AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Histoire d'Adam(s) tome 1 sur 3
EAN : 9782266322409
336 pages
Pocket (25/05/2022)
4.37/5   160 notes
Résumé :

À travers le destin d’Adam, un autre regard sur la guerre et le monde colonial…

1939, dans les montagnes de Kabylie. Adam a vingt ans et rêve de construire une maison pour Zina, son grand amour, la plus belle fille de Bousoulem. La vie serait si simple, si douce. La guerre en décidera autrement. Arraché à son village et à sa fiancée, Adam est enrôlé de force par l’armée pour tuer des Allemands qu’il ne connaît pas, dans une France qu’il ne con... >Voir plus
Que lire après D'amour et de guerreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (88) Voir plus Ajouter une critique
4,37

sur 160 notes
5
61 avis
4
18 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Algérie : 1939 . Les tensions sont vives entre les communautés locales et les " envahisseurs " français, l'ambiance est lourde , pesante , les rancoeurs de plus en plus vives . Lorsqu' Adam reçoit un ordre de mission pour aller combattre dans une guerre qui n'est pas la sienne, dans une armée qu'il déteste depuis qu'il a vu son père , combattant de 14 18 revenir , mourant dans l'indifférence d'une nation bien peu reconnaissante , sa décision est prise : il va fuir avec son grand amour , Zina ...Hélas, le rêve n'était qu'une chimère et il faut bien se résoudre à l'impensable : la guerre laissant derrière lui son pays et Zina ....
Ce que vont vivre Adam , Samuel , Tarik et leurs comparses ressemble à une véritable épopée, une extraordinaire aventure humaine , spirituelle , un moment initiatique si intense qu'il me semble opportun de ne pas vous en dire trop si ce n'est que tout fait sens , tout est raconté avec une plume qui fait mouche , il y a du tragique , du dramatique , parfois même du comique dans ce melting- pot d'émotions . de la violence , de la douceur , la vie quoi , avec ses illusions , ses difficultés , la chance , la malchance , mais surtout la pudeur de l'amour à vingt ans , la fidélité, la solidarité, la force aussi.
En fil rouge , la présence de Zina à travers les belles lettres qui lui sont envoyées par Adam .Et puis , quelques autres personnages disséminés ça et là dans le roman pour baliser à la perfection le chemin qui ramènera Adam à ce lieu de départ tant espèré , but d'une quête digne du Saint Graal .La fin , chères et chers amis est éblouissante. Un cri ....
J'ai , vous l'avez compris " dévoré " ce roman en quelques heures , complètement happé, en apnée. J'ai parcouru du chemin , affronté des montagnes d'obstacles infranchissables grâce à la volonté, au charisme , à l'amour , à la farouche détermination des protagonistes . Des chemins se sont ouverts , se sont croisés, se sont séparés chez des jeunes que tout pouvait unir ou séparer...Une belle page d'Histoire aussi . Un livre d'une grande intelligence que je ne suis pas près d'oublier et qui m'a passionné autant qu'ému .
A travers les critiques qui nous permettent de nous exprimer en toute liberté, les ressentis des uns et des autres peuvent diverger et je ne voudrais pas imposer ce qui , somme toute , n'est et ne doit rester que mon modeste point de vue . Une suite arrive . Je serai au rendez - vous , trop attaché, aujourd'hui à Adam , Samuel ,Tarik , Zina ...
Que voulez - vous que je dise de plus si ce n'est que les âmes sensibles ne doivent pas craindre le contexte difficile mais se laisser porter par le travail méticuleux de l'auteur ?
À bientôt.

Commenter  J’apprécie          674
L'amour, il l'a trouvé Adam, dans les yeux de la belle Zina, et ils vivront ensemble dans la petite maison construite par ses soins et baptisée la Clef par la future épouse. L'avenir semble radieux, même si l'atmosphère générale devient lourde dans le pays, où les communautés religieuses, roumis, musulmans et juifs s'isolent peu à peu. Et puis arrive la catastrophe tant redoutée, la guerre déclarée par la France vient cueillir une jeunesse qui n'a rien à voir avec ce conflit. La désertion s'impose, mais impossible d'échapper à l'exil pour aller combattre en première ligne. Pour Adam ce sera la Drôle de guerre puis le camp de travail…

En parallèle avec le déroulé de l'histoire, le ressenti d'Adam vis à vis de cette injustice sans nom apparait au fil des lettres qu'il écrit à sa belle sur un petit carnet rouge qui ne le quitte pas.

C'est très riche en émotion et propice à inspirer une révolte sourde contre l'absurdité de la guerre en général et donc de ceux qui la commanditent, envoyant sur le front des êtres humains juste bons pour être de la chair à canon, avec en plus pour l'absence de reconnaissance posthume, qui bien qu'hypocrite, reste un geste de mémoire. Pour les soldats des colonies, même pas une mention sur les listes de morts pour la France.

Le roman s'attache aussi à faire le lien entre les trois monothéismes, en y ajoutant un peu de bouddhisme, à travers les échanges des amis d'infortune.

C'est avec une écriture simple et avec beaucoup de tendresse et d'empathie que le périple de malheur des personnages est évoqué, pour ce roman certes désespérant mais malgré tout lumineux .

A noter : le clin d'oeil à la chanson de Reggiani, Les loups.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          710
D'amour et de guerre, c'est de ça qu'est faite la vie d'Adam (prononcez le "m") dans le roman d'Akli Tadjer.
L'amour qu'il porte à la jeune Zina pour qui il rêve de construire une maison et un avenir.
La guerre, c'est ce qui va bouleverser son destin et celui de ses amis Tarik (le musulman qui veut devenir Imam) et Samuel (le jeune Juif).
Nous sommes en 1939, en France.
Enfin, en Algérie, alors colonie française, pas de discussion possible c'est la France qui gouverne, point barre.
D'ailleurs le père d'Adam en a fait une de guerre pour la nation, la Grande comme on l'appelle, il est allé combattre le boche et il en est revenu avec, comme récompense, une sale blessure.
Parce que pour ce qui est de la reconnaissance, les médailles ou autres pensions ont du mal à traverser la mer...
Quand le nouveau conflit mondial éclate, Adam, lui n'a pas du tout l'intention d'aller donner sa vie pour ce pays qu'il ne connaît pas, il a d'autres projets.
Mais voilà, on ne discute pas les ordres...
D'amour et de guerre, c'est une histoire d'hommes, d'amitiés, de destins croisés.
Tadjer, dans un récit humaniste, nous raconte le périple de ces trois amis, unis (au-delà de leurs croyances) pour un seul objectif, le retour sur leur terre natale.
Leur transformation, leur prise de conscience aussi face aux épreuves traversées.
Les choix qu'ils devront faire.
Leur vie immédiate et future en dépend.
Grâce à ce roman, j'ai appris.
Les camps dans lesquels on enfermait les soldats de nos colonies, les Allemands refusant de les envoyer dans leur pays.
La mansuétude de l'occupant vis-à-vis de la communauté musulmane à qui l'on va jusqu'à délivrer des autorisations de circuler, bien évidemment orchestrée, dans le but de s'en faire une alliée.
Dans ce livre il n'y a pas vraiment de héros, seulement des hommes, loin de chez eux.
Personne ne semble s'inquiéter de leur sort, ni l'armée française (grande absente du récit d'ailleurs) ni l'envahisseur qui a d'autres chats à fouetter.
Peut-être qu'il m'a manqué un peu d'émotion dans cette lecture, peut-être que l'auteur s'est trop attaché à Adam, Tarik et Samuel sont eux aussi deux personnages importants qui auraient mérité d'être un peu plus exploités.
Mais il reste une belle histoire... d'amour et de guerre.




Commenter  J’apprécie          320
Akli Tadjer, nous entraîne avec « D'amour et de guerre » de la Kabylie au Nord de la France, dans un bouleversant récit, où se mêlent tendresse et dureté, humour et tragique, Histoire et fiction, Amour et guerre.
Octobre 1939, Adam, jeune kabyle, gardien de moutons, vit l'insouciance de ses vingt ans, vouant un amour immense à son amie d'enfance Zina, pour laquelle il bâtit un chez-eux, la clef. Tous deux ne rêvent que de se marier et vivre ensemble, une vie heureuse. Seulement, en Europe la guerre est déclarée. Comme plus de 130 000 Algériens, Adam devra intégrer l'armée française. Il sera envoyé sur le front, face aux Allemands, sur un continent qu'il ne connait pas l'Europe, dans un pays où son père est revenu estropié de la der des ders, la France. Arraché à sa terre, son foyer, son amour, il écrira à cette dernière des lettres d'amour dans un cahier rouge qu'il gardera sur lui…
D'amour et de guerre, fait partie de ces rares romans qui, une fois refermé, résonne toujours en vous en nous apportant un petit quelque chose qui nous change. En effet, même si nous possédons un certain nombre de connaissances sur cette triste période, que régulièrement les honneurs sont rendus et à juste titre aux résistants, aux alliés, aux soldats qui ont débarqué en Normandie, nous ne savons pas grand-chose sur les bataillons armés d'Afrique et d'ailleurs sans qui, nous n'aurions certainement pas vaincu la tyrannie nazie. Des hommes que nous avons traité avec si peu d'humanité. Avec ses mots justes écrits de sa très belle plume, Akli Tadjer, leur rend un magnifique hommage.
Commenter  J’apprécie          330
Un jour de cette année 1939, au coeur des montagnes de Kabylie, la tante d'Adam lui transmet une lettre frappée de l'oriflamme tricolore, une enveloppe en provenance du ministère de la Défense nationale.

Alors qu'il est marqué par la souffrance de son père, blessé à vie, suite à son combat en 14-18, Adam s'était juré " de ne jamais tomber pour la France ". de cette lettre il en fait des confettis et décide avec sa belle amie Zina, de déserter.

Seulement voilà, son destin va en être tout autrement.

C'est un roman fort, puissant d'amour, de haine et de combat courageux, d'amitiés sensibles. J'ai beaucoup lu les romans d'Akli Tadger que j'ai toujours savouré intensément, mais celui ci est à mon sens d'un autre genre et il va rester graver en ma mémoire longtemps. Pourquoi ? Parce qu'il raconte un pan d'Histoire mal connue, raconté et vécu par un jeune Algérien. L'auteur a merveilleusement combiné fiction et réalité de terrain de cette époque si sombre. Si sombre et encore tabou il me semble, de ce côté de la méditerranée .... Et pourtant, il est nécessaire d'en parler, d'écrire pour se rappeler, se dire que ce que nous vivons aujourd'hui d'ailleurs, à l'heure où tout à chacun cri au loup, pourrait être vécu autrement.

En effet cette histoire m'a aussi fait écho avec l'actualité, oh certes bien différente me direz-vous, et bien évidemment incomparable, oui je sais. Mais alors pourrions nous alors criez moins fort notre pseudo souffrance quand nos grands parents, nos frères amis et ennemis ont subi de telles violences physiques comme psychologiques....? A méditer....

Un grand merci à al plateforme NetGalley et aux éditions des Escales pour leur confiance.

Un grand merci à Akli Tadger qui de sa plume si sensible m'a donnée à vivre des heures de lectures exquises.
#DAmouretdeguerre #NetGalleyFrance

Commenter  J’apprécie          312


critiques presse (1)
LaCroix
06 avril 2021
Adam, un jeune Kabyle, traverse la Seconde Guerre mondiale dans le nord de la France, comme combattant, prisonnier, puis évadé.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (64) Voir plus Ajouter une citation
En payant mon café, j’ai demandé au patron s’il savait ce que c’étaient des Francs-maçons. Évidemment qu’il le savait. Il avait eu à faire à eux bon nombre de fois avant la guerre. C’étaient des ouvriers du bâtiment. Des gars tout ce qui a plus fiables et sérieux. Avec eux, pas d’entourloupe, les devis étaient respectés au franc près. D’où l’expression franc-maçon.
Commenter  J’apprécie          161
Au-dessus du baraquement des Marocains s’élevait un épais nuage de fumée blanche. On entendait des cris, des appels au secours, des hurlements. Des gerbes de feu jaillissaient du toit, des portes, des fenêtres. Noirs, Jaunes, Blancs, on s’est tous précipités vers le brasier, pelle à la main, et on a jeté de la terre et du sable sur les flammes qui dévoraient les murs du baraquement. Des Marocains, torse nu, visage brûlé, avaient réussi à s’échapper de la fournaise et se roulaient par terre en hurlant à la mort. Comme les Allemands n’arrivaient pas, Tarik et moi avons voulu forcer la clôture de fils barbelés pour aller à la caserne. Les soldats de garde nous ont repoussés. Tarik a insisté, il voulait parler au grand chef pour qu’il donne l’ordre d’apporter des citernes d’eau.
— « Schnell ! Schnell ! »
Ils nous ont chassés à coups de matraque et ont lâché leurs chiens sur nous. Le baraquement s’est écroulé. Les Marocains s’étaient tus pour toujours. Ne restait qu’un immense bûcher et cette odeur de méchoui humain que je n’oublierais jamais. Des hommes pleuraient. D’autres juraient qu’un jour, ils leur feraient subir, aux Allemands, le malheur que nous endurions depuis des années.
Combien de nos frères avons-nous perdus ce soir-là ?
Cent ? Cent cinquante ? Deux cents, peut-être ?
J’ai regardé Tarik au fond des yeux et j’ai dit :
— Tu as vu comme ils nous respectent, tes Allemands.
La fumée me piquait les yeux. J’ai caché mon visage derrière mes mains pour pleurer.
Commenter  J’apprécie          31
Demain est à nous, ma bien chère Zina. Je vais vivre, chanter, souffrir, rire, pleurer avec toi. Je l’aime tant le temps qu’il nous reste à vivre.
J’ai beaucoup d’argent, ma bien chère Zina. J’aimerais, mais il faut que tu sois d’accord, que l’on se remarie. Un beau et grand mariage. On ferait venir un orchestre de Bougie, avec ses joueurs de bendir, ses flûtistes, ses danseuses, et une chorale d’adolescentes qui nous combleraient de leurs mélopées sucrées. Toi, tu serais vêtue d’un caftan brodé de fils d’or. Un diadème serti d’émeraudes flatterait ta chevelure rousse. Et tu trônerais sur un palanquin soulevé à bout de bras par les garçons les plus vigoureux du village. Des grosses matrones pousseraient des youyous en jetant sur toi une pluie de pétales de rose. Moi, je serais drapé dans un burnous blanc et je suivrais le cortège sur un destrier noir. Tout Bousoulem serait de la fête. On sacrifierait des moutons et un bœuf pour le méchoui du soir, et on danserait jusqu’à ce que disparaisse la dernière étoile. Puis ce serait notre nuit de noces et l’on s’aimera pour les mille ans à venir. Puis, ce serait notre voyage de noces. Nous visiterions des contrées que nos livres ne nous ont pas encore fait découvrir. Si nous avons le temps, j’aimerais revoir Paris sans les Allemands. Nous rentrerions riches de cent histoires à raconter à nos enfants. Ce serait magnifique.

Les cornes de brume trompettent. La Kabylie est en vue.
Commenter  J’apprécie          30
Je rêvais d'être une étoile de la couture et de courir le monde ...
Puisque ce monde m'est inaccessible, je m'en vais le vivre là-haut parmi les milliers d'étoiles qui m'attendent...
J'avais acheté ce carnet rouge pour noter ce qu'il me passerait par la tête durant cette épreuve. Prends-le, nourris-le de tes pensées. Écris pour ceux que tu aimes. Il faut qu'ils sachent que la guerre tue les rêves de jeunesse.
Commenter  J’apprécie          110
Combien étions-nous dans ce frontstalag ? Plus d'un millier, certainement. A la vérité, il était vain et impossible de le savoir car il en arrivait et il en mourrait tous les jours, des soldats des colonies. Ici aussi, on ne se mélangeait pas. C'était comme une loi naturelle. Il n'y a que dans les romans que des soldats vaincus fraternisent pour mieux supporter la douleur des défaites amères. On s'était regroupés en fonction de nos origines, de nos langues, de nos cultures, de nos religions. Même entre coreligionnaires d'Afrique du Nord, c'était chacun dans son coin. Les marocains étaient dans des baraquements près des abreuvoirs, les Tunisiens avaient préférés vivre comme dans le désert, sous des guitounes façonnés avec des bâches en plastique. Nous, les algériens, nous avions ajouté de la division à la division. Les Arabes et les juifs arabophones s'étaient accaparé les baraquements côté droit de l'enclos, quelques roumis qui avaient refusé de collaborer avec les allemands avaient étendu leur matelas avec des juifs francophiles dans un petit local près du bureau de l'administration et nous, les Kabyle et les juifs de notre région avions pris la partie ouest du camp qui, selon Tarik, était dirigé vers la Mecque.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Akli Tadjer (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Akli Tadjer

Rencontre avec Akli Tadjer au Furet de Lille - 19/01/2012
Akli TADJER « La meilleure façon de s'aimer » Ed. Jean-Claude Lattès L'auteur parisien revient vers son public, après Le Porteur de cartable, avec La meilleure façon de s'aimer. Akli Tadjer mélange encore une fois l'humour et la tendresse pour nous servir une histoire poignante, celle de Fatima et de Saïd, son fils, jeune parisien vif et malicieux, qui n'ont jamais su se dire « Je t'aime ».
autres livres classés : Kabylie (Algérie)Voir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (411) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3231 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..