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Charles-Ferdinand Ramuz (Autre)
EAN : 9782940673599
128 pages
Editions Helvetiq (17/03/2022)
3.57/5   23 notes
Résumé :
Derborence, c’est l’histoire d’une montagne qui s’écroule sur un alpage. C’est aussi l’histoire de villageois endeuillés qui pensent voir un fantôme, d’un homme qui survit à l’insensé et en perd la raison, et d’une femme qui porte la vie et refuse de perdre espoir.

Déroulé tragique, personnages attachants et rude décor de montagne: le célèbre livre de Charles Ferdinand Ramuz se prête à l’illustration. Il a été choisi pour lancer la nouvelle collection... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
HUM. Alors comment vous dire… Il faut que je vous raconte le contexte avant de vous parler du livre. J'ai rencontré le roman Derborence via les critiques de babélionautes. Aussi lorsque j'ai vu ce titre dans les opérations masses critiques « jeunesse », j'étais très étonnée mais en cliquant sur la couverture du livre, j'ai bien atterri sur la page babélio contenant les critiques de ce roman de Ramuz (pas spécialement étiqueté jeunesse mais peu importe). J'ai donc postulé pour le lire et reçu quelques temps plus tard… une bande dessinée ! Surprise d'avoir loupé cette information à la fois dans les critiques des amis, et dans la quatrième, je retourne sur la page babélio de ce livre, et à part le nom du dessinateur que je repère cette fois parce que je cherche, je ne vois pas d'information sur le fait que ce soit une BD. Pire, après recherche Babelio ne répertorie pas ce titre en tant que roman - alors qu'il existe ! Pour preuve, la vraie quatrième de couverture de ma BD précise qu'il s'agit bien de l'adaptation du roman de Ramuz… Alors je pense qu'il y a peut-être eu une malencontreuse fusion de pages sur Babelio (peut-on les "défusionner" maintenant ?), qui m'a fait croire en sélectionnant ce livre que je lirai un roman, alors qu'en vrai… je vais vous parler d'une bande dessinée, moi qui en ai lu 4 en 8 années ici : Je vous avais dit que mon challenge était d'en lire plus, le destin m'a rattrapée ! du coup pardonnez encore ma novicerie en racontage d'images et en détaillage de détails techniques que je ne sais toujours pas exprimer.


C'est un album aux couleurs sombres et sépia, avec extrêmement peu de texte. Moi qui voulais lire Ramuz pour sa plume souvent vantée, je reste sur ma faim mais je n'ai pas dit mon dernier mot. Les images sont quant à elles tracées avec du gros crayonnage épais : j'aime bien le rendu pour l'ambiance, mais l'inconvénient est le manque de finesse et donc de précision, surtout pour les dessins de la nature. Or pas de bol, Derborence ça se passe quand même dans la montagne et cette montagne est, si j'ai tout suivi, sensée être l'un des personnages principaux. Donc les paysages comptent quand même un peu. C'est dommage parce que du coup on passe très vite sur les images sans avoir le temps de s'imprégner des lieux et de leur mystère.


Or, si je comprends bien, c'est sur ce mystère que repose toute l'histoire. Des villageois amènent les troupeaux paître dans la montagne, lorsque celle-ci s'écroule. La population, très réceptive aux légendes, croit déjà que cette montagne abrite une entité maléfique, et que celle-ci vient chercher les vivants dès que certains bruits sont inexpliqués, ou le brouillard un peu plus épais. Quand les recherches de survivants s'achèvent, le mari de Thérèse est compté pour mort avec 18 autres. Aussi lorsqu'il réapparaît 8 semaines plus tard, après s'être lui-même sorti des décombres, son comportement désorienté semble immédiatement suspect aux habitants, qui le pensent plus ou moins possédé par l'entité. Ils pensent qu'Antoine tente de les inciter à aller chercher d'autres survivants, uniquement pour nourrir la montagne… C'est pourquoi, sans la plume apparemment envoutante de Ramuz, et sans pouvoir s'imprégner d'une aura de mystère qui pèserait sur cette histoire grâce aux dessins, on a l'impression de lire la version bande dessinée d'une nouvelle un peu simpliste, et on reste sur sa faim. Moi qui voulais au contraire m'imprégner de l'ambiance de ce roman, ce fut donc une petite déception, ce n'était pas ce que je cherchais et ça ne m'a pas particulièrement donné envie d'enchainer avec le roman - parce que je me dis que si la BD manque de consistance, peut-être que le roman aussi en fin de compte. Mais ceci n'est que mon ressenti, et je vous invite à vous faire le vôtre afin de pouvoir enrichir le débat - notamment amis lecteurs du roman ! En attendant, je remercie Babélio et les éditions Helvetiq pour cette découverte.


« Derborence, le mot chante doux. Il vous chante doux et un peu triste dans la tête. »
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Les montagnes suisses n'auront plus de secret pour vous suite à cette lecture tirée d'une oeuvre du poète helvétique Charles Ferdinand Ramuz.

Ce n'est pas la première fois que j'essaye d'aborder des BD adaptées de ces lectures d'un autre siècle. Certes, il y a la poésie qu'on peut ressentir à travers ces pages et ce récit au coeur des Alpes. Cependant, je n'avais jamais trop accroché à cause sans doute d'une narration pesante qui enlève toute la substance ainsi que le plaisir de lecture.

Néanmoins, dans le cas présent, cela passe car il y a une histoire toute simple : celle d'un berger fraîchement marié qui se languit de son amour mais qui a le devoir d'accomplir son travail avec son collègue. La valeur travail prime. Comme dit, c'est d'un autre siècle et pas dans l'air du temps. Pour le modernisme de l'approche, il faudra repasser.

Le point d'orgue de ce récit sera quand la montagne s'écroule sur tout un pâturage où se situe notre jeune berger. La jeune fille enceinte prendra alors quelques risques pour retrouver son bien-aimé. le modernisme doit sans doute se situer dans le fait qu'un personnage féminin semble prendre sa destinée en main en étant courageuse.

Franchement, au niveau du scénario, il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Et si on se tourne du côté du dessin, les couleurs sépias apparaissent assez ternes dans un genre de graphisme crayonné et minimaliste. La montagne n'est franchement pas mise à l'honneur. On a vu mieux même dans les mangas.

Je suis désolé de l'exprimer ainsi mais je ne conseillerais pas forcément ce titre à la lecture à des lecteurs débutants.
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Avant tout, je dois expliquer l'histoire de cette critique.
J'ai découvert l'auteur suisse C.F. Ramuz grâce à Babelio, et j'ai lu avec bonheur plusieurs de ses romans.
Un auteur qui écrit merveilleusement bien, qui crée des personnages authentiques et place généralement ses intrigues au coeur des montagnes en leur faisant jouer un rôle essentiel ne peut que me plaire !

Derborence fait partie des livres de Ramuz que je n'ai pas encore lus, et que je compte bien lire un jour. Aussi, lorsque je l'ai vu proposé lors de la dernière opération Masse critique me suis-je précipitée pour le cocher.
Ravie d'apprendre que j'allais le recevoir, j'ai déchanté à l'ouverture du paquet : ce que j'ai entre les mains n'est pas le roman de Ramuz mais son adaptation en BD.
Aïe, aïe !
Je ne suis pas réfractaire à la BD (Le manga en cinq volumes le sommet des Dieux de Jirô Taniguchi m'a éblouie, et je le conseille à tout amateur de montagne, ainsi que la magnifique BD le loup de Jean-Marc Rochette), mais j'apprécie les créations originales ; je suis sceptique en ce qui concerne les adaptions, forcément réductrices.
Bref, je n'aurais jamais demandé ce titre si j'avais su que ce n'était pas l'ouvrage de Ramuz.
Le lien qui figurait dans la liste de la Masse critique était erroné et m'a induite en erreur (j'ai vu que depuis cela avait été corrigé).
Je ne blâme absolument pas Babelio pour ce mauvais aiguillage (seuls ceux qui ne font rien ne commettent pas d'erreurs) et je les remercie pour l'organisation de cette opération.
Je remercie également les éditions Helvetiq pour leur envoi.

Pour la suite, je laisse la plume à mon fils de vingt-quatre ans, grand amateur de montagne et de bd (ça tombe bien !) qui a gentiment accepté de me remplacer et à qui je fais confiance pour donner son avis.
Cela me permet de ne pas lire cette bd et de ne pas me gâcher à l'avance la lecture du roman de Ramuz, et cela permet également d'avoir un avis plus objectif dans cette critique.
Merci Émile !

Voici ses mots :

Je tiens à préciser avant d'entamer cette critique que je n'ai pas lu le roman de Charles-Ferdinand Ramuz.
Cette bande-dessinée démarre par l'introduction d'un couple de jeunes mariés, Thérèse et Antoine que la transhumance va très vite séparer. Durant cette période un éboulement de grande ampleur va bouleverser leur vie et celle de tous les habitants de la vallée.

J'ai malheureusement été un peu déçu en temps qu'amoureux des sommets par le traitement qui est réservé à la montagne.
Tout d'abord le dessin, qui est extrêmement minimaliste et ne m'a donné aucune raison de m'attarder dessus pour la contempler comme cela avait pu être le cas dans « le Sommet des Dieux » de Jiro Taniguchi ou dans « Ascension » de Shinichi Sakamoto.
Puis son rôle, que je pensais être celui d'un personnage au premier plan de l'intrigue, et qui est relégué à celui de simple cadre et excuse pour une catastrophe naturelle.
Les réactions et les rapports humains face à un drame sont le point central de l'histoire, mais le peu de texte et la simplicité du dessin m'ont finalement empêché d'entrer en empathie avec les personnages et de me plonger pleinement dans l'atmosphère de cette bande-dessinée.

Dans l'ensemble j'ai trouvé la lecture agréable, mais je suis maintenant curieux de lire le roman dont cet ouvrage est l'adaptation pour pouvoir me plonger un peu plus dans l'histoire et le milieu dans lequel elle se déroule et pourquoi pas, mieux apprécier l'adaptation graphique dont le dessin et le texte minimalistes sont peut-être là pour laisser plus de place à la représentation personnelle que le lecteur se fait de ces paysages et des attitudes et caractères des personnages.

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Thérèse et Antoine sont jeunes mariés. A peine Antoine monté à l'alpage avec ses bêtes que la montagne tombe et l'ensevelit. Un roman graphique dont les images expressives, la profondeur des noirs et la douceur des visages rendent hommage à la langue et à la force du roman de C. F. Ramuz.
Un livre reçu dans le cadre de Masse Critique.
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Fabian Menor met magistralement en images le roman montagnard de Charles-Ferdinand Ramuz. Ce roman raconte l'histoire rude d'un village de montagne à la fin du XIXième siècle. La campagne est alors encore pleine de pensée magique et certains pensent que la montagne est mauvaise.
Un couple de jeunes mariés, Thérèse et Antoine. Antoine doit monter avec les vaches pour l'été avec Séraphin, un ancien qu'il aime comme son père. Il doit y rester trois mois. Sa femme se rend compte qu'elle est enceinte peu après son départ. Elle se réjouit mais est triste de ne pas pouvoir partager cette nouvelle avec son mari.
Une nuit, la montagne se met en colère, le glacier fait se répandre sur les alpages une dévastation de pierre et de glace. Antoine et Séraphin sont ensevelis. Au village, après avoir vu le désastre, on tient Antoine et Séraphin pour morts. Thérèse se désole. Passent huit semaines.
Fabian Menor peint magistralement ce grand roman de Ramuz, où l'on sent la lutte entre un monde moderne et un monde ancien, plein de crainte respectueuse pour une nature toute puissante et grave.
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critiques presse (1)
Ricochet
21 juin 2022
Fabian Menor signe là une interprétation du drame très intense avec son trait vigoureux, sans concession, certainement réaliste, d’où il émane une grande pureté de cœur, et beaucoup de sensibilité.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Elle ramène ce qui est vivant du milieu de ce qui est mort.
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Le silence... Le silence de la haute montagne. Le silence de ces déserts d'homme. Où l'homme n'apparaît que temporairement. Alors, pour un peu que par hasard il soit silencieux lui-même... On a beau prêter l'oreille, on entend seulement que l'on entend rien.
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Videos de Charles-Ferdinand Ramuz (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charles-Ferdinand Ramuz
Soirée rencontre à l'espace Guerin à Chamonix autour du livre : Farinet ou la fausse monnaie de Charles Ferdinand Ramuz enregistré le 20 juillet 2023 en présence de Gérard Comby (membre de l'Office tourisme de Saillon & de la Commission du Patrimoine)
Résumé : Un généreux Robin des bois, roi de l'évasion, porté par la plume de C. F. Ramuz.
Farinet, c'est un fameux faux-monnayeur, roi de l'évasion et Robin des bois qui vécut entre Val d'Aoste, Savoie et Valais au XIXe siècle. Arrêté pour avoir fabriqué de fausses pièces qu'il distribuait généreusement dans les villages de montagne, il s'évade à de nombreuses reprises. Ce héros populaire à la vie romanesque et rocambolesque meurt à 35 ans, en 1880. Cinquante ans plus tard, Ramuz s'empare du personnage et en fait le héros d'un récit classique, haletant comme un roman d'aventure, mais porté par son style unique : irruption du présent au milieu d'une phrase, mélange des temps qui rend le présent dense et incandescent, langue vaudoise aux accents paysans transfigurée par une écriture singulière, moderniste, au confluent des révolutions artistiques du XXe siècle (il est passionné par Cézanne et Stravinsky). Farinet se serait caché un temps au fond de la vallée de Chamonix, dans une grotte au-dessus de Vallorcine. Un petit mémorial y est installé. Ce roman est paru pour la première fois en 1932.
Bio de l'auteur :
Ed Douglas, journaliste et écrivain passionné par l'Himalaya, a publié une douzaine de livres, dont plusieurs ont reçu des prix. Deux ont été traduits en français : de l'autre côté du miroir (Éditions du Mont-Blanc, 2018), Himalaya, une histoire humaine (Nevicata, 2022). Il publie des articles de référence dans The Observer et The Guardian. Il est rédacteur en chef de l'Alpine Journal et vit à Sheffield, en Angleterre.

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