Maintenant que j'ai compris que le rythme du récit dans cette série est relativement lent, que l'intrigue est minutieusement construite pas à pas et que, sans en avoir l'air, chaque pièce compte, j'ai longuement savouré ma lecture, comme un bonbon suave.
Je suis toujours très admirative de la richesse d'écriture de
Marine Carteron, tant par son style que par le détail des décors et accessoires, les caractères et le langage des personnages (pas toujours très châtié !), la créativité dans les péripéties. le tout témoigne, je trouve, d'une très bonne connaissance des textes antiques, et d'une sacrée gymnastique pour tout assembler dans un tout cohérent ! Cela m'a donné envie de me replonger dans certaines de ces lectures classiques et d'en découvrir d'autres.
Les éclairages par quelques menues citations des épopées références, confirmés dans l'appendice listant les inspirations et choix de l'autrice, offrent une version que je trouve très sensée de ce qui a bien pu se passer à l'origine de cette guerre de troie : la sempiternelle question du « Hélène est-elle coupable ? » ainsi que la présence d'Athéna parmi les trois déesses en lice pour recevoir la « pomme de discorde » destinée à « la plus belle », présence sur laquelle je me suis toujours interrogée moi aussi.
En sous-texte, comme dans le premier tome, nous sont donnés à observer une nouvelle fois la marche du pouvoir et ses compromissions, beaucoup ici encore les statuts et la vie intérieure de la femme, la dimension du sacré, le destin, la liberté.
Nous remontons le temps et sommes désormais entre 30 et 20 ans avant la chute de Troie. Tous les grands protagonistes me semblent être nés et avoir été présentés à un moment ou à un autre. L'échéance approche. J'ai hâte de découvrir le troisième et dernier opus où éclatera cette guerre de Troie, me délectant par avance de ce qui devrait être un petit bijou de subtilité et d'inventivité.