroule en grande partie au XIXe siècle, ce qui mène l'histoire à aborder plusieurs détails historiques, ce qui renforce son réalisme. Encore un point positif.

L'auteur dresse de fins portraits psychologiques de ses personnages, qui à la fois se complètent et se révèlent les exactes opposés. de plus, chaque vampire dispose d'une vision personnelle de la vie éternelle, ce qui m'a paru extrêmement intéressant à lire. Elle a de plus réussi à ne pas rendre ses personnages trop humains, en leur insufflant quelques traits de caractères (souvent légers), ne laissant que peu de doutes à ce sujet.

Les amateurs d'histoire de vampires brillant au soleil, ou sexy au plus haut point seront déçus ! Entretien avec un vampire s'inscrit dans la droite lignée de la littérature vampirique "classique" qu'elle renouvelle tout de même.

Lien : http://laplume-ou-lavie.blog..
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