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Citations de Guillaume Chamanadjian (93)


Je lis silencieusement, hormis le bruissement des pages et le bruit de ma langue sur mon doigt.
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Soudain, elle apparut. Laiteuse, aussi dense qu’un vêtement flottant au vent, la brume moutonnait presque à mes pieds. Je bondis, mû par l’énergie du désespoir. Ignorai la douleur sourde dans ma poitrine, et montai toujours. Heureusement, il ne me fallut que quelques enjambées pour arriver tout en haut de la tour. J’entrai comme une furie dans une chambre aux meubles détruits, la brume sur les talons. Je me jetai à terre, dans un recoin de la pièce, et, tandis que je sentais comme une caresse visqueuse sur le mollet, je repassai dans la Cité.
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Une pièce d’argent pour un conte en or.
C’est de cette manière que les histrions et les poètes apostrophent les passants. Il est rare qu’ils obtiennent ainsi plus d’une pièce de cuivre, mais la formulette est pour ainsi dire traditionnelle. Elle existait avant que leur congrégation déambule dans les rues avec un bandeau sur les yeux, avant les maisons. Certains disent avant même la création de la Cité.

Une pièce d’argent pour un conte en or. Des dizaines de milliers de poèmes et chansons commencent ainsi. Des milliers d’entre eux parlent de la ville, quelques dizaines du duc Servaint. Et une petite poignée parmi ceux-là a cru bon de me mentionner.
(incipit)
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Il prit une de mes fioles et la remplit du contenu d’une barrique pourvue d’un robinet. Avant de la reboucher, je humai le contenu. Comme attendu, le vin était très boisé. Mais, derrière la fragrance qui dominait, je sentis des nuances plus complexes. Cerise noire, sous-bois et un soupçon de vanille. Il était également possible que le vin ait été rehaussé en sucrosité par l’ajout d’un peu de miel. Je bus une demi-gorgée et notai que la mère du garçon connaissait effectivement son métier. Trop de bois, certes, mais c’était ainsi que le duc Servaint aimait ses vins, par exemple. Ce serait amusant de le lui faire déguster puis de lui dire que le domaine qui l’avait produit était intra-muros, à la lisière même du secteur de la Caouane.
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Je saisis mon repas et tendis vers elle la pâte à beignets croustillante nappée de lard. « Sais-tu pourquoi cela s’appelle une orechie ? » Elle secoua la tête. « Ça veut dire oreille, dans un patois de la ville. Autrefois les ducs se réunissaient en plein air, lors du carnaval ou du tournoi de la Canopée. On leur servait une abondante quantité de ces choses. Et c’était tellement bon qu’ils pouvaient demeurer sur place à manger et manger encore tout en devisant. C’était à ce moment-là que le petit peuple pouvait laisser traîner ses oreilles et savoir quels nouveaux impôts allaient leur tomber dessus dans l’année. D’où le nom.
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Frivoles et naïfs, souvent oublient les enfants
Respect, obéissance sont dus aux parents.
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Des hommes, des femmes et des enfants meurent à vos portes. Ils ont fui une guerre horrible, beaucoup ont fini au fond de l’océan parce qu’ils s’imaginaient trouver ici un refuge. Mais tout ce qu’ils ont obtenu, c’est d’échouer devant des murailles de pierre et d’y achever leurs tenaillés par la faim !
- C’est un conte horrible ! ironisa Halda du Lapin. Crois-tu que nous sommes tenus d’accueillir tous les mendiants venus du confins ? Nous avons nos propres problèmes.
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Je me précipitait à la fenêtre. La nuit était tombée en ce lieu mais, comme la première fois, une lune immense permettait d’y voir comme au crépuscule. Les rues étaient vides. Je reconnus les toits des maisons qui déclinaient là où se trouvait l’escalier qui conduisait au Moineau. Un peu plus loin, la vue était bouchée. Les bâtiments étaient plus hauts que dans la Cité, leurs ombres couraient dans les venelles, qui me semblaient encore plus étroites.
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La Cité susurre aux maudits. La Cité bourdonne et pépie. La musique fait vibrer les entrailles de la terre. Elle rend fous ceux qui l'entendent.
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Je me plongeai dans la masse grouillante de vie des ruelles avec plaisir, m’enivrai des odeurs des pâtisseries mêlées d’épices et d’herbes aromatiques. Les costumes bariolés d’une troupe de saltimbanques tranchaient avec la pierre rouge des murs de la Cité. Un histrion coiffé d’un turban m’apostropha : « Une pièce d’argent pour un conte en or, jeune homme ! » Je lui fis signe que je n’avais pas d’argent, mais il ne me regardait déjà plus.
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La sagesse populaire se chargeait de rappeler que la folie était une maladie atavique.
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Le meurtre est le dernier de nos recours, lorsque l’éloquence et la corruption ne suffisent plus.
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Comment tisser un conte qui s'écrivait jour après jour, qui ne devait pas s'achever, mais demeurer suspendu dans l'imaginaire des occupants du domaine, quelque part entre ma brume et leur quotidien ?
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-Le nécessaire, comme tu dis, n'est rien d'autre qu'une barbarie utile. Ce que je fais n'est pas plus odieux, c'est juste que personne d'autre que moi n'en voit le sens. (p57)
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Les bruines de fin d'hiver étaient rares. Les vieux disaient qu'elles annonçaient les beaux jours. Mais, de manière générale, les vieux disaient n'importe quoi pourvu qu'on les écoute.
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L'argent achète le pouvoir et le pouvoir génère l'argent.
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Les chants sont souvent cruels, ils omettent de mentionner nos parts d'humanité. Celles qui font que nous sommes autant soumis à l'histoire que nous en sommes les responsables.
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-Le pouvoir et l'argent, Nohamux. L'argent achète le pouvoir, et le pouvoir génère l'argent. (p332)
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-Tu crois que je ne le savais pas ? Avertir les gens du danger, ici, c'est comme tenter de repousser la marée avec une cuiller en bois. (p328)
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Dans une ville dont on disait que le sang des habitants était fait de vin, un épicier dévoué était plus précieux qu'un corps de garde dans son entier.
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