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Expert littérature américaine

Cet insigne distingue les lecteurs qui, des contrées sauvages de Jim Harrison aux villes poisseuses des romans noirs, ont exploré tous les recoins de l'Amérique.
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L'Ami imaginaire

Durant les 300 premières pages j'ai été complètement happée par ce livre.Christopher, un gamin très attachant est trimballé d'une ville à l'autre depuis que son papa est mort. Kate sa mère est une super maman, mais elle fait toujours de mauvais choix quand il s'agit des hommes. Pourtant cette fois ci elle veut que tout soit différent et que Mill Grove devienne leur foyer. Pourtant à peine arrivés, son fils, la prunelle de ses yeux, disparaît pendant 6 jours dans les bois avant de revenir affaibli mais indemne. A quelques petits changements près. Des changements dont personne ne se soucie vraiment. Pourtant, vous vous en doutez tout ceci n'arrive pas sans raison et quelque chose se trame. Pendant 300 pages je suis restée accrochée à cette histoire, voguant entre le passé et le présent ; entre l'école, la maison , le bois ; entre les copains de Christopher, les gens de Mill Grove et leurs secrets. Des secrets, mais aussi des cauchemars, des remords, de sombres pensées et tout ce qu'une petite ville peut dissimuler de peu reluisant.

Et au milieu de toute cette noirceur, Christopher, qui éclaire le récit de son innocence et de sa candeur. Pourtant quelque chose ne tourne pas rond. Je commence à regarder derrière mon épaule et à guetter les craquements de la maison. L'écriture est fluide et les pages défilent.



Alors que la tension monte crescendo et que les pièces du puzzle semblent s'assembler l'auteur amorce un dénouement au bout d'environ 350 pages. Mazette le bouquin en fait 700 ! Et là, c'est le drame, car on n'en fini pas de finir. Impossible de garder un lecteur en haleine sur autant de pages.



Je m'aperçois alors qu'il y a bien trop de pièces à ce puzzle et que trop de rebondissements tuent le rebondissement ! Chacun des personnage se retrouve avec un rôle à jouer mais le problème c'est qu'ils sont pléthore. L'auteur a laissé planer beaucoup d'interrogations et il a bien l'intention de répondre à toutes. On n'en demandait pas tant !



Les ramifications sont bien trop nombreuses et je peine à visualiser le tableau dans son ensemble. Tandis que je m'accroche pour essayer de comprendre qui fait quoi et qui sont les méchants et les gentils, voire même les gentils méchants et les méchants gentils, l'auteur me porte le coup de grâce en mêlant Dieu à tout ça ! Tout ce que j'avais cru comprendre jusque là se brouille et en plus j'ai la désagréable impression que l'histoire commence à radoter.



D'un récit qui se veut histoire d'horreur on sombre dans le grotesque, le too much, l'ubuesque, l'incompréhension, l'incrédulité… enfin vous voyez l'idée quoi. Mais le pire c'est qu'en plus arrivent des fautes, des phrases bancales, des phrases ou on a deux propositions séparées, comme par exemple : « commente le médecin gentiment/d'un ton chaleureux » Euh je fais quoi je choisi ce que je préfère? Mais qui a relu ces 350 dernières pages ? Il en avait marre ou quoi ? C'est brouillon, fouillis et tellement décevant après un début aussi prenant !



Arrivée à la dernière page la fin me laisse complètement dubitative. Non seulement c'est tiré par les cheveux mais bien que l'auteur ait voulu donner toutes les réponses je n'ai pas compris grand-chose.



Résultat, je finis cette lecture hyper chonchon, déçue de voir ces débuts prometteurs réduits en blougiboulga. Ben puisque c'est comme ça, je vais voir mon pote Stephen King !
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Lieutenant Eve Dallas, tome 13 : Fascinatio..

Besoin d'un peu de détente et d'une lecture facile ? Ouvrez un "Eve Dallas".



L'enquête est rondement menée. Il y a des rebondissements et des moments inattendus même si on sait dès le début qui est (sont) le(s) meurtrier(s).

Eve Dallas est parfois attendrissante et parfois tès énervante. Pas grave, les personnages secondaires sont intéressants, particulièrement Peabody.



Bref, on sait ce qu'on va trouver quand on ouvre un tome de cette série et parfois, c'est exactement ce que je recherche.
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Hunger Games, tome 3 : La révolte

Troisième tome de la saga.

J’ai été emporté par le premier, moins par le second, j’en attends donc beaucoup de ce troisième volume, surtout que la fin du deux nous laisse envisager une véritable révolution !

Encore une fois, j’ai choisi la version audio lu par Kelly Marot qui double Jennifer Lawrence. Toujours un vrai plaisir à écouter.



On va enfin pouvoir accéder au district 13 ! Mais pas comme je m’y attendais. C’est eux qui tiennent les rênes même si Katniss est, à peu près, intouchable. On y retrouve tous les personnages importants qui ont fait de la saga ce qu’elle est. Sauf Cinna, mais on en parle encore beaucoup.

La construction est très lente et les rebondissements assez pauvres finalement.

Je pense que le fait de faire autre chose durant l’écoute m’a permis de ne pas sauter des passages si j’avais lu par moi-même.

Seuls les personnages de Gale et Peeta changent à cause de la colère pour l’un et de la torture pour l’autre.

Le personnage de Katniss est devenu pénible sur ce troisième volume. D’ailleurs, Gale le dit à Peeta lorsque Katniss semble dormir « elle choisira celui qui lui permettra d’avancer » ou quelque chose dans le genre. Bim, dans les dents l’égoïste.

Et finalement, le côté imparfait de Katniss n’est-ce pas ce qu’on aime bien dans ce genre de saga ?



En ce qui concerne la fin, je trouve qu’elle est largement bâclée. J’ai même cru qu’il me manquait un bout de l’audio. Cette bascule franche entre on y est presque et quelques jours plus tard ! C’est un peu rageant.







Ce que j’ai le plus aimé de la saga :

- Le côté surprenant, avec à chaque fois une fin à laquelle je ne m’attendais pas en bien comme en moins bien.

Ce que j’ai le moins aimé :

- Le « je t’aime, moi non plus » entre Katniss, Peeta et Gale. Lorsque Katniss et Peeta s’en servent pour les Hunger Games c’est un compte mais ensuite, elle se joue des sentiments de Peeta aussi bien que de ceux de Gale. Qu’il y ait des sentiments, dans une saga jeune-adulte, oui mais c’est tout ce qui m’avait énervé dans la saga « Twilight » également.

- Oui j’ai dit « le », mais il y a un second point qui m’a gonflée, un peu, beaucoup, c’est qu’ils sont en pleine révolte mais qu’on prend le temps de la coiffer, maquiller, habiller… voilà, c’est dit.



Bref, une saga qui a fait parler d’elle et que j’aurais mis du temps à découvrir mais je ne regrette rien.

Je vais pouvoir regarder la version télévisée pour terminer cette saga. Je ne reviendrais, en revanche, pas pour une seconde lecture.

Mais je vais peut-être me pencher sur des sagas du même genre, moi qui ne lis habituellement que des one-shot et plutôt polars-thrillers.

Alors, réel ou pas réel ?
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Tous les démons sont ici

Pour cette 7ème enquête du shérif Longmire, Craig Johnson nous envoie dans les Bighorns en charmante compagnie : Dans le camion du shérif sont menottés trois criminels, dont un dangereux psychopathe Crow, Raynaud Shade.

Longmire et son adjoint Saizarbitoria sont chargés d’escorter les détenus jusqu’aux fédéraux et de les assister dans la recherche du corps d’un enfant, que le tueur indien a enterré dans les montagnes. Mais la mission ne se passera pas exactement comme prévu…



En fonction de l’acolyte du shérif du moment (comprenez le personnage secondaire qui aura la chance d’être mis en avant dans l’opus) l’ambiance peut changer du tout au tout.

Ici, on retrouve Omar, le milliardaire chasseur dans son chalet de luxe, et surtout Virgile White Buffalo, le géant indien Crow rencontré dans le tome 4 et qui viendra en aide au shérif tout au long de son périple.

Mais pour affronter ses démons, Walt Longmire sera surtout très seul. Une longue et périlleuse randonnée l’attend dans les sentiers enneigés des Bighorns, terres sacrées amérindiennes.

Un épisode musclé donc, mais ce serait oublier qu’il est écrit par Craig Jonhson, un auteur plutôt subtil : Entre fusillades et courses poursuite, l’intrigue suit la lecture de l’Enfer de Dante, que Zaizabitoria a glissé dans son sac avant de partir. Longmire a déjà prouvé qu’il était à l’épreuve des balles, mais sera-t-il assez coriace psychologiquement et assez malin pour déjouer les pièges de Raynaud, ce fugitif indien aussi intelligent que vicieux ?

Si tu veux le savoir, enfile tes Sorel parce que ça caille dans les montagnes du Wyoming en cette saison…



Un récit qui oscille entre rêves et réalité, et j’avoue m’être un peu perdu dans le dédale changeant des états d’âme de notre shérif Cheyenne-friendly préféré. Culpabilité, fatigue, tristesse sur fond de légendes indiennes agrémentent une chasse à l’homme qui m’a un peu lassé à la longue. Quelques notes d’humour bienvenues viennent ponctuer l’ensemble mais j’accuse tout de même une petite déception sur cet épisode.
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Le cycle du corbeau, tome 4 : L'éveil du roi

Et voilà enfin le dernier tome du Cycle du corbeau. Une fin que j’appréhendais un petit peu car je ne savais pas trop si elle allait me convaincre, et aussi une crainte concernant les personnages principaux vu la situation dans laquelle ils se trouvaient. Une lecture pas si sereine que cela en fin de compte, mais qui a su tout de même me captiver au fur et à mesure.



Globalement, le Cycle du corbeau a été un peu une lecture en dents de scie pour moi. Ce sont nos héros qui m’ont poussée à finir la quadrilogie car je me suis énormément attachée à eux et cela dès le départ. J’ai cependant trouvé que l’auteure divaguait un peu trop (la description d’un bol sur une page… c’est un peu trop…) et qu’au final, je me sens un peu frustrée par cette conclusion qui n’a pas su aller à l’essentiel et qui laisse un arrière-goût de trop peu. Des questions restent en suspens malgré un épilogue bienvenue, et cette quête si extraordinaire s’essouffle sans convaincre.



Ce n’est donc pas l’intrigue qui m’a plu, mais encore une fois les personnages. Blue, Gansey, Adam, Ronan et Noah forment un groupe solaire que l’on a envie de protéger. Leurs différents liens forment un tout convainquant au possible et on a envie de faire partie de la bande. J’aime leur dynamique même si elle n’est pas toujours apaisée. Comme le dit Blue a un moment donné, ils sont tous amoureux les uns des autres, et je trouve que cela représente très bien ce qu’ils sont. J’ai adoré les suivre et vivre leurs émotions. Pour cela, je ne peux que remercier l’auteure.



Après, il y a trop de longueurs pour moi, et j’ai trouvé que l’on finissait par s’éparpiller avec pas mal d’intrigues secondaires qui étouffaient la quête. On finit par un peu se perdre dans ce monde ésotérique pourtant ultra intéressant. Mais à trop s’éparpiller, on laisse le lecteur sur sa faim sur de nombreux points. Et pourtant, la narration avait un petit quelque chose de carrément originale qui aurait pu donner un récit bien plus épique, selon moi, avec pas mal de coupures.



J’ai pourtant passé un bon moment de lecture malgré cela, ce qui est le principal au final. Mais je me pose encore pas mal de questions. Avec le recul, je me dis que c’est aussi ce que veut l’univers et je vais m’en contenter. J’aurais par contre aimé que certains éléments soient plus précis dans le sens où j’ai trouvé que certains points tombés un peu comme un cheveu sur la soupe. Je pense notamment à une romance (que j’ai beaucoup apprécié) mais que je n’avais pas vu venir alors que les deux personnages en question avaient pourtant pris les rênes à de nombreuses reprises. Noah restera un peu un mystère, ce que je trouve également dommage. Par contre, l’intégration d’Henry avec laquelle j’étais mitigée dans le troisième tome, trouve ici toute sa place. Donc il y a aussi du bon dans tout ce fouillis.



Le Cycle du corbeau a une vraie fin et pourtant elle reste à mon goût très ouverte. Je sais que l’un des personnages principaux a une saga qui lui est dédiée, mais je trouve dommage de se dire qu’il faudrait peut-être la lire pour étancher ma curiosité. Nos cinq héros resteront par contre gravés dans ma mémoire un sacré bout de temps. Et c’est déjà énorme moi qui prône l’attachement aux personnages !
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Non officiel

Espion un jour, espion toujours…

1979 : Helen Abell, chef administratif de la logistique à la base de Berlin de la CIA, surprend certaines conversations secrètes dans une planque dont elle est responsable. Enregistrées, celles-ci deviennent alors hautement sensibles, d’autant plus qu’Helen n’a aucune légitimité ni autorité à les connaître. Trente-cinq ans plus tard, le retour de bâton s’appliquera de façon tragique pour elle-même et sa famille.

Dans Fesperman a conçu un roman facile d’approche dont le récit s’étale sur deux époques : tout un exploit lorsqu’on aborde le monde de l’espionnage. L’intrigue est tortueuse à souhait sans toutefois que le lecteur peine à en déchiffrer les forces occultes. Une écriture truffée de dialogues pertinents contribue au plaisir de la lecture. Du solide!

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Holly

Holly Gibney, personnage récurrent des romans de Stephen King depuis la trilogie Mr Mercedes, est une enquêtrice privée hors pair à la fois attachante et agaçante. Dans cette histoire située en 2021 et donc imprégnée de l'ambiance covid, Holly est engagée par une femme dont la fille, bibliothécaire, a disparu. En enquêtant, Holly, hypocondriaque mais fumeuse invétérée, se rend compte que d'autres personnes ont disparu dans le même périmètre : un jeune skater, une femme de ménage végan, un professeur d'université… Toutes sont victimes d'un couple d'universitaires à la retraite, les Harris, qui pour contrer les affections physiques et neurologiques de la grande vieillesse ont entrepris de manger de la chair humaine, en particulier le foie, et utiliser la graisse pour soigner sciatique et rhumatismes…

Nonobstant les propos moralisateurs sur le covid véhiculés par son personnage principal, Stephen King réussit encore une fois à nous passionner avec cette histoire de vieux cannibales que l'on adore détester. Comme dans un épisode de Columbo, le lecteur connait les coupables dès le début mais cela n'enlève rien au plaisir qu'il a de suivre le fil de l'enquête tant sont délicieux les rebondissements successifs, les à-côté de l'histoire et le soin apporté aux personnages secondaires tels la poétesse centenaire et les enquêteurs bénévoles que sont les Robinson. Un très bon cru du Roi King qui explore en outre avec justesse et humour les affres de la vieillesse.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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84, Charing Cross Road

Un court récit qui s’étale sur une vingtaine d’années. Nous avons la chance de lire les correspondances entre Hannf, écrivaine new-yorkaise et Doel, un libraire londonien. Au fil des mots échangés, une grande amitié naît. Un livre plein de tendresse, d’amour de la littérature, d’humour… C’est tout petit, mais ça fait drôlement du bien à l’âme. Un livre plein de bonhommie et de bons sentiments. Ça se lit d’une traite, et ça donne le goût de se plonger dans plein d’ouvrages… dangereux pour la PAL, ça. Une très belle lecture !
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La Fileuse de verre

De Tracy Chevalier je garde le souvenir d'un roman dans lequel j'avais découvert une plume qui m'avait fait voyager à travers paysages et sentiments et fait découvrir le monde des fossiles. Il s'agit du roman : Prodigieuses créatures. Donc quand j'ai eu l'opportunité de découvrir son dernier roman j'ai espéré retrouver le même plaisir.



Cette entrée en matière vous laisse penser que ce ne fut pas le cas.... Mais c'est plus complexe que cela car j'ai finalement deux angles de vue. 



Le premier c'est un roman sur le parcours d'une femme au sein d'une famille de verriers à Murano, île italienne réputée dans ce domaine avec tout ce que cela implique au XVème siècle dans une profession et un monde dominés par la gente masculine.



Le deuxième c'est l'histoire de Venise et de Murano à travers les siècles car l'angle pris par Tracy Chevalier est de narrer l'existence d'Orsola depuis 1486 jusqu'à nos jours lui faisant traverser les époques sans pour autant la faire vieillir autant et cela, je dois l'avouer, est très original.



L'histoire est finalement plus une histoire d'un lieu que d'une personne : et heureusement car je dois avouer que je ne suis pas une lectrice de ce type de livres (d'amour impossible) et que s'il n'y avait eu que cela je n'y aurai pas trouver autant d'intérêt.



Ayant séjourné à Venise et à Murano j'ai retrouvé l'atmosphère des lieux, des décors, de son artisanat en leur faisant traverser les siècles avec sûrement un travail de documentation historique mais également sur le travail de verrier



Au début ce voyage dans le temps nous déstabilise car les époques défilent mais Orsola et les différents personnages, évoluent à un rythme plus lent ce qui permet à l'auteure d'inclure dans son récit les étapes marquantes de la sérénissime sans pour autant "perdre" ses personnages et l'intrigue.



L'écriture est agréable, la construction originale, l'histoire en elle-même est assez conventionnelle et plaira aux lecteurs de ce genre de littérature mai soit il est trop conventionnel et prévisible dans son genre soit je ne suis pas assez amatrice de ce genre de littérature.



Pour résumer un livre agréable dans lequel les femmes tiennent le devant de la scène mais c'est surtout Venise et Murano qui tiennent les premiers rôles et Tracy Chevalier réussit son tour de passe-passe temporel et c'est ce qui fait toute l'originalité de son roman.



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Le diable sur mon épaule

Quand Mario apprend que sa fille Anita est atteinte de leucémie aigüe lymphoblastique - « Un bug dans la moelle osseuse » - sa femme et lui s’engagent totalement dans la lutte contre la maladie. « Dieu et la chimiothérapie : difficile d’imaginer un meilleur duo, non ? »



Mais comme dans tout combat, il faut des moyens et Mario se met rapidement à franchir la ligne jaune de l’argent facile, gagné dans des contrats meurtriers. Jusqu’au jour où tout s’effondre autour de lui…



Une fois tout au fond, l’hypothèse du rebond se fait jour, via un dernier contrat visant à dérober le pactole d’un des boss du cartel de Sinaloa. Risqué, dangereux, mais voler un voleur, est-ce toujours voler ?



Dans Le Diable sur mon épaule, Gabino Iglesias – traduit par Pierre Szczeciner - nous plonge dans une épopée fantastique entre Texas et Mexique, à l’action et au rythme effréné, où El Chamuco et tous ses esprits tiennent le premier rôle.



Sans nuire à sa trame ni à son rythme, il y ajoute une deuxième couche plus sociétale sur les Latinos, ces Américains de deuxième rang, cibles dans les états du Sud du racisme perpétuel et d’une assimilation permanente à leurs cousins de l’autre côté du mur.



Il fustige le populisme et ceux qui l’encouragent. « Depuis le temps, je sais ce que c’est d’être un Latino dans ce pays. Ton président me traite de violeur et ton oncle vote pour lui parce qu’il croit qu’il va payer moins d’impôts.



D’El Paso à Juarez, quelques mètres seulement mais un monde entre USA et Mexique : « il ne s’agit pas tant d’un conflit entre deux pays que d’un différend entre deux voisins qui occupent la même terre sans jouir des mêmes privilèges. »



Et en creux, un message, affirmé comme un cri : « C’est pas compliqué, pourtant : si t’es témoin d’un truc raciste, tu interviens, point. Tes mots ont un poids. Ton silence aussi. »



Une vraie réussite !

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Du côté sauvage

Le nouveau roman de Tiffany McDaniel renoue avec l'intensité et la virtuosité de Betty qui l'a fait découvrir en 2020.



Il s'inspire d'un fait réel : en 2015, six femmes ont été assassinées dans la ville de Chillicothe, en Ohio, droguées, prostituées. On a retrouvé leurs corps dans la rivière. La police a bâclé l'enquête. Personne ne se soucie de quelques tapineuses accros à l'héroïne, sauf Tiffany McDaniel, qui imagine leurs vies.



Deux petites filles jumelles, Arc et Daffie, en sont les personnages principaux, et parmi les mille choses magiques que leur grand-mère hippie leur a enseignées avant de mourir, il y a eu l'art de crocheter une couverture.



Côté face, les carrés de laine sont lisses et harmonieux. Côté pile, c'est le chaos, les fils dépassent, le motif se brouille.



C'est ça le « côté sauvage » de la vie . Mamie Milkweed a la solution : « Quand le côté sauvage devient insupportable, dit-elle, vous prenez une aiguille et vous faites rentrer les fils. »



Ce roman est magnifique car l'humanité en déborde à chaque page, entre violence et poésie, entre lyrisme et âpreté, entre lumière et ténèbres
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Dead Stars

"– Les flics sont des chiens, dit-il. Si tu cours, ils te mordent, mais si tu ne bouges pas, ils t’enculent. »



Fin des années 90, dans une petite ville du Colorado qui vit de l'extraction du plutonium, un homme pose problème depuis plusieurs années pour ses prises de position. Alors, quand son fils de 14ans disparait, il va devoir partir seul à sa recherche."



Après « Pike », « Cry Father », « Évasion » et « Les Dynamiteurs », Whitmer nous plonge dans une enquête au cœur d'une ville transformée en prison à ciel ouvert.



Dans ce qui est peut etre son roman le plus personnel Benjamin Withmer fait montre comme à son habitude d' vraie et belle capacité à rendre haletante une intrigue solide et épurée, cela contribue au fait qu'on y plonge avec un réel plaisir.



L'auteur sait aussi y faire avec son style imagé pour décrire des scènes qui seraient certainement assez insoutenables si elles étaient portées à l'écran



Du brutal, du frontal, et en même temps de l'épure et une économie de mots particulièrement bienvenue. Dans Dead stars, Benjamin Whitmer parle de tension, de violence mais aussi surtout d'amour. Et il s’y montre hyperréaliste de désillusion dans ses descriptions de cette Amérique « entre-deux » des années Reagan, qui traine encore des relents de guerre froide sans avoir basculé dans le repli.




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Fairyland

Fairyland : mon père ce héros



1974 : à la mort de sa mère, la jeune Alysia emménage à San Francisco avec son père, Steve, écrivain et militant homosexuel. Fairyland raconte leur vie de bohème, entre fêtes et déménagements, dans une ville où la communauté gay lutte pour la reconnaissance de ses droits et où le virus du sida commence à faire ses ravages.



Balayant 22 ans de sa vie, de la naissance de son autrice à la mort de son père en 1992 du SIDA, Alyssia Abbot écrit à partir de ses souvenirs, de leur correspondance et de journaux intimes tenus par son père



Fairyland, biographie d'une douceur et d'une sagesse immenses dévoile la solitude poignante et morbide cachée derrière les apparences festives.



Illustré de photos, ce bestseller est l’histoire inoubliable d’un duo père-fille, autant que le témoignage rare d’une orpheline du sida.



A noter que l'adaptation cinématographique de ce livre produite par Sofia Coppola été projeté au festival de Sundance en 2023 et devrait prochainement sortir en salles.
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L'héritage

Je possède plusieurs ouvrages assez anciens de John Grisham dans ma PAL. J'en sors un lorsque je suis en panne de lectures "fraîches" et généralement je ne suis pas déçue. Cette fois-ci, hélas, "L'héritage" ne restera pas parmi mes meilleurs souvenirs.



Spécialiste du thriller juridique américain, l'auteur entraîne une fois de plus le lecteur dans un univers qu'il maîtrise d'ordinaire à la perfection. La succession du juge Atlee ne va pas se passer sans heurts. Pourquoi cet homme droit et altruiste dissimulait-il trois millions de dollars en liquide dans sa vieille maison ? C'est ce que découvre Ray un de ses fils, professeur de droit, en arrivant sur les lieux. Doit-il avertir le fisc, doit-il partager avec son frère Forrest, bon à rien et drogué notoire ? Avant de prendre sa décision, Ray va tenter d'enquêter sur le passé de son père. A moins qu'un troisième intéressé par le magot ne s'invite à la danse et change le rêve en cauchemar ? Autour de feu le juge Atlee, dont l'intégrité ne semble faire aucun doute, gravitent des personnages bien cupides ; voilà une intrigue construite autour de l'attrait de l'argent qui manque cruellement de rythme à mon goût. Entre les voyages de Ray de son domicile à celui de son père et ses tentatives pour dissimuler l'argent, l'ennui m'a gagné. Forrest n'est pas un personnage qui attire la sympathie, de ce fait, j'ai eu du mal à croire au revirement final.

Un 10/20 pour clore cette lecture où le suspense n'était pas vraiment à la hauteur.
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Le vieux gringo

Le vieux gringo de Carlos Fuentes

« Elle est assise seule et se souvient »

Ainsi commence ce roman, elle se souvient d’ Arroyo, de la femme au visage lunaire et du vieux gringo. Et de ce dernier elle n’est pas la seule à se souvenir, le colonel quand il le fit enterrer au Mexique en parlait avec émotion de ce vieux gringo qui aimait faire la fête, qui avait quitté son pays, les États Unis pour venir les aider et mourir ici, chez eux les mexicains. Il avait passé la frontière, était descendu du train à El Paso, avait traversé le Rio Grande puis l’avait rencontré dans son wagon, lui, Arroyo, le général qui avait ri quand il avait voulu rejoindre leur armée, celle de Pancho Villa. Il avait ri Arroyo, le vieux gringo avait 71 ans, mais quand il l’a vu transpercer la pièce d’argent en son centre avec son colt, il l’a mieux regardé. Pedrito disait qu’il cherchait la mort. Et puis le vieux gringo la vit, Harriet, qui était venue comme préceptrice pour des enfants qui n’étaient plus là, la maison avait brûlé, c’est Harriet qui se souvient. Mais qui était donc ce vieux gringo qui avait dans sa valise deux livres, qu’il avait peut être écrit et un exemplaire de Don Quichotte qu’il n’avait jamais pu lire. Que faisait il au Mexique?



Le vieux gringo restera pour moi un de mes Fuentes préférés. Il nous raconte l’histoire de plusieurs personnages qui ont bien des problématiques en commun, un problème avec les pères d’abord, des pères absents, disparus ou étouffants, et surtout des problèmes de frontières, qu’elles soient physiques ou mentales. Dans cette période très troublée avec Pancho Villa en lutte avec le dictateur Porfiro Diaz sur le sol mexicain, l’arrivée improbable d’Harriet et du vieux gringo va cristalliser brutalement ce qui existait chez eux à l’état latent.
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