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EAN : 9782290396353
384 pages
J'ai lu (06/03/2024)
4.12/5   82 notes
Résumé :
Un roman noir construit à l'envers... pour remonter aux origines du mal.

Anthony Malo est en train de mourir. Seul. Il laisse comme un appel, une couverture qui lui a été offerte il y a très longtemps par une femme qu'il a aimée.
De l'épilogue au prologue, en passant par les livres 3, 2 et 1, le lecteur va remonter le fil de l'histoire et comprendre pourquoi cet homme a décidé de finir sa vie ainsi. Pourquoi son corps et son âme sont marqués d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Me voici confronté à l'étrangeté de ce roman dans la forme de sa narration. Comment va la nuit ? est en effet un roman noir construit à l'envers. le lecteur chemine dans sa lecture de l'épilogue jusqu'au prologue en franchissant les livres 3, 2 et 1 et en suivant la chronologie du narrateur Anthony Malo dans ce journal à rebours où tout commence au seuil de sa mort pour remonter jusqu'à l'enfance.
Si ce procédé proche de l'exercice de style m'a un peu déconcerté au tout début de ma lecture, je dois reconnaître que non seulement cela joue sur l'effet addictif du récit mais éclaire aussi le parcours et l'enchaînement des faits qui se sont succédé dans la vie du personnage, les rencontres, les décisions qu'il a été amené à prendre ou à ne pas prendre, les erreurs, les errances, donnant un sens à la trajectoire de son existence.
Dès les premières pages, nous faisons la connaissance avec cet homme solitaire, taciturne, reclus, coupé du reste du monde, cabossé de partout, couvert de cicatrices, celles enfouis dans son coeur dans une douleur mutique sont peut-être celles qui lui font le plus mal.
C'est un paysage de montagne, une nuit d'hiver, l'homme trébuche, s'enfonce dans l'envers du décor et nous laisse seul au seuil de la porte de sa demeure, une ancienne bergerie, avec cette couverture brodée offerte par une femme qu'il a aimée...
Il ne nous reste plus qu'à remonter le temps et Christian Carayon nous y invite...
J'ai été hameçonné par le rythme du récit dont on veut en connaître au plus vite l'après, c'est-à-dire l'avant, je ne sais pas si vous me suivez...
Peuplé par les accidents de parcours qui n'ont cessé de jalonner la vie d'Anthony Malo, ce roman pourrait se lire comme une étrange variation sur le thème du destin...
Dans une écriture exigeante, sensible, qui se tient tout au long du roman, les personnages se révèlent blessé, attachants, mélancoliques, dans le flux du temps qui les entrelacent les uns aux autres, parfois avec violence. Parmi ces personnages, nous allons à la rencontre des femmes qui ont compté dans la vie du narrateur ; entre toutes demeure la figure de sa mère, éternelle dans son coeur.
Dans ce chemin imprévisible à l'envers, il y a quelque chose qui tient de la catharsis et cela revêt une sensation intense et déconcertante qui vous agrippe de la fin jusqu'au début de l'histoire, vous me suivez toujours ?

[ Lu dans le cadre de la sélection du prix Cezam 2024 ]
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Anthony est en train de mourir dans son refuge, une ancienne bergerie à la montagne.
De l'épilogue au prologue, en passant par les livres 3, 2 et 1, nous construisons le puzzle de sa vie en découvrant les personnes qui ont compté pour lui, ses traumatismes et tous les événements qui font que cet homme a décidé de finir sa vie ainsi.

Ce récit, construit à rebours, était énigmatique lors de l'épilogue.
Il se révèle par la suite en sortant progressivement du brouillard.

Le procédé de la construction antichronologique ne fait pas artificiel, il laisse découvrir avec finesse Anthony, homme plein de bosses et d'autant de meurtrissures, devenu un quasi ermite.

Le reclus semble inspiré par Henry David Thoreau qui a tourné le dos à la civilisation pour s'installer dans les bois et l'a raconté dans son livre : “Walden ou la vie dans les bois”, daté de 1854.

L'écriture file, elle sait poser avec finesse l'ambiance et les paysages et rendre attachante cette histoire prenante et humaine.
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Anthony est très solitaire et vit dans une ferme isolée au milieu des montagnes. Il est en train de mourir dans la neige. On va apprendre son histoire au cours des 3 parties qui composent le livre : Victoria, sa dernière voisine infirmière ; sa mère, décédée de maladie et Katel, son premier amour.

La lecture est lente, à l'image de la montagne qui occupe toute la place et qui impose sa cadence de vie. Il y a peu de dialogues, surtout au début ; écho à la vie solitaire d'Anthony. Mais ce dernier a eu d'autres vies avant d'échouer là : il a été avocat mais sans doute trop sensible pour ce boulot, il a souvent déménagé avec sa mère, il a fait quelques conneries à l'adolescence… Beaucoup de sujets sont abordés dans ce roman noir sans qu'il n'y en ait un qui ressorte vraiment selon moi. J'ai bien aimé cette chronologie à l'envers, le côté « roman choral », bien qu'il faille de la mémoire car les protagonistes de chaque histoire ne reviennent parfois pas dans les autres tranches de vie d'Anthony. La partie de sa mère est la plus dure tant elle aborde des sujets dramatiques comme la maladie, la mort, les violences conjugales. J'ai trouvé la fin un peu abrupte mais j'ai globalement trouvé ce roman original. Ma note : 3,5/5
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N°1809 – Décembre 2023.

Comment va la nuit ? - Christian Carayon – Éditions Hervé Chopin.

Dans ce coin perdu de Savoie, Anthony va mourir, seul. Lui, l'ex-avocat, brillant et idéaliste, volontiers défenseur des causes perdues, devenu dans ces montagnes un marginal taiseux, sauvage et parfois bagarreur qui a mis fin à une longue errance, est pour les gens d'ici un mystère. Un emploi dans le gîte voisin de Caroline lui permet de survivre et d'apprivoiser ses fantômes, surtout des femmes.. Arrive Victoria, une jeune infirmière et leur amitié met du temps à se tricoter, pourtant leurs parcours ont des points communs, cahoteux. Chacun vient vers l'autre et en parle, mais avec parcimonie, comme pour exorciser un mal, un échec. Dès lors la différence d'âge n'existe plus, seule persiste la crainte de voir l'autre souffrir et peut-être disparaître.
Pourtant, c'est plutôt la vie d'Anthony qui nous est offerte, difficile, pleine d'un idéal qui va finalement la détruire à petit feu, victime d'une enfance difficile, capable de vouloir retrouver un amour de jeunesse dans l'impossible espoir de le raviver. Adolescent, il a de l'amour une notion romantique, à cent lieues de celle des garçons de son âge et les rapports qu'il peut avoir avec ses semblables se transforment souvent en fiasco. Il va se muer en redresseur de torts, volontiers protecteur de Victoria, pour lui permettre d'échapper à l'injustice qui la menace, sans qu'elle ne lui demande rien et sans rien exiger d'elle en retour. Ce que je retiens au terme de ces trois cents pages, c'est la solitude de cet homme, perdu dans une société où il n'a pas sa place, dont la vraie nature lui échappe, où il tente, parfois maladroitement, d'imprimer sa marque et ses désillusions face à une espèce humaine qu'il ne comprends pas et qui le rejette. Avec au bout la mort comme une délivrance. Les citations de Henry David Thoreau viennent à propos inspirer ce livre.
Cela m'arrive rarement, mais parfois la lecture d'un roman évoque d'elle-même un tableau, un air de musique… Ici, au fur et à mesure de la découverte des différents chapitres, se sont imposées les notes de la symphonie du destin de Beethoven, cette sorte de certitude que notre vie est toute tracée sans qu'il nous soit possible, malgré toute notre bonne volontés, d'en modifier le cours et que les événements nous arrivent s'imposent à nous, sans que nous y puissions rien, chance ou malchance, au point ne voir en elle qu'une partition écrite à l'avance, incontournable. Je vois dans le titre qui s'inspire d'une réplique de Macbeth une confirmation de cette intuition.
J'ai eu plaisir à découvrir ce roman qui ne s'annonce pas ainsi, bien écrit et facile à lire, poétique et émouvant par moments. Mais pourquoi avoir commencé cette histoire par la fin ?

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Après son opération, Anthony retourne chez lui, dans son refuge, une ancienne bergerie à la montagne.
Les jours passent et il ne guérit pas, bien au contraire. Son état empire et il sait que c'est la fin.
Anthony sort dans la nuit noire et s'écroule dans la neige.

Voilà comment démarre cette étrange histoire. Etrange non par les faits mais par la forme.
En général, quand on commence un livre, on fait d'abord connaissance avec les personnages qui font leur entrée au fur et à mesure. Des évènements surviennent, s'enchaînent et petit à petit se tissent les liens. Tout se met en place progressivement et on finit par recoller tous les morceaux du puzzle avant le chapitre final.

Ici, et c'est la première fois que je vois ce type de construction, on démarre par la fin, l'épilogue et on remonte doucement jusqu'au début, jusqu'au prologue.
Concrètement, au début, on fait brièvement connaissance avec un homme mystérieux qui sent sa fin proche.
Et ensuite, on remonte le fil de sa vie pour découvrir les personnes qui ont compté pour lui, ses traumatismes et tous les évènements qui ont marqué sa vie d'enfant, d'adolescent et qui ont fait de lui cet homme solitaire qu'on nous décrit. Cela crée une espèce de suspense et on a envie de voir où cela va nous mener.
Arrive la fin du livre qui est aussi le prologue, et là j'ai été très surprise. J'ai lu une seconde fois les dernières lignes car je n'étais pas certaine de comprendre.

C'est donc un livre surprenant et également un livre touchant. Les personnages sont attachants et il y a beaucoup de souffrances mais aussi d'amour, notamment un amour fusionnel entre une mère et son fils unique.
Certains passages m'ont beaucoup émue et je suis contente d'avoir découvert cette plume.
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Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
L’âme existe. Anthony s’en aperçoit à la seconde même où il la perd. Il sent le trou béant. Cette amputation ne peut porter d’autre nom.
Il a connu d’autres disparitions, des séparations douloureuses, mais aucune ne le ravage comme celle-ci. Aucune ne lui a ôté son âme.
Il lui faut apprendre à vivre sans. Vivre n’est pas le mot juste. Car une vie sans âme n’est plus une vie, c’est un désert. Elle doit être appelée autrement. Ce qui reste, par exemple.
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Son boulot était désormais de se reposer. Anthony avait obéi. Il avait dormi, bu et mangé. Il avait joué les bons soldats. Pourtant, sa sortie avait été repoussée de vingt-quatre heures. Il avait immédiatement songé à signer une décharge.
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Sommaire

Épilogue
Personne à prévenir............................................................. 11

Livre 3
Victoria................................................................................... 21

Livre 2
Katel...................................................................................... 125

Livre 1
Maman................................................................................. 199

Prologue
Comment va la nuit ?........................................................ 309
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Je vais te donner deux conseils, fiston. Dans la vie, ne renonce pas à ce que tu aimes. Jamais ! Deuxièmement, essaie toujours de faire ce qui est juste, au moment où ça doit être fait, parce que le train ne passe qu’une fois et après, tu es juste bon à lui courir après sans avoir la moindre chance de le rattraper.
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Le pire, c'est si tu admets ressentir de la haine ou de la rancune. Là, c'est le pompon ! Tu deviens carrément infréquentable, on affirme qu'on ne te reconnaît plus parce que tu ne sais pas pardonner. Alors que, soyons honnête, cette connerie de résilience est le plus grand mensonge qu'on ait osé nous servir.
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