Christian Andersen, avocat au barreau de Paris, est appelé en pleine nuit par une infirmière de l'Hôtel-Dieu. En effet, il se pourrait que la femme qui vient d'arriver aux urgences soit son épouse. Mais, arrivé sur place, le jeune homme est déçu de voir qu'il ne s'agit pas d'Alice. Si sa femme a disparu depuis déjà trois ans, il n'a de cesse de la rechercher, utilisant encore aujourd'hui les services d'un détective privé et se moquant bien des gens qui le croient coupable de l'avoir tuée. C'est auprès d'un psychologue qu'il tente également de retrouver la mémoire. Rendu amnésique suite à un accident de voiture quelques jours après la disparition d'Alice, il ne se rappelle plus des derniers instants passés en sa compagnie...
Diane Kellerman, ex-lieutenante à la criminelle, reçoit la visite de la police alors qu'elle enchaine les frappes et les directs. Convoquée chez le commissaire Géricault, ce dernier l'informe qu'une femme a été retrouvée morte dans le bois de Vincennes. Au vu des premières constatations, le meurtre semble avoir été commis par le Marionnettiste. Même type de femme et mêmes coups et blessures. Si Diane a enquêté sur ce dernier, elle a cru dur comme fer qu'Henker était le Marionnettiste, c'est cette affaire qu'elle a pris très à coeur qui lui a valu son expulsion. le souci aujourd'hui, c'est que Henker croupit en prison depuis trois ans. Serait-ce l'oeuvre d'un copieur ? Si Géricault ordonne à Diane de ne surtout pas se mêler de cette nouvelle affaire, sachant qu'elle a gardé des contacts dans la police, celle-ci décide tout de même de mener sa propre enquête...
Ce premier roman de
Morgan Audic fait montre d'un talent certain, confirmé par la suite par «
de bonnes raisons de mourir ». Ici, l'on a affaire à des femmes, toutes semblables, qui trouvent la mort dans d'atroces conditions sous les coups du Marionnettiste, un mari éploré qui recherche son épouse depuis trois ans et enfin une ex-flic virée pour comportement agressif. Si, de prime abord, l'on ressent une impression de déjà lu,
Morgan Audic déroule un scénario alambiqué et tortueux à souhait, parsemé de rebondissements inattendus. Même les personnages, intrigants, ôtent leur masque et se dévoilent peu à peu. Notamment, Christian Andersen qui tour à tour passe pour un mari éploré et un coupable idéal ; Diane, jeune femme empreinte de violence qui cache ses blessures ; le beau-père de Christian, le docteur Dogson, qui, étonnamment, ne veut plus rien avoir affaire avec son gendre et se cache ou encore Alice, omniprésente malgré son absence... de découvertes en révélations, du coupable idéal aux fausses pistes en passant par des faux-semblants ou des identifications incertaines, cette enquête, au rythme effréné et au suspense crescendo, avec en toile de fond, le conte d'Alice au pays des merveilles, se révèle parfaitement maîtrisée et construite jusqu'au dernier chapitre.
Original et bluffant...