Bruler l'empreinte

« Rester vivante. Rester lucide, quand elle le peut. Ne pas oublier de respirer. Ne pas oublier de bouger. »
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Rachel a quitté l'opéra et une carrière lyrique. Devenue flic à la PJ elle boit du rosé, autant qu'il en faut pour la retenir à l'arête de l'abîme où elle tangue. Elle enquête sur la disparition de Lucie, dont la soeur Myriam a reçu une vidéo la montrant enchaînée, violentée, le nez dans la drogue. Il va falloir remonter les fils, complexes et glaçants.
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D'un pitch presque banal, Marina de Van tire un excellent polar porté par une écriture actuelle, réaliste et simple - riche mais sans fioritures. Tournant heureusement le dos aux conventions du genre (qui l'assèchent), elle chorégraphie une galerie de personnages déglingués, contradictoires, parfaitement crédibles car terriblement humains. Saisissant les addictions pour dire les failles, l'autrice porte un regard saillant, parfois sensuel et résolument contemporain sur les chimères de notre époque. Et, bien sûr, le suspense : intense jusqu'aux dernières pages d'une intrigue parfaitement tissée.
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Une formidable découverte !

Une excellente intrigue (je mets au défi quiconque de trouver l'identité du Monstre avant les dernières pages). Mais le plus remarquable est la capacité de l'autrice à parler de nos peurs et de nos faiblesses les plus profondes en nous permettant de les voir et avec distance et avec sensualité et avec sensations et avec raison. Nous pouvons grâce à elle éprouver de la sympathie pour (« souffrir avec ») chacun des personnages: héroïne, victime et même Monstre, tout en n'étant d'accord avec aucun. Un magnifique polar qui donne envie de lire les suivants.