Je n’étais plus cette jeune femme définie par son agression mais seulement le docteur Kim Sullivan, célibataire endurcie et dévouée à son travail corps et âme... Celle qui n’a pas pris de vraies vacances afin de décompresser... Celle qui en rentrant du taf, trimait sur ses cours de psycho afin de décrocher sa licence puis son doctorat afin de suivre les traces du docteur Gonzalez qui m’a permis, à travers son métier, de revoir mes propres plans de carrière.
Il n’y a ni bons ou mauvais moments alors autant profiter de l’instant présent car on ne sait jamais ce qui peut nous tomber sur la tête et elle a entièrement raison... La patience est censée être une vertu alors que la mienne a donné le champ libre à un détraqué qui s’en est servi contre la femme que j’aime... Celle qui se lève en pleurs et court à toute vitesse vers l’extérieur sans que je n’aie même capté qu’elle a réussi à déverrouiller la porte.
J’effleure sa peau nue entièrement recouverte de dessins abstraits ou d’autres reconnaissables comme cette tête de mort effrayante sur son abdomen et mon portrait qui repose au niveau de son cœur qui je dois dire m’a le plus scotché... Je ne sais pas depuis quand il le porte sur lui, mais je sais que physiquement parlant, il n’a plus rien à voir avec le garçon que j’ai connu il y a quinze ans.
Je laisse s’introduire dans ma bouche afin qu’il puisse dompter la mienne et il ne se fait pas prier à mon plus grand plaisir que nos gémissements s’intensifient alors que ses mains m’agrippent violemment les fesses pour me rapprocher plus que je ne le suis contre lui... Puis, la porte de la salle de soins qui s’ouvre brusquement, gâchant ce moment d’intimité par la même occasion.
Comme par hasard, il a pu faire le lien entre les aveux de Danny mais aussi son ancien codétenu qui vivait non loin de là où il habitait avec ses vieux... Tout comme il était préparé à intervenir avec ses collègues... Pas de doute, il savait parfaitement ce qu’il faisait en nous invitant précisément à manger un morceau au Subway... Quelle enflure ce mec, n’empêche et si Noah s’aperçoit que sa femme a servi d’appât pour attraper un dangereux criminel, je ne donnerais pas cher de sa peau, tenant à Aileen comme à la prunelle de ses yeux.
À l’instant même où je t’ai vu chez moi, j’ai su que j’étais fou amoureux de toi et je l’ai été même durant les trois ans où tu m’avais littéralement ignoré ! Je l’étais encore ces douze dernières années et encore aujourd’hui, je n’ai jamais réussi à te sortir de ma tête ! Alors, j’aurais été le plus heureux des hommes si j’avais eu cette opportunité et j’aurais attendu que tu sois prête avant d’entreprendre quoique ce soit, même si j’avais trois ans de plus que toi ! J’aurais veillé sur toi !
Mine de rien, cette gamine a joué avec nos émotions durant ces derniers jours tellement bien que j’ai l’impression d’être monté dans la Tour de la Terreur à Orlando... Chose étant faite, je sors de mon véhicule et entre dans l’enceinte de l’hôpital en passant exprès devant le service des urgences bien que je ne connaisse absolument pas encore les horaires de Kim... Au pire, ces collègues ne manqueront pas de la prévenir de mon arrivée, me connaissant à présent.
En tout cas, il a prétexté vouloir m’expliquer comment se comportent les garçons de l’âge de dix-huit ans et ce qu’ils attendent d’une fille... Je me rappelle qu’une fois, il m’avait emmené dans une boutique de lingerie féminine pour que je choisisse un ensemble sexy... Je suis ressortie avec un soutif et un shorty imprimé léopard avec quelques des petits nœuds roses en satin, mais aussi très mal à l’aise d’y avoir été avec lui...
L’amour n’excuse pas tout Kim, mais je suppose qu’il est suffisamment mature pour comprendre que c’est loin d’être évident pour toi de dévoiler quelque chose d’aussi grave... C’est vrai qu’en douze ans, il s’est passé beaucoup de choses et qu’avant qu’il ne débarque à Détroit il aurait pu rencontrer quelqu’un d’autre, chose qu’il n’a pas faite, m’en étant assurée via les réseaux sociaux.
J’admets que je n’étais pas préparée à ce qu’il apprenne la vérité, même après tout ce temps et encore moins qu’il a passé les douze dernières années à me chercher, sachant que j’avais clairement stipulé sur ma lettre que je ne le désirais pas et pour couronner le tout, son petit numéro a éveillé la curiosité de celles qui s’estiment être mes confidentes depuis mon arrivée à Détroit.