Elle se souvenait.
Elle se souvenait comme je me souviens de la suite de cette histoire où certains êtres ne renferment que ficelles et organes de papier en guise de muscle et où un noyau blanc est synonyme de coeur.
Une histoire où la blessure du présent est encore profonde et l'éternité, le fil acéré d'une lame de couteau.
Dans ce second volume (après « Les cités rebelles »),
Ann Sei Lin ravive la passion du lecteur pour les aventures de Kurara, lotus s'élevant au-dessus de ses peurs dans ce monde de pliages et d'étoiles mourantes si minutieusement élaboré.
Après les événements tumultueux du premier tome, notre protagoniste se lance dans un voyage la voyant se déplier de Kazami, vieux tableau délavé et désolé, à Port Nessai pour dissiper les brumes de son passé et dévoiler le destin des Shikigami, ces créatures aussi blanches que neige à la fois redoutables et merveilleuses, autrefois créer pour offrir à certains l'éternité, maintenant serviteurs armés de pliomages ayant trahi leurs serments.
Dans un récit écrit avec le sang des étoiles et rythmé par des retournements de situation multiples, nous retrouvons des thèmes chers à l'autrice tels que la liberté et le sacrifice, transmettant une sagesse profonde au milieu de cet ouragan d'événements qui saura captiver un public de tout âge.
Des lectrices et lecteurs sabres dans la bataille, boucliers dans l'adversité et compagnons dans la solitude.
Comme nous regardons cette étoile à 8 branches chuter des cieux, nous nous demandons ce qu'il restera de la poussière dans les cendres du temps… Ce qu'il restera de notre nom, symbolisant nos rêves et nos espoirs, et de notre âme, jeter au brasier pour être reforgé.
Préparant le terrain pour un grand final plein de promesses, l'autrice nous livre ici à l'encre rouge pourpre un second volet toujours aussi palpitant prenant la forme d'un démon aux ailes écarlates dévorant le monde.