L' Underground Railroad est une voie ferrée souterraine, un réseau clandestin qui permit la fuite de nombreux esclaves noirs.
Cora est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d'avant la guerre de Sécession. Dès le plus jeune âge, pour survivre, elle doit se débrouiller seule, abandonnée par Mabel, sa mère, qui a pris la fuite et n'a jamais été retrouvée. Sa grand-mère cultivait un petit carré potager qui revint à sa mère ; Cora défend son lopin de terre contre toutes les convoitises.
À seize ans, après avoir refusé dans un premier temps, elle s'enfuit avec Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie.
Colson Whitehead, d'une belle écriture, décrit admirablement l'ambiance de l'époque, la haine des Blancs pour les Noirs et les lieux traversés par les fugitifs.
Un roman magnifique, un coup de coeur ! Assurément, je lirai d'autres romans de Colson Whitehead.
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Une découverte inopinée, entre divers articles éloquents, et coups de coeur pour le sujet, ainsi que pour une jaquette particulièrement réussie: une voie ferrée semblant partir ver le ciel, des rails se disloquant en mille morceaux, au fur et à mesure de sa course; ces mêmes morceaux, se transforment en oiseaux....Une couverture esthétiquement magnifique, onirique, des plus suggestives !!
J'ai "dévoré" ce roman...captivée, bouleversée, tremblant , me réjouissant, selon... les différents épisodes éprouvants de la protagoniste centrale, Cora, jeune esclave, qui tente de se sauver de la plantation, où le maître se distingue par une cruauté et une débauche de méchanceté, difficilement égalables !
Un récit qui alterne entre les différents personnages, et les régions plus ou moins dangereuses que Cora traverse, ou se pause plus longuement, lorsque les circonstances le permettent !
De fort nombreuses critiques ont déjà été rédigées avec sûrement moult talent, et enthousiasme... Chroniques que je ne lirai qu'après avoir rédigé et déposé mes propres impressions [ pour ne pas être influencée d'une quelconque manière !!]
"Elle n'avait jamais obtenu de Royal qu'il lui parle des hommes et des femmes qui avaient construit le chemin de fer clandestin. Ceux qui avaient déblayé un million de tonnes de roche, qui avaient trimé dans le ventre de la terre pour la délivrance d'esclaves comme elles. (...)
Qui est-on quand on a achevé quelque chose d'aussi magnifique- et quand on l'a par ailleurs traversé en le construisant, jusqu'à atteindre l'autre côté ? A un bout il y avait qui on était avant la clandestinité, avant de descendre sous terre, et à l'autre c'est une personne nouvelle qui émerge à la lumière. le monde du dessus doit être tellement ordinaire comparé au miracle
en dessous, le miracle qu'on a créé avec sa sueur, avec son sang. le triomphe secret qu'on garde en secret. "(p. 395)
On y croit... à ce chemin de fer clandestin, souterrain... tant qu'à la fin de ma lecture, j'ai été faire des recherches complémentaires. Incroyablement ingénieuse, et très frappante symboliquement .... cette métaphore de
cette voie ferrée, souterraine, mystérieuse, cachée...qui ne peut que frapper l'imagination du lecteur !!
Restent les codes, le vocabulaire réels [ liés au chemin de fer] pour nommer ce vrai réseau d'aide aux esclaves fugitifs.Terminologie et des symboles pour masquer les activités clandestines du réseau et éviter d'alerter
le public et les propriétaires d'esclaves....
Réseau de résistance et d'entraide, qui a été des plus actifs, plusieurs décennies , du début du XIXe aux années 1860... ! [ ****voir détails dans le lien ci-dessous]
Une lecture des plus marquantes, qui a grandement mérité ses récompenses, dont le Prix Pulitzer ...Une curiosité vivement activée pour cet écrivain, dont je lirai rapidement et avec intérêt ses précédents textes, pour
approfondir la connaissance de cet auteur, qui semble appréhender, et traiter sous différentes perspectives, l'histoire du mythe américain, ainsi qu'une réflexion très engagée sur les questions raciales....
Un ouvrage salutaire, foisonnant, au récit hardiment mené.... !
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voir lien très intéressant , pour en savoir plus ! :
http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/chemin-de-fer-clandestin/
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L’écrivain Colson Whitehead raconte l’errance, les doutes et la résignation de Cora, à travers le "chemin de fer souterrain", incarnation fantastique des différents réseaux d’émancipation des esclaves. [...] Brillant.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Un roman qui mêle réalisme et fantastique, dans les pas des esclaves, de l'enfer à l'affranchissement.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Un roman puissant sur l'histoire de l'esclavage aux États-Unis.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Couronné par le Pulitzer et le National Book Award, Colson Whitehead explore les rouages du racisme aux États-Unis, mêlant allégorie, réalisme, politique et philosophie.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Ce roman sur l'esclavage aux États-Unis est puissant et mérite tous les honneurs qu'il a remportés à sa sortie, dont le prestigieux prix Pulitzer.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Salué par le National Book Award 2016 et le prix Pulitzer 2017, Underground Railroad de l'auteur new-yorkais Colson Whitehead est une grande fresque américaine mêlant l'histoire de l'esclavage à celle du chemin de fer. Une oeuvre puissante.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Avec Underground Railroad, l’Américain Colson Whitehead nous entraîne dans les entrailles d’une Amérique esclavagiste qui n’aurait jamais dû exister.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Beaucoup de romans américains ont raconté les horreurs de l'esclavage, mais jamais comme « Underground Railroad » de Colson Whitehead.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Construit avec habileté et une étonnante maîtrise, extrêmement visuel, régulièrement rythmé par des ellipses provisoires qui lui offrent une tonalité alerte et un plaisir immédiat, le roman, emmené par Cora, jeune héroïne esclave, n’échappe jamais à l’enthousiasme du lecteur.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Underground Railroad, de Colson Whitehead, est une impressionnante fresque sur l'esclavage.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Un an après sa sortie aux Etats-Unis, "Underground Railroad" est traduit en français. National Book Award et prix Pulitzer, ce roman de Colson Whitehead nous plonge dans de sombres pages de l'histoire américaine.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Avec « Underground Railroad », prix Pulitzer, le romancier signe une implacable parabole de la condition afro-américaine passée et présente.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Ces hommes étaient des requins qui promenaient leur gueule sous la coque d’un navire, traquant leur pitance qu’ils sentaient proche.
En un sens, la seule chose que nous avons en commun, c’est la couleur de notre peau. Nos ancêtres sont venus de toutes les régions du continent africain. Et il est vaste. (..)
Ils avaient des coutumes différentes, des moyens de subsistance différents, ils parlaient cent langues différentes. Et ce grand mélange a été emmené vers l’Amérique dans les cales des navires négriers. Vers le Nord, vers le Sud. Leurs fils et leurs filles ont récolté le tabac, cultivé le coton, travaillé dans les plus vastes domaines et les plus petites fermes. Nous sommes des artisans, des sages-femmes, des prêcheurs et des colporteurs. Ce sont des mains noires qui ont construit la Maison-Blanche, le siège de notre gouvernement national. Ce mot nous. Nous ne sommes pas un peuple mais une multitude de peuples différents.
Les Blancs étaient venus sur cette terre pour prendre un nouveau départ et échapper à la tyrannie de leurs maîtres, tout comme les Noirs libres avaient fui les leurs. Mais ces ideaux qu'ils revendiquaient pour eux-mêmes, ils les refusaient aux autres. Cora avait entendu maintes fois Michael réciter la Déclaration d'indépendance à la plantation Randall, sa voix flottant dans le village comme un spectre furieux. Elle n'en comprenait pas les mots, la plupart en tout cas, mais "naissent égaux en droits" ne lui avait pas échappé. Les Blancs qui avaient écrit ça ne devaient pas tout comprendre non plus, si "tous les hommes" ne voulait pas vraiment dire tous les hommes. Pas s'ils confisquaient ce qui appartenait à autrui, qu'on puisse tenir ce bien dans sa main -comme la terre - ou non- comme la liberté. La terre qu'elle avait labourée et cultivée avait été une terre indienne. (...)
Des corps volés qui travaillaient une terre volée.
Les Blancs étaient venus sur cette terre pour prendre un nouveau départ et échapper à la tyrannie de leurs maîtres, tout comme les Noirs libres avaient fui les leurs.
Mais ces idéaux qu'ils revendiquaient pour eux-mêmes, ils les refusaient aux autres.
Cora avait entendu maintes fois Michael réciter La Déclaration d'indépendance ...........
............ Elle n'en comprenait pas les mots, la plupart en tout cas, mais "naissent égaux en droits" ne lui avait pas échappé.
Les Blancs qui avaient écrit ça ne devaient pas tout comprendre non plus, si "tous les hommes" ne voulait pas vraiment dire tous les hommes.
Pas s'ils confisquaient ce qui appartenait à autrui, qu'on puisse tenir ce bien dans sa main - comme la terre - ou non - comme la liberté.
La terre qu'elle avait labourée et cultivée avait été une terre indienne. Elle savaient que les Blancs se vantaient de l'efficacité des massacres, au cours desquels ils tuaient des femmes et des enfants et étouffaient au berceau leur avenir.
Des corps volés qui travaillaient une terre volée. C'était une locomotive qui ne s'arrêtait jamais .......
.........c'est précisément ce qu'on fait quand on enlève aux gens leurs bébés : on leur vole leur avenir.
On les torture d'abord tant qu'on peut quand ils sont sur cette terre, puis on leur enlève tout espoir qu'un jour leur peuple connaisse un sort meilleur.
Il n'y avait pas de modèle pour le type d'homme qu'il voulait devenir. il ne pouvait se vouer à l'enclume, car jamais il ne saurait surpasser le talent de son père. En ville, il scrutait le visage des hommes comme lui traquait les impuretés du métal. Partout on s'affairait à des tâches futiles et vaines? Le fermier s'en remettait à la pluie comme un imbécile, le boutiquier disposait en perpétuels rayons des marchandises nécessaires mais fades. Les artisans créaient des objets qui n'étaient que rumeurs fragiles comparées à la dure réalité du fer paternel. Même les plus riches, qui influençaient autant les lointaines bourses londoniennes que le commerce local, ne lui semblaient pas inspirants. Il reconnaissait leur place dans le système, eux qui érigeaient leurs grandes demeures sur des fondations de chiffres, mais il ne les respectait pas. Si on n'était pas un peu sale à la fin de la journée, on n'était pas vraiment un homme. (p. 100)
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Tout le monde sait que les écoles disciplinaires étaient des endroits difficiles pour les adolescents. Mais on ignorait que poser le pied dans certaines d'entre elles, c'était faire le premier pas vers l'enfer. Et ce jusqu'à une époque très récente.
Nickel Boys » de Colson Whitehead est publié aux éditions Albin Michel.
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