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Zeina Abirached (Autre)
EAN : 9782203287976
224 pages
Casterman (29/05/2024)
3.93/5   357 notes
Résumé :
Un récit inspiré de la vie de son ancêtre, inventeur d'un nouvel instrument de musique dans le Beyrouth des années 1960. Folle tentative pour rapprocher les traditions musicales d'Orient de d'Occident, ce piano au destin méconnu n'aura vu le jour qu'en un seul exemplaire, juste avant que la guerre civile ne s'abatte sur le Liban.

Une métaphore amusante - et touchante - de la rencontre de deux cultures, de deux mondes, qui cohabitent chez Zeina et dan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (83) Voir plus Ajouter une critique
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Beyrouth, 1959. Abdallah se réveilla de bonne humeur ce matin-là au chant du canari et dans la douceur familiale. Qui plus est, il allait retrouver son ami Victor devant le cinéma pour lui annoncer une bonne nouvelle. Tout fier d'étrenner ses nouvelles bottines italiennes achetées la veille et qui faisaient "scrouitchi scrouitchi" à chacun de ses pas. Comme d'habitude, Victor attend son ami qui arrive en retard. Aussitôt, ce dernier lui apprend la grande nouvelle: il est invité par un certain Hofman qui, intéressé par son piano, souhaite le rencontrer à Vienne. Victor, aussitôt, s'invite au voyage. Les deux amis vont ainsi faire un beau voyage et visiter Paris...
Beyrouth, 2004. À 23 ans, Zeina a quitté la ville, sur la pointe des pieds, pour rejoindre Paris. Sans avoir jamais quitté le Liban qu'elle retrouve régulièrement. Élevée à travers les deux langues, l'arabe et le français, elle est encore aujourd'hui tiraillée entre ces deux pays et ces deux cultures...

Zeina Abichared nous emmène au Liban en nous racontant sa propre histoire et celle de son arrière grand-père, musicien. Ainsi, l'on voyage des années 60 à nos jours, sans toutefois mentionner la guerre. Elle évoque avec tendresse son aïeul, l'inventeur du piano oriental, personnage haut en couleur, drôle et attachant. Elle évoque également son amour pour son pays natal et la France, pour ces deux cultures si différentes et qui, à ses yeux, se complètent parfaitement. à qui elle rend, finalement, un bel hommage. La musique, quant à elle, est omniprésente et habite complètement cet album, l'auteur usant et abusant d'onomatopées. Cette lecture musicale est accompagnée d'un dessin et d'une mise en page parfaitement maîtrisés et originaux. de la petite vignette aux pleines pages, de la page muette à la page musicale, une multitude de détails et une bichromie profonde. Un récit oriental d'une grande finesse...
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Avant de donner mon avis, je tiens à adresser un immense merci aux éditions Casterman et à Babelio pour leur confiance pour cette opération Masse critique BD.

Pour ma part, c'est le troisième ouvrage de Zeina Abirached que je lis. Et c'est avec un plaisir délectable que j'ai retrouvé ses graphismes en noirs et blancs, qui rappellent ceux de Marjane Satrapi, mais avec des fonds et des détails plus travaillés - tout particulièrement dans cette histoire.

Dans le piano oriental, Zeina Abirached s'est inspiré de l'histoire de deux personnes, dont une de sa famille. Mais l'auteur y ajoute des épisodes de sa vie à elle, entre jeunesse et âge adulte, France et Liban, français et arabe.
D'une "simple" histoire d'un passionné de musique, l'auteur a finalement réussi à nous livrer une magnifique réflexion sur les langues et cultures françaises et arabes : la façon dont elle se complètent, s'emboitent ou ne se comprennent pas.
Zeina Abirached rend ici un hommage vibrant aux langues et aux bruits : en plus de la multitude de conversation qui se croisent (élément tout à fait lambda de toute famille de culture arabe - ce qui inclut donc les musulmans, juifs et chrétiens), de nombreuses onomatopées s'invitent tout au long du récit créant ainsi une formidable polyphonie.
Et puisqu'il s'agit d'un hommage aux langues françaises et arabes, on voit que la linguistique des deux langues vient magnifier ce bruit, lui donner une saveur. Tout comme l'influence de l'arabe et sa poétique magnifie le français.

Un vrai bijou pour les yeux, les oreilles et la bouche : comme un poème arabe illustré... et en français !
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Beyrouth, Liban. Ces deux noms propres m'évoquent inévitablement la guerre civile qui a ravagé le pays entre 1975 et 1990, et qui croule aujourd'hui sous l'afflux des réfugiés syriens. Ce petit état, placé sous mandat français entre les deux guerres mondiales, a connu son lot de carnages. Mais aujourd'hui, 23 décembre, avant-veille de Noël, il ne sera pas question de guerre dans cette chronique, au contraire.
Inspiré de la vie d'Abdallah Chahine, « Le piano oriental » (qu'on l'appelle BD ou roman graphique) raconte l'histoire – achevée – d'une tentative de conciliation à l'intérieur d'un seul instrument et, entrelacée à la première, l'histoire – toujours en cours – d'une réconciliation avec soi-même.
Je m'explique. La première histoire commence dans les années 1950, à Beyrouth donc, lorsque le pianiste Abdallah Kamanja cherche désespérément le moyen de jouer la musique orientale (dont les notes se subdivisent en quarts de ton) sur un piano occidental traditionnel (qui ne connaît que les demi-tons), le tout sans modifier l'aspect extérieur de l'instrument ni son clavier. Après s'être creusé la tête pendant des années, Kamanja toucha au but, parvenant à faire jouer des quarts de ton à son piano. Son invention intéressa aussitôt le facteur d'orgue viennois Frederick Hoffmann, prêt à se lancer dans la fabrication à grande échelle du piano oriental. Le rêve de Kamanja de jouer ces deux musiques en même temps sur le même instrument allait se réaliser...
La deuxième histoire est celle de l'auteure, Zeina, jeune femme née à Beyrouth au début des années 1980, dans un milieu très francophile. Elle grandit dans les deux langues, le français et l'arabe, puis part à Paris en 2004, tout en continuant à revenir régulièrement au Liban. Tiraillée entre ses deux pays, ses deux langues, ses deux cultures, elle se cherche une identité, une nationalité. Pas évident quand on s'est sentie étrangère dans son propre pays, quand la langue arabe a été, à un moment, « la langue de la violence du monde dans lequel nous vivions, la langue des miliciens, des barrages armés (...), la langue des mauvaises nouvelles, celle qu'on a envie d'oublier ».
Tranche d'histoire d'un pays du Proche-Orient fortement imprégné de culture française, « le piano oriental » est un double récit plein de charme, d'humour et de tendresse, rendu sonore et virevoltant par les nombreuses onomatopées et le graphisme foisonnant, dessiné en noir et blanc, à gros traits nets, une sorte de ligne claire. Si le récit du parcours de Zeina m'a moins touchée ou intéressée (parce pas assez approfondi à mon goût), celui du piano oriental comme un pont jeté entre deux musiques est presque un conte de Noël...
Joyeux Noël à tous !
Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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Lorsque je suis tombée sur cette B.D à la bibliothèque je me suis souvenue avoir lu de bons avis sur babelio à son sujet et je me suis laissée tenter. J'ai passé un très bon moment avec cette B.D.

J'ai aimé la façon dont l'auteure a traité son sujet. Elle a beau aborder des thèmes pas forcément évidents, parfois douloureux, comme le déracinement et l'identité, elle le fait avec une légèreté constante. Elle ne verse jamais dans le pathos. Au contraire, le récit est très amusant, très pétillant. A ce ton léger s'ajoute une atmosphère nostalgique très douce qui donne à l'ensemble un côté très poétique.

Le dessin vient renforcer cette atmosphère. le fond et la forme se marient parfaitement. J'ai beaucoup aimé le style de l'auteure. A la fois très simple et fourmillant de détails, c'est toujours d'une lisibilité parfaite. La mise en scène est originale tout en paraissant naturelle, il y a comme une musicalité dans la mise en images du récit, ce qui colle parfaitement à l'histoire racontée.

« le piano oriental » est une très jolie B.D qui procure une sensation de douceur et fait voyager.

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Le dessin est en noir et blanc, avec des traits épais et beaucoup d'ornementation qui donnent un aspect oriental, et ces ornementations intègrent souvent des signes musicaux, portées, notes… C'est l'histoire d'un homme de Beyrouth, musicien, qui a modifié un piano en y ajoutant un système permettant de jouer les quarts de tons pour permettre l'interprétation de la musique orientale. C'est sa petite fille qui raconte cette histoire, avec beaucoup de tendresse, avec l'ambiance du Beyrouth d'avant la guerre, une ville au bord de la Méditerranée qui vit au rythme de l'insouciance. le rythme est reposant, le ton utilise des sujets légers, la façon de ranger les chemises dans une valise ou de resquiller au bureau avec un chapeau... pour parvenir à invoquer des sujet plus lourds, le déracinement, la langue, la famille, l'amitié… C'est traité de façon poétique, sans gravité, un peu nostalgique, une lecture calme et reposante, parlant de choses légères qui laissent planer en arrière plan des thèmes plus tragiques, le déracinement, la guerre, la fin de l'innocence, le paradis perdu...
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critiques presse (6)
ActuaBD
22 septembre 2015
Un autoportrait d’une subtile élégance qui fait joliment le chemin entre Beyrouth et Paris.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BDGest
18 septembre 2015
Plus proche dans sa forme de la musique contemporaine que d'une sonate de Chopin, Le piano oriental sonne néanmoins juste et devrait séduire les bédéphiles mélomanes.
Lire la critique sur le site : BDGest
Bedeo
14 septembre 2015
Le Piano oriental va au-delà de la musique, de Beyrouth, Vienne ou Paris. Il illustre ce que l’humanité a de plus beau (...) en la magnifiant, cette fraternité insoupçonnée entre les cultures.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BoDoi
03 septembre 2015
Certains penseront encore, en la lisant, à Marjane Satrapi. D’autres oublieront cette référence, emportés par son usage fluide du noir et blanc, ses motifs vertigineux, son inventivité graphique.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Auracan
25 août 2015
Assurément une belle réussite qui devrait ravir bon nombre de lecteurs.
Lire la critique sur le site : Auracan
LeMonde
15 juillet 2015
Ouvrage au dessin foisonnant de signes et de symboles, lui aussi à la croisée des cultures.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
S'il existait un métronome pour le cœur des hommes, il aurait indiqué qu'Abdallah était tout allegro, avec de soudaines pointes presto...
Et cela ne facilitait pas la vie à Victor qui affichait, lui, l'imperturbable adagio
des personnes habituées aux voyages.
Victor Challita était le premier grand copain d'Abdallah.
Autant dire que ça faisait un bail qu'ils s'accordaient.
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Je me suis rendu compte que le français
et l'arabe sont intimement liés en moi
inextricables, le français
et l'arabe sont ma langue.
Je tricote depuis l'enfance une langue faite de deux fils fragiles et précieux.
Il y a deux jeux de mikados renversés en vrac dans ma tête.
C'est l'ADN de ma langue maternelle.
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Ernest, qui était bien trop timide pour regarder les clientes,
soulignait des passages entiers de texte... Et son crayon bien taillé faisait un joli bruit sur le papier un peu grêlé de ses livres en français dont il découpait une à une les pages avec le coupe-papier [...].
Il aurait voulu plonger dans ses livres
être traversé par leurs lettres.
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Avoir l'accent, enfin, c'est, chaque fois qu'on cause, parler de son pays en parlant d'autre chose...
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Il aurait voulu plonger dans ses livres. Être traversé par leurs lettres et nager dans un océan sans ponctuation.
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Vidéo de Zeina Abirached
FESTIVAL OH LES BEAUX JOURS ! 8e édition Mathias Enard et Myriam Anderson Lecture par Emmanuel Noblet
Oh les beaux jours ! est heureux d'accueillir l'un des écrivains français les plus passionnants. Depuis vingt ans, Mathias Enard élabore une oeuvre exigeante qui embrasse brillamment l'histoire, les grands récits, explorant dans une langue foisonnante les liens entre Orient et Occident, la mémoire douloureuse des conflits et la complexité des identités en mouvement. Né en 1972, Mathias Enard a grandi dans le Poitou. Après des études à l'École du Louvre, il apprend l'arabe et le persan à l'Inalco. Il effectue son service militaire en Syrie, enseigne le français à Soueïda. Installé à Barcelone en 2000, il contribue à plusieurs revues culturelles et devient traducteur. Son premier roman, « La Perfection du tir » (2003), remporte le Prix des cinq continents de la francophonie. C'est « Zone » (2008) qui le révèle au public, avec ses 500 pages caractérisées par une unique et impressionnante phrase à la première personne. En 2010, il publie « Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants », lauréat du prix Goncourt des lycéens. Suit « Rue des voleurs », récit de voyage d'un jeune Marocain errant en Espagne lors des Printemps arabes et du mouvement des indignés et en 2015, « Boussole », qui interroge avec finesse la manière dont l'Occident a construit une vision de l'Orient à travers le parcours singulier d'un personnage hanté par la quête de l'altérité, livre pour lequel il reçoit le prix Goncourt. « Le Banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs » (2020) le ramène dans son Poitou natal.Dans son dernier roman, « Déserter », paru à l'automne dernier, il alterne l'histoire d'un soldat en rupture d'une guerre contemporaine et celle d'un mathématicien allemand, de la montée du nazisme jusqu'à l'effondrement des États communistes. Mathias Enard aime aussi les projets collectifs, comme celui qui l'a uni à la dessinatrice Zeina Abirached dans un roman graphique, « Prendre refuge », dont on verra des planches lors de cet entretien. Depuis la rentrée 2020, il anime l'émission L'entretien littéraire chaque dimanche sur France Culture.
L'écrivain revient sur son parcours, sa passion pour l'art, son rapport aux langues et à la littérature. Comme toujours pour l'exercice du grand entretien façon Oh les beaux jours !, il est entouré d'une invitée : son éditrice chez Actes Sud, Myriam Anderson, qui l'accompagne depuis plusieurs années. Enfin, il se laisse surprendre avec le public par le visionnage de quelques archives soigneusement choisies, tandis que le comédien Emmanuel Noblet fait entendre des extraits de ses romans.
À lire - Mathias Enard, « Zone », Actes Sud,2008. - Mathias Enard, « Boussole », Actes Sud, 2015 (prix Goncourt 2015). - Mathias Enard, avec Zeina Abirached, « Prendre refuge », Casterman, 2018. - Mathias Enard, « Le Banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs », Actes Sud, 2020. - Mathias Enard, « Déserter », Actes Sud, 2023.
Un grand entretien Entretien animé par Élodie Karaki et enregistré en p
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