Vladimir Volkoff publia entre 1987 et 1995, époque de l'effondrement de L'URSS, sa série romanesque sur les Tsars et l'auteur concluait par cette note :
«
Le Grand Tsar Blanc est le troisième et dernier volume d'une trilogie dont le premier s'appelle
Les Hommes du Tsar et le deuxième
Les Faux Tsars. L'ensemble, raconte, sous forme romancée, l'histoire russe de 1580 à 1613 et constitue, du moins pour son auteur, une réflexion sur la légitimité du pouvoir.
Premier tome : fin de la dynastie sept fois séculaire des Rurikides.
Deuxième tome : désordres liés à l'illégitimité des usurpateurs et des imposteurs qui se succèdent sur le trône.
Troisième tome: avènement presque miraculeux des Romanov qui assureront à la Russie trois cents ans de paix civile et décupleront son territoire.
Pourquoi telle structure politique est-elle ressentie par la presque unanimité du peuple comme légitime et même comme sacrée, alors que telles autres sont vomies à plus ou moins brève échéance ?
...
Un aspect de l'histoire de Russie fait chanter mon imagination : c'est le rôle qu'y jouent les petits garcons russes, auxquels
Dostoïevski a consacré de si belles pages dans
Les Frères Karamazov.
Tout commence au Xe siècle avec un bâtard de quatorze ans, le futur saint Vladimir, placé sur le trône de Novgorod. Cela se poursuit avec
Ivan le Terrible qui, devenu tsar à trois ans, défie l'assemblée des boyards et prend le pouvoir effectif à treize, avec son fils Dmitry égorgé à sept, et avec Mikhaïl Féodorytch Romanov, pressenti comme tsar depuis le berceau et choisi pour régner à seize. Cela paraissait se terminer avec Alexis, fils de
Nicolas II, le tsarévitch hémophile assassiné à quatorze ans en 1918 ...
Le vieux Psar est l'axe de la trilogie. J'ai senti que cet assassin du dernier des Rurikides (les historiens ne savent pas qui a tenu le couteau) devait être aussi le sauveur du premier des Romanov. Je n'ai rien voulu enlever par là à Ivan Soussanine, le héros de la Vie pour le tsar de Glinka, qui, dans des circonstances semblables, donna sa vie pour Mikhaïl Féodorytch (sans doute ne fut-il pas le seul). Psar demeure, pour moi, le symbole de la survie de la Russie cosmique à travers les soubresauts et les convulsions qui marquent son histoire et qui s'y compensent. »
Ce dernier tome est assurément le plus violent, le plus incertain et son dénouement quasi miraculeux car la Russie faillit sombrer !
Une tragédie que chaque russe conserve en mémoire et qui explique en partie l'actualité.