« Viens, on se parle » d'Omar Sy et Elsa Vigoureux lu par les auteurs l Livre audio
les migrants. Le fait est que le sujet dérange tout le monde, personne ne veut le résoudre. On décide de ne pas regarder, on laisse faire. Cest Comme la faim dans le monde, le truc est installé, cest une donnée comme une autre dans l'époque qu'on vit. Je me sens totalement impuissant. Je ne fais pas le malin, je suis le premier à détourner le regard parce que je ne sais pas quoi faire. On vit de l'intérieur cette inégalité, on est nous du bon côté, eux du mauvais. On n'a pas les clefs à titre individuel pour mettre fin au drame des migrants, pour rétablir l'équilibre, ça relève de l'économie et de la géopolitique. I faut être honnête, on a beau crier, hurler au secours devant cette misère, personne ne calcule cette catastrophe, On détourne le regard, on retourne tous à nos vies.
je défends des hommes, des femmes, pour qui se joue le droit à la liberté. Être pénaliste, c'est révéler la part d'humanité dans le crime, amener la société à comprendre. Ce qui ne signifie pas accepter.
Depuis vingt-six ans qu'il exerce, il ne compte plus les secrets enterrés dans sa mémoire, tous ces clients qui ont déchargé leurs paquets d'ordures dans ses bras. Leurs yeux, dont il a photographié toutes les expressions. Il n'a plus besoin de les écouter défiler à la barre des tribunaux, il les fixe, coupe le son, voit à leur regard s'ils mentent, s'ils ont peur, parce que leurs yeux s'en vont sur le côté, rampent par terre.
Sur le quai de la gare, les gens chuchotent fort dans son dos, l'interpellent, lui demandent s'il n'a pas honte de "défendre un monstre", il doit faire des efforts pour les ignorer. La solitude a un poids, celui des regards . Qu'ils soient curieux, méprisants, admiratifs voire indifférents, ils pèsent sur ses épaules, comme si toutes les forces du monde luttaient sur son échine.
Ca me manque. Je suis très papa poule, moi... Les sièges auto dans la voiture c'est pénible, on se cogne la tête, on se contorsionne pour les verrouiller. Ouais, mais quand vous n'en avez plus, ça fait encore plus chier, en fait.
Quand l’opinion publique apprend que vous êtes l’avocat d’un « salaud », la rumeur bruisse et vous devenez « ce salaud d’avocat ».
Une représentation de la fatuité du quotidien qui conjure vainement la mélancolie rampante des existences, les conduisant tout droit dans le mur, définitivement prises dans le ciment d'une solitude radicale.
Mais la taule, c'est le berceau de la récidive, il n'y a rien derrière les barreaux pour se reconstruire, à part la salle de musculation et la prière.
L'insomnie, c'est n'en plus pouvoir de ce vacarme, le silence de la nuit qui cogne comme une balle rebondissante contre les parois du crâne.
Tu es un immigré aux Etats Unis là où tes enfants grandissent comme ton père en a été un en France, là où tu es devenu un homme.