Je tiens " les accidents de la vie "( comme les désignent pudiquement les assureurs) à l'œil. Pas de çà chez moi.
Ça me scandalise parce que ce n'est pas aux filles de ne pas trop boire mais aux hommes de ne pas violer des filles trop saoules pour dire non, pour décamper ou être suffisamment conscientes pour sentir leurs paluches agripper leur corps/ mur d'escalade.
Elle est mon lait sur le feu.
Il y a quelques jours, j'ai demandé à la grosse qu'elle était l'odeur de son enfance sans trop savoir ce qu'il fallait espérer. Elle m'a répondu "la cigarette froide". La hchouma.
Je me demande souvent s’il sait que sa fille est vilaine comme tout ou si, de la même façon qu'on n'est pas incommodé par sa propre mauvaise haleine, on n'est jamais saisi par la laideur d'un enfant s'il est le nôtre.
La Règle. Celle à laquelle toutes les femmes ou presque se soumettent un jour. La Règle. Celle qui impose de proposer au monde une autre que soi. Parfois même son strict envers. L'essentiel étant de ne surtout pas se satisfaire de sa propre gueule et encore moins du corps dans lequel on est engoncé, mais de les parer de tous les artifices possibles.
Je n’ai pas plus d’admiration pour les femmes prétendument puissantes et indociles que je n’ai de commisération pour les suiveuses, les alignées.
Je n’avais d’yeux que pour elle et son aveuglante pureté, et m’étais donc juré de ne pas l’esquiver avec les coins des valises que je me trimballe et de toujours mettre de l’adoucissant dans son linge.
Je les ai évidemment regardées partir en me penchant à la fenêtre, et mon cœur s’est grippé quand j ai vu la main de la gosse attraper celle de Loulou. La salamandre a trouvé une nouvelle pierre chaude sur laquelle se reposer.
Et si je sais que ce n'est pas aux femmes de modérer leur apparence pour se rendre moins vulnérables mais aux hommes de cesser de violer, d'agresser et de reluquer, je ne suis pas moins affolée.