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Patrick Honnoré (Traducteur)
EAN : 9782203396197
174 pages
Casterman (22/03/2005)
3.83/5   205 notes
Résumé :
"(...) La première raison de vivre, pour un chien, c'est de courir. Je n'avais jamais vraiment pensé à ces choses-là avant d'avoir un chien pour de vrai. Et s'occuper d'un vieux chien mourant, cela, je n'y avais pas pensé du tout (...)" Voilà ce qu'écrit Jirô Taniguchi dans la postface à Terre de rêves, évoquant ce qui lui a inspiré la première des cinq histoires de ce nouveau recueil - la disparition de son vieil animal. Avec toute la retenue et la délicatesse que ... >Voir plus
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Black Jack, Tome 0 : Couleur par Tezuka

Black Jack

Osamu Tezuka

3.88★ (430)

18 tomes

Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
3,83

sur 205 notes

Ce manga regroupe cinq histoires de Jirô Taniguchi prépubliées au Japon à différentes périodes dans le magazine Big Comic. Les quatre premières sont liées, la dernière est totalement indépendante.

"Il y avait là-bas un large espace au bord de la rivière…"

Cette phrase sert d'introduction et de conclusion à la première histoire intitulée Avoir un chien. Il y est question de la fin de vie du chien d'un jeune couple. Leur compagnon de près de quinze ans est sur le point de les quitter mais semble résister comme pour retarder un peu l'échéance fatale et profiter encore un peu de la prévenance et de l'amour de ses maitres. Ces multiples attentions envers ce chien à l'agonie peuvent bien sûr sembler excessives mais sans enfant, le couple semble avoir reporté son amour sur leur animal domestique. Tendresse, émotion, tristesse, compassion, baignent l'ambiance générale et les amoureux des animaux s'y retrouveront sans aucun doute.

Un an plus tard, la douleur de la perte toujours vive, une voisine va plus ou moins leur forcer la main et leur donner une chatte. Petite détail qu'ils vont rapidement découvrir, elle attend des chatons. Et maintenant…un chat raconte les péripéties liées à l'arrivée du matou puis de ses petits.

Dans Vue du jardin, c'est plutôt de leur nouveau quotidien de propriétaires de chats dont il est question et de la difficulté de se séparer d'un chaton qu'on a vu naitre et dont on a accompagné les premiers jours sur terre. Douceur, calme, tendresse et sérénité sont toujours de la partie.

Quelques jours à trois voit l'arrivée inopinée de leur nièce dans leur vie, un aperçu de ce que pourrait être leur quotidien de parents. Les regrets, s'ils ne sont pas clairement exprimés, semblent indéniablement latents…

Univers et personnages radicalement différents pour La Terre de la promesse. Un père de famille qui a failli parvenir, à cent cinquante mètres près, à l'ascension hivernale de la face sud de l'Annapurna est titillé par l'envie de recommencer afin de ne pas rester sur cet échec et ce sentiment de frustration, d'inachevé. Sa rencontre rêvée ou réelle avec une panthère des neiges sera décisive à plusieurs reprises. L'animal semble être l'unique lien avec les autres histoires du recueil. de plus, le titre Terre de rêves semble découler de cette partie.

En effet, je me suis demandé en quoi les premières histoires reflétaient cette Terre de rêves annoncée, je cherche encore… Même si une fois de plus Taniguchi fait du bon boulot, nous touche et nous émeut, l'ensemble a incontestablement un côté bancal. Une impression d'opportunisme de la part de l'éditeur à regrouper ces histoires et à donner à l'ensemble un titre plein de promesses qui ne sont, à mon sens, pas tenues. La quatrième de couverture ne fait que me conforter dans ce ressenti.

Terre de rêves…ou presque !

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Terre de rêves, ce sont plusieurs récits du regretté Jirô Taniguchi, réunis ici en un seul recueil. Et si l'on peut noter une grande cohésion entre les quatre premiers récits, qui forment une seule histoire sur la vie ordinaire d'un couple, on se demande en revanche ce que vient faire là le tout dernier, qui ne relève carrément pas du même thème ni de la même démarche.

Avoir un chien, Et maintenant... un chat, Vue du jardin et Quelques jours à trois sont des mangas du quotidien. Comme l'explique Taniguchi à la fin du volume (il faut absolument s'attarder sur ses textes en fin d'albums, qui éclairent toujours son travail et sont complémentaires de la bande dessinée elle-même), c'était là, à l'époque, une nouvelle forme de manga - forme dont il deviendra plus ou moins le chantre et qui lui a sans doute valu son succès en France. L'originalité profonde de ces récits-là, au-delà de la veine autobiographique, c'est qu'ils abordent des sujets considérés comme très anecdotiques pour beaucoup de personnes - japonaises ou pas. Les choses ont certes un peu changé depuis la première publication, mais, à lire encore certains commentaires de lecteurs sur Avoir un chien, on voit bien que Taniguchi est encore aujourd'hui relativement en marge dans sa relation avec les animaux, comme on voit qu'il porte un regard différent de ses contemporains sur la nature dans d'autres albums.

Avoir un chien, c'est l'histoire, racontée avec une grande subtilité, des derniers jours d'un chien et de son accompagnement dans la mort par sa famille. C'est aussi, tout simplement, l'histoire qu'a vécue Taniguchi avec son chien. Certains y ont vu une simple anecdote gnan-gnan. Je ne suis pas de ces personnes. Oh que non ! de mon point de vue, c'est sans conteste l'histoire la plus poignante du recueil, mais aussi la plus réussie. Taniguchi a réussi à transcender cette expérience personnelle pour parler des relations humains/animaux, de la vieillesse, de la fin de vie, de la douleur et de la difficulté de voir un être cher - animal ou être humain - s'éteindre. Très finement, il montre, de façon presque accessoire, combien on essaie d'éviter de penser à la vieillesse et à la mort, à travers le personnage d'une vieille dame qui croise Tam, le vieux chien déclinant, et qui engage un dialogue avec lui. C'est avec ce genre de récit qu'on sent à quel point Taniguchi était un homme à bien des égards délicat et hors-normes, lui qui portait autant d'attention aux derniers jours d'un chien qu'à celle d'un homme.

Les trois histoires suivantes traitent de l'adoption d'une chatte abandonnée et de ce qui s'ensuit - chatte enceinte, naissance des chatons, installation définitive des chatons dans la famille ou séparation -, mais font encore référence à la mort de Tam, le chien, et introduisent un nouveau personnage, Aki, la nièce du couple dont on suit la vie quotidienne. Façon de traiter de l'abandon des animaux, mais aussi de continuer sur une note optimiste : la vie reprend le dessus. On peut regretter que l'histoire d'Aki ne soit pas plus développée, d'autant qu'à travers elle on aborde un sujet assez délicat au Japon : celui des remariages et de la place des enfants dans un nouveau couple. Quant à l'histoire de la chatte Boro, elle est vraiment centrée sur des petits riens de la vie de tous les jours, et, si elle ne manque pas de charme, elle n'est pas non plus traitée en profondeur comme Avoir un chien. Mais elle parlera bien entendu à beaucoup de lecteurs vivant avec des chats (et moins aux autres, j'en ai peur).

Je l'ai dit, La terre de la promesse, dernier récit du recueil et inspiré de la vie de l'alpiniste Kawamura Keisuke, tombe un peu ici comme un cheveu sur la soupe. du coup, sans doute parce qu'il ne cadre pas avec le reste, j'y ai porté moins d'attention et il m'a laissé un goût de déception : pourquoi ce manque de cohésion soudain dans l'album ? Et pourquoi ce titre français pour le recueil, alors que le titre original était très proche de celui du premier récit, Avoir un chien ?
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Cela fait un petit moment que j'entends parler de Jiro Taniguchi.

Je suis allée à la bibliothèque de ma commune pour emprunter un de ses livres.

"Terre de rêves" m'a permis de faire connaissance avec cet auteur.

Et bien, je suis tombée sous le charme. Un dessin aux traits délicats et précis. L'expression des visages est très nuancée à l'inverse de certains mangas que j'ai pu lire.

Quant aux histoires, elles sont extrêmement émouvantes et sobres. La narration, tout en étant simple, va à l'essentiel.

Pas de surenchère,pas d'esbroufe.

Et ces histoires évoquant le lien des hommes avec les animaux, pour peu qu'on ait vécu avec des animaux de compagnie, ont un écho particulier. La perte d'un animal, la venue d'un autre, l'attachement, la vie en commun, les souvenirs sonnent juste et vrai. D'ailleurs, Jiro Taniguchi, en épilogue, nous raconte la genèse de ces histoires inspirées, pour les 4 premiers chapitres, de sa propre vie.

Le dernier récit, très différent,m'a moins touchée. Peut-être parce que le monde de la montagne, de l'alpinisme m'est étranger. Peut-être aussi parce que les histoires précédentes m'ont particulièrement émue.

La découverte de cet ouvrage m'a donné envie d'en lire d'autres.

Une belle entrée en matière.
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Cet album de Jirô Taniguchi est tout en douceur et délicatesse et s'inspire de la mode des animaux de compagnie, on est en 1992, pour pondre cinq histoires de sa terre de rêves. Des rêves qu'il a depuis son enfance, qu'il entretient et que finalement, il finit par réaliser : avoir un chien et trois chats.
Il s'aperçoit alors que l'animal est plus qu'un compagnon, il a des exigences. Il doit sortir marcher, beau temps, mauvais temps. Il doit courir, il doit faire ses besoins et surtout, il va mourir.

L'auteur met en scène le quotidien, le banal, dans la tristesse et dans la joie. Il a cette force de créer une tension dans l'image et de partager une histoire personnelle : la mort de son chien, l'arrivée de petits chatons, en investissements de couple et en quête de soi.
Les dessins sont très beaux, les animaux bien représentés et quasi animés de sentiments. Par contre, j'ai préféré la dernière histoire, qui n'a rien à voir avec les autres qui sont très émotives et limite exagérées sur la passion animale (j'aimerais qu'on s'occupe aussi bien des humains qu'il prend soin de ses animaux).

La cinquième et dernière histoire est celle de l'alpiniste Keisuke Kawamura et de ses tentatives d'ascension de l'Annapurna au Népal. C'est franchement bien dessiné et rempli de plénitude et de bonheur. Sa rencontre avec la panthère des neiges qui, avec « son corps d'un blanc pur qui vire à l'argent, nous indique le chemin du retour » est magique.
« Quand on attaque une montagne, ce qu'il faut, c'est aimer la montagne. Et pour en revenir, il faut être aimé de la montagne. »
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Taniguchi relate ici comment sa femme et lui se sont occupés de leur vieux chien, Tam, jusqu'à sa mort. Petit-à-petit, il décline, ne s'alimente plus, perd toute son énergie; en lisant cette description réaliste de la vieillesse, je n'ai pas pu m'empêcher à la comparer à celle d'un humain, à la nôtre, tant elle est évoquée avec humanité, justement.
Mais la vie continue, et quelques années plus tard, dans le deuxième récit, une chatte entre dans la vie du couple, suivie bientôt des ses petits! Nouvel attachement, nouveau bonheur. En parallèle de cette chatte abandonnée, leur nièce de 12 ans, orpheline de père, trouve elle aussi une nouvelle famille auprès d'eux.
Ces deux récits sont bien sûr touchants, mais je n'ai pas vraiment apprécié les dessins, en particulier ceux des personnages auxquels je n'ai vraiment pas pu m'attacher. L'étrangeté de ce couple japonais aux traits occidentaux dans ce paysage purement japonais m'a énormément dérangée ici.

Le troisième récit, dont je ne saurais expliquer la présence par rapport aux deux autres si ce n'est qu'elle a elle aussi d'abord été publiée dans Big Comic, suit la passion de l'alpiniste Kawamura Keisuke pour l'Himalaya, où il a perdu un confrère mais où il a aussi rêvé / rencontré la panthère des neiges, manifestation de la déesse de l'Annapurna.
Après des années lors desquelles il s'est marié et a fondé une famille, l'alpiniste comprend qu'il a été tout ce temps, comme la panthère revue dans un zoo, enfermé dans une cage et il décide de repartir pour, cette fois, franchir les sommets.

Ce n'est pas le manga que j'ai préféré de cet auteur, dont Quartier Lointain reste inégalé pour moi.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
A monter toujours plus haut, toujours plus haut jusqu'au faîte... on voit la vanité et la faiblesse de l'homme. Tout naturellement, la volonté de se mesurer à la montagne disparaît. Ce sentiment de plénitude et de bonheur, je le dois à ma femme et à mes amis, et ma gratitude renforce mon courage. Il n'y a pas de doute... ces pics de l'Himalaya sont la demeure des Dieux.
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Séduites par la mode des animaux de compagnie dont on parle tant depuis quelques années, de nombreuses familles ont maintenant un animal. C'est aussi notre cas. Nous aussi, nous avons eu un chien. Et aujourd'hui, nous avons trois chats qui se baladent dans la maison. Avoir un chien... C'était un de mes rêves depuis que j'étais enfant. Courir avec mon chien dans la campagne ou dans la montagne. Je prenais plaisir à me représenter la scène. Mais c’est seulement quand j'en ai eu un pour de bon que j'ai compris ce que "s'occuper d'un animal vivant" voulait vraiment dire. D'ailleurs, plutôt qu'"avoir un animal", il vaudrait mieux dire "vivre avec un animal". Les difficultés commencent avec la promenade. Bien sûr, la promenade est aussi le premier plaisir que l'on retire du fait d'avoir un chien, mais quand il s'agit de quelque chose qu'il faut faire absolument et impérativement tous les jours, cela devient vite insupportable. Tous les jours deux fois, voire trois fois. Qu'il pleuve ou qu'il vente, qu'il neige même, il fallait le sortir. Quand notre chien était jeune quel que soit le temps, il sautait de joie tellement il était content de sortir. Les chiens ne font jamais leurs besoins près de leur niche. Il se retiennent sagement jusqu’à l'heure de la promenade. Et la première raison de vivre, pour un chien, c'est de courir. Je n'avais jamais vraiment pensé à ces choses-là avant d'avoir un chien pour de vrai. Et s'occuper d'un chien mourant, cela, je n'y avais jamais pensé.

13 novembre 1992, Souvenirs...
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Ces animaux d'intérieur, ils ne pourraient pas survivre sans les humains. En échange, ils acceptent nos caprices et notre égoïsme et l'air de rien ils nous font redécouvrir la pureté oubliée des choses. Ca parait peut être rien du tout comme ça...Mais c'est peut être ça Le Bonheur.
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Vieille dame : Dis-donc, toi... Tu comptes vivre encore longtemps ?
Mme T. : ?!?
Vieille dame : Tu ne crois pas qu'il est temps pour toi de mourir ?
Tam : Kuuu !
Veille dame : Hein... Tu vois bien, non ? Moi aussi, vois-tu, je voudrais bien m'en aller le plus vite possible...
Mme T. : Ne dites pas de choses pareilles, Grand-mère ! Vivez encore longtemps !
Vieille dame : Si vous croyez que je trouve quoi que ce soit d'amusant. Et puis je n'ai pas envie d'être un fardeau. Lui aussi, je suis sûre, il pense pareil.Oui, il pense comme moi, lui aussi. C'est juste qu'on n'arrive pas à mourir comme on voudrait... Eh oui, ce n'est pas si facile de mourir... Il ne suffit pas d'avoir envie... Ça ne se passe pas comme on voudrait...

Avoir un chien
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Le premier jour... Elle est très stressée. Dès que nous bougeons, elle se fait toute petite et reste cachée dans un renfoncement. Si nous la prenons dans nos bras... Elle se débat pour s'échapper. Elle s'inquiète de tout et a l'air bien malheureuse, ce qui est bien normal quand on y pense. Par où elle est passée pour devenir comme ça ?

Et maintenant... un chat
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