Petit quiz pour commencer.
Parmi ces dix scientifiques célèbres né(e)s avant 1920, combien sont des femmes ? Je dis bien 10, car l'un des noms appartient à 2 personnes.
Pasteur, Einstein, Curie, Newton, Archimède, Edison, Faraday,
Galilée, L. de Vinci.
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Réponse...
: une seule, Marie Curie
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Mais pourquoi si peu ?
1. trop bêtes, les meufs
2. enfanter et réfléchir à de grandes questions, ce n'est pas compatible
... a - seins, teucha & ovaires => petit cerveau
... b - question de temps et de priorités
3. et si des hommes s'étaient appropriés certaines découvertes féminines ?
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Réponse...
: 2-a dans l'esprit des hommes d'alors, et encore chez certains, aujourd'hui ; 2-b dans les sociétés patriarcales ; et 3, bien sûr
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Citation d'
Eric Sartori en préface : « Non, l'exclusion des femmes de la vie scientifique n'est pas un simple effet d'optique des historiens ; elle résulte bien d'une oppression systématique, violente, parfois même criminelle. C'est une histoire réelle, bien triste. » (in 'Histoire des femmes scientifiques de l'Antiquité au XXe siècle', Plon, 2006).
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C'est ce qu'illustre
Elisabeth Bouchaud dans ces deux courtes pièces, où sont présentés successivement les travaux et découvertes de la physicienne autrichienne Lise Meitner (première moitié du XXe siècle en Allemagne) et de la radioastronome irlandaise Jocelyn Bell (années 1960 au Royaume-Uni). Des découvertes majeures que des collègues et/ou supérieurs hiérarchiques masculins - a priori pas très futés, pourtant, à en croire les descriptions de l'auteure - se sont approprié sans vergogne, et qui leur ont valu le prix Nobel : Otto Hahn pour la fission nucléaire, et Anthony Hewish pour les 'pulsars'.
La première pièce présente une autre dimension, puisque Lise Meitner, en plus d'être une femme dans ce milieu d'hommes, était issue d'une famille juive. Bien que convertie au protestantisme, "on" tenait là un bon prétexte pour l'évincer pendant la domination nazie...
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J'ai été un peu perdue sur certaines explications scientifiques, et les deux textes m'ont paru un peu courts, mais j'ai apprécié. La magnanimité de ces deux femmes et leur faculté à pardonner me laisse quand même perplexe, cela dit... Autres temps, autres moeurs ?
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Sur le sujet, lire '
Le problème avec les femmes',
Jacky Fleming : « Les femmes peuvent-elles être des génies, ou leurs bras sont-ils trop courts ? » ... « Pourquoi n'avons-nous entendu parler que de deux (ou trois) femmes à l'école ? Que faisaient toutes les autres ? »
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Merci au 'Canard enchaîné' pour l'idée (quel n° ? je ne retrouve pas). Je lis toujours la rubrique 'Le Théâtre', bien que la plupart des pièces évoquées se jouent à Paris. Lorsque je suis vraiment tentée, j'essaie de trouver le texte écrit.
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Et merci pour ce beau moment, p. 110 ♥
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=UipTt-qqZOE ♪♫