Le nouveau roman d'Isabelle Lagarrigue, "Nos racines invisibles", sera disponible en librairie et en ebook dès le 21 février.
Plus d'informations https://bit.ly/nosracinesinvisibles
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Je viens rarement ici parce que je n'ai pas envie de créer de nouveaux souvenirs sans elle, qui engloutiraient les autres. Chaque fois que je pénètre dans cette maison, des moments du passé surgissent et me font autant de mal que de bien.
Je sais pas comment font les gens qui donnent jamais rien aux autres.
Leur cœur doit ressembler à un pruneau, un vieux pruneau.
Aussi laid que leur âme.
Samuel, c'est ma base solide, mon métronome. Quand il sent que les pulsations de mon cœur accélèrent redoutablement, il a toujours le mot qu'il faut pour les faire revenir à un rythme régulier. Même si son côté « voir le verre à moitié plein » m'agace parfois, force est de reconnaître qu'il contrebalance efficacement mes pensées négatives.
Cette fête, initialement prévue dans le parc à côté de chez moi, s'est tenue dans mon salon, en raison d'une météo capricieuse. Dix garçons de six ans ont donc investi mon séjour, dont la décoration est le fruit de longues années de recherches minu-tieuses. L'un d'eux a vomi la moitié des guimauves sur mon canapé en velours pendant qu'un autre hurlait en voyant son crâne gonfler dans le miroir après une rencontre frontale avec l'angle d'un mur. Ça, c'était avant que le magicien ne perde le contrôle de la colombe qu'il venait de faire apparaître, qui s'est soulagée en plein vol. J'aurais dû lui demander de me faire disparaître.
Je n’ai pas de talent ni d'appétence pour les conversations mondaines, qui restent en surface. Ce qui m'anime dans les discussions, c'est de découvrir ce qui se dissimule derrière les apparences.
Il n'y a pas si longtemps, j'ai osé le raconter à Samuel, un peu honteuse de ces compromis avec la vérité. Le lendemain, il m'envoyait par mail une liste avec l'origine de personnes qui avaient réussi à changer le monde : des entrepreneurs, des médecins, des scientifiques, des politiques mais aussi des artistes. Il avait souligné certains passages dans des interviews dans lesquelles ils racontaient leur jeunesse entre la cité et la campagne. Aucun d'entre eux ne reniait ses origines, au contraire. Ils en faisaient une force.
Ils n’avaient de cesse de clamer qu’ils voulaient juste quelque chose de « mieux » pour elle. Mais existe-t-il quelque chose de « mieux » que d’être épanouie… et heureuse ?
Des mots qui deviennent nos maux. Aussi violents que des coups.
Pour être capable de recevoir un pardon, il faut avoir envie de se libérer de la douleur. C'est difficile à croire mais, parfois, il est plus facile de rester avec une douleur connue que d'essayer de s'en sortir et de se retrouver démuni.
Chaque humain mène un combat intérieur dont le reste du monde ignore l’intensité.