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EAN : 9782070171446
Gallimard (27/03/1956)
3.67/5   15 notes
Résumé :
Les morts vont vite, rappelle un dicton populaire. Des jeunes hommes tombés pendant la guerre de 1914-1918, combien ont laissé un souvenir? L'oubli n'est-il pas leur lot puisque, "n'ayant fait de mal à personne, ils n'ont pris place dans aucune vie" ? Cette remarque d'ironie amère, sur laquelle s'ouvre l'essai écrit en mémoire d'un "mort de dix-neuf ans, fait écho la conclusion du Concert dans un parc : " Les hommes, dans leur course, se passent l'un à l'autre l'ind... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Pas encore commencé, mais déjà envie d'en parler...
Il faut découper les pages, si, si à l'ancienne, ça m'impressionne, je suis obnubilé par ce rituel, fou !... Dingue !... Anachronisme...!
A bientôt! après l'avoir lu...
Terminé, et conforté dans mes choix cérébraux.
L'adolescence, âge ingrat que fait voler en éclat l'ami Montherlant, ou tout du moins y fait apparaitre les lumières que l'opinion occulte.
En somme c'est l'horloger de notre psychologie, il remet à l'heure nos prérogatives.
Le côté clérical rajoute un air délicieusement désuet qui, je pense donnerait de la mélancolie aux profs actuels...
Je vous laisse découvrir l'histoire, mais sachez q'on ne sort jamais sans avoir appris quelque chose d'une lecture de H.M.
En route pour de nouvelles lectures...!
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Henry de Montherlant... voilà un auteur méconnu de nos jours...
superbe livre, je le relis volontiers très fréquemment...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Un écrivain m’a vu penché sur les enfants « avec une sorte d’attente sacrée, comme les augures scrutaient les sources pour en entendre sortir des voix ». Image qui est plus qu’une image. Je veux vous dire ceci : je crois que la plupart des enfants sont des inspirés, des moyens pris par Dieu pour s’exprimer. À leurs heures, comme tous les voyants, et entre de longs espaces de nuit, ils aperçoivent des relations qui nous sont cachées. Dante dit à deux reprises que les songes du matin sont plus véridiques que ceux du jour et de la nuit, l’esprit y étant « presque doué des facultés divines dans ses visions ». Cette remarque peut être appliquée au « matin de la vie ». Sans expérience, des petits enfants découvrent et suivent le fil d’Ariane de la connaissance. Naturellement religieux, de plain-pied ils s’élancent, et nous les retrouvons installés dans les plus durs problèmes de la métaphysique, dont nous étions bien loin. Quelqu’un me disait qu’il avait entendu faire par un enfant de onze ans toutes les objections de l’athéisme, à tel point qu’il n’en avait jamais imaginé une seule, par la suite, qui ne lui eût été proposée par ce petit ; il fallait que celui-ci fût diablement religieux pour avoir pu cela. Là où nous effleurons, puis nous retirons contents comme tout, l’enfant va droit au cœur des réalités. Grand signe royal : d’une chose il recherche moins l’utilité que la raison ; il a le flair de la cause première. L’existence du bien et du mal, sinon l’utilisation pratique de ces catégories, est claire pour lui comme elle ne le sera jamais plus. À telle parole du jeune Gérard j’ai vu le bien et le mal se séparer devant moi, comme devant les Hébreux la mer ; cet écolier m’est apparu, selon la grande image de Saint Paul, « couvert de la justice comme d’une cuirasse ».

L’humanité semble avoir eu toujours le pressentiment de ce saint caractère. Rien de moins original que la doctrine où je suis. Elle est celle de la réminiscence platonicienne : l’âme de l’enfant, « encore attachée à l’âme du monde » (comme dit de son côté Hermès Trismégiste), se souvient de ce qu’elle a vu dans la pré-vie. Ainsi s’expliquent les témoignages des illustres : « J’en savais plus dans ma jeunesse que dans ma vieillesse » (Michel-Ange), « Ce n’est qu’en grandissant que je suis rentré dans la classe ordinaire ; en naissant j’en étais sorti » (Rousseau), et tant d’autres. Partout on s’étonne. Les cultes les plus disparates choisissent cette légère vie pour instrument. Le symbolisme antique crée la légende du sage Homère, arrivé au terme de l’expérience, incapable de répondre à une devinette qui lui est proposée par un petit enfant. Jésus va dire des mots plus explicites, qui sont dans tous les esprits. Mais déjà il nous a donné là-dessus un monument de sa pensée, dans la réponse qu’il a faite, âgé de douze ans, à ses parents venus le chercher dans le temple, réponse dont il a voulu qu’elle fût la seule parole à subsister de toute sa jeunesse : « Ne savez-vous donc pas que je dois m’occuper aux choses qui regardent mon Père ? » – « Mais son père et sa mère ne comprirent pas », ajoute le bon, le cruel narrateur. Il n’est pas à propos de mettre ici en lumière que, dès cette première phrase de la vie mortelle de Jésus, éclate cet impatient dédain dont il va donner cent preuves jusqu’à sa Résurrection. Pour ce qui nous regarde, tout est contenu dans ces trois lignes de l’Évangile : et la connivence de l’enfant avec Dieu, et l’incompréhension de ses parents. Elles pourraient servir d’épigraphe à notre entretien.
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Ils n'apportent pas seulement leur earnestness, leur intensité, leur pouvoir de création. Leur attitude devant la vie est un enseignement. Plus que nous, ils perçoivent qu'elle est fondée sur l'arbitraire, et nos préjugés, à nous-mêmes si secourables, les bouleversent et leur font mal ; cependant ils sont possédés d'un tel besoin d'admirer, d'aimer, qu'ils agissent comme s'ils ne savaient pas cet illogisme et cette injustice, et c'est cela que nous appelons leur candeur. P111
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M. Robert Kemp, dont les chroniques mettent dans la presse du soir une oasis pour l'intelligence, me demande si je crois que Bergson et Boutroux soient moins intelligents aujourd'hui que lorsqu'ils avaient 13 ans, et qu'ils aient moins d'âme : à quoi je réponds qu'on ne prouve rien avec des exceptions, mais que, pour croire que mon épicier, mon banquier et mon député avaient plus de richesse intérieure à treize ans que dans leur âge mûr, oui de cela je suis convaincu. P 260.
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Nous usions fréquemment du latin, afin que nos professeurs ne nous comprissent pas.
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La justification de la guerre peut prendre la forme d’une haute pensée; mais devant un soldat qui agonise sous vos yeux, elle s’écroule.
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Videos de Henry de Montherlant (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henry de Montherlant
Narcisse Slam a répondu au décalé et intimiste Questionnaire de Trousp, autant inspiré par celui de Proust que des questions de Bernard Pivot. Site Internet: https://trousp.ch/
0:00 Introduction 0:17 Que pensez-vous de cette citation? «C'est curieux un écrivain. C'est une contradiction et aussi un non-sens. Écrire c'est aussi ne pas parler. C'est se taire. C'est hurler sans bruit. C'est reposant un écrivain, souvent, ça écoute beaucoup.» Marguerite Duras 1:19 Quel métier n'auriez-vous pas aimé faire? 3:06 Quelle qualité préférez-vous chez l'Homme? 4:22 Quel est pour vous le pire des défauts? 5:38 Avec quel écrivain décédé, ressuscité pour une soirée, aimeriez-vous boire une bière au coin du feu? 8:33 Comment imaginez-vous les années 2050? 11:18 Quel mot vous évoque le plus de douceur? 12:48 Comment commence-t-on un roman? Par exemple L'Épouse? 16:23 Si vous pouviez résoudre un problème dans le monde, lequel choisiriez-vous? 20:18 Que pensez-vous de cette citation? «Les écrivains sont des monstres.» Henry de Montherlant 23:19 Quel livre emporteriez-vous sur une île déserte? 25:09 Si votre maison brûle, qu'aimeriez-vous sauver en premier? 28:36 Comment construit-on un personnage? 32:04 Remerciements
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