Dans ce triste album et excellent documentaire qui raconte le passé douloureux, et toujours actuel de l'injustice fait par des monstres d'êtres humains sur des hommes, des femmes et des enfants qui ces derniers ont vécu la souffrance en étant enfermés et torturés alors qu'innocent ; ainsi que non aidé alors qu'il y avait des gens qui pouvaient les aider.
Le personnage principal est l'histoire vraie de Francisco Boix : un combattant espagnol qui a combattu durant la guerre civile d'Espagne (1936-1939) face aux Espagnols fascistes et de leurs alliés Allemands, Italiens, Marocains.
En se réfugiant en France, comme des milliers d'autres de ses camarades combattants et civils, la France les internes dans des camps, avec des conditions pire que les nazis feront, puis ils sont déportés en train à Mauthausen. Un long calvaire les attend, jusqu'à la libération sans se presser des Alliés (qui étaient au courant mais ce n'étaient pas leurs priorités.)
Pendant son internement dans ce camp fortifié fait de marbre car à côté il y avait une carrière, Francisco Boix a l'occasion d'occuper un poste privilégié en tant que photographe pour le service d'identification : Erkennungsdienst. Son job qui consistait officiellement à photographier l'identification des prisonniers à leur arriver au camp, à officieusement été de photographier les SS pour leurs propres comptes et leurs propagandes ainsi que des assassinats maquillés en suicides ou en tentatives de fuites.
En occupant ce poste Francisco à un moyen de subtiliser des preuves photographiques pour dénoncer ce qui se passe ici, mais il lui faut l'accord du parti malgré l'énorme risque qu'il prend et les autres ont peur qu'il soit découvert et que ça leur retombe tous dessus, surtout quand la fin de la guerre arrive et qu'il lui faut faire tête basse.
L'injustice par le déni est toujours d'actualités quand il y a la protection des bourreaux, par leurs supérieurs ou par des lois qui, ici , l'Allemagne recevaient des comptes rendus des gardiens qui avaient tués des prisonniers pour fausses tentatives d'évasion, dans le but de toucher des primes et ils « nièrent » cela face au tribunal comme toujours.
Ainsi que la protection par leur adversaires Alliés, qui une fois la guerre perdue pour l'Allemagne, les Américains les ont peut jugés, condamnés, et les ont majoritairement relâchés à la vie civile malgré leur grade de SS, et les preuves de leurs atrocités commises.
Sans oublier le déni des proches des victimes que ça soit familles ou amis qui ne voulaient pas entendre leurs souffrances, et donc ne pas compatir pour eux, leurs renvoyant la froideur au lieu de la chaleur, et au rejet au lieu d'être accepté. Cela a entrainé nombre de suicides.
On y voit l'obéissance à l'autorité en bien ou en mal (expérience de Milgram), que ça soit un chien qui pour faire plaisir à son sadique de maître SS, il va s'attaquer à des prisonniers innocents. Ainsi que des prisonniers qui certains de leurs mort par le travail, vont quand même faire ce travail-supplice. Car ce sont eux avant tout qui ont construit les camps dans lesquels ils se trouvent.
Ou qu'après la guerre Staline ne veut pas des prisonniers communistes qu'ont capturés les Allemands les condamnant ainsi par millions au goulag, à l'exil ou à la mort.
Il y aussi et surtout l'expérience de Rosenhan : D'être sain dans un lieu malsain.
Un album très bien dessiné, par
Pedro J. Colombo, et coloré par
Aintzane Landa et un scénario de
Salva Rubio qui a voulu essayer de retracer au mieux la vérité oublié, caché, dénié sur le passé des apatrides Espagnols prisonniers, torturés, assassinés durant la Seconde Guerre mondiale ainsi que des autres qui ont partagé cette existence et cette fin et non fin. Cette non fin comme si la guerre n'avait jamais été gagnée, et de devoir continuer à vivre hanté, traumatisé par toutes ces monstruosités imposées et de savoir que les bourreaux, eux ont été innocentés, en bonne santés et n'ont pas de remords.
Une lecture pas évidente quand on est sensible.