AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,61

sur 341 notes
5
63 avis
4
15 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cette nuit, mon Agatha Raisin étant terminé, je cherchais une autre lecture, et puis les copains (Casimir, Gwen et Hélène) avaient attiré mon attention sur ce livre de Laurent Gaudé.

C'est un auteur que j'ai croisé lors d'une séance de dédicaces de son livre Chien 51, mais je ne l'avais encore jamais lu.

Quand j'ai vu le thème de Terrasses, je me suis jetée dessus, j'en ai lu l'incipit et puis tant que j'y étais, j'ai tout lu dans la foulée.

On est le vendredi 13 novembre 2015, il fait beau et doux à Paris, et les "personnages" s'apprêtent à passer une dernière journée de travail avec à l'esprit la soirée qu'ils ont prévu de passer avec amis, amants, famille.

L'auteur nous invite à suivre plusieurs personnes, faisant des allers-retours des uns aux autres, du moment de leur réveil jusqu'au soir.

Un vendredi soir à Paris, les terrasses sont bondées.
Au Bataclan, Eagles of Death Metal, un groupe californien, donnait un concert.

Je ne vais pas vous raconter ce qui s'ensuit, l'auteur le fait bien mieux que moi, et de façon très détaillée.

C'est simple, à la lecture des lignes, c'est comme si on y était.
Personnellement, j'ai failli y être. J'ai hésité et puis y ai renoncé parce que même si je suis tombée dans le metal quand j'étais ado, ce n'est pas le "death" que je préfère.
Tous mes potes ne s'en sont pas sortis, et ceux qui l'ont fait en portent encore les stigmates.
Les concerts ont repris au Bataclan, mais nous sommes nombreux à ne plus pouvoir en franchir les portes.

En lisant ce livre, nous sommes dans la tête de toutes ces personnes qui prenaient un verre en terrasse en ce début de soirée.
Rien qu'à tourner les pages, ils sont presque devenus des amis tellement on s'en sent proche.

Les tueurs ont choisi leurs cibles, sur ces terrasses. "Toi tu meurs, toi, pas !".
Pas comme au Bataclan où ils ont "tiré dans le tas".

Je n'ai rien d'autre à dire. Voilà comment j'ai découvert Laurent Gaudé.
Depuis le temps que je voyais passer ses livres sans arriver à me décider, le hasard l'a fait pour moi.

Pas le même Hasard avec un H majuscule qu'évoque l'auteur.

"Le Hasard continue à jouer avec nous. Il invente des retardements cruels, de faux espoirs, des trajectoires de tirs improbables, des chances inespérées, des armes qui s'enrayent.
Nous retenons notre souffle. Attendons, prions, supplions, essayons d'espérer".
.
.
Commenter  J’apprécie          138109
130 pages pour dire tout du plus bouleversant, du plus insupportable, de ce que nous avons lu, vu, entendu, dans les semaines qui ont suivi le 13 novembre 2015. Un récit, avec l'incontestable talent de Laurent Gaudé, qui se place aux points de vue, l'un après l'autre, des victimes, des proches, des passants, des policiers, des soignants, ou de ceux qui en ont réchappé. Tout ce que les si nombreux reportages nous ont fait connaître, épuré et magnifié par la plume de L. Gaudé.

Il est seulement dommage, à mon goût, que le récit devienne roman par moments : peut-on s'autoriser à inscrire durablement sur le papier, des hypothèses quant aux derniers moments, dernières pensées de quelques-uns qui ont été abattus ? D'ancrer dans le récit, ces hypothèses comme une réalité consolante et lumineuse, alors qu'elles relèvent juste de l'imagination, de l'utopie ?
Ne peut-on leur laisser ce mystère qui n'appartient qu'à eux, même s'il est infiniment douloureux, de ce qu'a été leur mort ?
Un besoin de consolation qui, pour moi, met à mal les règles du récit dont l'auteur fait par ailleurs une transcription essentielle.
Commenter  J’apprécie          323
Mais que voulez vous que j'écrive après avoir lu ce texte?
J'essaie, j'efface, je recommence... mais les mots, je ne les trouve pas. Je suis sonné, K.O. et je ne sais pas quoi dire, quoi faire.

Alors je vais faire ma journée. Il fait gris, j'aurais préféré un ciel bleu. Tant pis.

Je réécoute les enfants paradis de Damien Saez. Finalement lui et Laurent Gaudé, je suppose qu'ils font un peu pareil, chacun avec leur mots, leur sensibilité.

Je me demande pourquoi ce texte. Est-ce nécessaire ? Pour qui ? Pourquoi ? Je n'en sais rien, je m'en fous. J'ai trouvé ce texte très beau, pardon, c'est pas le bon mot. Humain convient peut-être mieux... et pour le reste, ben vous savez...

Bon ben, y'aura rien de plus. Je me sens sec.

Nous sommes le dimanche 19 mai et je viens de passer une courte nuit parce que j'ai lu "Terrasses ou Notre long baiser si longtemps retardé" de Laurent Gaudé.

Et puis hier soir, je revois ce petit extrait de Jean-Louis Trintignant récompensé au festival de Cannes en 2012 qui citait Jacques Prévert.

"Et si on essayait d'être heureux ?
Ne serait-ce que pour donner l'exemple."

Dans deux heures, je pars marcher dans ma campagne, j'ai besoin de respirer.
Je me sens terriblement maladroit en essayant de rédiger ce billet, j'espère ne blesser personne.
Commenter  J’apprécie          2010
Ce court récit de 144 pages de Laurent Gaudé est paru en avril dernier aux éditions Actes Sud et a été une lecture des plus bouleversantes que j'ai lu depuis longtemps. La sensation d'avoir pris un uppercut de mots, d'images, de violence et d'impuissance. Sidération.

En effet, ce vendredi 13 novembre 2015, la vie de nombreux innocents va basculer. Basculer dans l'horreur. Un enchaînement d'actes lâches, abjectes, innommables vont être perpétrés dans les rues de Paris, là où l'insouciance sera balayée à jamais, fauchée sur des terrasses de café, à l'abord d'un stade ou encore dans une salle de concert. L'auteur nous fait suivre le fil noir, telle une ligne de vie vers la mort, les destins de celles et ceux qui ont perdu la vie, perdu l'amour, perdu la joie, perdu la légèreté ou bien encore perdu l'espoir. Elles sont amoureuses, ils sont amis, elles sont mères de famille, elles sont infirmières, ils sont pompiers ou forces de l'ordre, ou simples badauds. Mais jamais plus la vie ne reprendra son cours normal, heurtée, bousillée, anéantie par le » Hasard ». « Toi, oui…. Toi, pas… »

 » Y a-t-il un bruit que le malheur aurait fait en se levant et que nous aurions dû reconnaître ? Avons-nous raté un signe qui nous aurait alertés et peut-être sauvés ? Bientôt la violence va surgir en sidérant nos prévisions de bonheurs mais, pour l'heure, c'est encore inimaginable. Aucun d'entre nous ne fait rien de bien particulier, ne prend de risque inconsidéré. Nous sommes juste ce que nous sommes. « 

On ne ressort pas indemne d'une telle lecture. L'auteur raconte avec tant d'humanité et de sensibilité ces morceaux de vie, ces vies innocentes, pleines de fougue, de jeunesse, de projets, d'insouciances arrachées. le lecteur est plongé au coeur du drame. On y est. Même si on aimerait détourner le regard, fermer le livre, c'est impossible. Parce que ces histoires sont notre histoire commune à tous.
Lien : https://missbook85.wordpress..
Commenter  J’apprécie          200
TLaurent Gaudé, une fois de plus magistral tant dans l'écriture que dans la transmission. C'est un acte nécessaire mais ô combien courageux de dire l'horreur. À travers un récit poignant de 161 pages, nous y sommes. Aux terrasses des cafés, au Bataclan, dans les coeurs, les âmes, chez les gens, chez ceux qui attendent, ceux qui savent, ceux qui ne se doutent de rien, ceux qui souffrent, ceux qui s'en sortent, ceux qui vivent et ceux qui nous quittent. Pour ne jamais oublier à quoi tient une vie, un dernier baiser, un regard, un geste, une parole. Chaque journée commence lentement, les mêmes gestes inlassablement, mais tout peut se terminer rapidement, soudainement, dans l'effroi et l'horreur absolue.
Laurent Gaudé se place ici en porte voix, et témoigne des ressentis et des non dits, qui le resteront pour toujours. Certains qui s'aiment sans se le dire, d'autres que la mort va séparer, des disputes non réconciliées, des soeurs ensemble jusqu'au dernier souffle, des parents qui agonisent de l'absence de leur enfant.
Nous qui vivons normalement, à l'abri ou presque, souvenons-nous de ce que nos semblables et leurs familles ont vécu, il y a presque 10 ans. Et une fois encore, il fallait un écrivain pour transmettre. L'enfer s'est joué chez nous, et dans l'immensité du monde, sachons nous mettre un peu à l'abri. Pour que chaque jour compte.
Que j'aime cet auteur, et ce livre qu'on aurait pu aussi appeler Danser les ombres
Commenter  J’apprécie          140
Parfois les mots de Laurent Gaudé m'ont sidérée, parfois émue, parfois paru insupportables, parfois tendres, parfois tristes, parfois révoltés...132 pages d'émotion en pleine poire, il faut s'accrocher.
L'auteur est dans la tête de tout le monde autour de l'attentat, les victimes bien sûr mais aussi les témoins, les amis et les parents qui s'inquiètent puis viennent les professionnels, les pompiers , les ambulanciers, le médecin, les policiers...la galerie est complète même les bourreaux sont évoqués.
Un texte fort et riche qui termine poétiquement par un geste d'amour,
au milieu du chaos. C'est affreux et beau en même temps, un magnifique texte.
Commenter  J’apprécie          100
Une amie me l'a prêté en me dressant une ode à la vie, à l'humanité, tout en poésie. Son mari m'a dressé une lecture grave, emplie de mort. Eh bien, ces deux points de vue résument bien cette lecture.
C'était court, essayant tout de même de retracer une soirée et d'innombrables vies, émotions. de nombreux parcours et points de vue.
Commenter  J’apprécie          90
Vendredi 13 novembre 2015, les terrasses de Paris. Des jumelles qui fêtent leur 30 ans, deux amoureuses qui dansent, des policiers du RAID qui s'élancent, les premiers secouristes... On les suit dans leurs pensées, leurs gestes, avant, pendant, après. Tous sont terrassés par la loterie implacable du Hasard : ' Toi, Tu vis, Toi, Tu meurs' Des mots, justes, sobres qui font mal au ventre, serrent la gorge et versent les larmes
Commenter  J’apprécie          70
Laurent Gaudé est une plume intéressante de notre temps et un écrivain qui s'intéresse au monde tel qu'il va. Je me souviens d'Ouragan (Actes Sud), par exemple, composé juste après la dévastation de la Louisiane par Katrina en 2005 : Monsieur Gaudé, auteur de pièces de théâtre faisant appel aux mythes (Onysos le furieux, Actes Sud Papiers), ou à Alexandre le Grand (Le Tigre de l'Euphrate, Actes Sud Papiers), décide pourtant de s'impliquer plus directement dans son siècle.
Terrasses, ou notre long baiser si longtemps retardé, est un roman que l'auteur ni l'éditeur (toujours Actes Sud) n'ont eu le coeur d'appeler roman. Il s'agit d'aller dans la tête de Parisiennes et de Parisiens qui s'installent aux terrasses un certain vendredi soir, 13 novembre 2015. Que pensait cette femme qui s'était faite si belle, quels avenirs imaginait-elle, et celle-là qui fêtait avec sa soeur jumelle leur anniversaire commun ? le passant qui s'apprête à se pencher sur les derniers instants de l'une d'elle, le flic, horrifié, courageux, on sait que les flics de la BAC du quartier se sont apprêtés à mourir, ont écrit un adieu à leur famille avant d'entrer dans la bouche de Moloch Baal - le Bataclan.
C'est du Laurent Gaudé, les pensées intimes de chaque personnage se succèdent dans une simplicité qui rappelle la plupart de ses textes. le style est de type théâtral, sans le lyrisme qu'on pourrait craindre, on reconnaît petit à petit les voix, qui nous touchent. La lectrice imagine très bien ce qui va se passer, le lecteur respire mal. Miné par le sentiment d'assister aux derniers souffles de personnes qui pourraient être ses amies, paniqué ou admiratif devant le courage de celles et ceux qui s'impliquent, on s'identifie. Au bord des larmes. le traumatisme est là.
Ah et ces deux femmes amoureuses, auront-elle le droit, le temps, d'échanger enfin leur premier baiser ?
Commenter  J’apprécie          63
Un court récit, presque minute par minute, des terribles attentats qui ont touchés Paris en novembre 2015 au stade de France, aux terrasses des restaurants et cafés et au Bataclan.

Différents points de vue sont présentés : les victimes, les policiers qui sont intervenus et les secouristes.

Livre extrêmement fort et poignant, qui fait vivre de l'intérieur cet événement qui nous a sidéré et donne surtout une réalité aux nombreuses personnes qui ont directement été frappées.

Sensible et fort !
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (1015) Voir plus



Quiz Voir plus

Laurent Gaudé

En quelle année est né Laurent Gaudé?

1965
1967
1970
1972

10 questions
179 lecteurs ont répondu
Thème : Laurent GaudéCréer un quiz sur ce livre

{* *}