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EAN : 9782494473232
Jeanne & Juliette (10/05/2024)
4.56/5   9 notes
Résumé :
Auvergne, 1780. Le jour de ses seize ans, Yolande Raynal est brutalement chassée de la maison paternelle par la faute de son frère. Recueillie par une tante à Paris, elle fait la connaissance d’un jeune chirurgien, Paul Tournay, qui s’éprend d’elle. C’est une union inespérée pour elle, à laquelle elle ne se résoudra pas sans appréhension.Les années passent, la Révolution éclate, la France rêve d’une société nouvelle tandis que Yolande cherche à s’affranchir du carca... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Ce roman a été ma première lecture en tant qu'ambassadrice Jeanne et Juliette, mais aussi ma première découverte de l'autrice. Depuis l'annonce de la sortie, et de cette magnifique couverture, j'avais très hâte de découvrir ce récit historique et féministe, sur fond de légende de la bête du Gévaudan.

En 1780, Yolande a 16 ans et se destine à entrer au couvent, lorsqu'elle est brusquement chassée du domicile familial par son père. Recueillie par sa tante maternelle, elle s'installe à Paris et y fait rapidement la connaissance de Paul Tournay, un jeune chirurgien. le jeune homme s'éprend d'elle, et Yolande se résout à cette union qui semble être la chance de sa vie.
Des années plus tard, en pleine Révolution, alors qu'elle doit faire des choix qui dicteront son avenir, Yolande découvre les secrets de son passé.

J'ai découvert le roman en lecture commune avec quelques une des ambassadrices et j'ai passé un très bon moment!
J'ai beaucoup aimé le style, très immersif; le récit est découpé en plusieurs parties qui rythment le récit. le roman se lit tout seul et est vraiment très addictif, surtout dans sa première partie, que j'ai vraiment dévorée!

A travers l'histoire de Yolande, on découvre le statut de la femme de l'époque et il faut dire que cela fait grincer des dents! Comme je l'avais déjà noté dans Les Parures de Paris, qui se déroule pourtant cinquante ans plus tard, la femme est à l'époque est une mineure perpétuelle et n'a absolument aucun droit. Les scènes concernant le contrat de mariage, la lettre du père de Yolande, ou encore les discussions de Yolande et Paul au lendemain de leur nuit de noces ou à propos de l'adultère, montrent combien le statut et la sécurité d'une femme ne dépendaient que du bon vouloir des hommes qui dirigeaient sa vie. Alors même qu'on est censé être ici dans le contexte d'un mariage d'amour! Ca fait froid dans le dos!
On voit dans la seconde partie que la Révolution amènera quelques évolutions dans les droits des femmes, mais ce n'est quand même pas folichon!

J'ai beaucoup apprécié le personnage de Yolande. Elle est très touchante dans son attachement à sa soeur, à son fils. le saut dans le temps à l'occasion de la deuxième partie nous permet de découvrir son évolution, celle d'une femme qui essaie de vivre sa vie de son mieux avec les droits qu'on lui octroie. En revanche, j'avoue ne pas avoir compris le but de sa recherche de vérité. J'avais presque l'impression qu'elle avait déjà conscience de ce qui lui est révélé, étant donné son absence de réaction; et elle ne fait aucun usage de ces révélations... Ca m'a paru un peu superficiel, comme l'utilisation de la bête du Gévaudan, et j'ai trouvé dommage que ce ne soit pas plus exploité.

Mais finalement, dans ce récit, comme le dit la quatrième de couverture, les fauves ne sont pas toujours qu'on imagine...

Paul quand à lui, est un homme de son époque. Je veux, je ne veux plus, je décide... Pour l'époque, ce n'est certainement pas le pire des hommes, et il a sans doute épargné à Yolande un destin terrible, mais de notre point de vue moderne, il va trop loin avant de se remettre en question, et en dépit de circonstances atténuantes, je ne peux pas tout lui pardonner. J'ai eu tout au long du récit des sentiments très ambivalents à son égard, et je trouve que c'est une belle réussite de la part de l'autrice d'avoir réussi à ne pas nous le rendre complètement détestable.

J'ai trouvé la fin du récit un chouia rapide, j'aurais beaucoup aimé avoir un petit épilogue qui m'informerait de l'avenir de Yolande. D'un autre côté, cette fin abrupte est aussi une page blanche offerte à Yolande pour écrire son avenir, et au lecteur pour l'imaginer à sa guise.
Un roman que je conseille à tous les amateurs de récits de femmes fortes aux prises avec L Histoire!





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Ce roman m'a emmenée au XVIIIème siècle, en 1780 plus précisément, et ce sur plus d'une dizaine d'années. J'ai fait la connaissance de Yolande Raynal au moment de ses seize ans. Elle vit chez ses parents avec son frère et sa soeur. Elle est maltraitée par son père, et son frère lui en fait voir de toutes les couleurs, mais est toujours soutenu par le patriarche. Après une énième bêtise de ce frère, c'est Yolande qui est une fois encore punie, mais cette fois-ci la punition sera très sévère puisque son père la chasse de la maison. Elle se prédestinait à rentrer au couvent, mais même cela, son père lui refuse. Il l'envoie chez sa tante Sophie à Paris, la soeur de sa mère, avec pour ordre de ne jamais remettre les pieds chez ses parents. Elle part avec deux fois rien dans ses bagages. Heureusement, elle s'entend très bien avec sa tante. Lors de l'une de leurs promenades aux Tuileries, elle rencontre Paul Tournay, un chirurgien de vingt-huit ans. Il s'éprend très vite de Yolande. Elle n'y connait rien à l'amour ni aux hommes. Lorsqu'il lui demande sa main, elle tombe de haut. C'est inespéré pour elle, cela lui permettrait de se sortir de sa situation. Et puis, il lui plait aussi. Mais elle a peur des hommes, pour elle, ils sont tous comme son père, tyranniques et brutaux. Comment cela va-t-il se passer avec Paul ? La vie ne va pas s'avérer facile pour Yolande. Après l'amour fou des débuts du mariage, la routine s'installe, et Paul change. Yolande en est très triste. 

Je ne peux vous en révéler plus, j'ai déjà trouvé que le résumé en disait de trop et révélait à peu près tous les éléments importants du livre. le livre est séparé en deux parties, la première passe très vite, la seconde est un peu plus lente. On va découvrir petit à petit la vraie mentalité de Paul. Et plus je le découvrais, moins je l'aimais. Je n'arrêtais pas de me dire que j'étais contente d'être née au XXème siècle, que je n'aurais pas du tout aimé être une femme de l'époque de Yolande. Elles étaient considérées comme des moins que rien, n'avaient pas le droit de parole, subissaient les volontés de leurs maris, les contrats de mariage étaient faits pour qu'elles n'aient rien du tout, même en cas de veuvage. Et si elles trompaient leurs maris, c'était une punition encore bien pire. C'est horrifiant ce que ces femmes ont pu vivre. J'ai apprécié que l'autrice montre tout cela, j'ai lu beaucoup de romans se passant à cette époque où tout était beaucoup trop enjolivé. 

L'autrice a également été d'une très grande précision sur le côté historique, avec la révolution qui a lieu, la fuite du roi Louis XVI, la façon dont il était considéré, ainsi que son épouse, la noblesse qui a peur. J'ai trouvé tout cela très intéressant de voir la révolution du côté de ceux qui avaient de l'argent et des terres. Vont venir s'ajouter également d'autres événements se passant en Auvergne à cette époque, qui ont marqué l'histoire et qui ont créé une immense légende. L'autrice a fait un travail de recherche considérable qu'elle nous explique dans une note à la fin. Elle a passé des heures et des jours dans des archives ou dans la correspondance De Voltaire, elle s'est même rendue à son château. Tout cela se ressent dans son récit, qui est d'une très grande précision et très riche en informations. J'ai appris plein de détails que je ne connaissais pas et j'en suis ravie. 

J'ai aussi beaucoup aimé le style de Catherine Delors, la délicatesse de sa plume, la fluidité des phrases. le livre se lit tout seul, l'autrice a su m'embarquer dès les premières lignes, capter mon attention pour ne jamais la lâcher. J'avais tellement envie de savoir ce qui allait se passer pour Yolande que j'avais envie de lire plus vite. Et en même temps, j'avais envie de déguster ce livre et ne pas le quitter tout de suite. Je me suis beaucoup attachée à Yolande, j'avais envie de la protéger, de l'aider. Je l'ai considérée comme une amie que j'ai été triste de quitter. La narration à la troisième personne permet de garder une certaine distance avec les personnages qui n'est pas négligeable, cela permet de ne pas trop se prendre les sentiments de plein fouet. Parce que l'autrice les décrit déjà tellement bien, que je n'ai pas pu faire autrement que les ressentir. Je ne savais plus quoi penser de certains personnages, et de Paul en particulier. Parfois, je lui trouvais des excuses, son éducation très rude a fait l'homme qu'il est devenue par la suite. Mais il est bien souvent détestable. C'est vrai aussi qu'il faut tout remettre dans le contexte historique, ce sont des choses difficiles à comprendre à notre époque actuelle. 

J'ai passé un très bon moment avec ce roman. Je suis très contente d'avoir découvert Catherine Delors, que j'aimerais beaucoup lire à nouveau. J'ai peut-être trouvé que tout se précipitait un peu à la fin, mais cela ne m'a pas du tout empêchée d'apprécier cette histoire dans sa globalité. Si vous aimez les romans historiques, vous serez comblés avec ce roman, qui parle de plusieurs faits de société de cette époque trouble. J'ai vu que l'autrice avait écrit deux autres romans avant celui-ci qui se passent à peu près à la même époque, je les note dans ma wishlist, j'aimerais beaucoup les lire. 

Je ne peux que vous recommander ce roman et cette autrice. de belles heures de lecture garanties avec Yolande, un personnage féminin fort, qui ne se laisse pas faire, malgré tout ce qu'on lui impose. 
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Les fauves ne sont pas toujours ceux que l'on croit. Et s'ils peuvent être des bêtes comme celle du Gévaudan, ils sont bien souvent des hommes ordinaires qui font vivre l'enfer aux femmes de leur entourage.

Cette Danse des fauves est une oeuvre romanesque qui s'immisce dans la vie privée de la bourgeoisie française des années 1790, avec pour fond la Révolution Française comme une menace sourde et lointaine.

La jeune Yolande, fille d'un notaire de Saint-Flour, battue puis chassée par son père, vient vivre à Paris chez sa tante où elle rencontre l'homme qu'elle épouse à 16 ans. Chirurgien et grand bourgeois, Paul n'a d'yeux que pour elle et ils s'installent dans le bel immeuble familial de l'Île de la Cité. Mais la jolie histoire d'amour ne dure pas et la jeune provinciale se voit rejetée par son époux lorsqu'elle devient mère.

Très inspirée de la littérature du XVIIIème siècle, Catherine Delors, de son écriture fluide et colorée, y dépeint l'infortune des femmes victimes de la toute puissance des hommes et ses nombreuses références au Marquis de Sade soulignent finement le propos.

En poussant les portes des riches appartements parisiens et des luxueuses propriétés de province, l'autrice nous livre le quotidien des roturiers qui se sentent encore peu menacés par cette révolution en marche et louvoient entre les positions politiques afin de préserver leurs privilèges. Toujours victimes des hommes et de leurs prérogatives, les femmes, à travers Yolande, voient leurs aspirations brimées par des lois patriarcales de l'Ancien Régime mais ont l'espoir, avec ce changement de société qui se profile, de gagner de petites étapes de liberté comme celle de se cultiver, de s'épanouir sexuellement et même de divorcer.

Ce livre n'est pas un roman SUR l'Histoire mais un roman DANS l'Histoire. Il nous transporte plus de deux siècles en arrière avec un intérêt tout actuel et il se dévore comme un page-turner.

Voilà une lecture saisissante de réalisme historique et très distrayante que je conseille vivement.
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Catherine Delors, à travers ce roman, nous offre un récit riche en émotions et en rebondissements. Loin de se contenter d'une simple fresque historique, elle nous entraîne dans une aventure humaine intense et captivante.
C'est le personnage de Yolande, qui est au coeur de l'intrigue. Son évolution, de jeune fille naïve à femme déterminée, est dépeinte avec une grande finesse. Entre ses dilemmes intérieurs, ses passions, Yolande est une héroïne complexe, tiraillée entre ses devoirs, ses désirs et les réalités d'une époque en pleine mutation.
Si ces relations avec son père et son frère sont importantes, c'est sa relation avec son mari, Paul, qui est au centre de ce roman. Un mariage, qui commence sous de bons auspices, mais qui révèle progressivement douloureux, froid, insatisfaisant. Les seuls refuges pour Yolande, seront alors son fils, ses visites à sa tante et sa liaison secrète avec la marquise Camille de Préval.
Et elle n'aura de cesse de se libérer de ces carcans, de s'émanciper, de se libérer de son passé, pour vivre pleinement. Courageuse, aimante, audacieuse, Yolande est un personnage incroyable, qui dénote avec son époque, où la soumission de la femme prédomine, mais qui fait aussi écho avec les idéaux de la Révolution française (liberté et égalité).
Quant au contexte historique, il est précis et merveilleusement bien décrit, ajoutant une couche de réalisme et de profondeur à l'histoire.
Bref, c'est un roman fascinant, porté par une écriture élégante et une intrigue bien ficelée.
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Aujourd'hui 10 mai sort en librairie un magnifique roman historique enveloppé dans un splendide écrin, vous avez vu cette couverture de dingue ?
La première chose qui m'a frappé quand je l'ai commencé est la grande qualité littéraire. L'autrice a un style vraiment élégant tout en étant rythmé. Elle ne cherche pas à enjoliver les choses mais décrit les moeurs de l'époque, à savoir le XVIIIe siècle, et je peux vous dire que je suis heureuse d'être une femme du XXIe siècle. Catherine Delors nous propose un véritable roman historique avec des personnages aux préoccupations de leur temps et c'est une véritable réussite !


Auvergne, 1780. le jour de ses 16 ans, Yolande est chassée de la maison familiale et recueillie par sa tante à Paris. Là, un jeune chirurgien, Paul Tournay, s'éprend d'elle et lui propose de l'épouser. C'est inespéré dans sa situation et malgré ses craintes, elle accepte. Elle ne sait rien du mariage, ne connait rien des hommes hormis qu'ils peuvent se montrer brutaux et tyranniques tels son père. Que lui réserve donc cette union ? Dans la deuxième partie, nous les retrouvons 10 ans plus tard dans les remous de Révolution, avec les espoirs de changement qu'elle apporte.

Si cette histoire vous tente, je vous conseille de ne pas lire la 4e de couverture qui pour moi en dévoile beaucoup trop mais de vous laisser porter au fil des événements et des nombreux rebondissements.
Vous découvrirez petit à petit les personnalités de Yolande et Paul, serez sûrement abasourdis par la condition des femmes et des enfants à l'époque et ressortirez de votre lecture enrichis culturellement.
Un vrai voyage dans le temps que je vous conseille chaleureusement !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- Ah, il ne manquait plus que les supplications ! Ecoute-moi bien, Yolande: je ne suis pas un amoureux transi qu'on apaise par de douces paroles, je suis ton mari. Tu feras ce que je te dis. A défaut, tu écouteras mes remontrances avec humilité et contrition, et tu me montreras, en changeant de conduite, que tu les as prises à cœur.
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- Je me suis fait à l'idée de devenir père, et, du reste, la grossesse te rend délicieuse, à prendre comme à regarder. J'aurai grand plaisir à voir mûrir en toi le fruit de ma virilité.
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Vidéo de Catherine Delors
Catherine Delors, femme de lettres et auteure de romans historiques, nous éclaire sur le complotisme et le féminisme à la fin du XVIIIe siècle. Son nouveau livre, "Blanche et la bonne étoile", est paru le 4 mai 2023 aux Éditions Héloïse d'Ormesson.
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