Coeur d'Afrique

le succès des derniers livres d'Eric Fottorino entraîne la reprise en poche de ses précédents romans.
Parmi ceux-ci, "Coeur d'Afrique" a pour héros un jeune journaliste parti dans un pays africain imaginaire (patchwork d'Ethiopie, de Tchad et de Niger) pour y découvrir la vérité sur le génocide silencieux qui frappe une minorité chrétienne.
Ce petit roman est à l'intersection de deux sujets qui tiennent au coeur de l'ancien rédacteur en chef du Monde :
- sa passion pour l'Afrique qu'il a sillonnée avec toute une génération post-soixante-huitarde (Orsenna, Guillemin - qui apparaît dans "Coeur d'Afrique" sous les traits de "l'homme de sable"...), dont il récuse les a priori caricaturaux qui la dénaturent et souhaitent montrer le réel visage ;
- sa passion pour le journalisme qu'il évoque à travers le duo que forment dans le livre Larieux, le vieux reporter revenu de tout, qui a perdu une jambe en reportage (un hommage à Jean Hatzfeld ?) mais conserve, chevillée au corps, la foi dans la grandeur de son métier et Koler (il fallait oser !) le jeune et idéaliste journaliste soucieux d'aller au plus près des hommes et de relater avec objectivité des faits loin des complaisances du journalisme de salon incarné par Murène (ah ! ces patronymes démonstratifs !).
Ce court roman, écrit en 1997, est intemporel : il aurait pu être écrit 10 ans plus tôt ou plus tard. C'est ce qui lui donne son charme mais ausi son petit goût d'encaustique.

Etre journaliste pas plus qu'être directeur d'un journal prestigieux ne vous assure d'être un bon écrivain. Ce court roman est si mal écrit. Ecriture vieillotte, pauvre, le vocabulaire à l'avenant, les idées rétrogrades. Même la syntaxe est martyrisée. Rien dans ce roman n'a de qualité. On s'ennuie du début à la fin, les personnages sont caricaturaux, l'histoire sans surprise. L'emploi du passé simple est d'une lourdeur... Tout est poussif dans ce livre. Ce monsieur a t-il été publié parce qu'il a des relations ??
Voici quelques morceaux choisis :
"Il n'eut pas à l'esprit, en la regardant, le vocabulaire animalier qu'emploient volontiers les Blancs quand ils dévisagent sans vergogne une Africaine. Non, elle n'était ni une gazelle ni une antilope ; juste une femme dans la poitrine opulente contrastait avec les fines attaches de son corps" Non mais sérieusement ??? Si ça n'est pas une remarque de Blanc libidineux qu'est ce que c'est ??
"devant lui une Noire corpulente se dandinait gracieusieusement" !! Depuis quand peut-on se "dandiner gracieusement "???
"elle but à la régalade" même en 1997 on employait plus cette expression d'un vieillot achevé.
Bref, je ne compte même pas finir ce livre.

Le personnage principal, le journaliste inexpérimenté Koler, se laisse guider vers "le Nord" qu'on dit rebelle - si toutefois on en entend parler. Grâce à une chrétienne du Bangara, intrigué par les feuillets du "marchand de sable" qu'il trouve en cours de route, il finit par voir et décrire le drame qui se joue effectivement dans cette région reculée, bouclée par l'armée du gouvernement que la France soutient. L'auteur, à travers ce récit passionnant, nous fait comprendre combien l'Afrique nous dépasse, nous chagrine et nous attire.
Est-ce un bémol que le personnage de Koler soit relativement pâle ou est-ce que cela nous montre qu'il ne s'agit pas de son épopée à lui, mais de celle de cette région?

Passionnant. J'ai lu ce livre d'Éric Fottorino de 1997 d'une traite cet après-midi. Cet auteur est devenu l'un de mes préférés ces dernières années tant il est singulier. A la fois journaliste, expert en relations internationales qui ne se la pète pas, éditeur du 1 - excellent journal atypique - et bien sûr écrivain depuis près de 30 ans. Dans ce livre il dresse le portrait de Koler un jeune grand reporter qui part, pour la première fois, enquêter dans un pays africain. du vrai journalisme qui disparaissait déjà quand l'auteur a écrit ce livre il y a 26 ans. On aurait bien besoin de plusieurs Koler à Gaza en ces temps plus qu'incertains 😥

Très émouvant récit du parcours d un jeune journaliste qui découvre la réalité de l Afrique au-delà des clichés de ce qu en disent les ambassades au service des états.
Eric Fotorrino nous livre là une représentation très noble du rôle du journaliste prêt à donner de sa personne pour livrer l impensable, la réalité derrière l idée que l on s en fait.