#DRCL - Midnight children, tome 2

Le maître de la folie métaphorique a encore frappé avec un Sakamoto au sommet de son art de conteur gothique barré dans un tome où Moonwalk et classique littéraire viennent se percuter autour des questions de la place des minorités. Envoûtant !

#DRCL est vraiment une oeuvre hybride où l'auteur se fait plaisir à développer et pousser jusqu'au bout du bout encore une fois ses folies narratives et interprétatives dans un sombre balai presque glauque mais ensorcelant et percutant. le malaise s'empare du lecteur qui cherche qu'elle est la part du réel et du songe ici avec ces jeunes personnages dont la rencontre dramatique avec Dracula est le point de bascule de tout ce qui les hante.

Ça donne une narration très riche mais très exigeante, qui souvent peut perdre le lecteur dans ses folies : perception réel/fiction floue, ligne temporelle brouillée, métaphore qui s'empare du devant de la scène. Il faut aimer ce style si particulier où l'oeuvre d'origine, Dracula, n'est qu'une toile de fond venant servir le propos de l'auteur. Un propos qui vient détricoter et trifouiller la question de la place de la femme, de la domesticité, des couples aristocratiques, de la relation et des moeurs « interdites » telles que l'homosexualité. le tout se mélange dans un sombre ballet étrange et entêtant avec en chef d'orchestre un effrayant comte lointain qui se faufile dans les murs et les esprits de l'école avec des allures de Michael Jackson venant divertir ces « chers » enfants.

J'ai été soufflée une fois de plus par le génie graphique de l'auteur qui capture sous ses crayons avec une maestria unique la beauté dérangeante de ce côté réinterprété par lui à la manière du King de la pop. C'est virevoltant, malaisant, étouffant et ça nous confronte à des images effrayantes de notre imaginaire : ombres évolutives sur les murs, possession, maltraitance des corps, folie, anorexie extrême. Nous sommes loin des codes classiques du vampirisme, même si ceux-ci apparaissent parfois, nous sommes dans un imaginaire qui pousse bien plus loin les mécanismes de l'isolement, le dérangement de l'esprit et autres joyeuseté sombre de ce gothique originel qu'on a un peu oublié.

J'ai aimé ainsi être percuté par les histoires tragiques de chacun de ces jeunes héros, de Mina, la domestique, qui n'arrive pas à se faire remarquer malgré la chance qu'on lui a offerte, à la fois parce qu'elle est une femme et qu'elle est pauvre, en passant par Arthur qui a été traumatisé par le couple toxique de ses parents, ou encore Quincey et ses sentiments refoulés, sans oublier Jo et sa captive. Est-ce que leur rencontre avec l'emblématique van Helsing va les remettre sur « le droit chemin » et les aider à sortir de leurs névroses grâce à un ordre de bataille commun ? J'avoue que je m'interroge car ce nouvel arrivé vient percuter tout le monde brutalement ici mais je ne sais pas s'il aura la force d'attraction nécessaire pour contre-balancer la figure de Luke-Lucy qui m'avait subjuguée tout comme eux. Je suis donc encore un peu dubitative sur le plan plus classique de la chasse au vampire qui se met lentement en place…

Ode glauque et malaisante aux troubles de l'esprit, l'oeuvre de Sakamoto nous montre encore une fois quel génie un peu fou il est avec ses métaphores uniques et dérangeantes. Je suis fan de sa réinterprétation unique d'un Dracula en King de la pop envoûtant et malaisant au possible avec les conséquences troubles qui viennent secouer l'étrange microcosme de cet internat d'élite anglais. Rien n'est acquis ! Aristocrates et domestiques, hommes et femme, hétéro et homo, sains d'esprit et fou, tous entrent dans la danse et celle-ci s'annonce macabre et violente !
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5 raisons de lire ce manga :

1. L'intensité des illustrations : envoûtante ! Il y a beaucoup de détails, de mouvements. L'aspect onirique du dessin correspond à la confusion mentale que le comte Dracula aime créer chez ses victimes.
Confusion créée notamment par la réminiscence d'anciens traumatismes de ses victimes...

2. L'entrée d'un personnage important dans la mythologie de Dracula. Une chose que j'aime dans l'adaptation, c'est de découvrir comment l'auteur imagine avec son imagination propre des personnages que je connais déjà. Je vois à travers différentes interprétations des aspects du personnage que je ne pouvais pas voir avec la singularité de mon oeil. Il y a aussi l'excitation de rencontrer un ancien ami, c'est comme un crossover entre les séries télévisées !

3. Dracula montre l'hypocrisie et l'horrible cadre de la noblesse anglaise et le brise.

4. Je ne sais pas si c'est un choix intentionnel de l'auteur mais Dracula ressemble à Michael Jackson (physiquement, dans ses mouvements et peut-être son goût pour les enfants BERK mais cohérent ici...).

5. C'est un manga politique : féminisme, droit des enfants, question de la construction des genres, racisme, classes sociales... le manga parle de tous ces thèmes. L'auteur reprend la mythologie de Dracula et casse la glamourisation de la figure du vampire construite dans les années 1990 avec des films comme Dracula de Coppola, Entretien avec un vampire ou Buffy. La figure sexy et emblématique du méchant se meurt !

C'est fascinant, terrifiant, troublant, envoûtant. C'est même à se demander ce qui est le plus terrifiant, ce mythe de Dracula et tous ses dangers, ou la société elle-même, ses règles et ses traitements ?
Nous sommes scotchés sur notre séant. Shinichi SAKAMOTO déploie à nouveau tout son talent, nos yeux ne peuvent quitter les pages, son graphisme apporte toujours cette démarcation et cette caractéristique qui le rend reconnaissable. Evidemment, cela participe totalement au fait que nous soyons subjuguer. Pour la première fois DRCL sera écrit, Dracula était trop long à écrire ? C'est une lutte ancestrale mais également à bien des niveaux. Attention, cela reste réserver à un public mûr.
Nous savions déjà que Mina se faisait embêter, tirer sur les nattes par les garçons. Elle a un traitement spécial, même les adultes de l'école ne lui font pas de cadeaux, et le début est limite effarant.
La bonne société anglaise, au sein de cette école, retourne déjà les tripes et montre les inégalités, différences de traitement, lutte des classes, en plus chez des adolescents bourrés d'hormones. Mina est un personnage très intéressant, elle est très intelligente, et en supplante pas mal de ce côté-là, elle sait même se défendre. Elle doit prendre beaucoup sur elle pour étudier avec eux. Elle est aussi une très bonne raison de se lancer dans cette aventure.
Sont-ils en danger à cause de l'existence de ce sombre comte ? Que devient leur ami : Luke / Lucy ? Au sein de l'école débarque un nouveau professeur qui est là pour les aider. Non seulement son nom ne vous laissera pas indifférent, mais en plus il opère en scientifique, et ne répond pas aux règles absurdes de la société anglaise. Ainsi, il rencontre Mina d'une façon épique, ils semblent former un bon duo.
Il y a un côté malsain et dérangeant, mais en même temps quel orfèvre, quelle profondeur ! Oserez-vous visiter sa revisite ?
Pour votre plus grand plaisir, pas mal de double pages à déguster sont présentes, venez entrez dans la danse mais soyez bien accrocher !
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Dans ce second tome, un nouveau personnage arrive: le Professeur van Helsing. Et on comprend que Dracula est présent dans l'institution où étudient nos personnages principaux.

L'intrigue reste intéressante. le cas de Luke m'intéresse vraiment et je me demande ce qu'il adviendra de lui dans la suite.

L'histoire reste décousue. Mais j'ai eu l'impression que c'était l'un des personnages qui l'écrivait. du coup, je ne sais pas si ce qui se passe arrive vraiment ou si c'est un récit.

Je n'ai pas encore lu l'oeuvre de Bram Stoker, donc je peux pas dire si ce manga en est proche ou non. Mais il m'a donné envie de la lire afin d'avoir un point de comparaison.

En tout cas, ces deux premiers tomes m'ont plu. Je pense suivre la sortie de la suite, et voir si ça me plaira toujours autant!

Toujours aussi époustouflant ! C'est ce genre de manga -oeuvre d'art- où il faut impérativement s'arrêter à chaque planche pour l'admirer.

Je dois tout de même signaler (il faut bien quelques points négatifs) que la narration n'est pas si simple à suivre et qu'il faut rester concentré.

Cela reste du moins l'une des meilleures adaptations graphiques de l'histoire du comte Dracula. Foncez!