Ce roman est paru aux États-Unis sous le titre Nightmare in Manhattan.
Le titre Français me semble plus adapté pour résumer ce livre. Car c'est bien la gare qui est le centre de ce roman. Parfois le récit s'en éloigne , mais pour y revenir davantage, jusqu'à la scène finale. Peu de temps après la parution de ce roman viendra l'adaptation cinématographique qui elle aussi mettra au premier plan cette gare avec le titre : Union Station.
À la lecture, on ressent le poids, la présence de la gare. Endroit gigantesque - "On y pénétrait de la rue par d'innombrables voies d'accès, portes, rampes principales, et pour ceux qui connaissaient bien les lieux, par des passages souterrains, partant des hôtels, des bureaux, des magasins environnants, ainsi que des innombrables stations de métro ou, de minute en minute, stoppaient les rames arrivant de Long Island, du Bronx, de West Side, et de la ville basse." - qui écrase les personnages.
Finalement le kidnapping d'un enfant, malgré les efforts de l'auteur, ne parviens pas à s'imposer comme le sujet central même si l'on assiste à la poursuite durant tout le récit du ravisseur par la police.
Thomas Walsh n'est jamais meilleur que lorsqu'il évoque la gare, qui devient un labyrinthe au coeur duquel le Minotaure (le ravisseur) entraîne sa victime (l'enfant). Calhoun, le lieutenant de police, sera-t-il Thésée ?
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Celui-ci, qui paraissait nerveux et inquiet, tenait sa main sous son manteau comme s'il dissimulait quelque chose. A une secousse du train plus forte que les autres, son pardessus s'entrouvrit légèrement et France put distinguer ce qu'il cachait : un revolver.
Cette vision ne dura qu'une seconde, et déjà l'homme entrait dans le wagon et prenait place à côté d'elle. Puis le grand type aux cheveux roux, qui feignait de n'avoir jamais vu l'autre de sa vie, s'installa à la première place libre qui s'offrait, en face de France.
Elle se mit à l'observer à la dérobée, prise d'un sentiment de malaise.
Calhoun, derrière le comptoir du bureau de renseignements continuait à distribuer des horaires, mais l'angoisse le tenaillait. Il se répétait que les gangster, sûrs de leur impunité, allaient certainement arriver d'une minute à l'autre pour s'assurer que Murchison avait bien suivi leurs instructions et pour voir si la police avait été alertée.
Malgré tout, à six heures vingt, Calhoun sortit son mouchoir de sa poche et s'épongea le front et la nuque. Le rouquin avait-il laissé tomber, pour une raison ou une autre ? Avait-il liquidé l'enfant la veille et avait-il peur de se montrer ? Ou allait-il envoyer à sa place la femme que personne n'avait vue d'assez près pour la décrire avec exactitude ?
Calhoun se remit à distribuer des indicateurs. Quant au père qui attendait toujours, il était d'une pâleur de mort.
Ce qui donnait le plus de souci à Calhoun dans cette immense Gare Centrale, ce samedi-là, à six heures du soir, ce n'était pas tant les vingt ou vingt-cinq mille personnes qui circulaient dans la gare, mais bien plutôt la disposition intérieure, si compliquée, de la gare elle-même. On y pénétrait de la rue par d'innombrables voies d'accès, portes, rampes principales, et pour ceux qui connaissaient bien les lieux, par des passages souterrains, partant des hôtels, des bureaux, des magasins environnants, ainsi que des innombrables stations de métro ou, de minute en minute, stoppaient les rames arrivant de Long Island, du Bronx, de West Side, et de la ville basse.
L'argent d'abord, se dit Vincent Coniff. Ensuite revenir se terrer quelques heures, pendant que les flics courraient dans toute la gare comme des poulets auxquels on aurait tranché la tête. Puis dans l'après-midi, ou dans la soirée, lorsqu'ils auraient abandonné tout espoir de lui mettre le grappin dessus, quelques pas vers la sortie, quelques pas sous l'arcade et il se retrouverait libre dans la rue.