Le fil rouge de ce nouvel épisode ? L'amour.
Sept conseils de lectures, proposés par sept libraires de Dialogues, des livres pour tous les âges, pour tous les goûts, pour toutes les sensibilités, et qui, chacun, nous parle d'amour à sa façon.
Voici les livres cités dans cet épisode :
Normal People, de Sally Rooney (éd. de l'Olivier) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/18431293-normal-people-sally-rooney-editions-de-l-olivier ;
Ada et Graff, de Dany Héricourt (éd. Liana Levi) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23009211-ada-et-graff-dany-hericourt-liana-levi ;
J'ai péché, péché dans le plaisir, d'Abnousse Shalmani (éd. Grasset) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23136090-j-ai-peche-peche-dans-le-plaisir-abnousse-shalmani-grasset ;
Forough Farrokhzad, oeuvre poétique complète (éd. Lettres persanes) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/13210169-forough-farrokhzad-oeuvre-poetique-complete-forug-farroh-zad-persanes ;
Je serai le feu, de Diglee (éd. La ville brûle) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/19776423-je-serai-le-feu-diglee-la-ville-brule ;
Les Choses de l'amour, de Dorothée de Monfreid (éd. Misma) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/16724027-les-choses-de-l-amour-dorothee-de-monfreid-misma ;
Le Chevalier aux épines, tomes 1, 2 et 3, de Jean-Philippe Jaworski (éd. Les Moutons électriques) : https://www.librairiedialogues.fr/recherche/?q=le+chevalier+aux+%C3%A9pines ;
Sans crier gare, de Gary D. Schmidt (éd. École des Loisirs) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23027151-sans-crier-gare-gary-d-schmidt-ecole-des-loisirs ;
Plein ciel, de Siècle Vaëlban (éd. Castelmore) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23128671-plein-ciel-edition-reliee--siecle-vaelban-bragelonne.
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Elle demande à Joanna si elle ne trouve pas étrange d’être payée pour ses heures de travail - de négocier, en d’autres termes, des tranches de son temps extrêmement limité sur Terre en échange de cette invention humaine qu’on appelle l’argent.
C’est du temps que tu ne pourras jamais récupérer, ajoute Marianne. Je veux dire, le temps, c’est réel.
J"ai sans doute cru qu'en venant ici j'aurais plus de chances de trouver ma place. Vous savez, je me suis dit qu'il y aurait plus de gens avec la même façon de penser que moi.. Mais, franchement, les gens ici sont bien pires que ceux que je connaissais au lycée. La seule chose qu'il font à Trinity, c'est comparer les revenus de leurs parents.
En Suéde, on a un proverbe, dit-il. Il n'y a pas de mauvais temps, il n'y a que des vêtements mal choisis.
Le roman contemporain est (à de très rares exceptions près) sans intérêt ; le cinéma grand public n’est qu’un cauchemardesque porno familial financé par les constructeurs automobiles et le département de La Défense des États-Unis ; les arts visuels sont principalement un marché pour oligarques.
Au lycée, ils étaient au même endroit, à la fois perdus et en souffrance, et depuis elle était persuadée que s'ils y retournaient ensemble, ils éprouveraient la même chose. Elle comprend désormais que, ces dernières années, Conell s'est lentement adapté au monde, un processus parfois douloureux mais constant, alors qu'elle a regressé, s'est éloignée de plus en plus de l'équilibre mental, est tellement abîmée qu'elle en est devenue méconaissable et qu'ils n'ont plus rien en commun.
It's funny the decisions you make because you like someone, he says, and then your whole life is different. I think we're at that weird age where life can change a lot from small decisions.
Il y avait chez Marianne une sauvagerie qu'il s'est appropriée un temps et lui a donné l'impression d'être comme elle, d'avoir la même blessure spirituelle innomable, et qu'aucun d'eux ne trouverait jamais sa place dans ce monde. Mais il n'a jamais été aussi abîmé qu'elle. C'est seulement ce qu'il éprouvait à son contact.
Parfois, il a l'impression que Marianne et lui sont des patineurs artistiques, improvisant leurs discussions avec une adresse et une synchronisation si parfaite qu'ils s'en étonnent tous les deux. Elle s'élance en l'air avec grâce, et chaque fois, ignorant comment il va bien pouvoir s'y prendre, il la rattrape.
Elle savait que si elle voulait dire quelque chose, tout le monde se tournerait pour l'écouter avec un intérêt sincère, et cela aussi la rendait heureuse, même si elle n'avait rien à dire.
Il avait une voix claire et mélodieuse avec une pureté tonale qui emplissait la pièce, montait puis retombait si bas qu’elle en avait presque la qualité du silence.