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EAN : 9782253141709
160 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.54/5   2380 notes
Résumé :
La solitude à deux, tel était le rêve d’Émile et de Juliette. Une maison au fond des bois pour y finir leurs jours, l'un près de l'autre. Étrangement, cette parfaite thébaïde comportait un voisin. Un nommé Palamède Bernardin, qui d'abord est venu se présenter, puis a pris l'habitude de s'incruster chez eux chaque après-midi, de quatre à six heures. Sans dire un mot, ou presque. Et cette présence absurde va peu à peu devenir plus dérangeante pour le couple que toutes... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (177) Voir plus Ajouter une critique
3,54

sur 2380 notes
On dit que le bonheur est un rayon de soleil que le moindre nuage peut voiler. Cette histoire en témoigne.

Ils voulaient vivre heureux en couple.
Rien qu'à deux, pour finir tranquillement leurs vieux jours.
Isolés du monde.
C'était leur rêve et ils l'ont réalisé.
Seul ombre au tableau: Palamède Bernardin, leur voisin. Un étrange médecin qui s'impose chez eux chaque après-midi de quatre à six heure.
Il s'installe et se mure dans le silence.

La situation dans laquelle Amélie Nothomb plonge ses personnages est assez surprenante. Elle décrit bien l'impuissance de Juliette et Emile, ce pauvre couple face au sans-gêne de ce voisin trop encombrant.
Bizarrement dans cette histoire, le temps semble être suspendu, mais on ne s'ennuie pas.
L'anthropomorphisme que l'auteure emploie pour décrire les personnages de Palamède et de son épouse Bernadette, comme s'ils étaient des monstres répugnants est à la limite de l'exagération. Je pense qu'elle a voulu dresser de façon imagée deux portraits de couples qui s'opposent, mais qui restent avant tout des êtres humains qui ont des sentiments.
Ce roman démontre bien qu'en fonction des situations, on ne se connaît pas vraiment. Nos réactions peuvent être à l'opposé de ce que l'on imagine de nous-même.
Ici, Amélie Nothomb utilise les harangues de Cicéron comme une base sur laquelle elle vient greffer habilement son histoire.
Il y a très peu de personnages. le cadre est très restreint, mais le message derrière est très riche.

Un roman très court mais passionnant, qui fait réfléchir sur la solitude, l'espoir et le désespoir, ainsi que sur la notion du bonheur.
À lire.
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Si je ne me trompe, ce roman fait partie des premiers de la romancière belge. Certains semblent voués une plus grande admiration à ses premiers opus, je pense mais cela reste à confirmer, que j'apprécie davantage ses derniers romans moins tirés par les cheveux et moins alambiqués dans tous les termes désuets qu'elle manie toutefois avec grand panache.

Une histoire de voisin ici, de voisin emmerdeur comme l'écrit plusieurs fois Amélie et qui s'emmerde royalement dans la vie au point de s'imposer de 4 à 6 chez ses nouveaux voisins, Émile et Juliette, retraités depuis peu. le couple n'aspirait qu'à la tranquillité dans cette Maison de leur rêve à la campagne. Mais Palemède Bernardin semble en avoir décidé autrement. Pourquoi ne pas s'emmerder à plusieurs? Palemède est plutôt vieux, cardiologue à la retraite, il ne connaît que deux mots : oui et non. Sa présence quotidienne et forcée n'a donc rien de plaisant pour le couple. Palemède est aussi marié. À un vilain très vilain kyste avec des tentacules en guise de main, un gros souci de surpoids et une bonhomie dégoûtante pour la sauce au chocolat qu'elle engloutit par tous ses pores ou presque.

Dans ce contexte assez sombre, il ne se passe pas grand chose. Nous avons affaire à quatre personnages qui ne ressentent pas la solitude de la même façon, qui regardent la vie avec des yeux diamétralement opposés. Amélie Nothomb dresse un portrait tantôt tendre tantôt sarcastique sur la pénibilité de la vie, du temps qui passe, de l'ennui, comparant la vie à une prison, les horloges à un instrument utile pour compter le temps qui nous rapproche de la mort. Un Amélie peut-être pas utile mais toutefois intelligent et interpelant qui nous sert de l'ennui mais sans nous ennuyer. Seule la dame aux chapeaux excentriques est capable d'un tel coup de maître.
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Emile Hazel, ancien professeur de philologie classique, choisit de s'établir avec sa femme Juliette dans une maison de rêve, isolée dans une clairière. Ils forment un couple joyeux et fusionnel.
Tout s'annonce bien.
C'est sans compter sur le voisinage de Palamède Bernardin, un médecin très étrange qui vient s'installer chaque jour dans leur maison de quatre à six heures de l'après-midi.
Le livre commence par un paragraphe qui signale qu'on ne se connaît pas soi-même et se termine par la même constatation. On se croirait dans le questionnement proposé par Socrate.
L'auteure nous offre une oeuvre magistrale, très riche philosophiquement avec, en toile de fond, les discours de Cicéron : "les catilinaires" qui aboutissent à la mort de Catilina.
C'est très habilement mené et pas ennuyeux du tout avec, oserais-je le dire de l'humour noir.
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Emile et Juliette, un couple de citadins tout juste retraités, avaient cru trouver le bonheur en achetant une maison isolée au fond des bois, où couler leurs vieux jours en toute tranquillité. C'était sans compter sur leur seul voisin, Palamède Bernardin, médecin lui aussi à la retraite. Celui-ci, après être venu se présenter un beau (enfin...) jour, a pris le pli de s'incruster chez Emile et Juliette tous les jours de 16h à 18h, sans articuler grand-chose de plus que des oui et des non renfrognés ou excédés.

Un peu trop respectueux des convenances, le couple n'ose lui fermer sa porte, et se retrouve impuissant face à cet importun, qui semble avoir décidé d'empoisonner ses voisins en leur infligeant son propre ennui abyssal.

Jusqu'au bout, on se demande comment cette mésaventure va se terminer, si et comment Emile et Juliette vont se débarrasser de cet « emmerdeur mythologique ».

« On ne sait rien de soi » semble être la morale de cette histoire, dans laquelle le brave Emile va découvrir des aspects de sa personnalité qui, s'il les révélait à Juliette, changeraient assurément le regard éperdu d'amour et d'adoration que celle-ci pose sur lui depuis leur tendre enfance. Et pourtant... A quel prix retrouver le bonheur qu'ils connaissaient avant de faire la connaissance de ce Palamède ?

Un roman à l'humour noir, un peu sordide et dérangeant dans ses descriptions de l'obésité monstrueuse de Mme Bernardin. Amélie Nothomb grossit (bête jeu de mots) le trait, mais comme souvent chez cette auteure, rien n'est gratuit et tout donne lieu à réflexion, en l'occurrence ici : la vieillesse, la solitude, le sens de la vie, l'ennui, la différence et ce qu'elle engendre de souffrances, l'empathie qu'elle génère chez autrui (ou pas), la part d'ombre de chacun. Un roman plus profond et intelligent qu'il n'y paraît.

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Emile et Juliette Hazel sont un couple de retraités partis s'installer à la campagne afin de pouvoir enfin profiter du calme absolu, sans aucune contrainte, sans voisinage si ce n'est un vieux médecin et sa femme qui habitent la maison d'à côté.
Ils avaient donc pensé à tout pour enfin pouvoir profiter de la vie comme bon leur semblerait mais ils étaient loin de s'imaginer qu'en emménageant dans "La Maison" (comme ils se plaisent à l'appeler tant celle-ci remplit tous leurs souhaits) deviendrait vite pour eux, avec cette unique maison proche de chez eux, un enfer. Palamède Bernardin, le médecin propriétaire de cette dernière est un homme rustre, qui, au début, en leur rendant une première visite banale, que l'on pourrait considérer comme une banale visite de courtoisie entre nouveaux voisins, vient petit à petit s'incruster chez eux, tout les jours, de 4 heures à 6 heures de l'après-midi, ne leur faisant absolument aucune conversation et répondant seulement à leurs questions par "oui" ou par "non".
Qui est réellement cet étrange personnage, qui les répugne de par son apparence effrayante et leur empoisonne la vie ? Quel est le sens de ses visites quotidiennes et pourquoi s'obstine-t-il à laisser sa femme toute seule chez eux ?

Un livre étrange, dont je n'ai jamais trop su quoi penser jusqu'à la toute dernière ligne. J'ai par moments été indignée par la description que fait Amélie Nothomb de ses personnages, le médecin et sa femme, qui sont obèses, certes mais qu'elle décrit comme étant des monstres. Puis, au fil de ma lecture, j'ai découvert qu'elle voulait inspirer en réalité au lecteur, non pas du dégoût ou de la pitié, mais au contraire, de l'empathie et leur faire comprendre que ces deux êtres, avec leurs "anormalité" n'en demeuraient pas moins des êtres pensants mais surtout des êtres souffrants. A découvrir !
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Citations et extraits (149) Voir plus Ajouter une citation
La sagesse des autres n’a jamais servi à rien. Quand arrive le cyclone, la guerre, l’injustice, l’amour, la maladie, le voisin, on est toujours seul, tout seul, on vient de naître et on est orphelin.
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Affronter un bavard est une épreuve, certes. Mais que faire de celui qui vous envahit pour vous imposer son mutisme ?
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On ne sait rien de soi. On croit s'habituer à être soi, c'est le contraire. Plus les années passent et moins on comprend qui est cette personne au nom de laquelle on dit et fait les choses. Ce n'est pas un problème. Où est l'inconvénient de vivre la vie d'un inconnu ? Cela vaut peut-être mieux : sachez qui vous êtes et vous vous prendrez en grippe.
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_ Et si on achetait la télévision ?
Juliette faillit renverser la cafetière.
_ Tu es fou.
_ Pas pour nous. Pour lui. Comme ça quand il viendrait ici, on l’installerait devant la télévision et on serait tranquilles.
_ Tranquilles, avec ce bruit infernal ?
_ Tu exagères. C’est vulgaire, mais pas infernal.
_ Non, c’est une très mauvaise idée. De deux choses l’une : soit monsieur Bernardin n’aime pas la télévision, et il sera encore plus mécontent qu’avant, mais il ne délogera pas pour autant. Soit il aime la télévision et il passera quatre heures, cinq heures, sept heures par jour chez nous.
_ Horreur. Je n’y avais pas pensé. Et si on leur offrait la télévision ?
Elle éclata de rire.
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[ Incipit ]

On ne sait rien de soi. On croit s'habituer à être soi, c'est le contraire. Plus les années passent et moins on comprend qui est cette personne au nom de laquelle on dit et fait les choses.
Ce n'est pas un problème. Où est l'inconvénient de vivre la vie d'un inconnu ? Cela vaut peut-être mieux : sachez qui vous êtes et vous vous prendrez en grippe.
Cette étrangeté ordinaire ne m'aurait jamais gêné s'il n'y avait pas eu - quoi ? je ne vois pas comment dire -, si je n'avais pas rencontré monsieur Bernardin.
Je me demande quand a commencé cette histoire. Des dizaines de datations conviendraient, comme pour la guerre de Cent Ans. Il serait correct de dire que l'affaire a commencé il y a un an ; il serait juste aussi de dire qu'elle a pris sa tournure il y a six mois. Il serait cependant plus adéquat de situer son début aux alentours de mon mariage, il y a quarante-trois ans. Mais le plus vrai, au sens fort du terme, consisterait à faire commencer l'histoire à ma naissance, il y a soixante-six ans.
Je m'en tiendrai à la première suggestion : tout a débuté il y a un an.
Il y a des maisons qui donnent des ordres. Elles sont plus impérieuses que le destin : au premier regard, on est vaincu. On devra habiter là.
À l'approche de mes soixante-cinq ans, Juliette et moi cherchions quelque chose à la campagne. Nous avons vu cette maison et aussitôt nous avons su que ce serait la maison. Malgré mon dédain des majuscules, je me dois d'écrire la Maison, car ce serait celle que nous ne quitterions plus, celle qui nous attendait, celle que nous attendions depuis toujours.
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Videos de Amélie Nothomb (186) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Amélie Nothomb
Samedi 13 avril - La mélodie du bonheur
David Foenkinos et Amélie Nothomb explorent la manière dont les expériences extrêmes de la vie peuvent mener à la naissance du bonheur et à la joie de vivre.
En présence de David Foenkinos (La vie heureuse, Gallimard) et Amélie Nothomb (Psychopompe, Albin Michel). Une rencontre animée par Pascal Schouwey.
Notre site internet : https://www.festivaldulivredeparis.fr/
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