Les livres vraiment drôles, c'est rare. Comme le disait ma prof de théâtre, il est plus facile de faire pleurer dans les chaumière à coup de chien ou d'enfant mort que de faire rire son audience! Et quand on y arrive, c'est plus souvent grâce à des blagues potaches et des pets sous l'aisselle que des sorties fines et spirituelles.
Je ne m'attendais donc pas à grand chose avec «
les auteurs célèbres ne devraient pas traverser en dehors des clous » . Peut-être un roman clientéliste qui brosserait quelques grosses pointures dans le sens du poil? Après tout, qui était cette
Camille Lagarde qui était mystérieusement « née a l'étranger, dans un pays francophone »? À mon avis, elle est du bâtiment, si je puis me permettre… Comment pourrait-elle autrement croquer et écorcher avec autant de justesse tout le petit monde caquetant qui se presse autour des livres, lecteurs compris? Chacun en prend pour son grade: les auteurices populaires, celles et ceux qui ne le sont pas, les grandes chaînes « culturelles », les maisons d'éditions impitoyables et celles qui publieraient n'importe quoi, le lectorat qui aime la bouillie littéraire ou celui qui se rêve intellectuel de salon…
L'histoire, c'est celle d'Honoré Dourakine, poète raté né dans une famille d'écrivains prodigues, qui se sent soudainement pousser des ailes d'enquêteur quand plusieurs auteurices célèbres meurent dans d'étranges circonstances. Qui pourrait en vouloir à
Raphaëlle Giordano ou à
Michel Bussi? Mais ce cadre ne sert finalement que de prétexte à une satire gentille mais incroyablement juste du monde de l'édition. Un roman qui ne peut que devenir incontournable!