Laura était une belle femme joyeuse et sensuelle qui souhaitait fonder une grande famille. Alcide, veuf dévasté par le chagrin après le décès de Nélie son épouse adorée, élevait avec tendresse Zac et Marcel, ses deux fils. Il n'aurait jamais cru que son coeur puisse s'embraser à nouveau. Et très vite, ils vécurent ensemble, heureux si peu de temps.
Aimer à en crever. A perdre tous ceux que l'on aime, à se laisser détruire. Vingt ans plus tard, Alicide n'en a plus pour longtemps à vivre, son corps malade le trahit, il ne souhaite plus vivre, c'est insoutenable. C'est deux fils sont perdus à jamais pour lui, mais il voudrait écrire une dernière lettre à sa fille Automne pour lui dire la vérité sur la disparition mystérieuse de sa mère Laura, lorsqu'elle était enfant. Il cherche les mots pour lui dire la vérité, submergé par les souvenirs. Il n‘a que quelques heures, seul dans sa maison vide avant de retourner à l'hôpital. Il écrit sur un bloc « Toutes les femmes attendent le grand amour. Ta mère cherchait son assassin. ».
Laura, mi ange-mi-démon, soufflait le chaud et le froid en permanence avec Alcide, fou de désir et d'amour pour cette femme destructrice, castratrice, jouant avec une rare perversité avec ses sentiments. Douce puis cassante, elle rallumait les vieilles blessures d'une enfance blessée, Alcide acceptait tout, qu'elle l'écarte de ses fils ou de son ami Nénesse, l'humiliant en permanence.
Eric Fottorino dans un style ramassé raconte avec subtilité et de très jolis passages, la longue descente aux enfers d'Alcide et n'en fait pas un salaud mais un homme que l'on souhaiterait avoir pour ami, un mareyeur sympathique et courageux, un père aimant qui perd la raison.
Ce sombre roman, assez oppressant, se déroule dans la maison d'Alcide, Coup-de Vague, comme une grande marée qui dévaste tout sur son passage…