AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782360572915
108 pages
Asiatheque (05/05/2021)
4.68/5   11 notes
Résumé :
La cérémonie du thé au Japon et le hasard d'une rencontre

Le récit est rédigé à la première personne. Kyoto, années soixante-dix : un jeune Français s’initie à la cérémonie du thé chez madame Yamamoto. La cérémonie commence. On attend l’arrivée d’une des participantes, Shimizu-san. Elle dit au jeune homme son prénom : Ichie (ichie, « une rencontre ») et elle y ajoute un autre mot : ichigo (« un hasard »). Ichigo ichie, le hasard d’une rencontre autour... >Voir plus
Que lire après De thé et d'amourVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
A Kyoto, un jeune étudiant français se rend tous les samedis chez Madame Yamamoto pour y apprendre les subtilités de la cérémonie du thé. le Gaijin et la Sensei ont développé une complicité faite de respect et d'indulgence. Il admire la vieille dame, elle s'amuse de ses maladresses.
Un matin, la leçon est retardée par Shimizu-san qui finit par arriver en s'excusant. La jeune fille est d'une beauté délicate, réhaussée par son magnifique kimono et l'étudiant n'est pas insensible à son charme. Aussi, quand après le cours, elle l'invite pour un thé chez sa soeur Miya, il accepte sans hésiter. Son prénom, Ichie, signifie ‘'une rencontre'', elle lui parle d'ichigo, un hasard, pour qualifier le moment qu'ils viennent de vivre. Et en effet, au hasard d'une rencontre autour d'un thé, il va vivre avec la mystérieuse jeune fille, une histoire ‘'de thé et d'amour''…

Une bulle de délicatesse, de sobriété, de pudeur. Hubert Delahaye nous entraîne à sa suite dans ses souvenirs de jeunesse lorsqu'il était étudiant à Kyoto et s'initiait à la cérémonie du thé, cet art séculaire qu'il tente de maîtriser malgré sa gaucherie et son impatience. Il nous raconte le matériel, toujours choisi avec soin en fonction des circonstances, les gestes, précis, codifiés, délicats, et les émotions liées au cérémonial, apaisement, calme et sérénité. Un environnement où ne déteint pas la belle Ichie, sublimée par les kimonos qu'elle choisit avec soin. C'est pourtant dans la plus parfaite nudité qu'elle choisit de lui préparer un thé, chez lui, dans sa petite maison traditionnelle. Leur liaison sera intense mais fugace, un moment hors du temps, à l'image de la cérémonie du thé. Ichie livre ses secrets mais reste mystérieuse, presque inaccessible. Comme le thé, elle restera à jamais l'essence du Japon, que l'on peut effleurer mais jamais posséder entièrement.
De thé et d'amour est une courte nouvelle totalement envoûtante, un éloge à la culture japonaise, une histoire poétique et intemporelle. A lire pour s'isoler de la trépidation du monde le temps d'un voyage à Kyoto.
Je remercie chaudement Pascaline et L'Asiathèque pour cette parenthèse enchantée.
Commenter  J’apprécie          404
Ce livre d'à peine plus de 100 pages, est une petite pépite emplie de poésie et de délicatesse, un régal de lecture, que vous aimiez le thé ou non, le Japon ou non.

Dans les années 70, un jeune français étudiant à Kyôto, vient s'initier tous les samedis matin, à la cérémonie du thé chez Madame Yamamoto. Il désire en connaître tous les détails et éprouve beaucoup de sympathie pour la vieille dame.
Tous les participants, après avoir vu Madame Yamamoto exécuter les gestes ancestraux devant eux, doivent préparer le thé chacun leur tour. La sensei rit souvent de leurs maladresses et recommence avec patience ses explications.
Un samedi, la cérémonie commence en retard à cause d'une jeune femme qui n'est pas encore arrivée. C'est Ichie...
Dès le départ le narrateur la trouve ravissante et particulièrement attirante. Les deux jeunes gens sympathisent d'autant plus rapidement que Miya, la jeune soeur d'Ichie, habite le même quartier que lui. Miya, dont Ichie s'occupe depuis la disparition de leurs parents, est une personne surprenante pour le jeune homme. Elle est l'opposée de sa soeur. Un jour, alors qu'Ichie s'est absentée de la cérémonie du thé, le jeune homme, inquiet, se présente chez Miya pour avoir des nouvelles de son amie. Quelques jours après, Ichie, fâchée qu'il se soit présenté seul chez sa jeune soeur, lui explique pourquoi elle la surveille de près, car considérée comme "dérangée".
Les clichés ont la vie dure, le narrateur n'imagine pas un instant que cette jeune femme en Kimono puisse être une femme moderne, ni elle, que ce jeune homme, maladroit et étranger, puisse se montrer prévenant et sensible. Ichie va être obligée de s'expliquer...à sa façon !

Voilà un récit rédigé à la première personne, ce qui nous donne l'impression d'écouter une confession. L'auteur nous livre ses propres souvenirs d'étudiant et ses réflexions sur cette culture qu'il découvre avec ses traditions et ses codes.
Ne vous attendez pas à de grands rebondissements. Tout est dit par petites touches pudiques, au fur et à mesure que les deux jeunes gens se font confiance. On est dans une ambiance particulière qui est celle des romans japonais, avec des moments étranges, emplis de mystère, d'autres moments plus réalistes et toujours beaucoup de sérénité.
Le pavillon de thé est une merveille. le lecteur s'y installe avec grand bonheur. La cérémonie du thé est décrite en détails avec les gestes précis, les objets indispensables d'une grande beauté, qui je ne le savais pas, varient selon les saisons et le thé utilisé, les formules convenues, mais aussi les émotions, et l'état d'esprit dans lequel on doit être pour que cette cérémonie ancestrale soit une réussite.
Le lecteur a tout de suite envie d'en apprendre davantage sur les personnages, auxquels en peu de pages, il s'attache mais qui resteront auréolés de mystère. La fin nous offre de belles pages sensuelles et d'une grande douceur.
J'ai plongé avec délice dans cette autre culture si éloignée de la notre et cette lecture a été pour moi une belle découverte.
Lien : https://www.bulledemanou.com..
Commenter  J’apprécie          10
Quelle délicatesse dans ce court roman. L'art du thé : "Le thé n'est pas vraiment une cérémonie. Il n'en a pas la pompeuse solennité. Ce n'est pas la messe ou le rituel d'une quelconque religion. [...] "Cérémonie" est un mot trop rigide pour désigner un exercice aussi multiforme, fait de gestes simples et précis qui n'ont d'autre finalité qu'eux-mêmes, pensés et codifiés pour être strictement efficaces, nécessaires et suffisants et qu'on doit idéalement réaliser sans y penser et d'un coeur léger." (p.29)

Toute l'histoire tourne autour de ces moments chez madame Yamamoto. Tout y est lenteur, calme. Tout s'y déroule dans le silence, les regards se croisent, les gestes sont là pour offrir le thé, pour le savourer, et il s'y joue bien autre chose, l'amour naissant des deux jeunes gens. Ils se retrouvent parfois à l'extérieur, à la fin de la séance, marchent côte-à-côte en devisant. L'art du thé se rapproche de l'art de la séduction surtout lorsque ce dernier se fait en japonais : "La langue japonaise n'a rien de facile, sans parler de son écriture. Une conversation peut se révéler malaisée à suivre quand on n'y trouve pas de sujet ou de verbe. On a tendance à exposer les faits selon un ordre impressionniste où il faut savoir entendre au-delà des mots à travers un discours qui paraît éparpillé et qui favorise les apartés et les digressions." (p.58)

C'est beau, délicat, fin et reposant. Lire ce petit livre de Hubert Delahaye -comme son très beau Lettres d'Ogura- promet un moment à part, loin de la rapidité et de la performance, l'un de ceux que l'on savoure en prenant son temps et un thé.
Lien : http://www.lyvres.fr/
Commenter  J’apprécie          20
Un moment à part avec ce petit texte "De thé et d'amour", extrait des carnets de thé de l'auteur. Alors qu'il était étudiant à Kyoto, il se rendait chaque samedi chez Yamamoto Sensei pour apprendre et effectué la cérémonie de thé. Il y rencontre la jeune Ichie, délicate, élégante dans ses kimonos et bien mystérieuse.
Une jolie nouvelle, on sent bien le Japon autour de nous, sa retenue, ses manières à travers l'écriture de Hubert Delaye.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le thé a cette incidence sur le temps : il donne aux gestes la durée qui leur est due et aux choses le temps d'arriver, de suivre leur cours. C'est un temps different de celui, parfois erratique, de nos habitudes.
Commenter  J’apprécie          50
L'étranger reste un personnage mystérieux aux réactions imprévisibles et beaucoup de gens craignent l'imprévisible.
Ici, il existe des choses qu'on n'ose pas dire ou faire dans le rituel des relations sociales : corriger, se moquer, montrer trop fort son désaccord, négliger sa salutation ou en faire trop et ajouter au trouble.
C'est aux rites que l'on reconnait une grande civilisation.
Commenter  J’apprécie          10
Parfois la sensei me gronde, parfois elle sourit de mes gaucheries. Elle sait que je viens surtout parce que j'aime le goût du thé, pour le plaisir, et elle ne m'en veut pas. J'ai même l'impression qu'elle voit en moi la possibilité d'une détente, d'un moment un peu décalé, aux règles assouplies pour adapter le thé à un contexte international.
Commenter  J’apprécie          00
Des pas glissent sur les tatamis et Yamamoto sensei débouche de la petite cuisine dans un kimono bleu cobalt à fines rayures noires, la coiffure sobre et impeccable, le visage légèrement pomponné, le sourire sans exagération et les yeux qui ne se posent pas sur moi tout de suite parce que cela ne se fait pas.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : cérémonie du théVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (24) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5291 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..