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EAN : 9782266335331
320 pages
Pocket (24/08/2023)
3.63/5   67 notes
Résumé :
Peine des Faunes nous plonge dans la vie quotidienne d'une famille tanzanienne en 1986. Rébecca élève huit enfants. Sa fille aînée, Maggie, rêve d'étudier à l'université. Mais Rébecca entre en lutte contre une compagnie pétrolière sur le point d'exproprier les habitants de son village natal. Son départ précipité fait brutalement basculer le destin de Maggie et pose la première pierre d'une tragédie familiale s'étirant sur cinq générations.
De la Tanzanie des ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Magnifique deuxième roman d'Annie Lulu, dont le très remarqué premier roman La mer noire dans les grands lacs m'avait déjà impressionnée.

C'est en Tanzanie que se plante le décor initial. Alors que Margaret pense convoler en justes noces avec son amoureux de toujours, sa mère Rébecca quitte la maison pour rejoindre sa famille sur des terres ancestrales menacées par un groupe pétrolier avide et peu sensible aux conséquences écologiques d'un tel chantier. Rébecca se bat auprès de sa mère, Omra, dont la cécité est compensée par une sensibilité hors du commun. Lorsque Rébecca rejoint son mari, il est trop tard, les fiançailles de Margaret ont été rompues et elle a épousé Samuel, qui ne découvrira beaucoup plus tard que sa première fille n'est pas de lui. C'est le début d'une descente aux enfers pour Margaret …

Sur fond de drame écologique, Annie Lulu nous parle de la violence conjugale, de la folie d'un homme dont l'intelligence est limitée à quelques préceptes transmis par une tradition non réfléchie. Les conséquences en seront terribles, et se traduiront pendant des années par des troubles psychiques et une crainte des hommes qui confine à la haine.

Au cours du récit se développe le thème du végétarisme, qui, avec le temps qui passe et l'évolution inquiétante de la planète, devient quasiment la seule solution possible. Au prix d'un combat acharné des pros et des antis.

Avec une écriture précise, sans grandiloquence, mais avec une authenticité remarquable, l'histoire vous marque au fer rouge.

On aime aussi cette tendance qui fait que le récit se poursuit au delà de la période actuelle, et qu'ainsi le sort puisse être conjurer.


Belles figures de femmes, ardentes dans le combat, mais aussi victimes de traditions et d'une éducation masculine qu'elles ont souvent contribué à forger. « Ce sont les mères qui élèvent les tueurs ».


313 pages Julliard 25 Août 2022
Jury FNAC 2022
#PeinedesFaunes #NetGalleyFrance
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Arusha, Tanzanie, 1986 : dans une famille relativement aisée, Rebecca élève ses huit enfants. Maggie, l'aînée des filles, termine le lycée et rêve d'aller à l'université l'année suivante, et d'épouser son fiancé. Ses rêves s'écroulent le jour où sa mère Rebecca décide de rentrer dans son village natal pour se joindre à la lutte contre la compagnie pétrolière qui veut construire un oléoduc et pour cela exproprier les habitants, parmi lesquels la mère de Rebecca. Il suffira de ces quelques jours d'absence pour que la tragédie fasse son entrée dans la famille, en commençant par briser le destin de Maggie. Son père l'oblige à épouser un meilleur parti que son gentil (et lâche) fiancé. Maggie se rebelle, commet l'irréparable en secret qui, comme une bombe à retardement, lui explosera à la figure des années plus tard.

Ecosse, 2047 : Jacob, le petit-fils de Maggie, vit dans une ferme avec sa compagne et leur petite fille, ainsi qu'avec Viviane, sa mère (et fille cadette de Maggie) et Ari, son mari. Tous sont de fervents activistes écologiques et défenseurs de la cause animale, dans une société désormais majoritairement anti-spéciste, et dans laquelle subsistent encore des groupuscules réactionnaires défendant, y compris par la violence, les droits et libertés des êtres humains, qu'ils considèrent supérieurs aux autres espèces vivantes. Mais Jacob est surtout le descendant de quatre générations de femmes, celui auquel il incombera, ou pas (il devra trancher la question de savoir si la vengeance est compatible avec sa conviction que le vivant est sacré), de mettre un terme au cycle de violence familiale ouvert 60 ans plus tôt.

Quel curieux mélange de genres que ce roman. Je me croyais embarquée dans un récit sur les violences faites aux femmes, et sur le combat pour leur émancipation et leur liberté. Mais arrivé au tournant des années 2020, le roman bascule vers un autre sujet (présent également dans la première partie mais de manière plus anecdotique) : les causes environnementale et animale, dans une société où ces luttes sont de plus en plus acceptées, poussées et radicales, et légitimées par les gouvernements, qui légifèrent en conséquence.
Ce mélange de thèmes ne m'a pas vraiment convaincue. J'ai aimé la première partie, ses portraits de femmes, puissantes ou faibles, mais attachantes, leurs tragédies et leurs combats, leur histoire poignante. La seconde partie m'a laissée plutôt indifférente, ce n'est pas ce que j'avais envie de lire, je ne m'attendais pas à basculer dans la dystopie (ou utopie, c'est selon), je n'ai pas très bien compris le lien entre les deux thématiques, à part évidemment le caractère sacré du vivant, toutes espèces confondues, et la dénonciation de la violence humaine à l'égard des femmes et de l'environnement, et les exils qui en découlent. J'ai eu l'impression que ces pages ne servaient qu'à « meubler » les années passées à attendre le retour éventuel de Samuel (celles/ceux qui ont lu comprendront), et d'ailleurs les événements de cette période sont racontés presque comme dans un reportage, d'une façon trop rapide et sans le souffle de la première partie, comme si l'auteure était pressée d'en finir.

Un avis mitigé, donc, malgré la belle écriture, poétique, puissante et évocatrice.

En partenariat avec les Editions Julliard via Netgalley.
#PeinedesFaunes #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Malgré la violence de l'histoire ce roman m'a portée tout le temps qu'il s'est déroulé dans le passé et le présent !

Des portraits de femmes fortes et faibles à la fois, sensibles, reliées à la Terre et à la Faune pour qui l'écologie est une façon de vivre et non un vain mot ! Mais c'est aussi l'histoire d'une violence conjugale et de la violence des hommes envers la nature !

Il est difficile de ne pas être touchée parce qu'ont vécu les femmes de la Tanzanie de 1986 à l'Ecosse contemporaine. Mais dès l'arrivée de la dystopie, j'ai été lâchée et énormément déçue par ce virage qui, se voulant écologiste pour assurer une survie à l'humanité, est tombé dans les extrémismes ! Virulent, violent comme une crise de folie, je n'ai pas du tout adhéré à ce déroulement, totalement incongru, sans finesse et pas plus de crédibilité ! J'ai posé le livre 3 jours et je n'étais même pas certaine de le finir, tellement j'ai trouvé gâché tout ce qui a été écrit depuis le début !

La fin rattrape tout petitement ce moment de grand malaise mais ne m'a pas réconcilié avec l'histoire et l'écriture !

#PeinedesFaunes #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2022

Challenge ABC 2022/2023
Pioche dans ma Pal septembre 2022 : Flaubauski
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Dans ce roman, les portraits de femmes sont sensibles, forts, le féminisme, vibrant et porté par une plume parfois incantatoire née sous l'étoile dickinsonienne. Pourtant, la dernière partie du livre le fait basculer dans une dystopie radicale, écologique, sans aucune crédibilité ni finesse. Toute la délicatesse des deux premiers tiers est ainsi balayée par cet environnementaliste aux raccourcis choquants (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/09/19/peine-des-faunes-annie-lulu/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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En 1986, à Arusha en Tanzanie, Margaret, dite Maggie, attend impatiemment son union avec Jay, son fiancé. Mais le départ précipité de sa mère dans son village natal va changer son avenir et celui de sa famille.
J'ai beaucoup aimé ce roman, l'histoire de ces femmes est terrible, elles ne reçoivent que peu de considération de la part des hommes. Annie Lulu nous fait suivre les femmes de la famille, les épreuves tragiques qu'elles traversent, la douleur omniprésente de leurs coeurs. C'est très poétique même s'il y a des moments où la répétition des horreurs et chagrins peut irriter le lecteur dans la deuxième partie. La narration change de style par la suite, on se focalise plus sur la place des animaux que sur les femmes et le combat change de cap. J'ai été étonnée d'avoir deux romans en un seul, même s'ils se rejoignent par une phrase prononcée par Omra, la grand-mère de Maggie : "Je ne mange pas ce qui a une mère". Deux thèmes particulièrements touchants : la place de la mère et le spécisme. Une belle histoire de mères, de filles, de l'Homme. La vision d'un futur pas si lointain qui peut laisser une espérance (globale) sur le changement de l'être humain.... tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.
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critiques presse (1)
Bibliobs
25 avril 2023
Ce roman qui suit, entre l’Afrique et l’Europe, le destin d’une lignée de femmes s’inscrit dans le regain d’intérêt pour l’écoféminisme.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Je vais te dire à mon tour ce que Nyanya, ta grand-mère, m'a toujours dit, et ce que sa mère à elle lui disait : les hommes sont les êtres les plus cruels qui aient jamais été créés. Où que tu regardes dans ce monde, s'il y a du sang ou de la souffrance, c'est qu'il y a un homme. Ils nous tuent, ils nous violent, ils nous battent, ils nous mentent, ils nous humilient, ils font la même chose à toutes les femelles qui habitent sur terre, qu'on soit leur vache, leur mère, leur fille ou leur femme. Et il est rare que des femmes tuent comme les hommes, très rare, Jina. Partout où des gens ont été exterminés, c'était d'abord par des hommes. Partout où des villages ont été brûlés, c'était par des hommes. Et notre plus grand malheur, ma fille, c'est que nous avons besoin d'eux pour faire des enfants. Il faut faire nos enfants et partir.
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Vous pensez à vos maisons, à vos maris, vos enfants, seulement à vous-mêmes et aux vôtres, c’est pour ça que vous avez peur et que vous ne pouvez plus réfléchir. Il y a vanité, les teres de nos pères, mais aussi les cobes, les bubales, les topis, les lapins, et toutes les grandes créaures que la soif va tuer, que les chasseurs vont tuer, que ce Serpent noir va déplacer de force, que vos enfans verront mourir. ,Est-ce à moi, une vieille femmme, de vous apprendre le courage ? Ils veulent creuser ? Eh bien empêchons-les de creuser.

(Page 68)
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La peine des Faunes ayant changé de manière irréversible le sort des créatures domestiquées, nombre d'entre elles se réensauvagèrent dans les forêts non exploitées. Le mur de la Manche fut finalement achevé. On ne pouvait plus rentrer par la terre depuis l'Europe sur le territoire britannique.
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Toute la journée, Margaret s'efforça de disperser l'amas de projections ténébreuses qui la harcelaient. Des noyaux de tragédies, des constellations de drames tournaient en boucle dans son esprit malgré tous ses efforts de concentration. Durant certains cours, elle se laissait aspirer par les hélices sombres de la frayeur, si bien qu'elle ne faisait que se retourner vers Jay et réprimer ses larmes. Elle devinait ce lundi comme son dernier jours de liberté.
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Moi tu vois, je n'y arrive pas à cent pour cent comme toi et Nyanya, à ne pas manger de viande, de poisson et tout, mais j'essaie en gros parce que j'écoute les scientifiques. Il y a plein d'études sur les bénéfices pour la santé et puis maintenant qu'en plus Kitso est là, franchement, ça me ferait bizarre de m'envoyer un steak tous les jours comme avant, je ne sais pas... p.194
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Videos de Annie Lulu (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Annie Lulu
À l'occasion du festival "Le livre sur la place" 2022 à Nancy, Annie Lulu vous présente son ouvrage "Peine des faunes" aux éditions Julliard. Rentrée littéraire automne 2022
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2641433/annie-lulu-peine-des-faunes
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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