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Himilce

Il s'agit de l'histoire de la femme d'Hannibal, le général carthaginois célèbre pour avoir marché vers l'empire romain, accompagné d'éléphants et pour son talent de stratège. Il est rapidement présent, au début du livre, et les quelques pages qui y sont dédiées nous attachent déjà à ce personnage (c'est un vrai talent de l'auteur !) mais il est aussi indirectement présent par la suite, par la guerre qu'il mène et sa résonance dans la cité de Carthage.



Pourtant, comme le titre le laisse entendre, le livre ne se centre pas sur lui mais sur Himilce, jeune femme éprise de liberté et de paix, plongée dans la cité carthaginoise après son mariage. C'est l'histoire de plusieurs femmes (les hommes sont essentiellement au front), chacune confrontée à leur condition et faisant des choix très différents, défendant les causes qu'elles se sont choisies, à leur manière, avec plus ou moins d'habileté. Je trouve que c'est un livre féministe sans pour autant sombrer dans le prosélytisme, parce qu'il donne à réfléchir. C'est également l'histoire de quelques hommes, surtout d'un guerrier, plus complexe et profond que les clichés trop souvent servis sur ce type de personnage. C'est l'histoire de personnages aux conditions de vie plus ou moins faciles, aux histoires touchantes. Vraiment, j'ai adoré découvrir leur évolution, j'ai adoré m'y attacher. On retrouve un peu quelque chose de l'Assassin Royal (surtout le premier tome).



L'histoire prend le temps de s'installer, l'intrigue également, et on finit complètement absorbé par l'histoire. J'avoue avoir eu du mal à le refermer quelques soirs, alors que la raison aurait dû me dire de refermer ce livre parce qu'un réveil bien trop précoce l'attendait le lendemain. On n'est cependant pas dans un page turner (un "accrolivre"), ni dans une histoire épique, ni dans un livre où le fantastique est omniprésent (même s'il y en a un peu).
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Le Crépuscule de Briareus

Ce genre de lecture qui me rend perplexe ! Je n'arrive pas à définir si j'ai bien aimé ou non, car il y a du bon dans ce roman de science-fiction, l'originalité de l'écriture, et un côté ésotérique qui m'a dépassé.



Le début m'a conquis avec l'Angleterre enneigée, la menace climatique et l'hostilité du monde (notamment des chiens), mais la suite du roman reprend le début explosif de la supernova Briareus Delta en laissant de côté tout le décor du premier chapitre. Malgré ce changement inattendu (je pensais suivre les protagonistes dans leur quête avec le climat plutôt que de revenir aux origines), j'ai apprécié le récit des événements. À commencer par les dégâts colossaux de l'explosion, l'errance scientifique, la vie de Calvin (le protagoniste principal) qui évolue en parallèle, la découverte de la stérilité...



S'est mêlé à ces catastrophes le fameux côté ésotérique que je ne saurai décrire même après avoir lu le roman. Je l'ai trouvé trop vague, évoqué de façon trop poétique et détaché, tout se mélangeait dans le texte et ça m'a décroché plusieurs fois du récit. Je pense que je n'ai pas compris une partie de la portée du texte ni où l'auteur souhaitait en venir, certains passages m'ont rendu mal à l'aise.



J'ai vécu cette lecture comme un voyage en terre inconnue, ayant emprunté ce livre sur un coup de tête dans une médiathèque sans en connaître l'auteur. C'était davantage une expérience et une découverte qui sort hors des sentiers battus, un roman intéressant mais pas un coup de coeur. Il va pourtant me marquer car j'ai eu envie de le lire tout du long sans pour autant tout comprendre, le terme de "voyage" utilisé couramment dans le récit est adapté au ressenti de la lecture.



Je le recommande pour les personnes curieuses et ouvertes d'esprit qui n'attendent rien de spécial du roman, hormis de se laisser transporter et de juger par elles-mêmes.
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Un pays de fantômes

Je dois avouer que j’avais déjà la version grand format dans ma PAL quand Pocket m’a envoyé la sienne… Mais ce fut plutôt une belle surprise car cela m’a poussée à enfin l’en sortir et quelle riche lecture. Elle n’avait rien à voir avec ce que la couverture m’avait laissée imaginer. Elle m’a offert tellement plus avec ce vibrant récit humaniste, révolutionnaire, contestataire et presque ethnologique !



Margaret Killjoy, l’autrice, est très joliment introduite avant ce récit grâce à une enthousiaste préface signée Patrick K. Dewdney (Le cycle de Syffe). La découvrir autant engagée a auguré pour moi du très bon moment que j’allais passer et cela s’est confirmé. Chouette ! Elle a mis ici tout ce qui la travaillait au service d’une belle et puissante aventure qui fait réfléchir, ce qu’on a parfois tendance à oublier au profit du divertissement.



Dans un récit assez resserré, elle va réussir l’exercice de nous proposer à la fois réflexion politique et réflexion humaine, il faut dire que l’un ne va pas sans l’autre, mais elle le fait, un peu comme Ursula Le Guin dans La main gauche de la nuit, de manière quasi ethnologique grâce à son récit porté par un journaliste enlevé par le « pays » voisin auquel le sien fait la guerre. Dimos Horacki sera ainsi notre guide et avec lui, en allant à rencontre du peuple Hron, de ville en ville, de bourgade en bourgade, nous allons découvrir une société riche et surprenante.



Au début, je pensais vraiment que l’intérêt de cette lecture allaient être les tensions entre la Borolie et le Hron, mais j’ai rapidement compris que ce conflit, ou plutôt cette invasion, n’était qu’un prétexte pour évoquer tout autre chose : le fonctionnement d’une société atypique, une société anarchiste. L’anarchie est un modèle politique qu’on cite souvent, surtout quand on est jeune et contestataire, mais qu’on a tendance à oublier ensuite. Je l’ai rarement vu exploité en littérature de l’imaginaire et j’ai été très agréablement surprise ici.



Bien que ce soit dans un texte assez court, l’autrice nous décrit comment une société a réussi à s’en inspirer pour créer son propre modèle de fonctionnement, un modèle où il n’y a pas de monnaie, pas de travail/emploi obligatoire, pas de mariage au sens où on l’entend nous plus, et pas d’armement ou industrie qui détériorerait l’environnement : bref une société libre, basée sur l’échange et la communication, et non le violence et la punition. Et ça fonctionne plutôt bien sous la plume de l’autrice car cette société, grâce à l’agitation qui vient la bousculer ici, est capable de s’adapter et se réinventer, nous proposant ma foi un sympathique modèle, utopique certes mais plus tant que ça au final.



J’ai donc aimé suivre Dimos dans sa découverte qui se couple avec les tensions d’un peuple en proie à l’invasion. Le récit mélange aventure, découvertes sociétales et action. Nous allons à la rencontre de moult villes et personnages. Le récit se veut varié jusque dans la diversité qu’il offre puisqu’on croise personnages handicapé, LGBT, ostracisé, etc. Tout se matche bien en plus sans que ça fasse artificiel parce que l’autrice à imaginer un cadre qui s’y prête bien. Cependant, je dois avouer que la brièveté du récit, son faible nombre de pages, a également empêché mon attachement à ces derniers. J’ai aimé suivre Dimos, parce que c’est le héros et que c’est celui avec qui on est le plus souvent, donc on apprend bien à le connaître. Mais dans l’ensemble, malgré les rôles intéressants que l’autrice leur donne à jouer, tout va trop vite pour développer un réel attachement à qui que ce soit et j’ai trouvé cela dommage. On reste un peu trop en surface.



Plus proposition de philosophie politique que réelle aventure fantastique nous emportant, Un pays de fantômes fut une belle surprise sur ce premier point. J’ai beaucoup aimé découvrir le modèle proposé et critiqué par l’autrice sur cette base anarchiste dont on parle souvent mais qu’on utilise peu. Je reste cependant sur ma faim dans l’ensemble tant cela va vite et tant cela est court. J’aurais aimé une écriture plus approfondie des personnages, surtout vu leur diversité. J’aurais aimé rester avec eux et peut-être vivre plus intimement cette guerre qui va tant les chambouler et ce nouveau monde qu’ils rebâtissent ensuite. Ce fut en tout cas une belle proposition inattendue derrière ce titre ô combien poétique.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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