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Critiques de Stéphane Arnier (49)
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La brume l'emportera

Si j’avais inclus ce « la brume l’emportera » dans ma sélection lors de la dernière masse critique c’est parce que ce roman est édité par Mnemos, éditeur exigeant qui propose généralement des textes de qualité dans de jolis écrins. Le roman de Stéphane Arnier ne démentira pas mon sentiment envers cet éditeur. Il s’agit là d’un très joli roman de fantasy.



Si j’ai trouvé que l’histoire peinait un peu à se mettre en place, le début du roman souffre de quelques longueurs, la suite est une belle réussite. Un des aspects primordiaux pour qu’un récit de fantasy soit réussi c’est le worldbuilding. Et la promesse est totalement tenue. Arnier créé un univers très immersif grâce à un talent descriptif remarquable. Ce monde, très visuel, prend vie dans l’esprit du lecteur immédiatement. La façon dont l’auteur imagine tout un background historique participe pleinement à ce worldbuilding. Sans que ce ne soit jamais assommant, Arnier parvient à évoquer des milliers d’années d’Histoire de sa contrée grâce à une construction narrative maîtrisée. Le système de magie est excellent. Je l’ai trouvé original et amenant des développements passionnants dans l’intrigue et donnant lieu à des scènes d’action formidables, très visuelles, très dynamiques.

Les personnages ne sont pas en reste. La caractérisation des deux héros est remarquable. Tout n’est pas livré d’emblée à leur sujet, ils se dévoilent peu à peu et au fur et à mesure qu’ils prennent de l’épaisseur deviennent de plus en plus attachants.

« La brume l’emportera », grâce à ses superbes personnages et à sa belle intrigue, aborde des sujets très intéressants. Il y est question de deuil, de choix, des erreurs qu’on reproduit… Des thèmes qui auraient toute leur place dans un roman d’apprentissage, la subtilité étant ici que les héros ne sont pas des jeunes gens mais une femme et un homme mûrs. Comme quoi, toute sa vie durant on peut se tromper, apprendre, progresser.



Après un démarrage un peu difficile, j’ai été happée par ce très beau roman qui m’a procuré un grand plaisir de lecture. « La brume l’emportera » est un récit subtil et délicat tout en étant riche en action. Je remercie vivement Babelio et les excellentes éditions Mnemos pour m’avoir permis de lire ce roman et de découvrir un auteur dont je compte bien guetter les prochaines oeuvres.

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La brume l'emportera

J’ai ce plaisir de faire partie des lecteurs qui suivent Stéphane Arnier depuis son premier roman, Le Déni du Maître-sève, publié en autoédition en 2015 avec la plateforme Bookelis.



C’était le premier volume du cycle Mémoires du Grand Automne qui finira par compter 4 livres au total.



Aujourd’hui, c’est une belle évolution pour l’auteur dont le nouveau roman La brume l’emportera, est publié chez Mnemos qui le consacre Pépite de l’imaginaire 2024.



Stéphane Arnier est un conteur hors du commun. Il n’écrit pas vraiment des livres ; plus précisément il donne naissance à des histoires, à des univers, à des mondes très semblables au nôtre mais qui sont régis par leurs propres règles, à la fois simples et déroutantes.



Dans ce nouveau livre – qui est un one shot cette fois-ci – l’auteur renoue avec ce qui m’avait tellement plu dans ses précédents ouvrages : il offre un pur récit d’heroic fantasy où la violence est rare, où la magie ne flirte pas avec le spiritisme et où les valeurs morales sont bien présentes. Bref, de l’heroic fantasy qui sort du lot…



Les deux héros vont évoluer ainsi que leur amitié au fil du roman et de leurs aventures.



Très sincèrement et sans vouloir en faire des tonnes, je pense que Tolkien aimerait beaucoup lire Stéphane Arnier. Les personnages sont originaux et d’une belle épaisseur, la quête est tout à fait insolite et les twists sont toujours surprenants.



Surtout, l’auteur est un narrateur hors pair qui maitrise comme personne les voix de la narration. Il dispense d’ailleurs largement et gratuitement son savoir sur la toile.



Il est donc capable (et c’est ce qu’il fait) de construire un roman de littérature de l’imaginaire où le lecteur ne se trouve absolument jamais face à une incohérence de nature à le faire décrocher de l’intrigue. Sa force réside surtout dans la façon dont il use des enjeux personnels et des enjeux plus généraux pour créer une tension narrative très équilibrée.



Qu’il s’agisse de scènes de combat, de déplacements (il y en a beaucoup dans le roman) où dans les dialogues, les enjeux sont toujours bien présents à l’esprit du lecteur, et même s’il viennent à changer suite à des retournements de situation on ne se sent jamais trahi ou déçu.



En fait, pour faire tout à fait simple : on a vraiment l’impression de lire une histoire vraie, sortie d’un monde imaginaire…



C’est volontairement que je ne dévoile pas davantage l’histoire que ne le fait le résumé. Ce livre ne mérite pas d’être raconté, il mérite d’être lu.



En définitive, si vous connaissez déjà Stéphane Arnier vous avez sans doute déjà acheté le livre ou bien vous allez le faire. Si vous êtes amateur de fantasy, vous ne pouvez pas passer à côté d’une Pépite de l’imaginaire de Mnémos. Et si vous n’êtes pas féru de littérature de l’imaginaire, il y a de fortes chances que La brume l’emportera face évoluer votre point de vue sur la question.
Lien : https://cequejendis.fr/2024/..
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La brume l'emportera

Chronique à chaud pour cette dernière lecture de chez Mnemos qui m’a littéralement emportée et qui mérite sans nul doute son titre de pépite de l’imaginaire. Venez vous asseoir au coin du feu et écouter l’aventure de Keb et de son lien si particulier avec Maramazoe. Il me faudra un petit peu de temps pour digérer tout cela mais je pense que nous sommes sur un coup de cœur. En voici les raisons.



Je retiens en premier lieu la manière dont l’auteur amène et raconte son histoire. Deux petites pages, c’est le temps qu’il m’aura fallu pour me dire que j’allais vraiment aimé ce récit. Ces deux pages nous illustrent seulement Keb invitant son auditoire à s’asseoir et à écouter son aventure. Tout s’enchaîne parfaitement ensuite. Nous découvrons notre narrateur et sa chienne Lampoza fuyant une mystérieuse brume qui sévit depuis quelques années et dévore tout sur son passage. L’auteur frappe très fort dès le début et dispose de ce don, celui de captiver tout de suite votre attention et vous faire pénétrer dans son univers. De plus, je trouve qu’il dispose d’un talent certain pour mettre en place la scène et donner progressivement au lecteur des informations nécessaires à la compréhension et au déroulement de l’intrigue. Les manières dont il va distiller ces détails sont diverses et toujours parfaitement amenées. J’ai particulièrement apprécié la manière habile dont il use vers la fin du roman pour couper court aux interrogations du lecteur en donnant tout de suite une explication rationnelle. J’ai sincèrement eu l’impression qu’il s’était mis à ma place tout du long et je souhaitais le remercier pour cela car la lecture était vraiment très agréable. La plume était tout simplement parfaite: aucun problème de compréhension, beaucoup d’action, de l’émotion également (et vous savez combien j’y suis sensible).



L’histoire est également remarquable. Cela part de postulats très simples: la brume envahit le monde, l’obtention de mystérieux pouvoirs par Keb (lui permettant de se projeter dans le passé au même endroit), la rencontre de deux personnes que tout oppose: Keb et Mara. A partir de là, tout se complexifie petit à petit pour obtenir un superbe dénouement qui je l’espère vous laissera également une petit boule au ventre. Rien de complexe, rassurez vous mais chaque page tournée amènera sa pierre à l’édifice. Le monde décrit par l’auteur vous emportera, avec de magnifiques décors. Je reprends ses propos: Nouvelle-Zelande, terre de cœur et d’inspiration. Le système de magie m’a également fait voyager. Simple et efficace, j’ai adoré découvrir tous les détails liés aux rites traditionnels et aux pouvoirs relatés dans l’aventure, surtout que notre camarade Keb montait en compétence dans le domaine.



Le meilleur pour la fin: notre duo emblématique, Keb le berger et Maramazoe la guerrière. Quel bonheur de voir deux êtres que tout oppose à première vue se rapprocher et devenir chacun un pilier l’un pour l’autre. Il y aurait beaucoup de choses à dire sur eux. Tout d’abord, ils ont tous les deux leur passé et l’auteur les développe parfaitement à travers certains chapitres dédiés mais aussi beaucoup de détails éparpillés ça et là. Ensuite, ne croyez pas que leur relation est manichéenne ou trop rapidement amenée. L’auteur prend son temps et ce n’est qu’à travers les échanges, les événements partagés qu’ils aboutiront à quelque chose de solide. Pour finir, il est primordial de garder en tête certains messages, notamment le fait qu’il ne faut pas s’appesantir sur le passé (que c’est mal de vouloir le changer) et qu’il faut en permanence aller de l’avant. Vous aurez l’occasion d’y réfléchir au travers de plusieurs exemples concrets.



Je ne dirai qu’une chose, je veux découvrir les autres titres de l’auteur et j’espère qu’il a d’autres projets en tête. Je constate qu’il est amateur de balade en forêt, donc de nature. Cela tombe bien moi aussi et j’ai eu énormément de plaisir à découvrir les paysages qu’il décrivait. N’hésitez plus, laissez vous tenter et emporter par cette magnifique lecture.
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La brume l'emportera

Keb Gris-de-Pierre est Dak, Maramazoe est Ta'moaza, deux peuples ennemis. Rien ne prédisposait ces deux êtres à s'entraider, mais c'est sans compter l'arrivée d'une brume vaporisant toute forme d'existence sur son passage qui va les y obliger. Pour autant, trouveront-ils une issue ou à défaut, une explication à cet inexorable phénomène mortifère ?



La brume l'emportera est un roman de fantasy porteur d'une ambiance de fin du monde. En effet, Stéphane Arnier a donné vie à une brume qui avale les lieux et efface les vies qu'il a imaginées dans son roman. De fait, ce livre prend la saveur d'un postapo où la question de la survie est un enjeu majeur. L'univers est original. En outre, l'auteur y a infusé une magie surprenante. Celle-ci se manifeste de plusieurs manières. Ainsi, Keb a la capacité, en retenant sa respiration, de faire des bonds dans le passé. Cela a le double intérêt de lui permettre d'échapper, momentanément, à des situations périlleuses et de comprendre ce passé, notamment sur les origines de la brume. Maramazoe, elle, a le don de tisser des liens de brume avec les êtres animés ou inanimés. Leurs deux pouvoirs se complètent car dans ce monde en ruine, ils leur permettent d'avancer en empruntant le passé. Cette magie prend sa source dans les mythes et les légendes des peuples mis en scène entre ces lignes. L'auteur s'inspire de la civilisation Maori, notamment pour la fonction des tatouages et les pouvoirs qu'ils confèrent. Il est également question de pierres d'obsidienne servant de bornes de passage et qui me rappellent étrangement les piliers d'Art présents dans la saga de L'Assassin Royal de Robin Hobb. Dans une interview accordée aux éditions Mnémos dans le cadre de la promotion de la sortie de ce roman, Stéphane Arnier relate ses pérégrinations en Nouvelle-Zélande. Or, justement en lisant La brume l'emportera, on ressent bien l'influence de la culture tribale et des paysages à couper le souffle sur son écriture. L'intrigue prend donc cadre dans un décor vertigineux multipliant les scènes spectaculaires qui vont régulièrement mettre les protagonistes à rude épreuve.



L'introduction de cette brume qui efface peu à peu l'humanité, qu'elle soit une conséquence naturelle ou non, donne à ce récit une portée écologique. En effet, avec cette nature qui se rebelle et qui menace le vivant, on ne peut que faire un parallèle, avec les bouleversements climatiques qui agitent notre quotidien, surtout lorsqu'il est question de déni et d'inertie de la population. D'autre part, Stéphane Arnier a mis le passé au cœur de son intrigue. Il y interroge notamment l'intérêt de pouvoir le modifier et les conséquences souvent imprévues qui ne manqueront pas de découler sur le présent. C'est donc l'occasion d'une introspection personnelle qui vise à mettre en lumière le poids des choix et donne ainsi tout son relief au texte.



En librairie depuis le 21 février, je ne peux que vous recommander la lecture de cette pépite dont l'univers est bien travaillé et les destins contés sont très prenants... suite sur Fantasy à la Carte.




Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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La brume l'emportera

LA BRUME L'EMPORTERA de Stéphane Arnier est la pépite fantasy qui vient de paraître aux @editionsmnemos

Véritable petit chef d'œuvre, récit d'aventures, personnages hauts en couleurs, pouvoirs mystérieux et sentiments, tels sont les ingrédients du roman qui est un page-turner.

Le monde est englouti par des brumes faisant tout disparaître depuis 8 ans. Keb Le Gris, le berger et Maramazoé, redoutable guerrière, que tout oppose, unissent leurs forces, malgré leur antagonisme héréditaire. Dans une quête identitaire aux allures de rédemption, les ennemis d'hier tentent de contrer la malédiction.  La Brume s'insinue, flotte, annihile, dans une allégorie de ce qui assombrit le monde. Au fil des péripéties, la plume sensible de l'auteur soulève un propos indispensable  tel  que la compréhension mutuelle, la puissance des préjugés dans le processus de haine enfin, la force du pardon dans la naissance de lien.

LA BRUME L'EMPORTERA de Stéphane est un roman incroyable qui se dévore jusqu'à une apothéose finale intense. Un moment de pur plaisir

#fantasy #aventure #quete #magie #amitié
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La brume l'emportera

Que j'aime ces romans où un des personnages, un des héros même, nous raconte son histoire. Moi je les appelle des romans à la Rothfuss... on a les références qu'on peut n'est-ce-pas !



Et ici, c'est annoncé dès le premier chapitre. Keb Gris-de-Pierre est au milieu d'un groupe de Ta'moaza, lui le Dak, alors que leurs peuples sont ennemis. Mais voilà, il connait leurs coutumes désormais et ils lui ont confié leur bâton-oiseaux. Celui-ci lui confère le droit de raconter une histoire sans que personne ne puisse lui couper la parole ni même se soustraire à son récit.



Et il a bien fait de s'emparer de ce pouvoir si particulier car il va leur raconter comment il a aidé Maramazoe à éradiquer la brume. Et dès qu'il prononce ce nom, toute l'assistance frémit, recule instinctivement. Maramazoe est muo moa : tabou. Sans le bâton-oiseaux il aurait été lynché sur place... sans grandes difficultés vu qu'il n'est qu'un Dak, frêle et malingre, et eux des Ta'moaza costauds, de deux têtes de plus que lui.



On découvre avec le récit de Keb, un continent qui se noie dans une brume épaisse qui monte sans arrêt et commence à menacer les hauteurs de sa montagne. À première vue, rien de bien méchant n'est-ce-pas ? Oui, sauf que cette brume avale tout, efface, vaporise les êtres vivants et même leurs constructions. Keb, qui était berger, n'a plus que son fidèle chien. Sa femme enceinte était en voyage sur la côte, la brume est arrivée de la mer. De ses montagnes, il a vu la ville se faire engloutir. Et maintenant, il cherche un chemin pour rallier un autre sommet, plus élevé. Il vient de perdre son chien qui s'est dissout dans la brume pour récupérer une volaille quand il est rejoint par une Ta'moaza, Mara. Elle aussi monte, mais son but est de rejoindre la responsable, celle qui a créé cette brume, sa fille.

La suite sur le blog ;)
Lien : https://www.bookenstock.fr/2..
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La brume l'emportera

J'ai vraiment apprécié cette épopée fantasy, pleine de douceur et de poésie. Le récit est poignant et très bien conté. J'avais l'impression d'être auprès de keb autour d'un feu de bois à être captivé par tous ce qu'il nous rapporte, et de vivre l'aventure au travers de ses yeux. Les émotions toujours à fleur de peau tout au long de cette aventures, à vivre ses joies comme ses déceptions, ses bons moments comme ses moments tristes. J'ai été conquise dès les premiers mots.



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Les éditions Mnémos #servicepresse #pepite #fantasy #imaginaire #quete #resilience #union #amitie #amour #famille #magie #tisseuse #voyage #poesie #onirisme #labrumelemportera #stephanearcier



#aventurehumaine



Une pépite de l'imaginaire comme je les aime, pleine de poésie, de douceur, d'apaisement. De remise en question,de confiance, d'acceptation et de résilience. Une aventure fantasy avec une plume fluide et agréable.Partez avec Mara et keb,deux protagonistes issus de tribus différentes, qui vont devoir s'unir contre un ennemi commun, malgré leur quête personnelle qui sera bien différente...





Merci aux éditions Mnémos pour ce cadeau hors du temps,à savourer au chaud avec un plaid devant un bon feu de bois ❤







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La brume l'emportera

La Brume l'emportera de Stéphane Arnier aux éditions Mnémos.



Keb Gris-de-Pierre le berger des montagnes a tout perdu depuis qu'une brume magique remonte depuis l'océan en engloutissant tout sur son passage. Il va devoir s'allier à Maramazoe, guerrière tatouée reniée par son peuple, à travers les montagnes et les anciennes cités, afin d'empêcher cette brume de recouvrir le monde...



Acheté juste avant mes vacances après avoir lu beaucoup d'excellents retours, voici LA pépite de l'imaginaire de 2024 ! Et pas uniquement grâce à son bandeau l'annonçant, mais cette histoire de fantasy est un véritable coup de cœur.

Que ce soit par un récit conté à la première personne par Keb, poétique, efficace et prenant ; par un univers extrêmement bien construit et décrit au fur et à mesure de l'histoire ; par ses personnages d'âge mur, que tout semble opposer mais qui vont etre forcés de s'allier, vraiment profonds, intéressants et attachants ; par son système de magie vraiment original ; par ses thèmes particulièrement touchants ; et par son final qui vous emportera vous aussi ! 💛



Une pépite à lire de toute urgence. 😊



















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La brume l'emportera

Keb, berger, erre sans fin dans un univers où la brume qui s’est levée grignote tout. Sa femme, son village, ses amis ont été dissous par cette brume qui est apparue un matin. La seule solution pour lui échapper est de grimper, toujours plus haut, sur les sommets. En chemin, il va croiser Mara, une guerrière du peuple des mers. Elle est bien décidée à arrêter cette brume et elle entraîne, malgré lui, Keb.



J’ai beaucoup aimé ce roman de fantasy qui dégage quelque chose d’à la fois doux et d’étrange. Cette douceur je l’identifie d’abord aux personnages, Keb et Mara, issus de deux univers différents et opposés. Ils vont devenir alliés malgré eux. De ce duo émane une sorte de nostalgie douce-amère dans laquelle le passé a une place immense comme on le découvrira tout au long du livre.



Keb, après avoir été en contact avec la brume, va acquérir un pouvoir assez fascinant: celui de voir le passé des lieux qu’il traverse. J’ai beaucoup apprécié cette magie très originale qui permet d’exploiter les situations au mieux.



Mara est une guerrière, armée d’une longue rame. Ses tatouages et ses origines font penser au peuple Maori bien sûr. Elle st toute aussi intrigante que Keb, si ce n’est plus, puisqu’elle semble savoir d’où vient la brume et comment l’arrêter. C’est elle, qui porte clairement le bâton de guerrier dans le duo et qui va au contact, n’hésitant pas à se lancer dans la bataille, laissant d’ailleurs Keb observer plus qu’agir. Là encore, j’ai beaucoup aimé cette manière de traiter le personnage féminin pour les compétences qu’il possède et non par rapport à son genre.



Au fur et à mesure, le mystère se désépaissit. On en découvre plus sur le passé de nos personnages, cœur du roman. Si le schéma global de l’intrigue peut finalement paraître classique, j’ai aimé les thématiques qui s’en dégage: les regrets ou les remords, la faculté de pardonner, la résilience.



Avec « La brume l’emportera », Stéphane Arnier nous offre un roman de fantasy unique et mystérieux aux personnages inoubliables.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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La brume l'emportera

Lu dans le cadre du challenge Le mois de la fantasy, organisé par @steffdepikiti



Je ne suis jamais déçue par les ouvrages de fantasy proposés par les éditions Mnémos, et une fois encore, la maison d'édition a tenu ses promesses avec cette pépite de l'imaginaire qu'est La brume l'emportera, de Stéphane Arnier.



Je viens à peine de refermer le livre que je me mets à rédiger ma chronique. C'est vous dire si j'ai besoin de m'exprimer à son sujet ! Il faut dire que le récit s'est emparé de moi dès les première pages. On y découvre Keb et sa chienne Lampoza, fuyant un brouillard qui persiste depuis des années et qui emporte tout sur son passage. Il a tout perdu dans le brouillard, sa ferme, sa femme, son enfant à naître. Mais grâce à sa rencontre avec Maramazoe, il va s'embarquer dans une périlleuse aventure qui le fera voyager et réaliser que ce qu'il est devenu aujourd'hui ne serait jamais advenu grâce aux épreuves qu'il a vécues.



La brume l'emportera, c'est un roman de fantasy mais aussi une sorte de fable poétique qui nous rappelle qu'il est plus important de vivre dans le moment présent que de rester attaché au passé. Le talent de l'auteur pour tisser l'intrigue n'a d'égal que sa capacité à entremêler les époques pour délivrer un message puissant sur la vie et l'amitié.



L'univers dans lequel évoluent les personnages est habilement construit et les descriptions qui en sont faites nous plongent immanquablement dans un monde où cette terrible brume avale tout sur son passage. C'est une vraie course contre la montre qui s'engage pour nos deux protagonistes afin de trouver l'origine de ce brouillard et d'y mettre un terme avant qu'il n'engloutisse le monde entier. J'ai tressailli plus d'une fois aux côtés des personnages de peur qu'ils ne se perdent dans ce nébuleux nuage.



J'ai beaucoup aimé la narration et l'utilisation de la première personne du singulier qui donne une sorte de proximité avec le narrateur et permet de s'enfoncer encore un peu plus dans le récit quitte à s'y perdre. Le rythme du récit est plutôt bien maîtrisé, malgré quelques longueurs au début du roman, qui met un peu de temps à se mettre en place. Les dialogue sont savoureux tout autant que les péripéties que vivent les protagonistes.



Je comprends mieux pourquoi ce roman a été désigné Pépite de l'imaginaire par Mnémos. Si vous aimez ce genre, vous ne pouvez pas passer à côté. Si vous n'êtes pas coutumier de la fantasy, c'est un très bon roman pour vous y mettre !
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La brume l'emportera

Un livre de Fantasy plutôt simple dans son postulat, une brume mystérieuse est en train d'engoultir le monde, mais qui nous entraîne dans une véritable quête passionnante, narré par l'un des protagonistes. Les deux personnages, venant de deux peuples qui étaient en guerre, sont géniaux, bien construit, leur relation évolue au cours du voyage. J'ai adoré les suivre dans cette quête.

C'est vraiment un très bon livre que je recommande !
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Mémoires du Grand Automne, tome 1 : Le déni du ..

#MémoiresDuGrandAutomne

#NetGalleyFrance



N'étant pas une très grande fan de fantasy, j'ai quand même tenté l'expérience avec Mémoires du Grand Automne, et j'ai passé un bon moment de lecture malgré tout.

Alors que je n'aime pas trop les descriptions dans les livres, j'ai beaucoup de mal à imaginer les personnages quand on a affaire à des créatures fantastiques, j'aurais aimé que l'auteur nous décrive peut être un peu plus les personnages des différents peuples, j'ai donc lutté au début de ma lecture car mon cerveau n'arrivait pas trop à visualiser les personnages et les décors, mais une fois l'histoire et l'intrigue misent en place, les pages ont finalement défilées assez rapidement. Je n'arrive pas non plus à avoir de l'empathie pour ce genre de personnage et du coup, je n'ai pas beaucoup d'émotions lors de lectures fantastiques.

L'histoire est malgré tout intéressante, les scènes s'enchaînent bien, les différentes situations dans lesquelles se met notre héros rendent l'histoire crédible.

Je ne pense pas que je lirais le deuxième tome, mais je dois reconnaître que l'auteur a réussi à me captiver avec cette histoire hors du commun.
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Mémoires du Grand Automne, tome 1 : Le déni du ..

Il est très rare que j'attribue 5 étoiles. Tout simplement parce qu'il est rare de lire une oeuvre qui les mérite vraiment. Mais pour le coup, ce bouquin est une totale réussite. Tout y est abouti, que ce soit l'écriture, la création d'un univers (et c'est sans doute l'aspect le plus remarquable ici), l'originalité, le rythme.

J'ai le privilège d'être le premier à donner un commentaire céans mais je souhaite que la liste des critiques babeloniens enthousiastes ne cesse de s'allonger.
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La brume l'emportera

Avant-propos

En premier lieu, je remercie Estelle et les Éditions Mnémos qui m’ont envoyé ce service de presse surprise ! Férue de leurs Pépites de l’imaginaire, c’était en plus l’occasion de découvrir la plume et l’univers de Stéphane Arnier, qui m’ont enchantée.

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Mon retour

Brume et ruines

« — (…) Si nous pouvions contempler les souvenirs du monde, si nous pouvions nous rappeler qui nous avions été, si nous pouvions regagner les pouvoirs enfouis sous la terre, nous redeviendrions le grand peuple de jadis. »



Ne vous fiez pas au résumé de La brume l’emportera, sous son air classique, ce one-shot que nous propose Stéphane Arnier est une invitation au voyage, fruit de réflexions sur la mémoire, les actes manqués, le deuil et la rédemption. Avec la rencontre inopinée d’un berger Dak et d’une guerrière Ta’moaza, c’est un véritable choc des cultures duquel naît peu à peu une touchante amitié.



Cela fait huit ans que la brume engloutit peu à peu le monde : les océans, les plaines… elle a commencé l’ascension vers les sommets, vers les montagnes. La brume vaporise les êtres vivants qu’elle touche : les humains et les animaux disparaissent sans laisser de trace, comme s’ils n’avaient jamais existé. Cela fait huit ans que Keb a perdu sa femme enceinte, son frère jumeau, sa bergerie familiale, son troupeau. En compagnie de sa chienne Lampoza, il marche vers les hauteurs, mais pourra-t-il échapper indéfiniment à la brume ?



Keb en est psychologiquement au point de ne plus s’interroger sur la brume – qu’elle-t-elle ? d’où vient-elle ? Malgré tout, suite à un triste accident durant lequel il frôle la brume en tentant de sauver sa chienne, le voilà pourvu d’une étrange aptitude, à moins qu’il ne commence sérieusement à perdre la tête ? Lorsqu’il retient sa respiration, le voilà plonger dans une autre époque. Dans ses ruines qu’il arpente à la recherche de nourriture et d’eau potable, il se retrouve piégé dans une cellule à cause de cette nouvelle faculté. C’est alors qu’il va faire la rencontre de Maramazoe, une femme guerrière du peuple avec lequel le sien était en guerre, il y a huit ans.

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Les forces du récit

Plusieurs forces façonnent ce récit. Dès les premières lignes, la narration nous entraîne. En effet, nous rencontrons Keb Gris-de-pierre qui conte son incroyable épopée en compagnie de Maramazoe A’oraza, alias Mara, aux Ta’moaza qui l’ont recueilli. Imaginez ce Dak, petit à la peau noire comme le sont les siens, face aux impressionnants Ta’moaza, grands, leur peau cuivré ornée de tatouages tribaux qui révèrent les volcans (il m’ont instantanément fait penser aux Maori). Le choc des cultures est amoindri par le fait que Keb connaît dorénavant leurs coutumes, leurs mythes. Toutefois, il a attendu d’être en possession du bâton-oiseau pour leur narrer son récit, car Mara est muo moa – tabou, contagieuse – chez les Ta’moaza.



La maîtrise de la narration de l’auteur s’étend donc ici à un récit oral, à la 1ère personne, qui interpelle à l’occasion son auditoire présent. Quant à l’épopée, le sens de l’intrigue, les détails, les informations nécessaires, les descriptions, les interactions entre les personnages, … : rien n’est laissé au hasard, offrant une exceptionnelle cohésion. La mémoire hautement précise de Keb trouve bien entendu un lien avec son don, mais ça, vous le constaterez par vous-même.



À travers la reviviscence de Keb, nous suivons son évolution et celle de Mara. Dire que leur rencontre et le début de leur périple n’a pas été facile frôle l’euphémisme, et c’est appréciable d’être témoin de l’amitié qui va naître entre eux deux, pas à pas.

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Les fantômes du passé

Mara a besoin de Keb pour lever la brume, elle le lie à elle avec sa magie pour qu’il l’accompagne. Bien sûr, Keb tergiverse, traîne des pieds, mais après tout, son but était de gagner les hauteurs, pas vrai ? C’est justement ce chemin qu’emprunte Mara. Sur la route, c’est l’occasion pour Keb d’expérimenter son don, de se retrouver dans le passé, 8 ans avant. Lié à Mara par le don de fileuse de celle-ci, ils sont complémentaires, ce qui les aide à franchir de nombreux obstacles sur le chemin les menant à Ketuma. Un sentier arraché par un éboulement rocheux, un pont détaché : le duo retient sa respiration pour emprunter la piste sûre d’hier.



À Ketuma, Keb rencontre littéralement son lui-même et son épouse, Driss, d’il y a huit ans ; ils étaient venus sceller leur union au temple, c’est ici que Driss lui avait annoncé qu’elle était enceinte. Ici que Keb avait préparé leur avenir en empruntant de l’argent à Piotr.



Mara a beau lui expliquer ce qu’est la brume, son rôle, il est tellement attaché au fantôme de Driss, à leur vie manquée, qu’il est en désaccord avec la guerrière. Lui souhaite revenir en arrière alors que son acolyte répète qu’il faut aller de l’avant, qu’on ne peut pas effacer ses erreurs en revenant en arrière, en réincarnant une ancienne version de nous-même au mépris de celle que nous sommes devenus, que nous sommes là maintenant.

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Épopée et voyages dans le temps

Ketuma va les confronter à leur passé respectif. Si Keb pense éperdument retrouver son épouse et pouvoir vivre la vie qu’ils n’ont pas pu avoir à cause de la brume, Mara, elle, court après sa fille, car c’est elle qui est à l’origine de la brume. Le premier souhaite que la brume fasse son office, ramène le monde d’hier, tandis que la seconde souhaite la stopper, vivre la vie d’aujourd’hui en la réapprenant. Aussi improbable que cela puisse paraître du fait de leur opinion divergente, Keb et Mara avancent ensemble, voyagent ensemble, aujourd’hui comme dans les sillages d’il y a huit ans.



À Ketuma, ils vont faire une découverte, elle concerne des artefacts d’obsidienne. En obsidienne comme les boucles d’oreilles de Keb, souvenir de Driss ; en obsidienne comme l’encre des tatouages de Mara, des Ta’moaza en général. Leur voyage se transforme alors en véritable épopée, ils vont découvrir plusieurs territoires, autant de pièces qui constituent l’histoire de la terre, l’Histoire de leurs peuples respectifs. Ils vont remonter le cours des civilisations, découvrir qui était le peuple qui a laissé derrière lui ses immenses bâtiments dans les hauteurs comme celui de Ketuma.



Entre l’impermanence et le souci de mémoire, c’est toute une réflexion à laquelle nous invite Stéphane Arnier, une réflexion à la fois intime et universelle. Le passé, les fantômes du passé forgent la personne que nous sommes aujourd’hui, c’est donc à l’instant présent qu’il faut se connecter ; ne pas regarder en arrière avec regret, mais avoir conscience du chemin parcouru, de l’évolution qui ont fait de nous ce que nous sommes.

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En bref

Avec La brume l’emportera, Stéphane Arnier nous offre une véritable pépite. Une fantasy originale parsemée de décors époustouflants digne de la Nouvelle-Zélande, avec des personnages attachants, une narration maîtrisée et visuelle, pour une quête d’apparence classique qui nous interroge sur l’impermanence, le vivre ensemble. Nous ne devons pas oublier le passé, mais il ne faut pas le répéter, au risque de « remuer des ombres aux pays des regrets ».
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La brume l'emportera

Keb habite dans les montagnes depuis toujours. Il cherche à grimper encore plus haut pour échapper à la brume. Cette fameuse brume qui a commencé des années plus tôt et qui engloutit tout sur son passage. Lors de son voyage il fait une mauvaise chute et frôle la brume. Il en ressort comme... différent. Il a l'impression de perdre la boule, c'est sûrement dû au fait qu'il est seul et vieux... non ? Mais il se rend vite compte que la brume lui a donné une faculté : celle de voir le passé lorsqu'il retient son souffle. Il utilise alors cette capacité pour récupérer une petite boîte au fond d'une cellule fermée. Sauf que tout ne se passe pas comme prévu et qu'il finit enfermé à son tour. Seul. C'est alors que Mara croise son chemin et va l'aider à sortir de là. Mais elle a quelque chose à lui proposer en contrepartie. Elle cherche sa fille et compte bien utiliser les nouveaux pouvoirs de Keb dans son périple. Keb va la suivre (malgré lui) dans un voyage qui va lui faire revivre de nombreux souvenirs.



J'ai beaucoup aimé ce roman. La raison principale et la force de ce roman ce sont ses personnages. Très attachants, hors du commun : Keb, un vieillard taciturne, peureux et solitaire. Mara, une femme forte, solide et bienveillante. L'opposé entre les deux est frappant et c'est aussi ce qui fait le charme du voyage : ils vont constamment confronter leurs idées.



Le souvenir et le deuil sont deux sujets fort bien traités dans ce roman. Keb lutte avec des souvenirs qu'il voudrait à tout prix faire revenir à la vie, mais, Mara, quant à elle, a une philosophie opposée : le passé appartient au passé, il faut aller vers l'avenir. Leur périple va être semé d'embûches mais leur lien va se développer petit à petit et devenir indestructible.



C'est une épopée fantastique grandiose dans un univers pointu qui fait la part belle aux émotions et à l'entraide. Un voyage fascinant !
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La brume l'emportera

Clairement nous sommes sur un livre m’a vraiment fait voyager !



Dès les premières pages j’ai été happée par l’histoire. J’aurai pu m’assoir en tailleur et écouter cette belle histoire la bouche ouverte (avez-vous vous aussi l’image de nos bambins quand nous leur racontons une histoire ?)



Vous suivrez les aventures de Keb et de Mara, qui unis par un lien invisible magique arpentent les hautes montagnes pour échapper à une brume magique qui engloutit depuis 8 ans le monde. Keb a tout perdu et Mara cherche sa fille.

Tout au long du récit, ce duo se livrera à tour de rôle sur leur passé et leurs blessures. Ils deviendront amis, malgré eux, et quelle amitié. Chacun sur ses positions, ils nous amèneront à réfléchir .



Le passé est passé, ne nous attardons pas et avançons ! même quand ça fait mal… (plus facile à dire qu’à faire n’est ce pas ! )



De l’émotion vous en voulez, et bien vous en aurez ! Oh oui , mais ça rend cette histoire tellement mais tellement !

Des paysages à en couper le souffle aussi, vous verrez l’auteur a un don pour la description sans que cela n’alourdisse le texte !



Je lis partout que ce livre est « une petite pépite de l’imaginaire » et bien je crois que je ne peux qu’être d’accord avec ça !



Il restera un bon moment dans un coin de ma tête !













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La brume l'emportera

Un roman qui traite de sujets forts, et de thèmes qui donnent matière à réflexion, mais qui le fait, à mon sens, de façon trop superficielle.

On reste un peu trop dans le brouillard, c'est le cas de le dire, à naviguer à vue avec un duo aux caractères marqués mais qui ne dépassent que rarement leur fonction pour illustrer justement tel ou tel grand sujet comme le deuil ou la rédemption. Autrement dit, des thématiques qui travaillent les conteurs depuis des siècles et qui ne m'ont pas parues ici offrir quoi que ce soit de neuf ou de plus touchant que la moyenne, alors que tout s'y prête à première vue.
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La brume l'emportera

La Brume l’emportera nous emmène dans un univers à moitié englouti par une brume qui dévore tout sur son passage. Cette brume a tout emporté de la vie de Kreb, sa ferme, sa femme enceinte de leur premier enfant, et puis au début du roman son chien, dernier rempart qui le maintenait encore dans le présent. C’est dans ce moment d’isolement extrême que Kreb va faire la rencontre de Maramazoe, une guerrière issue d’un peuple contre lequel celui de Kreb a longtemps fait la guerre. Petit à petit un lien va se créer entre les deux personnages qui ont chacun besoin de l’autre pour avancer. Car Maramazoe connait certains secrets sur la brume et Kreb a depuis peu développé un pouvoir en lien avec celle-ci. À eux deux, ils ont un espoir d’arrêter cette brume avant qu’elle ne ronge complètement le monde. Mais entre Kreb qui vit au milieu des fantômes de son passé et Maramazoe qui avance vers son futur, les intérêts de ces deux personnages ont bien du mal à se rejoindre…



La brume l’emportera est un roman de fantasy à l’atmosphère sensible et intime dans lequel la voix des différents personnages a été extrêmement bien travaillée. L’évolution et l’enrichissement du lien entre Kreb et Maramazoe est particulièrement réussi et apporte une grande profondeur à l’ensemble du récit. Kreb et Maramazoe forment deux entités que tout oppose que ce soit dans ce qu’ils sont ou dans leur manière de penser. Et pourtant ils doivent s’allier contre un problème commun qu’eux seuls semblent pouvoir résoudre. Malgré leurs désaccords, Kreb et Maramazoe vont ainsi devoir s’ouvrir l’un à l’autre. S’ils sont au départ dans l’opposition franche, ils vont petit à petit apprendre à se connaître et développer un certain attachement l’un pour l’autre. Stéphane Arnier réussit à développer un lien fort et touchant entre ces deux personnages, en développant avec justesse et finesse leur psychologie. L’auteur utilise le vécu de chacun de ces deux personnages pour leur construire une évolution cohérente. Il aborde avec justesse le choc des cultures que constitue cette rencontre entre les deux personnages et la manière dont chacun doit remettre en question ce qu’il est pour avancer ensemble tout en respectant le vécu de l’autre.



Car La brume l’emportera est un roman qui parle de nos choix, des erreurs qu’on a commises et qu’on voudrait réparer. Le récit est conté par le personnage de Kreb qui nous fait part de ses doutes, de ses peurs, de ses regrets et surtout des dilemmes moraux auxquels il est confronté. Kreb et Maramazoe avancent dans la même direction et pourtant ils sont en désaccords sur la manière dont ils veulent résoudre le problème de la brume. Kreb est tiraillé par le poids de tout ce qu’il a perdu et par le fait de devoir trahir Maramazoe pour récupérer la vie qu’il désire. Si le roman présente un univers de fantasy assez classique, il est construit avec un certain anti-manichéisme très rafraîchissant. Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix, il y a seulement plusieurs choix qui présentent tous des avantages et des inconvénients. Et le passif des personnages est si bien développé que l’on ne peut que comprendre la direction où ils tendent. Ces dilemmes moraux sont ainsi un véritable moteur du récit apportant lourdeur et tension dans chaque choix que va faire Kreb. Et plus le récit avance, plus on est nous même tiraillé par l’attachement que l’on ressent pour ces deux personnages, par le fait de comprendre ce qu’ils se ressentent tout en sachant qu’ils ne pourront pas avoir tous les deux ce qu’ils désirent au plus profond d’eux et par l’envie de découvrir quels seront leur choix finaux.



En plus de la profondeur de son propos, La brume l’emportera est un récit riche qui nous emmène dans un voyage immersif au milieu de magnifiques décors. La beauté de la nature est très bien retranscrite et d’autant plus frappante avec la brume qui engloutit tout. La plume de Stéphane Arnier est visuelle et il n’y a aucune difficulté à imaginer les décors et à ressentir l’effet de la brume qui marche sur nos pas. Cette brume qui donne un sentiment d’urgence dans cette intrigue intimiste permettant de doser très efficacement le rythme du récit. Cette brume qui est aussi porteuse de nombreux secrets et mystères qui sont très plaisants à découvrir. L’auteur apporte la juste dose de magie afin d’étoffer son intrigue et il sait parfaitement gérer la mécanique de son univers. Les révélations sont placées au bon moment pour relancer l’intrigue quand il le faut, les scènes d’action sont très bien menées et les enjeux sont lourds de sens. Bref tous les ingrédients sont réunis pour offrir un excellent roman.
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Seuls les cailloux ignorent la peur

Seuls les cailloux ignorent la peur est une nouvelle de Stéphane Arnier, auteur que j’ai découvert un beau matin en me baladant sur un réseau social bien connu. Entre histoire merveilleuse et parabole poétique, j’ai apprécié ce récit mystérieux qui m’a replongé dans un univers familier.



Ari Lys, personnage principal de cette fable que l’on peut qualifier, dès les premières lignes, de surnaturelle, est tiraillé entre sa volonté de devenir un Sèvetier aguerri et sa peur incontrôlable de pénétrer au sein d’une chambre féconde. Commence alors pour ce cueilleur prometteur et courageux, un cheminement pour braver sa phobie et aller au-delà de ses peurs les plus profondes.



Cette nouvelle est une belle métaphore des phobies d’enfance qui peuvent nous pourrir l’existence. De plus, son registre clair et sa visée didactique à peine camouflée donnent véritablement corps au récit. Le héros est attachant et les autres personnages qui gravitent autour de lui seraient à creuser davantage.



Appréciant à titre personnel les chutes inattendues, les rebondissements infernaux ainsi que les remises en question violentes, j’aurais apprécié être davantage prise en otage par l’auteur. De même, le suspens m’a rapidement quitté dans la mesure où l’issue de l’histoire s’est prestement dessiné dès les premiers paragraphes.



Pour autant, le style est bon et le champ lexical de la nature est utilisé à bon escient. Cela donne envie de découvrir l’envers du décor ainsi que cet univers riche et travaillé qui a donné naissance à des œuvres complètes du même auteur. J’ai eu le sentiment par moment de toucher du doigt l’univers de Robin Hobb et notamment de son cycle du soldat chamane.



Une belle découverte que vous pouvez vous procurer facilement en format dématérialisé. A suivre !
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Mémoires du Grand Automne, tome 1 : Le déni du ..

Mémoires du Grand Automne se déroule dans un riche univers construit autour d'un arbre-mère. On y trouve des humains qui "contrôlent" l'air et d'autres races que je vous laisse découvrir.

Le héros est un homme proche de la retraite qui ne veut pas raccrocher. Il est "accoucheur" et découvre qu'il va y avoir une naissance extraordinaire.



Des secrets, des intrigues politiques, de l'action au bon moment, des personnages chatoyants, une écriture fluide,...

C'est un premier tome très accrocheur !
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