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J'avais découvert Nadia Daam sur le plateau de la Grande Librairie. Et, j'avais été subjuguée par son humour fin, sa gentille dérision et son ironie. Elle assumait ses contradictions et se livrait avec sincérité, à l'aise avec la caméra.

Le récit s'ouvre sur les deux semaines où sa fille de 11 ans et elle ne quittent plus la cabane salon installée après le décès du père. Pas une larme de la part de la gosse. Mais une sortie bienvenue avec la baby-sitter sonnera le glas de cette période.

À partir de l'éducation de sa fille, des difficultés qu'elle a pu rencontrer, Nadia Daam explique sa façon de l'élever, elle, la féminise attachée à l'égalité. Néanmoins, le fossé est grand entre le discours et la réalité. Et Nadia Daam le sait, elle reconnaît les contradictions, les faux-semblants et les mensonges. Et, ils sont nombreux.

Ces petits écarts sont le fond de la gosse. Oh, que j'aime la fée bûcheronne, la femme qui revendique le body positive mais qui se pèse tout le temps, ou du Baptiste qui vole la semoule. Cette narration d'une femme célibataire élevant seule sa fille permettra à de nombreuses femmes d'y retrouver leur quotidien.

« Pour ce qui est d'habiter nos corps, nous sommes des menteuses de mères en filles. » Cette citation pourrait être le refrain publicitaire de ce récit de Nadia Daam. C'est drôle, enlevé et puis ça fait vraiment du bien de découvrir que nous ne sommes pas les seules à jouer les Wonder Woman, sans avoir de talent !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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- REJOUISSANT! -

"Ses 14 ans ont façonné ses hanches et fiché une cible sur sa silhouette".

"A-t-on, sans le préméditer et même en le redoutant, cousu sur eux leur habit d'amoureux avec le même fil émoussé qui a déjà raccommodé nos frusques ?"

J'ai pour habitude de revendre mes livres après les avoir lus: les livres, c'est encombrant et "conserver" crée une dette de ménage qui sera à charge, souvent, d'autres que soi. de surcroît, j'ai la quasi certitude que je ne rouvrirai pas 95% des livres que j'ai lus. Alors, je fais tourner: revente, dons, boîtes à livres,...Bref, je vire!

Sauf pour mes coups de coeur, pour ces livres que je suis certaine de relire, ceux (les pauvres) que je n'ai pu m'empêcher de crayonner, d'annoter, de martyriser sur l'autel de l'enthousiasme, de l'émerveillement ou de l'érudition.

"La gosse" est de ces livres-là et va bientôt prendre la navette en direction de mon (petit) mausolée littéraire car, non seulement il est acquis que je le relirai, mais il est certain que je le ferai lire à ma fille, car " j'ai compris que c'est ce qu'il s'est passé en un peu moins de vingt ans, la Terre s'est réchauffée, plus de pelle et de seau moins de cris, mais deux femmes qui prennent soin l'une de l'autre. Tourner les talons mais toujours revenir sur ses pas. Et ça, ma fille, ma gosse, ma douce, mon incendie, ma Sasha (Victoire), tu le diras à ta fille et à la fille de ta fille".

C'est drôle, impertinent, désopilant, insolent, piquant, tranchant, émouvant, sincère, ça vient des tripes et ça touche le coeur. Ça déménage et ça remue!

Etre la mère d'une fille, ce n'est pas une aventure banale et Nadia DAAM, avec humour et intelligence, interroge la transmission, le passage de génération, la mue de la mère pas toujours en phase avec celle de la fille, cette dissonance qui, parfois, détonne, mais cette tendresse qui, toujours, raccommode. On crée ce lien si particulier comme une araignée tisse sa toile, jour après jour, millimètre par millimètre, en improvisant, souvent, en acceptant de lâcher prise, parfois, en ayant l'audace de faire le pari de la confiance, celle qui fait lâcher les dernières digues de la parentalité inquiète pour laisser le papillon s'envoler.

Avec beaucoup d'intelligence, fardée avec pudeur sous une bonne couche d'ironie et de second degré, l'autrice aborde les grands thèmes qui agitent les consciences des mères, et beaucoup se reconnaîtront car ces questionnements sont universels, au fond: qu'est-ce que je souhaite transmettre, comment le transmettre, suis-je trop ou pas assez, comment "ma gosse" me voit-elle, suis-je un modèle ou le chemin à ne pas suivre, suis-je à la hauteur de ses chagrins et de ses joies, à la hauteur de ce projet que j'ai accueilli, assise sur la lunette des WC, les yeux un peu humides rivés sur un symbole mathématique fiché dans un petit bâtonnet banc/bleu, de "créer" un être humain?

Je ne saurais que trop vous enjoindre de foncer chez votre libraire préféré pour vous procurer cette petite pépite, ce petit guide de survie à destination des mères un peu foutraques à l'armure d'acier mais au coeur de guimauve, conscientes que "le plus difficile dans la maternité, c'est cette inquiétude intérieure que l'on ne doit pas monter (A. Hepburn)".

Car, chacune le sait, on ne nait pas mère, on le devient. Toute sa vie durant.

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Je suis devenue mère à peu près en même temps que Nadia Daam. À l'époque on lisait ses déboire de jeune maman sur le blog des mauvaises mères et je pense que ça a du en décomplexer plus d'une. 18 ans (et trois adoes) plus tard, j'étais curieuse de redécouvrir sa plume, d'autant plus que si les textes sur la maternité et l'arrivée des enfants dans le foyer sont assez courants, on donne encore rarement la parole aux mères d'adolescentes.

C'est pourtant une période très particulière que l'autrice passe en revue dans cet inventaire désordonné et structuré en courts chapitres. Peu à peu, celle qu'on a toujours protégée va s'émanciper et même commencer à prendre soin de nous. La plume est juste, touchante quand elle dit l'émerveillement devant notre progéniture dont on ne saura jamais s'il est parfaitement justifié ou juste une preuve d'aveuglement parental. Les pages filent avec douceur dans ce texte léger (peut-être un peu trop ?) et très court (peut-être un peu trop ?)
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Histoire de vie ... celle de Nadia DAAM qui élève seule sa fille que l'on voit grandir au fil des pages. Des moments de tendresse, d'agacement, de dissensions mais toujours de proximité et d'amour.

J'ai eu la chance d'assister à une rencontre autour de ce livre avec l'autrice. Et le livre était à la hauteur de cet moment: émouvant avec des instants plus légers
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« La Gosse », c'est une histoire de vie, celle d'une mère, qui élève seule sa fille et qu'elle voit grandir et s'émanciper.

« La Gosse », c'est ce livre que toutes les mamans de petite fille, d'adolescente, de jeune femme, de femme, devraient lire.

« La Gosse », c'est aussi ce livre que toutes – même celles qui ne sont pas mères, devraient lire tellement il est bourré d'humour, d'impertinence – que dis-je, d'insolence, mais aussi d'intelligence, de sincérité et de justesse.

C'est, en effet, avec un humour très fin, beaucoup d'ironie et d'auto-dérision, et surtout sans aucune fioriture, que Nadia Daam nous livre son expérience la maternité. Et, par ce biais, les difficultés rencontrées dans l'éducation d'une fille, qui deviendra femme, dans un monde où il faut être féministe, mais pas trop ; s'assumer, mais pas trop ; être bien dans ses baskets, mais pas trop (et se peser trois fois par semaine, parce que chaque gramme compte, mais ne surtout pas le dire) ; être indépendante (surtout, affectivement), mais pas trop ; être un parent libéral, mais pas trop ; être un parent exigeant, mais pas trop ; et la liste est longue.

Nadia Daam démonte avec justesse, bienveillance, et surtout, sans aucune forme de jugement, le mythe de la mère parfaite – qui, dieu merci, n'existe pas. Et, on ne va pas se mentir, ça fait un bien fou. Même pour celles qui ne sont pas (encore) mères.

Mais, « La Gosse », c'est surtout une très belle déclaration d'amour de l'auteure à sa fille. Un amour inconditionnel (« Tourner les talons, mais toujours revenir sur ses pas »).

Et, en tant que « fille », et même si je n'ai jamais eu besoin de ça pour être reconnaissante de ce que mes parents m'ont donné, j'ai d'autant plus envie de dire « MERCI » à ma maman. Merci pour toutes les angoisses qu'elle a dû ressentir, à l'idée d'élever une fille, dans un monde pas très joli, sans ne jamais rien laisser paraître ; pour tous les questionnements qui ont certainement agités sa conscience, jour et nuit, sans que cela n'ait jamais aucun impact sur mon enfance, mon adolescence, et maintenant, ma vie de femme.

Je dois également remercier @netgalleyfrance et @editionsgrasset qui m'ont gentiment permis de lire ce livre.
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Ayant sensiblement le même âge que Nadia Daam, je me reconnais beaucoup dans ce qu'elle raconte dans ce volume sur l'enfance et l'adolescence, que ce soit les siennes ou celles de sa fille. Son expérience partagée parlera donc probablement beaucoup aux mères quadragénaires d'adolescents.

Ce court récit invite à la réflexion sur notre propre histoire et notre rapport à la maternité / parentalité. de plus, même si certains passages (le début notamment) sont très émouvants, l'humour de l'autrice est bien présent et rend cette lecture sympathique et agréable.
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On suit l'autrice qui se confit sur l'enfance puis l'adolescence de sa fille d'aujourd'hui 18 ans.
La difficulté de l'élever seule, son père étant décédé, la différence entre sa propre adolescence et celle de sa fille, comment allier sa vie de femme et de mère, et surtout ses interrogations comme "est on aussi" pénibles " que nos propres parents ? "est ce plus facile d'élever une fille quand on est féministe ?", "tombe t on dans les mêmes travers que la société impose ?".
Finalement, Nadiam Daam nous rappelle, non sans humour, que le temps passe vite et qu'il faut profiter des moments qui pour la plupart ne reviendront jamais et qu'on fait toutes et tous comme on peut suivant le bagage qu'on a reçu.

Livre doux et touchant.
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Voici le récit intime de la relation d'un mère célibataire avec sa fille. C'est bien le lien qui les lie toutes les deux qui est ici passé aux cribles. Si on met de côté les clichés nauséabonds habituels, le sexe de l'enfant attendu n'a pas d'impact sur la facilité à l'éduquer. Ce sont juste des problématiques différentes. En temps que femme, et donc ancienne petite fille puis adolescente, la Mère connait les étapes par lesquelles la Gosse va passer. le contexte et les choix peuvent par contre être différents.

Le point de départ de cette analyse : le décès du père, mort alors que la Gosse à 11 ans. Les parents avaient beau être séparés, le poids de l'éducation se portaient à deux. Désormais, la mère va devoir tout assumer seule. Au moment où s'annonce l'adolescence, ce grand chamboulement hormonal où les influences extérieures à la cellule familiale peuvent avoir une grande importance. La mère parfaite, ce mythe qui n'existe pas, est tellement pensé sur les premières années de l'enfant qu'on en oublie d'aborder la tension dans la relation parent-enfant à l'adolescence. Comment accompagner au mieux son enfant à devenir une adulte droit dans ses bottes quand soit même on se fait parfois l'effet d'un imposteur dans ce rôle ? La posture de parent nous met face à nos contradictions les plus profondes, entre convictions féministes et injonctions de la société. Et surtout pose clairement la question de ce qu'on souhaite transmettre à notre progéniture, quelle qu'elle soit.

Écrit avec justesse et une vraie bienveillance sur ce rôle de mère, Nadia Daam décortique parfaitement la relation mère-fille. C'est à la fois émouvant, d'une sincérité folle, sans faux-semblants, souvent drôle, absolument pas moralisateur. Bref, intelligent ! Et également la très belle déclaration d'amour inconditionnel d'une mère à sa fille.
Lien : https://nourrituresentoutgen..
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Nadia Daam raconte la vie à deux avec sa fille qu'elle éduque seule depuis le décès de son père quand elle avait 12 ans. Les angoisses de mère, les fierté qu'on ne peut plus partager, les tentatives de conserver une vie de femme, la conciliation des idéaux qui se heurtent à la réalité.
Un récit drôle et vivant.
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Un texte rempli de punchlines décomplexées, justes, drôles, brillantes, émouvantes !Une évidence! Coup de coeur !

Dans ce livre, Nadia Daam met en valeur un des personnages les plus complexes qui soient : la fille adolescente. Avec un regard à la fois tendre et percutant, elle aborde sans filtre ce qui fait sa vie de mère : les joies, les doutes sans oublier les engueulades et les frustrations.
Parce que sans l'avoir vécu, impossible d'imaginer ce qu'est de partager sa vie avec une femme en devenir, qui triture encore son doudou en voulant nous apprendre la vie (cf Tiktok). Ce qui offre de savoureux moments.

Là où le texte est merveilleux, c'est qu'il est d'une redoutable qualité d'écriture. L'autrice sait jouer avec les mots pour faire passer des émotions évidentes à travers des illustrations langagières inattendues ! (ex : Un club si fermé des transclasses, avec pour oracle Édouard louis, et comme sésame le seul fait d'avoir eu des parents non imposables et du faux Coca-Cola dans le frigo. )

Nadia Daam passe au crible son statut de mère, d'ex-ado aussi, avec une acuité et une capacité d'autodérision délicieuses. Et salvatrice aussi ! Il est toujours courageux de poser à plat sur le papier des sentiments qui heurtent la vision traditionnelle de la mère de famille (qui aurait bien fini la dernière part de gâteau au chocolat, merde, arrosée d'un fond de rosé of course).

Dans cette tonalité décalée, l'autrice interroge les origines, la transmission (consciente ou non), et ce qui se joue dans cette relation unique et sans cesse mouvante entre une mère et sa fille.

Là où je l'admire, c'est que forte de ses qualités comme de ses défauts, elle ose avec courageuse offrir ce livre à sa fille en y mettant toute son honnêteté et avec la puissante volonté de ne rien lui cacher. Bravo.

Bilan :
Dans ce texte, Nadia Daam met tout le foutraque d'une mère avec le brio d'une esthète du langage. C'est une pépite à découvrir, que je relirai avec délectation.
Vous le savez déjà, mais c'est bon de le rappeler : chacune d'entre nous fait du mieux qu'elle peut, et comme elle peut !
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