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Savoia Sylvain (Autre)
EAN : 9791034737369
128 pages
Dupuis (12/04/2024)
4.53/5   72 notes
Résumé :

Exilés au Burundi, Gaby et Ana, enfants métis franco-rwandais, voient leur quotidien joyeux bousculé par la guerre civile. Alors que leur famille se déchire, le génocide des Tutsi au Rwanda voisin vient mettre un terme à leur innocence. D'ailleurs, déjà à l'école, Gaby assiste à une bagarre entre un Tutsi et un Hutu, que rien ne semble pourtant séparer si ce n'est – d'après son père – la forme de leur nez... Mené par Marzena Sowa et Sylvain Savoia, l'adaptat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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J'avais beaucoup aimé le livre de Gaël Faye, découvrant une plume sensible et fine. Alors il était tentant de lire l'adaptation BD.

Dès les premières pages je retrouve toute l'ambiance du roman. Tout d'abord la bande de copains, Gaby, Gino et Armand, qui fait les 400 coup à Bujumbura, au Burundi. L'époque du bonheur, de l'insouciance de l'enfance, le van où se retrouvent les trois garçons, les vols de mangue, la correspondance avec des élèves français. Et la vie de famille, dans un univers sécurisé. Entre un père français et une mère rwandaise, Gaby et sa soeur Ana grandissent tranquillement, dans la paix et la fraternité.

Et puis arrivent les élections populaires, qui chassent le pouvoir en place depuis plus de 30 ans. Commence alors le chaos. Alors qu'au Rwanda voisin, là où Gaby a pu rencontrer ses tantes, oncles, cousins et cousines, la guerre civile fait rage, les hutus massacrent les tutsies, le Burundi est lui aussi en proie à la haine raciale. La famille de Gaby éclate. La fin de l'enfance pour Gaby, ses amis et sa soeur. Gaby, qui ne faisait pas de différence parmi leur entourage (amis, copains d'école, domestiques), est confronté au pire de l'humanité. Seule échappatoire : la bibliothèque d'une professeure qui offre à Gaby l'évasion et la découverture de la littérature.

La bande dessinée de Sylvain Savoia et Marzena Sowa, avec la complicité de Gaël Faye, est fidèle au livre. C'est le récit du génocide rwandais vu par un enfant. La tonalité des couleurs évolue avec l'histoire, devenant plus froides lorsque la guerre fait rage, plus douces dans les moments de bonheur.

Le récit est tout aussi poignant et émouvant que le roman. On lui souhaite le même succès.

Merci @NetGalley et aux Editions Dupuis pour cette belle découverte
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Gaby vit au Burundi avec sont père, français, sa mère, rwandaise, et sa petite soeur Ana. Il parcours la ville, insouciant, avec ses amis. Mais la guerre va petit à petit s'immiscer dans son quotidien et lui faire perdre son innocence.
Je n'ai pas lu le roman de Gaël Faye, mais vu l'adaptation qui en a été fait. Cet album met en image l'histoire d'une innocence perdue face à la guerre. Une prise de conscience progressive par Gaby que comprend petit à petit que rien ne sera plus comme avant. Avec lui, on sent la tension qui monte, la haine qui s'infiltre partout, les fissures qui apparaissent dans sa famille et le danger à chaque coin de rue. le récit ne nous apprend pas grand chose, mais le talent des auteurs, mais aussi du dessinateur nous immerge dans la situation critique de l'époque.
Un album qui montre la guerre et l'horreur à hauteur d'enfant, avec des questions qui le hanteront toujours, comme nous.
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Belle adaptation du roman de Gaël Faye, en format BD et dans la veine franco-belge...

Par les auteurs de la série Mirza (une chronique BD à caractère autobiographique, sur la Pologne communiste, paru initialement dans le magazine Spirou), c'est-à-dire Marzena Sowa (au scénario) et Sylvain Savoia (au dessin).

Petit pays raconte de manière simple et accessible l'histoire d'un jeune garçon vivant au Burundi, pourtant empêtré dans un contexte géopolitique complexe, celui du génocide rwandais (1994) et de la guerre civile au Burundi (à partir de 1993)... Deux petits pays voisins d'Afrique orientale, marqués par des tensions entre les ethnies Hutu et Tutsis.

Le point de vue narratif, un peu décalé par rapport aux événements tragiques qui secouent la région, apporte une forme de réalisme au récit, se concentrant sur des scènes de la vie quotidienne de l'enfant, sur son regard et ses sensations.

Néanmoins, on ressent dans les relations entre les personnages, leurs discours, leurs jeux, le passage à l'adolescence... les fortes inégalités de la société burundaise. La violence du colonialisme et de la discrimination des peuples africains s'immisce dans toutes les strates de la société, peut se retourner contre tout le monde, y compris les dominants. Dès lors, le cours de cette roue tragique du destin paraît insurmontable... Il n'y a quasiment plus d'espoir, on voit arriver l'horreur de ce vaste mouroir...

Les auteurs de la BD on su retranscrire la part autobiographique du roman. L'expérience de Gaël Faye, né au Burundi d'un père français et d'une mère rwandaise (réfugiée à Bujumbura après le début des persécutions contre les Tustis, dans les années 1960), est tangible. On retrouve dans cette BD les thèmes, les champs sémantiques du slam de Gaël Faye. Une poésie engagée qui lui permet aussi "d'extérioriser sa douleur de l'exil et de se reconstruire".

Ainsi, cette BD est aussi d'une grande profondeur émotionnelle.

« ...Et de pays en pays, il pédale, il pédale.

Et de guerre en maladie, il pédale, il pédale... » (extrait de Pili pili sur un croissant au beurre, Gaël Faye)
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Une très belle adaptation du roman de Gael Faye, multi primé.
Gaby est un petit garçon heureux, il a des amis (les potes de l'impasseà, une petite soeur, Ana, adorable, et des parents sympathiques même si les caractères très différents ont eu raison de leur passion initiale. Ils vivent au Burundi avec tous les signes distinctifs des français aisés, serviteurs, école, maison protégée. le pays est magnifique et ressemble au Jura natal du père qui ne veut pas partir, ne souhaitant pas perdre ce statut de privilégié en revenant en France. Ce que ne comprend pas sa femme, qui devient son ex en partie pour ces raisons. Elle, elle souhaite partir du Burundi qui n'est pas son pays. Pour elle c'est soit le retour au Rwanda où elle est née soit le départ vers la France. Les nouvelles en provenance de sa famille, sont mauvaises, les tensions entre les ethnis tutsis dont elle est issue et hutis commencent à s'exarcerber. Lors d'un voyage pour le Nouvel an les enfants se font traités de cafards. Gabriel commence à se rendre compte de la violence sous jacente lors d'un contrôle de police. Tout n'est pas calme au Burundi en cette année 93 : des élections ont lieu, pour la première fois et voit la victoire du candidat Hutu. Aussitôt les émeutes puis la guerre civile s'enclenche, vécue par Gabriel sous forme de liberté ; pas d'école, son père qui découche et laisse ses enfants seuls.
Jusqu'au jour où les nouvelles en provenance du Rwanda vont provoquer un cyclone dans leur famille ; avril 94 les massacres ont commencé et vont se dérouler pendant 100 jours. La mère de Gabriel y ayant toute sa famille va passer des jours auprès du téléphone cherchant à les faire venir ou partir vers la France. En vain...
Un témoignage brut eu travers des yeux d'un enfant appartenant comme son auteur au peuple tutsi et français, partagé entre deux cultures, réveur, qui souhaite que tous vivent ensemble et ne comprend pas la violence de Gino issu du même type de famille, avec la même éducation, son ami le plus proche.
Des dessins poignants, des personnages réalistes et sensibles, une histoire émouvante, une adaptation fidèle et un constat infiniment triste sur la folie qui a saisi les voisins contre les voisins. Comment vivre ensemble après cela?
A lire absolument.
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Cette année, le mois d'avril marque les commémorations des 30 ans du génocide des Tutsi au Rwanda. Menée par Marzena Sowa et Sylvain Savoia, l'adaptation du best-seller à résonance autobiographique de Gaël Faye, qui avait eu le prix Goncourt des lycéens en 2016, est aussi belle, sensible que poignante.

Le génocide du Rwanda est vu à la hauteur d'un enfant. Exilés au Burundi, Gaby et Ana, enfants métis franco-rwandais, voient leur quotidien joyeux bousculé par la guerre civile. Alors que leur famille se déchire, le génocide des Tutsi au Rwanda voisin vient mettre un terme à leur innocence. Avant même le déclenchement des hostilités proprement dites, à l'école, Gaby assiste à une bagarre entre un Tutsi et un Hutu, que rien ne semble pourtant séparer si ce n'est - d'après son père - la forme de leur nez...

Très vite, Gaby et sa soeur sont pris dans un engrenage infernal et dans l'horreur de la guerre civile au Rwanda. du haut de leur jeune âge, ils n'ont aucune idée de ce qui se joue alors que leur père tente de leur expliquer. Mais comment expliquer à des enfants qu'un même peuple, partageant les mêmes terres, les mêmes convictions, les mêmes traditions, mais abritant des ethnies différentes, puisse se livrer une guerre sans merci ?

Toute la vie de ces enfants vole en éclat alors que le génocide du Rwanda ravage tout sur son passage. Tout devient violence, massacre et mort.

Une adaptation magistrale du chef-d'oeuvre de Gaël Faye : Sylvain Savoia et Marzena Sowa ont réussi un coup de maître en adaptant parfaitement le magnifique texte de Gaël Faye.

Quand j'ai lu Petit pays de Gaël Faye, ça a été, comme pour beaucoup de lecteurs, une véritable claque. Sorti en 2016, Petit pays, le premier roman de Gaël Faye, a connu un immense succès éditorial et critique. Il a été adapté au cinéma et au théâtre. Depuis 2017, Sylvain Savoia et Marzena Sowa, choisis par l'auteur lui-même, s'attèlent à l'adaptation en roman graphique du roman aux côté de l'auteur, permettant ainsi de toucher un public toujours plus large et notamment nos collégiens et lycéens. Leur travail a été, selon moi, digne de celui d'un orfèvre.

En restituant sa langue très vivante et avec des images douces et puissantes, vues à hauteur d'enfant la plupart du temps, les auteurs sont parvenus à proposer un récit au plus près des émotions de l'enfance pour nous plonger dans cette histoire bouleversante qui mêle l'intime et l'universel. le contraste entre les jeux, les chamailleries d'enfants et l'horreur de la guerre est des plus saisissants. La personnalité lumineuse et innocente de Gaby se heurte à l'enfer du génocide alors que la mort frappe brutalement aux portes et emporte tout sur son passage.
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critiques presse (2)
Pour les 30 ans du génocide rwandais, le livre souvenir de l'auteur est proposé dans une adaptation douce-amère.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
LaLibreBelgique
12 avril 2024
Se glisser dans la peau d’un autre et tenter de traduire son ressenti, c’est le pari relevé par Marzena Sowa et Sylvain Savoia dans la Bande dessinée publiée ce vendredi par Dupuis.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Chaque fois que je lui rapportais un livre, Madame Economopoulos voulait savoir ce que j’en avais pensé. Dans ce havre de verdure, j’apprenais à identifier mes goûts, mes envies, manière de voir e de ressentir l’univers. Elle me donnait confiance en moi, ne me jugeait pas. Grâce à mes lectures, j’avais aboli les limites de l’impasse. Je respirais à nouveau. Le monde s’étendait plus loin.
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Le génocide est une marée noire. Ceux qui ne s’y sont pas noyés sont mazoutés à vie.
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Cette étrange atmosphère enflait de jour en jour. Le fond de l'air avait changé. Peu importe le nez qu'on avait, on pouvait le sentir.
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J'étais un lâche, doublé d'un égoïste. J'érigeais mon bonheur en forteresse et ma naïveté en chapelle. Je voulais que la vie me laisse intact alors que maman, au péril de la sienne, était allée chercher ses proches aux portes de l'enfer.
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Le génocide est une marée noire. Ceux qui ne s'y sont pas noyés sont mazoutés à vie.
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Videos de Sylvain Savoia (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sylvain Savoia
1,2,3 BD ! Chez les libraires ! vous présente les BD coups de coeurs de Dominique et la librairie Excalibulle à Brest. Once Upon A Time At the End of the World scénariste : Jason Aaron dessinateurs : Tefenkgi, Nick Dragotta traducteur : Julien di Giacomo chez Urban Comics Petit pays de Marzena Sowa et Sylvain Savoia chez Dupuis dans la collection Aire Libre Mardival par Yann Cozic chez Glénat En bonus Pilote - la naissance d'un journal Christian Kastelnik, Patrick Gaumer, Clément Lemoine et Michel Lebailly édition La Déviation
1,2,3 BD c'est le jeudi à 18h30 sur la chaine Youtube et les RS. Trait pour Trait parcourt toujours les librairies de France pour des conseils de lecture avec le soutien des librairies Mine de Rien, Alfa BD, Sanzot, Krazy Kat/ Manga Kat, la planète dessin, Alès BD, le Bidibul, L'octobulle, Comic(s)Trip et Popup&co! #GALERIE #BD #POPCULTURE #BANDEDESSINEE #COMICBOOKS #9EMEART Retrouvez 1,2,3 BD ! Chez les libraires! sur : https://www.youtube.com/TraitpourtraitBD https://www.facebook.com/TraitpourTraitBD https://www.instagram.com/traitpourtraitbd/ https://twitter.com/TPTBD
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