Parmi les instruments de l’émancipation, le suprême est la dévotion. La contemplation de la forme réelle du Soi véritable (l’Atman qui est identique au Brahman) est dite dévotion.
Il ne naît ni ne meurt ; il ne croît ni ne décroît, il ne subit aucune modification.
Il est éternel. Lorsque le corps tombe en poussière, il ne cesse pas plus d’exister que l’espace, enclos à l’intérieur d’une cruche, n’est affecté par le bris de cette cruche.
Je ne subis ni aversion, ni attirance,
Ni avidité, ni égarement ;
Je n'éprouve ni orgueil ni envie ;
Je n'ai ni contrainte, ni intérêt, ni désir,
Ni délivrance à espérer :
Forme de la Bienheureuse Conscience,
Je suis Shiva, je suis Shiva.
Ayant abandonné les trois désirs, voyant le chemin de la libération et assurant le maintien du corps avec le nectar des aumônes, les Fortunés réalisent dans le secret de leur cœur la Lumière supérieure à la Prakriti et qui est appelé le Soi Suprême.
Ni existant, ni inexistant, ni à la fois existant et inexistant, ni grand, ni petit, ni masculin, ni féminin, mais Source unique, ceux par qui l'Absolu est ainsi médité avec leur mental unifié, ces Fortunés resplendissent. Les autres sont enchaînés par les liens de la transmigration.
(Huitaine des Fortunés, les sannyasins nantis d'Absolu)
Lorsqu’un homme suit la voie du monde, ou la voie de la chair, ou la voie de la tradition (c’est-à-dire quand il croit aux rites religieux et à la lettre des Écritures, comme s’ils étaient intrinsèquement sacrés), la connaissance de la Réalité ne peut pas naître chez lui.
Les sages disent que cette triple voie est semblable à une chaîne de fer, attachant les pieds de celui qui aspire à s’évader de la prison de ce monde.
Celui qui se libère de la chaîne réalise la Délivrance.
(page 19) La Philosophie Éternelle - A. Huxley
Seul, existe Brahman, l'Un sans second ; ce Brahman qui est au delà de tout attribut - qui n'est pas composé de parties - qui est plus subtil que le plus subtil - absolu et pur de toute souillure ; en Lui, il n'y a pas de trace de dualité ! (verset 468)
Cet univers visible a sa racine dans le mental ; il cesse d'exister dès que le mental est annihilé.
Par conséquent, dissous ton mental en le concentrant sur le Soi suprême : ce Soi est ton intime Essence ! (verset 407)
Le mot Upanishad est formé de la racine sad [détruire], des préfixes upa et ni, et du suffixe nommé kvip. Une Upanishad est ainsi nommée, car elle affaiblit puis détruit le cycle des expériences commençant avec la naissance. (p. 95)
Après avoir soutenu la pensée : « Je suis le corps », la personne stupide en reste là hélas !,
et même après avoir compris : « ce corps est à moi », elle est comme le spectateur du pot constamment.
Commentaire :
Nous nous identifions au corps ; nous nous prenons pour lui. Quelle erreur stupide pourtant ! Le corps n'est pas ce que je suis ; il est ce que j'ai, il m'appartient. Śaṅkara prend l'exemple d'un pot : le pot est à moi, il n'est pas ce que je suis ; il est ce que je vois. De même pour le corps.
L'univers est une série ininterrompue de perceptions de Brahman ; il n'est donc, à tout égard, rien d'autre que Brahman.
Désormais, en toute circonstance, observe cet univers avec les yeux de l'âme illuminée, et maintiens ton mental dans la sérénité.
Est-ce que celui qui a des yeux pour voir, a jamais distingué à la ronde autre chose que des formes ?
Hormis Brahman, il n'est rien qui puisse captive l'attention d'un Être de réalisation. (verset 521)