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sur 859 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà , quelle aventure, quelle aventure !..dirait notre cher Bebel national, et un voyage de plus ..la Sibérie, la Mongolie, l'Inde, quel arpenteur tout terrain..!à pied, à cheval, rien ne l'arrête! Tel un courant d'air, la liberté même..il se balade dans des contrées lointaines, ...j'aurai tellement aimé être le sac à dos de Sylvain Tesson!!!..je le suis à la trace..les descriptions toujours aussi précises et tatillonnes donnent l'envie de partir sur le champ...mais moi pour un périple pareil il me faudrait un guide,! Natacha !..
La plume est toujours aussi brillante et légère, sans jamais se départir de son humour,...la vibration est là, le poète aussi..empruntant les chemins du monde et sondant le coeur des hommes au hasard des rencontres comme personne...Notre Tintin des temps modernes a un don cela va de soit..la beauté des paysages et les péripéties pour admirer et mériter cette Dame nature ..voyage livresque garanti!

tel un loup sauvage..qui nous témoigne de ses exploits avec style et intelligence..laissant ses traces d'écrivain sur son passage et sa vie d'aventurier.
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Sylvain Tesson, globe trotter, comme dans tous les récits de ses voyages, se révèle être un écrivain et un très bon conteur. Une fois de plus, il a réussit le pari qu'il s'était fixé, un long voyage de la Sibérie au golfe du Bengale.
Un livre très instructif dans lequel il décrit les paysages, le comportement et la nature – l'âme - des hommes rencontrés.
J'ai aussi apprécié les références à Alexandra David-Neel dont j'ai achevé la lecture Voyage d'une Parisienne à Lhassa avant d'entamer celle de L'axe du Loup de Sylvain Tesson.
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Envie d'évasion ? Rien de tel que d'ouvrir un livre de Sylvain Tesson pour ressentir le frisson de la grande aventure, la frénésie du voyage et l'envie d'aller respirer un autre air.

Oui, bon, voyager ainsi c'est bien, mais je ne me sens pas capable de le faire à la manière de monsieur Tesson !

Avaler 40 km par jour (parfois plus), seule, en refaisant le chemin pris par les évadés des goulags, très peu pour moi ! J'aurais les chocottes et je n'en suis pas capable.

Tandis que, assise dans un fauteuil, au chaud, les pieds bien calés dans les pantoufles fourrées, du thé ou du café à proximité, je me sens capable de le suivre au bout du monde.

Sylvain est un aventurier un baroudeur, rien ne lui fait peur et il a l'envie des grands espaces et surtout, il avait l'envie de refaire le chemin pris par Slawomir Rawicz et les autres évadés du goulag et que cet officier polonais racontait dans « À marche forcée » (un coup de coeur, cette lecture, même si Slavomir Rawicz n'est sans doute pas l'homme qui a réalisé cette évasion et cet exploit, mais faudra que je vous en parle un autre jour).

Partant de Iakoutsk (en Sibérie), il a suivi le lit de la Léna, traversé des marais, des fleuves, fait des rencontres un peu folles de Russes imbibés d'alcool et parlant de leur pays, des goulags, vivant chichement. Longe le lac Baïkal, frappe sur sa gamelle pour éloigner les ours, traverse le désert de Gobi en Mongolie, puis celui en Chine, traverse le Tibet et termine son périple à Calcutta, en Inde.

Son récit de voyage est un plaisir à lire tant l'aventurier solitaire manie la plume aussi bien que le bâton de marche et jamais on ne trébuche sur des phrases mal placées, jamais on ne se tord le pied sur des passages ardus, jamais on ne s'endort devant son feu de camp et aucune ampoule à répertorier après la lecture de ces 280 pages et ces 6.000 km à pied, à cheval ou à vélo.

Des emmerdes, il en aura eu, comme de devoir revenir sur ses pas à une frontière et de contourner ce point interdit, avec des moyens motorisés, en perdant le moins de jours possible pour reprendre son périple à 200 mètres de là où on l'avait empêché de passer.

Durant son voyage, Sylvain Tesson a cherché des indices sur l'évasion de Slavomir Rawicz et force est de constater qu'il n'a rien trouvé… Pour la défense de Rawicz, il n'avait pas de carnet avec lui pour prendre des notes sur le chemin suivi durant leur évasion et il a raconté son histoire deux ans après son arrivée à Calcutta, à un journaliste, qui a pu enjoliver le récit.

Sylvain Tesson préfère penser que Rawicz a bien fait ce voyage, cette évasion, car il est plus beau de penser à cette liberté prise qu'à un faux récit, une invention. Je le rejoindrai car si Rawicz n'a pas fait cette évasion lui-même, d'autres l'ont faite et ça, ça n'a pas de prix. Moi, je n'aurais pas eu les vous-savez-quoi pour m'évader et arriver au bout du voyage.

Une belle évasion que je viens de faire en compagnie de Sylvain Tesson, un voyage magnifique, des paysages que j'aurais aimé voir de visu, mais là, j'ai dû me contenter des descriptions de l'auteur, qui valent bien des images. Et au moins, je n'ai pas dormi dehors, ni eu froid, ni mal au genou…

Oui, je laisse ça aux vrais aventuriers, moi, je suis une aventurière de salon qui aime son petit confort. Je vis l'aventure par procuration sans mettre du pain sur mon balcon.

Merci à l'auteur pour ce récit de voyage.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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"L'axe du loup" est le nom que l'on donne à l'itinéraire de traversée de l'Asie, du nord vers le sud. Sylvain Tesson nous rappelle que toutes les migrations, invasions et conquêtes asiatiques se firent selon un axe est-ouest, imposé aux hommes par la nature, le relief et le climat. A rebours de cet axe traditionnel, l'écrivain-voyageur met ses pas dans ceux de Slavomir Rawicz, Polonais évadé du goulag soviétique sibérien, qui, au terme de deux ans de cavale, aboutit en Inde britannique. Sa méthode de voyage se rapproche autant qu'il est possible de celle de Rawicz : même s'il n'est pas poursuivi par la police communiste et a tous ses papiers en règle, il choisit d'aller à pied (parfois à cheval ou à vélo) à travers la Sibérie, le désert de Gobi, le Tibet et l'Himalaya, jusqu'à la plaine indo-gangétique. Pour désigner sa méthode, il emploie la formule anglaise "by fair means", selon des moyens honorables, sans tricher. Il rappelle souvent que parmi les dizaines de millions de déportés du soviétisme, depuis la guerre classe contre classe commencée en 1918 jusqu'aux grandes déportations staliniennes après 1945, il y eut nécessairement de nombreux évadés, dont il rencontre parfois les descendants au cours de son voyage.

Bien entendu, ce livre a tout pour déplaire aux progressistes, qui auront tôt fait de le classer parmi les auteurs "de droite", puisqu'il ose rappeler la réalité concrète et humaine du communisme, en Russie comme en Chine, ou plutôt au Tibet colonisé par les Chinois. L'exploit physique qu'il accomplit sent trop la masculinité toxique. Et une demi-page où il critique les moeurs islamiques lui vaut les foudres d'une Lecteuse progressiste et de ses fan-e-s, sur Babelio, alors qu'il est au fond le moins politique des auteurs. "L'axe du loup", même s'il a été écrit par un homme qui a lu "Le livre noir du communisme", n'est pas un pamphlet anti-communiste, mais un livre d'aventures.

Ce livre d'aventures, entremêlé de souvenirs et de notations personnels, fourmille en descriptions et en évocations admirables : passer de la Sibérie à l'Inde par l'Himalaya, c'est traverser les plus beaux paysages de la planète, et aussi les plus âpres, les plus sauvages et les moins domestiqués par l'homme. Souvent, on a l'impression que le narrateur est en quête de solitude et de grands espaces, et que le voyage, la traversée, lui sont un moyen de mettre le grouillement humain à distance : témoin le malaise qui le prend à son arrivée en Inde, après les hautes solitudes du Tibet. C'est cet amour de la solitude qui motivera, peut-être, ses livres ultérieurs sur la Sibérie.

Ce mince volume n'est pas à la mesure des espaces traversés. Sylvain Tesson est un voyageur patient, mais un écrivain hâtif : il ne s'attarde nulle part, il manie sans pitié l'ellipse et le raccourci. Son récit donne donc au lecteur l'impression de traverser ces splendeurs à toute vitesse, alors qu'il aurait aimé s'attarder un peu. L'auteur expédie en une phrase les lieux où il passe trois jours. le lecteur est saturé d'images, de paysages et d'ambiances variés qui se succèdent trop vite, sans qu'il ait le loisir de les assimiler. Cette prose rapide est honorable, mais exclusivement, monotonement, au présent de l'indicatif et à la première personne. Cette concession à la facilité contemporaine est un défaut de style. Comme Sylvain Tesson n'est quand même pas une Christine Angot des grands espaces, il orne son texte de belles images, essentiellement des métaphores, qui, dans cette syntaxe assez pauvre, font figure d'enjolivures peu nécessaires.

C'est là le paradoxe des écrivains voyageurs. Sylvain Tesson est extrêmement sympathique, sa vie, ses lectures, ses voyages, sont pleins d'intérêt. Mais, dans une vie si bien remplie, où trouver le temps de l'écriture ? Faut-il rappeler qu'elle est souvent une ascèse, qu'elle exige de l'auteur un retranchement de la vie, qu'elle est, pour reprendre le thème central de ce livre sur la liberté, une prison ? Les plus grands auteurs n'écrivent qu'aux dépens de leur vie. Tenir les deux ensemble n'est pas possible : ou bien on jouit d'une vie pleine de rebondissements, comme le jeune mondain Proust, ou le voyageur Victor Segalen, ou encore Edouard Limonov, ce qui se paie par la médiocrité ou l'inachèvement des écrits ; ou bien on est un écrivain professionnel, tel Emmanuel Carrère qui réussit sa "vie" de Limonov sans l'avoir vécue, ou comme Marcel Proust enfermé dans sa chambre et créant sa Recherche du Temps Perdu. La vie de Sylvain Tesson est trop réussie pour que son livre soit parfaitement accompli.

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Je ne sais pas si c'est un poète, mais ce dont je suis sûre c'est que c'est un formidable conteur ! Et cheminer avec lui c'est non seulement découvrir de merveilleux paysages, mais c'est emprunter des voies inhabituelles qui permettent une certaine liberté de pensée.
Cette liberté de pensée qui rythme son récit n'a rien à voir avec le conformisme ambiant.
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Encore une fois, les mots de Sylvain Tesson m'ont touchée et sa quête, fascinée. « Ce que je veux, c'est arpenter les sentiers d'évasion qui sont des chemins de splendeur, pour rendre hommage à tous les arpenteurs de steppe, les bouffeurs d'horizon, les défricheurs d'espace et les porteurs de souffle qui savent que s'arrêter c'est mourir. » Parti sur les traces des évadés du Goulag sibérien, un périple raconté
par Sławomir Rawicz dans son récit À marche forcée : À pied du Cercle polaire à l'Himalaya 1941-1942, Tesson se donne corps et âme sur les routes et sentiers, traversant tous les climats et toutes les interrogations sur le sens de la destinée humaine. Un certain nombre de lecteurs trouvent le personnage pédant, extravagant et légèrement présomptueux, mais son écriture parvient toujours à traverser les réserves qu'on pourrait avoir à son propos. J'apprécie son souci d'authenticité et l'effort qu'il met à déployer sa plume au service de son lectorat, souvent dans des conditions difficiles.
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Au milieu des livres qui bercent mon quotidien se trouvent également les récits de voyage.
Ils nous transportent vers l'ailleurs, nous permettent de mieux connaître notre prochain (pas si proche parfois!), façonnent notre esprit à la rêverie, attisent notre curiosité de page en page jusqu'à donner envie de partir pour découvrir le monde, à notre tour, un jour.

Parmi ces récits, ceux de Sylvain Tesson sont des trésors. de par le monde qu'il y décrit bien sûr, puis par le style littéraire qu'il a développé au fil des années : un bonheur à lire.
Des phrases si bien tournées, des mots si bien trouvés… le réel remplace en un instant mon imagination et durant quelques pages je marche avec lui sur les sentiers souvent escarpés qu'il emprunte. Et qu'il réussi à faire emprunter aux personnes qui le lisent.

Avec L'Axe du loup, j'ai fait la rencontre d'évadés du goulag et le temps m'a rattrapée. J'ai eu froid, faim, soif, peur. J'ai marché, beaucoup, me suis égarée, ai fait des détours pour finalement revenir sur mes pas.
Mais avec Tesson il faut avancer! Et l'arrivée fut belle!
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En 1950 paraissait « À marche forcée », récit de l'évasion du Goulag Slavomir Rawicz. Une fuite de Iakoutsk à Calcutta.

Malgré des doutes sur son authenticité, ce livre fascine Sylvain Tesson qui décide d'en refaire la trajet sans utiliser de moyens de transports motorisés.

Le récit d'une longue marche, de rencontres, de faim et de froid, de douleurs et d'émerveillements comme un hommage à la soif de liberté
Lien : https://www.noid.ch/laxe-du-..
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Après "La Panthère des Neiges" (très bien!) et son "Petit traité sur l'immensité du monde" (moins bien) lus dernièrement, je retrouve la plume poétique de Sylvain Tesson dans l'"Axe du Loup", chaudement recommandé par un ami voyageur. Définitivement conquise par sa prose qui m'a transportée dans son expédition, et par ses pointes légèrement sarcastiques qui ponctuent régulièrement et originalement son épopée, je referme ce livre avec le sentiment qu'il me faudra le relire, comme on relit un poème que l'on aime.

Il nous emmène cette fois à travers l'"Axe du Loup" (il faudra lire le livre pour découvrir l'origine de ce nom), sur la trace des évadés des goulags sibériens, de Iakoustsk (Sibérie) à Calcutta (Inde). Il voyage à pied principalement, en vélo et parfois à cheval, évitant au maximum tout moyen de transport motorisé (l'expression anglaise "by fear means" résume bien l'état d'esprit). Périple solitaire d'environ 6000km avalés en huit mois à travers taïga, forêt, steppe, marécage, désert et montagne, Sylvain Tesson s'émeut du sort de ces prisonniers cherchant refuge coûte-que-coûte partout - ou plutôt nul part - souvent au prix de leur vie, et nous rappelle ainsi que l'hostilité de la nature semble être un sort plus enviable que l'enfer crée par l'homme pour y damner son semblable. Ce récit de voyage nous permet donc de réfléchir, au rythme des interrogations de l'auteur, au prix que coûte la liberté, dont, une fois livré au bon vouloir du vent, de la pluie et des prédateurs (humains comme animaux...), la force motrice pour mener à bien sa quête semble principalement résider dans la force mentale puisée au fond de l'âme.

Des cartes agrémentent le début des chapitres pour suivre le tracé suivi par Sylvain Tesson. J'apprécie la concision des paragraphes, dont beaucoup sont divagations d'esprit poétiques à propos du paysage et du recentrement à l'essentiel dans l'effort. D'autres sont critiques personnelles des moeurs inhérentes aux diverses régions traversées et m'ont parfois laissée surprise (cynisme répété concernant certaines ethnies, jugement s'approchant parfois du racisme, et récit de vengeance pathétique malgré les élans de bienveillance de ses hôtes...), justifiant la perte d'une étoile à ma notation. Et le reste est un récit d'aventure qui satisfera les esprits curieux et aventureux.

Une belle lecture que je recommande!
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Pour l'auteur, le trajet suivi par des évadés du goulag vers la liberté sert de fil conducteur, ou de prétexte, à traverser la Sibérie (de Iakoutsk) jusquà Bombay, via la rive-est du lac Baïkal, la Mongolie et le Tibet. C'est l'occasion pour lui de rencontrer des populations et personnages divers, aux modes de vies et de pensées à la fois universels, par certains de leurs aspects, et tout à fait atypiques (ainsi pour le rapport entre les Russes qu'il rencontre et l'alcool). J'ai été particulièrement interpellé par la description de pratiques expiatoires tibétaines consistant à parcourir plusieurs dizaines de kilomètres en rampant ! A la différence de l'auteur, je n'en suis cependant pas admiratif...
Sylvain TESSON cite abondamment des ouvrages de Salvomar RAWITZ (A marche forcée), Josef Martin BAUER (Aussi loin que me portent mes pas) et Ferdinand OSSENDOWSKI (Bêtes, hommes et dieux), sur les pas desquels il marche. Il ne tranche pas la question de la véracité du récit de Slavomar RAWITZ et m'a donné envie de relire cet ouvrage que j'avais apprécié, de même que celui de BAUER que j'avais adoré. En revanche je ne reprendrai pas la lecture du livre d'OSSENDOWSKI, rapidement abandonné en raison de son mysticisme délirant.
J'ai beaucoup aimé la démarche de Sylvain TESSON et l'ouvrage auquel elle a donné lieu, tous deux intéressants des points de vue historique, géographique et sociologique. Je conseille donc son livre aux amateurs de récits de voyages.
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