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EAN : 9782383110279
256 pages
Les Avrils (24/04/2024)
3.97/5   30 notes
Résumé :
Expatriée depuis des années pour suivre son mari – enfin son ex-mari, il vient de la quitter –, Camille, 52 ans, est de retour à Paris. Son meilleur ami, lui a demandé de rentrer pour lui rendre un service. Une urgence l’appelle à l’autre bout du monde. Problème : il devait organiser l’anniversaire surprise de sa compagne à Saint-Astre, charmante station balnéaire bretonne. Alors, par amitié́, désœuvrement, et surtout pour se changer les idées, Camille accepte ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Camille, 52 ans, vit encore à Copenhague, bien qu'elle n'ait plus aucune raison d'y rester, son compagnon Laurent venant de la quitter pour une Danoise. Voilà qu'elle est appelée et sollicitée par son meilleur ami Christophe pour l'aider à organiser l'anniversaire surprise de sa compagne Bianca. Bianca est journaliste pour le magazine culturel d'un quotidien national.
En effet, celui-ci devant partir en urgence en Australie pour son travail, il compte sur Camille en qui il a toute confiance pour le remplacer dans cette tâche.
Bien que mitigée au début, Camille, expatriée, se laisse persuader et ils conviennent qu'elle commencera par une première semaine à Paris, pour elle, et ensuite la Bretagne pour remplir sa mission, Saint-Astre, chez le père de Bianca, étant le lieu de la fête.
Presque deux semaines, du 18 au 30 avril, pour changer d'air et de perspective et une belle occasion pour elle de se projeter en France à nouveau. Une belle opportunité en quelque sorte.
Ces treize jours, correspondent à un chapitre et à une journée mondiale ou nationale. Ainsi le premier, Dimanche 18 avril, coïncide avec la journée internationale des monuments et des sites. Une seule, mardi 27 avril, a pour sous-titre « pas de journée internationale répertoriée pour cette date ». J'ai ainsi découvert avec étonnement ce calendrier de journées mondiales ou nationales et si la plupart m'ont paru suffisamment pertinentes pour permettre à chacun de participer activement à la création d'une société plus informée et solidaire et ainsi contribuer à un monde meilleur, d'autres, et une, en particulier, celle du lundi 19 avril, journée de l'étendage du linge aux États-Unis d'Amérique m'a semblé complètement anecdotique.
Pour mener à bien cette préparation, elle a l'idée de créer un compte Instagram lui permettant de demander aux amis d'envoyer leurs photos souvenirs de « Bianca-la-fêtée ».
Isabelle Boissard décrypte avec beaucoup d'humour et d'ironie et sans aucune concession ces inconditionnels du « Pour vivre heureux, vivons montrés » !
Avec une plume impitoyable, elle dissèque les travers de notre époque et de la place prépondérante qu'occupent les anniversaires sur les réseaux sociaux, ainsi que les nombreuses autres fêtes, une manière sans doute de conjurer le temps qui passe et la peur de l'avenir.
Quel que soit l'évènement, naissance, anniversaires, mariage tout est prétexte à faire la fête mais surtout et c'est le plus important, à le faire savoir ! Et puis, il y a tout le commerce lié à ces événements : consommation et narcissisme vont de pair.
« Ces comptes Instagram sont des temples et nous sommes une masse de fidèles devant eux ».
Intimement liée à cette satire des réseaux sociaux très humoristique, se détache en filigrane la recherche d'un nouveau départ. On ressent une tristesse latente, une angoisse sous-jacente, une perte de repères, un besoin d'amour, de réconfort, une aspiration à être rassurée, reconnue.
Dans Camille va aux anniversaires, l'Amour et l'amitié sont indéniablement aussi, au coeur du roman.
Malgré ces thèmes intéressants, je dois avouer que le style jeune et décontracté ne m'a pas vraiment convaincue. Je me suis quelque peu ennuyée à la lecture de ce récit dénué d'actions, déçue par cette héroïne qui, tout en se montrant critique vis-à-vis de ces comptes Insta créés pour « exister », n'en est pas moins accro à son téléphone, désespérée lorsqu'il reste silencieux…
Je l'ai enviée, par contre, pour le courage dont elle fait preuve en se baignant chaque soir dans la mer, en avril, par une température de l'eau à 17° !
Je remercie Babelio et les éditions Les Avrils pour leur confiance.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Ding !
Coucou elle est là la petite notification sur votre téléphone !
Elle vous fait un petit signe, non non elle veut pas déranger, elle voit bien que vous êtes en plein boulot.
Ding !
Aaaaaahhh, mais c'est qui ces messages ? Est-ce que ce ne serait pas A. et si elle annulait son anniversaire ?
Ding ! Ding !, rrrhhha mais c'est pas vrai, qu'est-ce qui se passe ? C'est plus possible de feindre l'ignorance !
Ding ! Fébrile, je m'interromps pour attraper le téléphone…
Pfffff, nan mais, tout ça pour ça, c'est cette co* de D. qui envoie des nouvelles photos de ses vacances de rêve aux Seychelles… Si elle pouvait se prendre une noix de coco sur la tête celle-là plutôt que plonger sa paille dedans !

Je n'ai pas hésité bien longtemps quand on m'a gentiment proposé de découvrir le nouveau livre d'Isabelle Boissard. La fille que ma mère imaginait m'avait fait me gondoler de rire.
J'ai donc fait une petite prière rapide pour que ce Camille va aux anniversaires relève à nouveau le défi avec panache.

Camille revient d'expatriation
Camille divorce (le pire c'est qu'on son ex l'a quittée pour une plus vieille, l'humiliation absolue)
Camille déprime
Camille doit se bouger les fesses pour trouver un boulot (plus facile à dire qu'à faire quand on a suivi son mari des années sans bosser pour cause d'expatriation)
Camille organise les 50 ans de la future femme de son meilleur ami car il n'a pas le temps de s'en occuper et Camille rien de mieux à faire…

Comme dans son précédent opus, Isabelle Boissard dézingue à tout va nos sales manies, tout y passe, en particulier les réseaux sociaux. Si je ne n'ai pas eu l'effet de surprise du précédent bouquin, j'ai croqué ses perles acidulées avec délectation. Nos petits et grands travers (essentiellement ceux des autres, il faut le reconnaître en toute honnêteté) sont épinglés, dépecés avec minutie. Certains coups de gueule sont fort réjouissants et j'ai chNerché le bouton pour augmenter le compteur de likes !
Ding !
Une lecture assez courte, dont la trame narrative n'est pas très épaisse mais qui vous permettra de faire une pause agréable et déjantée entre deux pavés et j'espère qui vous laissera le sourire aux lèvres la dernière page refermée.
Ding ! Ding ! Désolée, je suis débordée là, un message urgent à regarder, des photos à pouciner et surtout surtout des billets et citations babelio à dévorer !
Comme la dernière fois, j'ai recouvert le bouquin de post-it, alors pour pas vous assommer pendant trois semaines (mais préparez-vous psychologiquement pour une bonne semaine), je vous mets ci-dessous un première florilège si vous êtes tentés d'en découvrir un peu plus !


*
Soeur Emmanuelle aimait demander aux gens qu'elle rencontrait :
-Et toi, tu fais quoi pour les autres ?
Réponse probablement la plus charitable :
-Je ne les fais pas chier.
(p.59)

(IRL Soeur Emmanuelle m'a posé la question mais c'est pas la réponse que je lui ai donnée 😉)

« Si l'on bâtissait la maison du bonheur, la plus grande pièce serait la salle d'attente. »
Jules Renard, Journal.
(p.162)

*
On est bien peu de chose
Et mon amie la rose
Me l'a dit ce matin.

Je suis bien peu de chose
Et mon ami l'Insta
Me l'a dit ce matin.
(p.201)

*
Envoyé il y a 1 min
Envoyé il y a 3 min
Envoyé il y a 5 min
*
Vu il y a 1 min
Vu il y a 3 min
Vu il y a 5 min
(p.216)
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Digne héritière de Bridget Jones, avec deux décennies de plus, Camille promène sa solitude à Paris, après que son mari l'a quittée, pour une femme même pas plus jeune qu'elle !
Le calendrier des quinquas semble devoir concéder des créneaux nombreux aux anniversaires, et Camille est même chargée d'en organiser un, « surprise », pour Bianca, la fiancée de son meilleur ami; L'occasion pour Camille de faire un petit tour dans une cité balnéaire fictive de Bretagne ! C'est aussi une opportunité pour faire le point sur sa vie !


Avec beaucoup d'humour, Isabelle tague les travers de nos modes de communication, avec en ligne de mire les réseaux sociaux et les messageries, dont elle connait les pièges et les limites , ce qui ne l'empêche pas de tomber de sauter dedans à pieds joints.

On éprouve de l'empathie pour cette héroïne si contemporaine, qui promène sur notre mode de vie un regard à la fois ironique et tendre.

On retrouve des points communs avec le premier roman d'Isabelle Boissard, la fille que ma mère imaginait, et c'est un atout.

Roman très agréable à lire et autrice à suivre



256 pages Les Avrils 24 avril 2024
#Camillevaauxanniversaires #NetGalleyFrance

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Expat, 52 ans, récemment séparée de son mari amoureux d'une autre, Camille rentre en France « à l'âge de Mrs Dalloway ». Christophe, son meilleur ami de toujours lui demande d'organiser l'anniversaire de Bianca, sa compagne. Il ne peut pas le faire lui-même parce qu'une urgence l'appelle à l'étranger. Je vous laisse découvrir le métier qu'exerce Christophe. Je ne savais même pas que cette profession à la fois logiquement indispensable et affreusement pathétique existait… Camille aura treize jours pour organiser l'événement, et une personne ressource, André, le père de Bianca. Bien sûr, Camille va ainsi rendre service à Christophe, mais en fait, c'est surtout Christophe qui rend service à Camille en lui proposant cette occupation tous frais payés : il espère la sortir ainsi de la déprime dans laquelle elle s'installe et lui redonner un peu d'allant. Camille n'est pas dupe et assez lucide pour savoir qu'elle a besoin de dérivatifs : elle est pour le moment incapable de gérer son divorce et son déménagement. Alors, va pour l'organisation de l'anniversaire surprise !
***
J'ai pris le titre, Camille va aux anniversaires, comme un clin d'oeil à la série pour enfants d'Aline de Pétriny : Camille va à la danse, chez le docteur, au parc, etc., Ce choix souligne, je crois, l'immaturité passagère (?) de la narratrice. Comme dans son précédent roman, La fille que ma mère imaginait, on comprend qu'Isabelle Boissard s'appuie sur des expériences personnelles : le statut d'expat, l'impression de déclassement, la certitude de ne pas faire partie du groupe sur lequel on pose un regard critique, la mésentente avec le conjoint, etc., autant d'éléments qui apparaissent dans les deux romans et qui les ancrent dans le réel… Camille est dévastée par ce qui lui arrive, on peut le comprendre, mais elle est aussi très inquiète de l'image qu'elle va donner d'elle. Bien qu'elle ait de la difficulté à se reconnaître comme telle, elle aussi est accro et dépendante des réseaux sociaux sur lesquelles elle pose un regard sans concession, souvent juste, plein d'humour et d'ironie. Elle tente bien de résister, mais les images d'Instagram et les groupes WhatsApp la rejoignent, et bien qu'elle se pose en victime de ce qu'elle présente comme des intrusions dans son quotidien, elle est incapable de s'en passer. le roman se déroule dans un milieu très privilégié qui excelle à se donner bonne conscience et que l'autrice épingle avec une certaine délectation. Son statut de transfuge de classe et d'expat fraîchement rentrée au pays lui donne un regard qu'elle estime extérieur et lucide sur cette strate sociale en représentation permanente, fausse ou à tout le moins idéalisée, habitée par le souci de paraître, voire l'obligation de le faire. La très chic station balnéaire dans laquelle habite André et où Camille va résider quelques jours présente un éventail de personnages savoureux : de la célébrité vieillissante et recluse à l'artiste local en passant par les citadins reconvertis en écolos purs et durs, La critique sociale fait mouche. Je me suis régalée des fréquentes, brèves citations très drôles et très acides d'auteurs célèbres : Lafargue, Sarraute, Florian, Bierce, etc. Les chapitres datés du 18 au 30 avril sont sous-titrés par des  « Journées internationales de » à la fois improbables et critiques. Une lecture avec le sourire, en coin souvent…
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Excusez-moi la référence Glen Meiderosesque mais le dernier roman d'Isabelle Boissard, m'a replongé parfois dans les années 80 et comme l'amitié y est centrale, la chanson, loin d'être un chef d'oeuvre j'en ai conscience, s'est imposée dans ma tête. J'ai toujours été assez nulle pour résumer l'histoire d'un livre et j'ai tellement aimé le premier roman de cette écrivaine, La fille que ma mère imaginait, que j'ai ouvert Camille va aux anniversaires, sans rien savoir sur l'histoire. le titre me plaisait et laissait à penser que Camille allait de fête en fête mais voilà ce qui est écrit sur la 4ème de couverture (je me demande d'ailleurs si le résumé et les photos sur les couvertures sont choisis par les auteurs ou pas):

« Rentrer en France pour aider son meilleur ami à organiser l'anniversaire de sa compagne ? Camille, 52 ans, expatriée, fraîchement séparée, hésite mais finit par accepter. de Paris à Saint Astre, lieu de la fête, un nouvel horizon se dessine : treize jours pour changer d'air et de perspective. Car il faut se rendre à l'évidence, Camille cherche encore la meilleure façon de sortir de sa zone d'inconfort. »

Ce meilleur ami c'est Christophe qui, sous prétexte de lui confier une mission, lui offre des vacances et l'occasion de sortir de chez elle, de sa coquille, de sa routine. Une amitié sans zone d'ombre, sans ambiguïté (la question de l'attirance physique ne se posant pas), ce qui n'est pas forcément le cas des amitiés que Camille, expat, retrouve à Paris :

Oriane veut-elle mon bien ? ou veut-elle m'expliquer ce qui serait bon pour moi ?

Une autre amitié va naître avec André, celui qui l'accueille à Saint-Astre en Bretagne pour organiser l'anniversaire de Bianca. le duo Glen Medeiros et Elsa était donc un bon choix d'autant plus que Camille se demande en quoi l'amitié est différente de l'amour ou si on peut être infidèle en amitié.

Pour organiser cet anniversaire surprise, Camille crée un compte Instagram, l'occasion pour l'écrivaine, en reprenant la figure des trois petits cochons du conte éponyme, de disséquer postures et vanités sur ce réseau social avec mordant et justesse :
Arrêter Instagram réduit les risques de comparaison mortelle.
Pour vivre heureux, vivons montrés.

(note plus tard : avoir le courage un jour de raconter ce qu'est l'auto-entreprenariat quand tu te retrouves à vivre avec même pas un smic, deux enfants et un loyer de grande ville….je vous assure qu'on est loin de l'image dominante donnée sur les réseaux sociaux. La liberté au prix fort comme l'écrit Franck Cortès, j'en ai eu un aperçu même si j'avais honte de le dire à l'époque ou trop fière ).

Ce que j'ai aimé particulièrement dans Camille va aux anniversaires

Je ne sais pas si c'est un jeu voulu avec les lectrices et lecteurs mais j'étais contente de deviner quels sont les lieux dont Isabelle Boissard parle lorsqu'elle évoque Saint Astre ou l'île de Césanne, ayant été plusieurs fois en vacances dans la région. Camille a l'habitude de vérifier certaines informations, manie que j'ai souvent lorsque je lis un roman pour aller voir à quoi ressemble un lieu, un plat ou vérifier ce que signifie un mot par exemple.

J'ai aimé la façon dont nait la relation entre Camille et Antoine avec l'analyse de chaque sms, chaque emoji, chaque silence ou « vu » et je me languissais de connaitre la suite.

Grâce à Camille va aux anniversaires, je me suis souvenue de Papa poule et je suis allée voir le générique de ce feuilleton qui passait sur Antenne 2 (j'ai eu la flemme de me créer un compte sur l'INA mais visiblement on peut regarder plein d'épisodes sur le site).

Grâce à Camille va aux anniversaires, j'ai envie de lire le journal de Jules Renard dont est cité cette phrase :

Si l'on bâtissait la maison du bonheur, la plus grande pièce serait la salle d'attente.

et j'ai découvert le magnifique poème de Paul Valéry, Les pas.

Le bec sucré que je suis a ri en lisant le passage consacré à la pâtisserie et son snobisme parfois (et je pense d'ailleurs être un peu snob aussi dans ce domaine cherchant nouveauté et originalité).

J'ai eu le même maître nageur que Camille (et j'ai mis des années par la suite à nager à peu près correctement mais jamais comme un poisson dans l'eau) :

J'ai appris à nager avec un maître nageur qui serait de nos jours pendu sur la place de la pédagogie positive. Dans les années 70, cela consistait grosso modo à se jeter dans le bassin et à devoir rattraper la perche tendue par un tyran en slip de bain rouge après avoir cru mourir de noyade.

J'ai appris ce qu'était une crépidula fornicata .

J'ai aimé la plume d'Isabelle Boissard : sourires et gorge qui se serre, douceur et coups incisifs.

J'ai réalisé que je n'avais jamais vu ma grand-mère maternelle s'assoir sur le canapé mais toujours sur une chaise pour regarder la télé et je me suis demandée si c'était par souci de dos ou si cela « trahissait » son origine sociale.

Et enfin grâce à Camille aux anniversaires, j'ai vécu un joli hasard avec une amie évoquant dans une story Instagram la pub Crunch alors que je venais de lire, 30 minutes avant, dans le roman, un passage sur cette pub précisément.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Chez Juliette et Joseph, c'est beau comme dans un magazine de décoration. J'adore regarder ces émissions dans lesquelles les propriétaires expliquent qu'ils ont acheté le bien à l'état d'étable. Ils se souviennent d'avoir enlevé le foin, la charrue et les bœufs avant les travaux. Ce sont des Parisiens qui disent la campagne, la montagne, la mer. Ils ne connaissent pas la province non bucolique, sans montagne, sans fond marin. Ils ne connaissent pas Tourcoing ou Villefranche-sur-Saône. C'est un tableau de Marine de Chaloutre, une amie de longue date. Nous avons fait faire cette table sur mesure parce que l'on ne trouvait pas ce qu'on voulait dans le commerce, c'est mon mari qui l'a dessinée et l'ébéniste Nicolas de Crétan qu'il a réalisée dans un vieux noyer coupé dans le jardin de mes beaux-parents ; nous aimons que ce qui nous entoure porte une histoire, savoir d'où viennent les matériaux. Nous avons voulu la maison tournée vers la nature, la cuisine est un lieu de rencontres, de retrouvailles. Et moi je trouve tout tellement beau, les maisons, les appartements, les histoires de ces gens qui vivent dans de si beaux intérieurs, on a le sentiment que seuls le beau, le bon comptent, que la brute et le truand, ce n'est que dans les films. Ce sont mes contes de fées d'adultes. Ils s'aiment, ils ont les mêmes goûts, le même sens de l'esthétique, on a le sentiment que jamais l'argent n'a été un problème. Les enfants, Achille et Colette ont eu des chambres sans Barbie, sans peluche moche réclamée au supermarché, sans poster de berger allemand ou même de cheval, ces enfants-là ont écouté Pierre et le loup et savent reconnaître Pierre-quatuor à cordes ; l'oiseau-flûte traversière, le loup-les cors, le grand-père-basson, le canard-hautbois et le chat-clarinette, ils ne se sont pas roulés par terre pour obtenir des Chocapic parce qu'ils ont mangé des porridges festifs au petit-déjeuner, ont eu leur espace dans le potager, n'ont pas porté de pyjama Superman parce que chez Bobos-les-belles-choses, on ne vend que des vêtements en coton bio avec des animaux mignons et inoffensifs dessinés dessus, tout, tout, tout est de bon goût. Je me demande comment se passent les choses derrière la vitrine. Le pire, c'est que je veux bien croire qu'il y a des gens meilleurs que moi. C'est douloureux de voir le beau et le bon chez les autres. C'est frustrant d'être confrontée à ceux à qui on aimerait ressembler, sans y arriver.
(p.175-177)
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Instagram, c’est un putain de Jokari. Je suis une balle en caoutchouc attachée à un socle par un élastique qui, après avoir été frappée, revient. Instarissable.
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La seule robe noire dans laquelle je ne suis pas boudinée est trop décolletée. Ça ferait trop sugar baby et sugar daddy. Encore que je ne sois pas certaine qu'on puisse qualifier une femme de l'âge de Mrs Dalloway de sugar baby. Sugar Boomy ?
(p.209)
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Comme il y a des scènes de la vie conjugale, il y a des scènes de la vie amicale. On ne fait pas de thérapie entre amis et pourtant. En amitié aussi, il y a ceux qui aiment plus, qui donnent plus, ceux qui sont bourreaux, ceux qui sont victimes. Il y a ceux qui gagnent, ceux qui perdent, ceux qui admirent, ceux qui sont admirés. Le problème avec l’amitié, c’est le polyamour. On n’est pas forcément exclusifs. On a plusieurs partenaires. Peut-il y avoir infidélité en amitié ?
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C'est comme les gens qui marchent et jamais ne font un pas de côté pour qui arrive devant. Je fais partie de ceux qui ont le réflexe de dire pardon et qui, la seconde suivante, enragent de l'avoir dit, de s'être frottés au crépi rugueux afin de céder le passage.
(p.206)
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