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Citations de Négar Djavadi (384)


On a la vie de ses risques. Si on ne prend pas de risques, on subit. Et si on subit, on meurt, ne serait-ce que d'ennui.
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L'existence est ainsi faite que même au fin fond du drame il y a toujours une petite place pour l'absurde.
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Juché sur son vélo et enveloppé dans un horrible poncho protecteur, le Néerlandais va son chemin sans se soucier des autres, tout en respectant scrupuleusement les règles pour éviter accidents et conflits. La culture calviniste clef de voûte de cette société de liberté, de confiance et d'indifférence organisées, ne pouvait trouver meilleur terreau pour s'implanter. Voilà ce que j'avais appris d'eux : chacun est libre d'être ce qu'il est, de désirer ce qu'il désire, de vivre comme il l'entend, à condition de ne pas nuire à la tranquillité d'autrui et à l'équilibre général. Un principe de vie à l'exact opposé de la culture persane, où dresser des barrières, se mêler de la vie des autres et enfreindre les lois est aussi naturel que la respiration. Mais aussi en décalage avec la rigidité judéo-chrétienne de la culture française, où le verbe entrave sans cesse l'action.
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Il paraît qu'un jour l'humoriste américain Jack Benny a demandé à Sammy Davis Jr., rencontré sur un terrain de golf, à combien se montait son handicap. Celui-ci lui aurait répondu : " Je suis borgne, noir et juif, ça ne suffit pas ? " L'exil me rapprocha beaucoup de Sammy Davis Jr.
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Ce matin-là, loin de Téhéran assoupi sous la neige, Indira Gandhi entamait sa première journée en tant que premier ministre du pays qui avait renvoyé les Anglais chez eux à coups de pied dans le derrière. Une femme premier ministre à la tête d'un pays de plus de cinq cents millions d'habitants ! Un événement considérable ! Inouï !
L'Historique et le Domestique se fondirent l'un dans l'autre et Darius baissa d'un coup son journal. Il pointa son regard assombri sur Sara.
" Pourquoi tu veux un autre enfant ? Indira Gandhi était fille unique, tu sais ! "
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J'avais réussi à me dépouiller de tout pour n'être plus que moi-même.
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Au fur et à mesure, la chair des événements se décompose et ne demeure que le squelette des impressions autour duquel broder. Viendra sans doute un jour où même les impressions ne seront plus qu'un souvenir. Il ne restera alors plus rien à raconter.
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Nos sociétés organisent habilement l'attente. [..]
L'attente est un phénomène progressif et sournois, une activité en soi. Et pendant que nous attendons, par nécessité, besoin, désir ou mimétisme, nous ne nous révoltons pas. La ruse consiste à détruire chez les individus leur énergie, leur capacité à réfléchir, à s'opposer. Les réduire à des objectifs instantanés, aussi fugaces qu'une jouissance.
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Négar Djavadi
En Iran, l'homosexualité c'est l'enfer. C'est le plus tabou des tabous.
Le malheur pour toute la vie.
(lors d'une interview)
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Quand on a grandi avec la certitude que la France est l'alliée infaillible, toujours à vos côtés pour vous protéger, on a du mal à accepter qu'elle vous plante délibérément un couteau dans le dos et vous observe vous rétamer sur le bitume. Toutes ces belles citations, tous ces beaux personnages, les Hugo, Voltaire, Rousseau, Sartre, autour desquels avaient gravité vos existences, n'étaient qu'une fiction moyen-orientale, une fable naïve pour des individus à l'esprit romantique comme Sara. Nous n'avions ni allié, ni ami, ni refuge. Nous n'avions de place nulle part, telle est la vérité.
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Je suis devenue, comme sans doute tous ceux qui ont quitté leur pays, une autre. Un être qui s'est traduit dans d'autres codes culturels. D'abord pour survivre, puis pour dépasser la survie et se forger un avenir. Et comme il est généralement admis que quelque chose se perd dans la traduction, il n'est pas surprenant que nous ayons désappris, du moins partiellement, ce que nous étions, pour faire de la place à ce que nous sommes devenus.
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Ils (les propriétaires des plateformes de divertissement) y sont, nom de dieu ! Ils déversent sur l’humanité des torrents d’histoires, des avalanches d’émotions, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, avec une générosité et une efficacité qu’aucun prêcheur, imam, rabbin, gourou, homme politique n’est capable d’égaler. Il n’y a plus de limites à ce qu’ils peuvent inventer, créer, diffuser, exporter. À ce qu’ils peuvent faire de ce monde. (pages 24-25)
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Comment croire, alors que la vie s’étale devant soi aussi infinie que le monde, qu’un simple mot puisse la résumer toute entière ?
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Et c’était censé expliquer les tunnels de contrariété et de violences qu’ils traversaient tous les jours. L’odeur de pisse dans la cour. Les ascenseurs en panne pendant des mois. Les cafards qui couinent dans les murs. Les ivrognes échoués sur le trottoir. Les seringues près des poubelles. La castagne. La peur. La solitude. (page 15)
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On croit communément que les grandes douleurs resserrent les liens. Ce n'est pas vrai de l'exil. La survie est une affaire personnelle.
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Paris brille de chaque côté d’une beauté époustouflante. Des lumières, des passants, des restaurants, des cafés… Il se sent ragaillardi à l’idée d’appartenir à ce flot, à cette énergie, à cette partie de l’humanité suffisamment confiante et aisée pour avoir des objectifs et des élans spontanés, pour pouvoir se payer un plateau de fruits de mer, des bouteilles de vin blanc millésimées et des digestifs, sans se soucier du lendemain. (page 72)
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Elle s’était même demandé s’il n’existait pas un accord tacite entre les dirigeants de ces hypermarchés de la fiction et les politiques afin de submerger les gens d’histoires alambiquées, de les figer devant leur écran vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour les empêcher de réfléchir et de se mêler des affaires du pays. Le pouvoir hypnotique du divertissement. La surenchère étourdissante d’émotions. (page 278)
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Mais la vérité de la mémoire est singulière, n'est-ce pas ? La mémoire sélectionne, élimine, exagère, minimise, glorifie, dénigre. Elle façonne sa propre vesion des événements, livre sa propre réalité. Hétérogène mais cohérente. Imparfaite mais sincère.
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À son époque, ça faisait peut-être de la peine d’entendre les petits Arabes débarqués d’Algérie, obligés de dire « nos ancêtres les Gaulois » et autres inepties du genre, mais aujourd’hui, toutes les communautés qui restent dans leur coin, se frôlent, se toisent, s’insultent, s’affrontent, sans même se comprendre, sans même avoir dix mots en commun, c’est la gangrène. Et quand la gangrène s’installe, quand les tensions raciales se mêlent à la précarité, quand on refuse de louer aux Noirs et aux Arabes, qu’on s’attaque aux Chinoises, qu’on laisse prospérer la drogue et la prostitution sur le trottoir, qu’on tague les commerces juifs à coups de « Sale juif mort », quand on laisse les migrants ou les SDF se geler dehors, les gosses faire le guetteur après l’école, quand les uns se mettent à s’organiser pour se protéger des autres et que personne, nulle part, ne se sent ni responsable ni comptable de rien, alors vient le moment où l’infection finit par gagner tout le corps. Et le barrage cède. (page 374)
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Concernée ou pas, elle avait été témoin année après année, des nœuds de violence qui s’étaient solidement enchevêtrés dans le quartier, bousculant les équilibres et décuplant les tensions. On ne peut pas vivre indûment sur les croyances passées, alimenter le mythe de Paris ville bourgeoise, bijou de beauté et de culture, ravaler la façade des bâtiments, élargir les couloirs de bus, planter des hortensias dans les parcs, installer des pissotières le long du canal, lancer toutes sortes de manifestations tape-à-l’œil le week-end et refuser de voir que l’infection gagne tout le tissu urbain. (page 309)
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