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Chine" de 1990 renvoie au "sac du palais d'été" de 1971 et en constitue, dans une certaine mesure, la suite. La technique narrative est identique (et identiquement revendiquée par l'auteur): un patchwork de micro-épisodes de la vie d'une multitude de personnages qui se croisent ou se sont croisés ou se renvoient les uns aux autres dans le temps (ainsi Ségalen) et dont le lien est la
Chine, non pas telle qu'elle est, mais telle qu'ils la fantasment. Pendant les premières centaines de pages, c'est déroutant mais on s'habitue, sans toutefois y prendre goût.
J'ai lu les deux ouvrages sans plaisir mais avec intérêt. Tous les personnages sans exception sont antipathiques et les obsessions sexuelles que, selon une trop vieille tradition, leur inspire "l'orient" fastidieuses. La
Chine elle-même, quoi qu'on en pense (et en tenant compte du décalage entre la
Chine d'alors et celle de maintenant), manque de présence: c'est un peu une mer qui va qui vient et sert de décor et d'incitation aux personnages.
Et cependant, j'ai lu avec intérêt. Peut-être par perversité, tout puzzle suscitant une envie d'assemblage.